Bonjour à tous !
Pour ce nouvel opus, je vais à nouveau réaliser un rêve : me rendre à Ísafjörður, petite ville du nord-ouest islandais blottie à l'abri d'un fjord et où l'approche en avion y est quelque peu sportive ! En effet, vous avez le choix entre une approche "directe" face au sud en frôlant la paroi montagneuse, ou faire une approche face au nord avec demi-tour au fond du fjord au raz du relief et un alignement à la dernière minute !
Bref, de l'aviation de montagne comme on aime ;)
Si j'avais eu jusqu'à présent une chance de fou depuis le début de ce voyage, vous allez voir que le chat noir ne va pas tarder à repointer le bout de son nez, chamboulant les plans du lendemain.
le routing
Enchainement de vols
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
- 6
- 712/07/21 | RKV → IFJ| Air Iceland Connect | Dash 8-Q200
- 813/07/21 | IFJ → RKV| Air Iceland Connect | Dash 8-Q200 + Bonus roadtrip
- 914/07/21 | "Retour en France"
- 1015/07/21 | "Un petit air de long-courrier"
- 1115/07/21 | "Saut de puce"
- 1216/07/21 | "Volcans Express"
- 1317/07/21 | "Fin de l'aventure"
sur la route de l'aéroport
C'est à pied que je rejoindrai l'aéroport depuis mon hôtel. Il me faudra une bonne demi-heure de marche et je partirai à 5h55. La belle luminosité matinale me donne l'impression d'être bien plus tard. ça motive !

Le trajet est facile et agréable puisque je traverse une bonne partie de Reykjavík.


A proximité de l'aéroport, on retrouve une zone protégée pour la nidification des oiseaux migrateurs. Quelques panneaux routiers insolites viennent informer les automobilistes de la chose.

Cette famille oie vient parfaitement illustrer ce panneau !


reykjavik domestic
Après 40min de marche, j'arrive à l'aérogare.

Celui-ci est déjà ouvert.

Il y a un peu de monde, ce qui est normal, les premiers vols vont bientôt partir et il y en a 3 quasiment en même temps.

Le bon vieux DC-3 est toujours là !

Le tableau des vols du jour. Le vol annulé vers EGS me rappelle que le programme des vols est fortement dépendant de la météo qui semble se dégrader d'abord à l'est de l'Icelande en journée puis sur toute l'île en fin d'après-midi. J'espère que ça passera pour rentrer.

En tout cas, j'obtiendrai sans problèmes un BP pour mes 2 vols du jour. Mes sièges pré-réservés ont bien été conservés.

Pour la suite des opérations, je vous rappelle que l'Islande est le pays des avgeeks : pas de PIF à passer ! On peut donc se rendre directement en salle d'embarquement.

que voici !

le vol
Après l'embarquement des 2 premiers vols pour Akureyri et Egilsstaðir, c'est à notre tour !

Le cheminement vers les 5 portes se fait entre 2 barrières.

Ah ! Je crois que c'est pour nous ;)

Et voilà la bête ! Si j'ai déjà pris 2 fois un Dash 8-100 en Grèce avec Olympic, c'est mon premier vol dans sa version modernisée Dash 8-200, ou plutôt Q200, cet avion ayant bénéficié du système de réduction de bruit mis en place par Bombardier (Q pour Quiet). Cet avion vole depuis 1996 et avait 25 ans au moment du vol.

J'ai extrêmement hâte de monter à bord ;)

Comme pour tout avion islandais, celui-ci a son petit nom et son explication affichée en porte.

A bord, on retrouve une belle cabine modernisée de 37 places. Pas mal du tout pour un avion bientôt trentenaire !

Si je me suis placé en première rangée (payante), ce n'était pas pour avoir un meilleur pitch ou confort, mais simplement pour bénéficier de la meilleure vue sur ce turboprop : au niveau de l'hélice, pas de moteur masquant le champ de vision et pas de sièges aveugles (les hublots ne sont pas tous alignés régulièrement).

L'instant bibi avec ces signs modernisés.

Et la vue sur l'hélice, meilleure place sur turboprop :)

Mise en route ponctuelle
Puis on roule en direction de la piste 19.

Parés ?

Que le concert commence ! ;)
Salut Reykjavík, on se revoit ce soir ! (si tout va bien)

La montée s'effectue dans une épaisse couette nuageuse et vu la faible durée du vol, allons-nous réussir à la percer ?

Oui, on y parvient alors que nous ne dépasserons pas les 15000 pieds.

Il y a bien des trolleys à bord, mais aucun service ne sera effectué, lié entre autres à la crise sanitaire du moment. Vu la durée du vol, cela ne m'a pas dérangé.

