Avis du vol entre Dakar et Paris en classe Economique avec Air France

Bonjour à toutes et tous et bienvenue dans ce FR, dernier récit du routing qui m'aura emmené en Turquie puis au Sénégal en décembre dernier (je vous présente d'ailleurs mes plus plates excuses pour ce retard de publication!).

Pour ceux qui auraient besoin d'un rafraîchissement de mémoire (je ne vous en voudrais pas d'avoir tout oublié des premiers FRs de la série), j'ai copié-collé juste en-dessous les explications sur le choix des vols. Rendez-vous en fin de FR pour un court bonus de mon séjour au Sénégal. Bonne lecture!

Le routing et son contexte

DSS: l'expérience au sol

Le voyage commence aux alentours de 19h à une gare routière du centre de Dakar: mon oncle ne peut pas m'amener en voiture jusqu'à l'aéroport ce jour-là; c'est donc en bus que je rejoindrai DSS. La compagnie Dakar Dem Dikk propose le trajet en 45 à 60mn pour 10000fCFA (environ 15€). Ce n'est pas donné, mais les bus sont ponctuels et relativement confortables…

…Me permettant d'arriver à l'aéroport aux alentours de 20h, après un trajet d'une petite heure sur des routes comme toujours bien encombrées (fort heureusement, une fois sur l'autoroute à péage, le trafic est plus fluide).

La devanture de l'aéroport est relativement jolie…

…Et l'intérieur n'est pas trop mal non plus, avec ce plafond dont un architecte vous dirait certainement qu'il a été inspiré par des vagues de l'Atlantique s'écrasant sur les rochers de la presqu'île de Dakar.

Tout sophistiqué que soit cet environnement, on ne coupe pas au passage des bagages au X-ray pour passer de la zone de ticketing au hall d'enregistrement.

Une fois mes valises admises à m'accompagner dans ledit hall (le processus aura été relativement fluide), je me présente aux portes de la Priorité Céleste…

…Que ma carte FB argentée suffit à faire s'ouvrir en grand. Je n'ai plus qu'à patienter devant ce comptoir (qui prévient un éventuel fripon qui aurait prévu de le glisser dans sa valise qu'il est fragile et qu'il faut le manipuler avec le plus grand soin).

C'est au comptoir de droite (que l'on peut apparemment manipuler sans précaution particulière) que je serai accueilli. L'agent est cordial est efficace; il ne lui faudra que quelques minutes pour imprimer mon BP et envoyer ma valise dans les entrailles de DSS.

Avant de prendre la direction de la PAF, je passe par le comptoir de vente AF pour m'enquérir du prix d'un surclassement et, comme souvent, AF n'y va pas avec le dos de la cuiller: un peu moins de 500EUR pour la Premium et de 700EUR (ou 70k miles) pour la Business. A ce prix, il me faudra me faire violence pour résister à la tentation de passer 5h30 dans le confort exquis d'un Nouvel Espace de Voyage (avec peut-être, à la clé, le privilège de voyager sur un siège central entre deux distingués passagers Business).

Ascète que je suis, je passe mon chemin et me dirige vers la PAF. Les contrôles sont assez rapides, ainsi que ceux du PIF, et me voici bientôt à l'entrée de la zone commerciale.

J'y trouverai vite de quoi dépenser mon argent bien plus judicieusement qu'en surclassements: 1 voyage en NEV4 vous achète 561 Bounty ou 924 Snickers.

Une fois passée la (petite) zone commerciale, je me retrouve dans la salle d'embarquement proprement dite. J'y suis accueilli par Planet Kebab, porte d'entrée autoproclamée d'une odyssée du goût dont le véhicule principal semble être un burger gros comme la moitié d'une valise.

Juste en face, Mia la licorne se propose de prolonger l'odyssée avec ses pâtisseries, qui seront dégustées dans un cadre sobre et chic.

Je n'ai pas très faim et décide de m'installer sur un siège de la salle d'embarquement, dont cette partie est encore peu fréquentée, pour lire un moment et passer quelques appels.

Je m'aperçois ensuite en consultant FR24 que notre appareil est arrivé de CDG, et me décide donc à aller faire un tour du côté des baies vitrées pour le prendre en photo. C'est F-GZNI, un 777-328ER livré à AF en 2011, qui me transportera jusqu'à Paris ce soir. L'appareil, baptisé "Blois" porte la nouvelle livrée AF - il s'agit en fait de "l'ancienne nouvelle" livrée puisque, sur les quelques derniers 77W repeints, les titres ont été avancés vers les portes 1 et la "crevette" a été agrandie et mieux centrée entre les vitres du cockpit et les portes 1.

