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Bonjour, lectrices et lecteurs de FR,
Et bienvenu(è) s à ce court récit afin de dépeindre un vol entre deux îles secondaires de l'archipel japonais. La ligne n'a jamais été reportée dans ce site. Et ce, en dépit du foisonnement en parcours exotiques à y déceler sur sa base de données.
Ayant cumulé pas mal d'heures supplémentaires et redoutant l'arrivée de températures hibernales, je décide de m'élancer aux tropiques. Avec l'intention de : 1) marmotter et 2) faire un petit coucou aux tortues vertes des Kerama.
Poussé par un coup de fouet environnementaliste (à la Greta) et par des incitations aux voyage du gouvernement central, je suis attiré par un volet ‘vol-sans-correspondance [MYJ-OKA] + hôtel [4 nuitées]’ revenant à 240 € approx (ou 170€, si on soustrait les coupons régionaux à dépenser dans des restos ou boutiques de souvenirs).
Mais cette offre alléchante entraîne un petit hic… Seulement les forces du mal sont capables d'assurer la liaison directe… Passer par Tokyo représente une perte de temps considérable et une affronte aux lois de la logique… Mmmm. C'est avec chagrin que je dois me plier face à leur puissance. Bon, je me dis qu'une fois n'est pas coutume, mais…. Pardieu !! …. que vont penser mes connaissances lors qu'elles apprennent que je vais fréquenter le côté obscur de l'Empire !?!
Je prépare déjà mes excuses…
Sur ce, partons à la recherche du beau temps !
Les matins d'hiver chez nous, on se caille les miches et le brouillard s'éternise.
On attend avec impatience, donc, l'arrivée du train….
C'est avec le Uwakai express qu'on descend jusqu'à la grande ville.
Nous voici, bien arrivés à Matsuyama, où le ciel est beaucoup plus gai et coloré…
Nous sommes bien positionnés et prêts à prendre la navette reliant la gare ferroviaire avec l'aérogare (Limousine Bus ou le bus de ligne, celui qui arrive en premier).
Finalement, ce fut bus de ligne. Comme d'habitude, le trajet est court, mais je constate que les tarifs ont augmenté un poil. C'est 370 yen sonnants et trébuchants qu'il faut déverser, au lieu des 350 requis auparavant.
Déposé une heure avant le départ (ça, au Japon, c'est beaucoup trop à l'avance), je me dirige directement au 3ème étage afin d'ôter la faune peuplant le tarmac.
En dépit du beau temps, les oiseaux ne se sont pas rassemblés en grand nombre. Cependant, la biodiversité est respectée.
Ils sont même accostés par des moustiques.
On souhaite une belle croisière aux passagers et à l'équipage en partance pour ITM.
Entretemps un petit conciliabule s'est formé à nos pieds.
Dans la suite, un grand dauphin fait son apparition sur la piste de Matsuyama.
Les dresseurs prennent en charge la bestiole.
Elle sera chargée de nous transporter jusqu'au Royaume des Ryūkyū.
Etant arrivée depuis Osaka avec un peu de retard, nous ne risquons pas de rater notre vol. Néanmoins, c'est mieux si on pense à descendre, éditer nos billets et passer les contrôles.
Revenus au rez-de-chaussée, un échange sympa avec notre jeune interlocuteur nous délivre non seulement le billet aller sur un siège hublot (couloir ou milieu étaient les seules options lors de la réservation) mais aussi le billet retour avec notre siège hublot confirmé. Chapeau !! Malgré moi, il faut reconnaître que, chez l'empire, le service est courtois, efficace. Bon point pour eux !
Nos devoirs accomplis, on peut remonter au deuxième étage et viser le passage à travers les portiques de sécurité.
Le tableau de bord nous place en deuxième position. Et la pandémie semble avoir affecté plus gravement les forces de l'empire, car trois de leurs vols dans notre plage horaire n'ont toujours pas repris depuis mars 2020.
Sous les auspices des mandarines locales, on consulte son portable ou on profite pour donner les dernières touches à son embellissement.
On traverse les portiques sans encombre, comme d'habitude dans les aéroports du Japon (où les liquides sont acceptés mais où l’on doit sortir ordinateurs ou tablettes).
C’est en ce moment qu’aura lieu ma première semonce contre l'Empire. Elle se centre sur la futilité de leurs récépissés. Au ticket qu'on connaît tous, délivré aux comptoirs, il faut ajouter un deuxième sortant des lecteurs placés à l'entrée des contrôles de sécurité. En cabine, on finira avec trois reçus différents !!! (car les lecteurs voisinant les portes d’embarquement en délivrent aussi)
Note. Photo prise au vol retour.