Malheureusement, le temps est bien bouché ce jour. Heureusement que j'ai pu bien en profiter lors des vols précédents.

Mon GPS m'indique que nous abordons la péninsule nord-ouest islandaise. La partie sérieuse va bientôt commencer !

une approche mythique
Car oui, l'approche à Ísafjörður est mythique de part l'emplacement du terrain tout au fond du fjord, là où il y avait suffisamment de place pour y bâtir une piste d'aviation. Deux approches bien différentes sont possibles.
- La première consiste en une approche semi-directe en piste 26 qui nécessite de frôler le versant est du Fjord. Déjà comme cela, c'est assez impressionnant. En cas de remise de gaz, vu le relief immédiat en face, il faut effectuer un virage serré immédiat à droite pour sortir du fjord.
- La 2e approche s'effectuant en piste 08 est sans nul doute la plus intéressante et la plus périlleuse. Elle consiste par survoler le village le long du versant ouest du Fjord, puis effectuer le plus au fond possible de ce fjord un virage serré à gauche, puis frôler en dernier virage une petite crête pour ensuite se mettre dans l'axe au tout dernier instant. Très sportif et réalisable uniquement dans des conditions correctes de visibilité et de vent. Voyez plutôt les 2 vidéos suivantes, depuis l'extérieur (avec un des anciens Fokker 50) et surtout depuis un cockpit de Q200.
Accrochez-vous bien avant le visionnage ;)
Le sport commence à partir de 4min 00 :
Je ne vous cache pas que je préférerai vivre cette seconde approche et c'est dans cette optique que je me suis mis du côté gauche de l'appareil. On verra bien ce qu'il en sera dans quelques minutes.
Pour l'instant, notre descente à débuté et quelques sommets sont à nouveau visibles.

Puis c'est un des nombreux fjords du coin qui se dévoile. La mer calme permet aux nuages et montagnes de se refléter. L'instant est magique.


Un fond de fjord…

Notre unique PNC vient de finir la préparation de la cabine, le posé est pour bientôt. Je guette l'arrivée d'Ísafjörður mais pour l'instants, tous les fjords qui défilent semblent déserts.

Puis au détour d'une pointe, Ísafjörður se dévoile enfin, protégée des éléments le long de ces hauts versants.

Les reliefs défilent rapidement non loin de nous. J'adore le contraste entre les pentes abruptes tombant dans l'océan et les plateaux au-dessus.

Le Skutulsfjörður se dévoile de plus en plus, mais nous commençons un virage à gauche bien proche du relief. Cela signifie donc que nous nous poserons en piste 26, la moins intéressante (bon elle l'est quand même hein). Je serai également du mauvais côté. De toute façon, il fallait faire un choix pour le placement, chaque approche nécessitant d'être un côté ou de l'autre. Tant pis, ça ne peut pas marcher à tous les coups !

Et puis ce n'est pas non plus un échec car voir défiler la paroi aussi proche est également très impressionnant !

Dernier virage à droite, la piste doit être juste devant.

Et pouf ! Nous y voici, avec une belle vue de la falaise que nous avons frôlé.

Pour revivre l'intégralité de l'approche, ça se passe ci-dessous :
Ísafjörður airport
C'est avec une immense joie que je vais enfin pouvoir découvrir cet endroit que j'avais repéré il y a plus de 15 ans.

Quelques vues de notre avion du jour encore revêtu de la livrée d'Air Iceland Connect.



L'aéroport semble dans le plus pur style islandais : simple et fonctionnel.

L'intérieur est séparé en 2 grandes parties : le hall d'enregistrement / embarquement sur notre gauche, et le hall de délivrance des bagages à droite.

Ce dernier est réduit à sa plus simple expression.

Le Hall d'embarquement est en revanche plutôt spacieux.

On y retrouve une vue très spotterfriendly.

Suspendu au plafond, on retrouve une maquette. Ici, c'est un bon vieux Catalina, avion amphibie emblématique dans l'histoire de l'aviation.

Une machine à café est également accessible en libre service et libre participation aux frais !


Le même aérogare vu depuis le parking.

L'oiseau du jour repartant pour la capitale, c'est le bon moment pour immortaliser son départ.
L'avion avec Ísafjörður en fond.

Virage à gauche pour éviter le relief.

A ce soir !

Bonus Ísafjörður
Ísafjörður a beau être proche à vol d'oiseau, le contournement du fjord représente tout de même 5 kilomètres. Comme j'ai tout le temps devant moi et qu'après tout je suis venu aussi pour cela, je rejoindrai la ville à pied.

Et il faut dire que même marcher sur une route en Islande, c'est magique !