Vu l'état de saleté des vitres, je ne prendrai pas davantage de photos (de ce néanmoins superbe appareil)…

…Et décide de m'accorder une petite promenade dans la salle d'embarquement (qui s'est bien remplie depuis mon arrivée).

Je tombe d'abord sur une boutique de souvenirs (qui n'a de case que le nom)…

…Avant d'arriver à un café au nom un tantinet martial et dont l'effigie se tient prête à distribuer des beignes (certainement à la concurrente Mia la licorne).

Juste à côté, à l'extrémité de la salle, se trouve le salon Ultimate (rien à voir bien évidemment avec le saint des saints de la fidélité Flying Blue; ce salon accueille le simple passager Business ou Platinum, et pousse même la générosité jusqu'à ouvrir ses portes à de misérables Gold).

Les nobody comme moi sont en revanche ostensiblement invités à se contenter de la carte Xéweul qui, à défaut de salon, leur permet d'éviter les files d'attente au péage et de passer ainsi plus rapidement d'un embouteillage au suivant.

En dernier recours, ces chatoyantes maisonnettes en plastique feraient probablement de charmants salons, dans un esprit à cosy, moderne et original.

Je retourne doucement vers la porte 4, d'où embarquera mon vol. Le vol d'Air Sénégal pour Marseille et Lyon embarque à la porte voisine; après avoir desservi MRS en triangulaire avec BCN sur un A339, HC est passée à une desserte en triangulaire avec LYS sur un A321.

D'après ce que j'ai cru comprendre, les 2 A321 (en leasing) qu'opère Air Sénégal sont équipés de configurations complètement différentes; l'un ex-LH avec des planches à repasser dans toute la cabine et l'autre avec des sièges bien plus confortables et une vraie cabine Business en 2-2: c'est donc un peu la loterie en termes de confort, pour un redeye de 5h (voire 7h si l'on poursuit jusqu'à LYS).

L'embarquement sera lancé quelques instants après mon arrivée à proximité de la porte. Je n'aurai pas à patienter longtemps avant que la zone 3 soit appelée.

Une fois mes documents dûment vérifiés, je suis admis à entrer dans un jetbridge déjà bien congestionné…

…Congestion qui m'enlèvera tout scrupule lorsqu'il s'agira de m'arrêter prendre une photo du nez de notre 77W. J'aime bien cette nouvelle version de la livrée AF, mais je trouve quand même dommage que les titres BOEING 777-300ER aient été retirés de l'avant de l'appareil–j'aimais bien les voir au moment d'embarquer.

La progression dans le jetbride étant décidément fort lente, je m'autorise un 2ème arrêt pour vous offrir une photo parfaitement nette de ce fuselage fraîchement repeint.

AF719: le report

L'accueil à bord est sympathique et, une fois passées la deuxième cabine J et la cabine W, je serai d'autant mieux accueilli dans la cabine Y que j'aiderai une PNC à ranger les bagages des trois UM qu'elle accompagne. En échange de ce service (qui ne m'aura pas coûté beaucoup d'efforts), elle prendra ma valise qu'elle ira ranger quelque part dans le galley arrière afin de m'éviter à avoir à chercher une place dans les coffres déjà bien pleins.

A noter que nous avons aujourd'hui droit à une ancienne cabine, ce qui n'est pas le cas sur tous les 77W 42J de la "série" des F-GZN#: certains, livrés après 2014, ont eu droit à des cabines Best en Y et en W (mais pas en J je vous rassure; rien de tel qu'un bon vieux NEV4 pour un Paris-Santiago).

Bref, une fois débarrassé de ma valise, je retourne vers mon siège, le 41A…

…Qui a la particularité d'être un de ces sièges en issue de secours pour lesquels AF ne facture pas de supplément en raison de la proximité du rangement du toboggan qui, il est vrai, est plutôt intrusif. Pour un vol de nuit, j'essaie généralement de privilégier ces sièges car ils offrent tout de même un pitch très honorable à celui qui aura le génie d'étendre ses jambes vers la droite (ce n'était visiblement d'ailleurs pas mon cas) et, surtout, car ils permettent de se lever sans avoir à interrompre le sommeil de son voisin.

Ces sièges ont en revanche le défaut de n'offrir qu'un tout petit quart de moitié de hublot (et encore faut-il ne pas craindre le torticolis pour en profiter). En l'occurrence, pour un vol de nuit de quelques heures, cela ne me dérange pas vraiment.

Issue de secours oblige, la littérature de bord est conservée dans un petit rangement sur la paroi de la cabine.

Dès l'embarquement terminé, l'équipage se lance dans la distribution des kits d'hygiène "Air France Protect". Manque de chance, à peine la moitié de la cabine (dont ma rangée) a-t-elle été servie en kits que l'opération se terminera en eau de boudin, sur ces mots d'une PNC à sa collègue: "Christelle! Y'a plus de kits! Y'en a plus! On arrête! On arrête!".