Il est possible d'atténuer tout ça, si on dispose d'une carte d'embarquement électronique, mais quoiqu'il arrive on finira au moins avec deux récépissés. Chez JAL, on fait un peu mieux, (un seul reçu dans le meilleur cas de figure) mais le concept du paperless est également inusité.
Au-delà de la barrière, de oranje sont déjà prêts pour s'envoler à Narita.
Et le ravitaillement de notre destrier avance à plein gaz.
On nous fait attendre un tantinet car, en dépit du dévouement du personnel au sol ainsi que de l'équipage… l'avion n'est pas prêt. Mais en moins de vingt minutes la rotation est assurée.
Au Japon on ne chôme pas (même sur les legacy, on se rapproche des turnaround typiques des low-cost).
Les annonces d'embarquement se succèdent. Sachant qu'il y a cinq groupes, je suis bien étonné de voir que j'ai été assigné au groupe 3… car mon billet a été acheté au hard discount et mon absence de statut quelconque est flagrante… va savoir…
Par curiosité, je viens de fouiller un peu et j’ai appris que chez l'Empire, 3 est siège hublot, 4 siège milieu et 5 siège couloir. Je trouve tout ça très bien fichu !!! (1 et 2 demeurent hors portée pour les parias, les hors-caste).
Mais je n'ai vraiment envie d'attendre debout sur un étroit couloir. Je laisse, donc, défiler la foule et procède parmi les retardataires.
Par ici, le fuselage.
Par-là, la porte, toujours orangée à Matsuyama
Et au-delà, la vue depuis ma place.
Mon interlocuteur au check-in n'a seulement pas été capable de m'attribuer une place hublot, mais il a eu la gentillesse de m'offrir une rangée complète telle que celle-ci !
(Les 3 photos qui suivent ont été prises lors du débarquement) .
Wow !
Ceci dit, bien que confortables, je trouve les sièges inférieurs à ceux offerts par l'alliance rebelle (ergonomie, qualité des finitions/matériaux, aspect).
On s'occupe des dernières retouches avant le décollage.
Le pas est royal (impérieux, peut-être ?)
En dépit d'une taille moyenne de passager plutôt petite, c'est ravissant de constater que les deux legacy de l'archipel sont généreuses en ce domaine.
Le commandant de bord sort les téléviseurs afin de nous instruire sur la sécurité de notre appareil pendant que les gentille-dames s'enquièrent de notre confort.
Les explications passent aussi dans la langue de signes (mais il faut avoir de très bons yeux si on ne veut pas manquer les enseignements)
On repousse.
Et la piste se fait entrevoir.
Aujourd'hui on décolle sur la 14, chose assez exceptionnelle (normalement c'est la mer qui nous attend à la fin de la 32)
Et Hop ! , on s'envole.
Le bleu du ciel est exultant, ce qui présage de belles vues aériennes… Apprêtez-vous à un roman-fleuve paysager…
À nos pieds s'étale la ville de Matsuyama avec son châteaux vieux de plus de 150 ans (le reste de la ville fut rassée par des B-29 americans en juillet 1945)
Puis les alignements de montagnes 山並み (yamanami) , caractéristiques de l'île de Shikoku, font leur apparition.
Ici on peut mieux identifier les massifs de Hōō 法皇山脈 et Ishizuchi 石鎚山脈. Comme son nom indique, ce dernier héberge le mont Ishizuchi, qu'avec ses 1.972 mètres couronne les cieux de l'ouest du Japon. Sur la photo, c'est un des pics qui ressortent juste au-dessous du winglet.
Là, notre virage envers la mer continue alors qu'on survole les chaînes qui précédent le plateau de Kuma 久万高原. Elles sont tronçonnées dans leur base par l'autoroute reliant Matsuyama et Uwajima宇和島.
On s'éloigne des montagnes. Dit autrement, on se rapproche de la mer. Ici, au centre-gauche de l'image, l'échangeur d'Iyo 伊予IC, connectant avec la route nationale 56. Plus au centre, les connaisseurs identifieront la bifurcation de la ligne de chemin-de-fer Yosan 予讃線, se dédoublant en 'lambeau de mer' 海周り et 'lambeau d'Uchiko' 内子線.
C'est un bon moment pour partager avec vous la littérature à bord, qui est bien plus succincte que chez l'alliance rebelle (où l'on a conservé la version papier du magazine de bord) .
En dépit des reflets, on est très bien placés pour profiter des majestueuses côtes de la baie d'Iyo 伊予灘. (Depuis le train, si on choisit le lambeau de mer, les vues sont également un régal).
Ici, la grande barrière de montagnes confrontant la mer est momentanément percée par le majestueux fleuve Hiji 肱川.
Belles vues dudit percement. Le havre de Nagahama 長浜 en premier plan et la plaine d'Ozu大洲 avec son château, à l'arrière.
(désolé encore pour les inéluctables reflets).