Même si la luminosité n'est pas propice aux photographies de ce genre, je ne me lasse pas d'observer la multitude d'oiseaux qui volent ici. La majorité d'entre eux sont migrateurs et sont en pleine période de nidification.

Ce qui amènera cette belle sterne arctique (90g et détenant le record de la plus longue migration au cours d'une vie : 80'000 Km !) à m'intimider à coups de passages bas et de cris. Je ne devais pas être loin de leur nids.

Je suis totalement dingue de ces contrastes de paysage : la neige, les pentes abruptes et le fjord tout lisse. Par instant, je me croirai revenu dans mes chères montagnes alpines. Pourtant, cette eau n'est rien de moins que l'océan.

J'aimais déjà énormément ce pays, je suis en train de devenir complètement et définitivement amoureux de ce dernier. Il a à ce jour détrôné la Polynésie et la Grèce du podium de mes 3 pays coup de cœur.

Pas de doutes, je suis dans la bonne direction ^^

Voyez-vous ce chemin qui semble n'aboutir nul part ? Il permet d'aller entretenir les boules oranges qui servent de repère aux pilotes qui doivent venir frôler cette crête lorsqu'ils se posent en piste 08.

L'axe de ces fameuses boules orange.

Ce chemin permet en outre d'apprécier le Skutulsfjörður avec un peu de hauteur.

Le centre d'Ísafjörður

Et l'aérodrome, posé façon porte-avion au seul endroit à peu-près plat du coin.


Ísafjörður possède un climat océanique à tendance polaire : les températures annuelles varient extrêmement peu du fait de l'influence océanique. Les températures moyennes oscillent entre 1 et 11 degré de l'hiver à l'été.
Le ski de fond se pratique beaucoup le long du fjord, et on trouve également une petite station de ski alpin un peu plus loin dans les hauteurs.

Le centre ville d'Ísafjörður.

L'église, qui a été entièrement reconstruite en 1992 après un incendie. La nouvelle architecture reprend la forme des vagues.

Quelques autres photos de cette charmante petite ville.




Le port est assez incontournable, où l'on retrouve un paquebot en escale, ainsi que de nombreux voiliers taillés pour les transatlantiques.

Ísafjörður ayant longtemps dépendu uniquement de la pêche, la navigation maritime est ancrée dans la culture locale.

Au hasard d'une rue, je tombe sur un musée original racontant la vie des habitants et leur histoire. J'ai énormément apprécié de m'immiscer dans le quotidien d'une famille Ísfirðingur affrontant les rudes conditions hivernales.

Quelques dernières vue en direction du très large Ísafjarðardjúp. L'océan est calme mais j'imagine bien ce dernier déchaîné, isolant pour plusieurs jours chaque hiver ce village du reste du monde.

Etant amoureux de la montagne, de la neige et de la mer, ce paysage est un pur bonheur dont je profite chaque instant.

Car oui, l'heure tourne et il va bientôt falloir reparcourir les 5 kilomètres restants jusqu'à l'aéroport. D'autant plus que la météo change rapidement, le ciel s'assombrit et le vent se renforce. Vais-je réussir à rentrer le soir même ? La réponse sera dans le prochain opus ;)

Merci pour votre patiente lecture :)
A très bientôt !
Merci pour ce FR très dépaysant et qui donne clairement envie. Je vais devoir me plonger dans les vols précédents pour rattraper mon retard ahah. Effectivement au niveau des paysages, c'est beau et très calme. Mais il faut être honnête, l'hiver doit être bien long sur place. Le Q200 est vraiment original, avec son turbopropulseur qui fait quasiment la longueur de la cabine passager. J'avais eu l'occasion de voler à bord d'un jumeau aux Açores.
À bientôt !
Merci beaucoup !
Je rêverai d'en vivre un en entier sous ces latitudes, mais pas plus ^^
C'est pourquoi j'ai visé la première rangée, la seule finalement qui possède une vue à peu près dégagée !
A bientôt :)
Merci pour ce FR. Belle expérience avgeek et jolis paysages !
Merci Christophe :)
A bientôt !
Merci Cyrille pour cette suite,
Encore un vol et un pays bien dépaysant sans avoir à traverser les océans.
Journée marche et avion pour garder la ligne et la forme.
Un belle lecture et de belles images, tout est la.
A bientôt pour le retour qui ne s'annonce pas trop bien quand même.
Merci Michel !
A bientôt :)
Merci pour ce report si particulier. Un bel avion, une belle route empruntée avec une approche difficile.
Agréable à lire pour une expérience très sympa.
Avec un joli bonus sur la journée passée sur place.
A bientôt
Merci Benoît :)
A bientôt !