Peu après, le CdB prend la parole pour accueillir ses passagers à bord et leur annoncer un temps de vol d'environ 5h. La CCP déroule à son tour son annonce de bienvenue alors que le repoussage est amorcé.

Dehors, j'aperçois ce bel A339 HC (auquel ma photo ne rend pas justice), qui s'apprête à partir pour CDG dans un peu moins de 2 heures…

…Puis vient le moment de faire nos adieux à ce joli petit terminal.

Retour en cabine pour profiter de la diffusion des (très réussies) consignes de sécurité, dont l'esprit vintage est parfaitement rendu par un original Macintosh 1987 accroché au plafond.

Quelques instants plus tard, nous nous élevons depuis la piste 01, avec une vue (lointaine) sur la presqu'île de Dakar.

Une fois le signal "attachez vos ceintures" éteint, je déploie mon superbe écran OLED 4K.

Pas moins de 8 pixels ont dû être mobilisés pour former cette charmante dame qui m'accueille à bord cheveux au vent et paume vers le ciel.

L'interface est déconcertante de modernité…

…Tout comme la télécommande; toute neuve mais déjà pleine de rayures: les gens sont de vrais vandales.

Le casque, sous blister, a échappé à ces sévices…

…Mais la prise n'est pas extraordinairement bien bien placée sur ces sièges bulkhead (c'est en tous cas ce que je pensais avant de me rendre compte qu'il suffisait de déplacer légèrement le bras de l'écran pour remédier à ce problème, mais toute occasion de se plaindre n'est-elle pas bonne à prendre?^^)

A peine ai-je lancé mon film que commence le service du dîner. Avant toute chose, le steward me propose un gobelet de Champagne, qui ne sera pas de refus–toujours un joli marqueur, qu'AF a eu le bon goût de préserver malgré le Covid.

Il ne s'agirait pas d'être à jeun à l'heure d'absorber ce divin liquide: le service du plateau suit de près celui du Champagne. Je choisis le hachis parmentier (l'autre choix, me semble-t-il, était un plat de poisson).

Le hachis parmentier est bien meilleur qu'il n'en a l'air; pour du catering aérien de classe éco, c'est tout à fait réussi.

Je passe ensuite à l'entrée, un gloubi-boulga dont je ne saurais plus vous dire de quoi il était constitué–dommage qu'AF ait supprimé les menus papier–mais qui ne m'a laissé aucun souvenir.

Le dessert, dont tout pousse à supposer qu'il s'agit d'un cheesecake, ne déroge pas à la règle de l'aspect moyennement appétissant (règle érigée par AF en un art, dont l'exécution se perfectionne à mesure que l'on progresse vers l'avant de l'avion et qui atteint son paroxysme dans les cassolettes des chanceux occupants de nos 42 NEV4).

Ceci étant, comme pour le hachis parmentier, c'est bien meilleur que ça n'en a l'air.

Après le débarrassage des plateaux, le steward qui s'occupe de ma rangée repasse proposer des boissons chaudes–l'occasion de remarquer que les PNCs qui s'occupent de moi sont, sans être désagréables, nettement moins chaleureux que ceux (en l'occurrence celles) qui m'ont accueilli à bord.

Bref, je prends une tisane…

…Devant la fin de mon film…

…Que je terminerai à la moitié du vol (à noter que, contrairement au reste de l'IFE, l'interface de la carte interactive est une version récente).

Je tente un passage aux communs (propres), mais à peine y suis-je entré qu'il me sera intimé sans autre forme de procès de retourner à mon siège.

Je m'exécute, et en profite pour lancer des podcasts de relaxation (plutôt bien faits au demeurant), dans l'espoir qu'ils m'accompagnent dans les bras de Morphée.

4 podcasts et 13 exercices de respiration plus tard, il devient évident que Morphée ne veut pas de moi (elle ne sait pas ce qu'elle rate) et que je devrai me contenter de vagues épisodes de somnolence…

…Qui m'amèneront doucement vers la fin de la croisière. Le signal "attachez vos ceintures" restera allumé en permanence sur les 90 dernières minutes de vol, le cockpit nous promettant régulièrement de terribles turbulences qui ne viendront (à ma grande déception) jamais–même si évidemment, il vaut mieux cela que l'inverse.

En papotant avec la CCP à la sortie de l'avion, j'apprendrai d'ailleurs que ces turbulences fantômes nous auront privés de la seconde prestation (une boisson et une viennoiserie selon ses dires), qui devait être servie une heure avant l'atterrissage: j'avais effectivement à moitié oublié qu'AF avait servi, sur mon dernier DSS-CDG, un léger pdj avant l'atterrissage. Selon ses dires, ce n'est pas plus mal ainsi car elle ne trouve pas utile de réveiller toute la cabine sur ce redeye, aux horaires déjà assez ingrats, pour une prestation si légère. Pour moi qui suis resté bien réveillé tout le vol, un croissant n'aurait pas été de refus mais je suis autrement plutôt d'accord avec elle: c'est généreux d'offrir deux prestations sur cette durée de vol mais à cet horaire, c'est beaucoup d'agitation pour bien peu de chose.

Bref, on ne me demande de toutes façons pas mon avis et je resterai donc gentiment saucissonné à mon siège pour le reste du vol.

Nous approchons bientôt de Paris…

…Et nous retrouvons bientôt en finale sur ce qui m'a paru être la 26L. Peu importe qu'il se soit agi d'elle ou d'une autre, l'atterrissage sera du genre "kiss landing"…

…Et nous arriverons rapidement en porte au 2E hall K, où nous nous immobilisons avec plus d'une demie-heure d'avance.

La passerelle ne sera apprêtée qu'au bout de 5 bonnes minutes–le temps pour les 2 PNC qui papotent dans le galley juste devant moi de se raconter le détail du programme de leurs vacances de Noël respectives.

Une fois les portes ouvertes commence le débarquement qui, vu le remplissage de la cabine (et des coffres à bagages) sera tout sauf rapide.

J'attends que l'avion soit presque vide pour aller chercher ma valise que la PNC avait placée dans le galley arrière. C'est ensuite le début d'une longue marche vers la porte 2L…

…Au cours de laquelle la CCP, me voyant prendre des photos, engagera une rapide conversation (cf. l'affaire de la seconde prestation supprimée).

Je la remercie, ainsi que les PNC chargés de la prise de congé en porte, et m'engouffre dans le finger.

Nos GE90 auront bien travaillé sur ce court vol de nuit, qui n'aura été pour eux qu'un demi-saut de puce.

Un dernier regard à notre appareil…

CDG: le parcours des arruvées

…Et me voici dans l'aérogare, marchant en direction de la PAF. L'attente sera modérée (une bonne quinzaine de minutes tout de même), mais je serai surtout assez désagréablement surpris de voir que personne ne prendra la peine de vérifier mon PCR, payé 50EUR la veille à l'Institut Pasteur de Dakar (il était alors encore réclamé même pour les voyageurs vaccinés et au retour d'un pays "vert" comme le Sénégal)–bien au contraire, la PAFwoman s'étonnera de voir que j'ai reçu 3 doses de vaccin.

Je me dirige ensuite vers la salle de récupération des bagages. Je n'aurai pas à y attendre ma valise très longtemps…

…Mais je la récupèrerai abîmée (une des quatre roues a été plus ou moins enfoncée dans la valise). Sans savoir trop que faire (ce n'était pas une valise de marque et elle était loin d'être neuve), je m'approche du comptoir du service bagages AF où une sympathique agente me demande si j'ai un problème avec ma valise (-oui) et m'invite à m'asseoir pour examiner la situation.

L'examen ne sera pas bien long et, après m'avoir fait signer un ou deux papiers, elle m'emmène dans une arrière-boutique pleine de valises  et m'invite à en choisir une nouvelle (toutes des valises Delsey noires, ce qui me convient parfaitement mais mieux vaut ne pas s'être fait démolir une valise Vuitton). S’apercevant que celle que j'ai choisie est légèrement plus petite que ma valise accidentée, elle insistera pour me donner un modèle bien plus gros. Je transfère mes affaires dans la nouvelle valise (dont la contenance est littéralement deux fois supérieure à celle de la mienne), et lui laisse la valise vide à la roue enfoncée: me voilà gagnant sur toute la ligne, repartant avec une valise 2 fois plus grosse et qui vaut 2 fois plus cher. Je remercie chaleureusement l'agente et lui souhaite un joyeux Noël, en me disant que le mien a plutôt bien commencé.

Ne me reste plus qu'à sortir du terminal…

…Pour aller jusqu'à la gare, où je récupèrerai mon billet pour Valence (étrange qu'il ne soit pas possible de le récupérer en ligne lorsque l'on a un billet TGV Air), et où j'irai trouver de quoi petit-déjeuner pour faire passer l'heure qu'il me reste à attendre avant le départ de mon train.

2h30 plus tard, me voici à Valence TGV, d'où il ne me restera plus qu'une heure de route pour arriver à la maison.

C'est ainsi que se termine ce report. Merci de m'avoir lu, et à bientôt pour le prochain routing, qui m'emmènera (ou qui m'a emmené, car il s'agit de vols déjà vieux de plus de 3 mois) vers l'Europe orientale!