On passe à des choses plus délicates…. On vous présente la seule centrale nucléaire sur l'île de Shikoku, (Ikata 伊方原電所), placée directement sur la ligne tectonique médiane du Japon 中央構造線. On aurait tendance à penser que ce n'est pas l'emplacement le plus judicieux du monde pour un site si délicat….
En tout cas, il y a un bon nombre de riverains qui ne sont pas très satisfaits de la remise en fonctionnement de son 3ème réacteur, arrêté pendant de belles années suite aux aléas survenus après la catastrophe de Fukushima.
En partie haute de l'image, la côte forme des rias (ou aber, pour les bretonnisants) sur la mer d'Uwa 宇和海. Elle arbore une morphologie étonnamment différente de celle de la baie d'Iyo, en dépit de leur proximité.
La péninsule de Sadamisaki 佐田岬半島, qui sépare les deux mers, est loooooongue (et offre des plats succulents de sashimi...) Ici on ne voit que sa moitié septentrionale.
De l'autre côté du détroit de Bungo 豊後水道 on retrouve les mêmes côtes écharpées (secondées, cette fois-ci, par d'onsens 温泉 revigorants !! )
L'île de Kyūshū est très riche en fumerolles et cratères, ce qui n'est pas le cas sur l'île de Shikoku (où on aura du mal à retrouver un volcan).
Voici une partie de l'amalgame de cônes kawaiis peuplant les sommets des monts Kirishima 霧島山. Un paradis pour les onseniens!
À ce stade de notre croisière les adorables pcnettes apparaissent, revêtues d’un tablier rosé ou azuré.
Et elles nous font de petites propositions. Malencontreusement, trop petites…
Notre joie devra être atteinte au moyen de… soit un café, soit un thé, soit une soupe ou de l'eau plate. Pas plus.
Les annonces sont faites à l'oral, mais on sortira d'une petite pochette un guide illustré des boissons, au cas où mon japonais serait manquant.
Avec le sourire, on nous accorde un verre d'eau, accompagné d'un café.
On vient d'être servi, lors que le hublot nous offre la vue d'un autre volcan situé dans l'ancien domaine de Satsuma 薩摩藩. Voici le Sakurajima 桜島山, très actif et qui fait face à Kagoshima, chef-lieu et siège du feu châteaux.
Et voici le dernier cratère d'aujourd'hui, à la pointe méridionale de la péninsule de Satsuma. Le mont Kaimon 開聞岳 fait presque 1.000 mètres de haut et il est très beau.
On quitte la grande île de Kyūshū et s'aventure vers le royaume des Ryūkyū. Avant d'y mettre nos ailes, on traverse l'archipel des Ōsumi 大隅諸島, bien recouvert de nuages. Au centre, l'île sauvage de Yaku 屋久島, réputée par sa nature et ses légendes.
On s'approche des tropiques.
Et nous voilà. enfin, aux confins septentrionaux des Ryūkyū. L'île d'Okinoerabu 沖永良部島, faussement plate. (Elle dépasse les 200 m, mais depuis nos 11.000+ mètres elle ressemble plutôt à un grand naan)
Ainsi que la extraordinaire île de Yoron 与論島, récompensée récemment pour ses efforts en développement durable. Elle est le dernier bastion de l'archipel des Amami 奄美群島, avant de rejoindre celui d'Okinawa.
En vue, le plus grand tombolo de la préfecture d'Okinawa, couronnée par le cap Akamaru 赤丸岬. On est déjà sur l'île de Hontō. C'est bientôt la fin.
La traversée des nuages me désoriente royalement… Je suis convaincu qu'on survole l'archipel des Kerama 慶良間諸島.
Pourtant, leur platitude et la présence de ces réservoirs sont des signes infaillibles qu'on se trouve ailleurs… Ce n'est qu'une fois atterrit que je réalise qu'il s'agit des îles Henza 平安座島, Miyagi 宮城島 et Ikei 伊計島, situées à l'est de l'île Hontō (et non à l'ouest) et reliées physiquement avec la grande île depuis seulement 35 ans.
La mer est belle à Okinawa
La beauté, de plus prêt.
La beauté prend bientôt sa fin.
Le bitume vient remplacer le corail.
On s'est doucement posé sur le sol américain… (soi-disant)
Dans notre roulement on croise une espèce rare.
Alors qu'on s'approche des terminaux, on est mis à l'arrêt en attendant l'assignation de porte.
Ce qui nous permet de mieux apprécier les rares espèces.
On rejoint finalement notre porte avec une dizaine de minutes de retard. Rien de grave, mais remarquable pour les standards japonais.
Fidèle a mes principes, je laisse débarquer le reste des passagers et profite pour prendre un dernier cliché de la cabine ainsi que pour remercier l'équipage.
Porte et joystick à l'arrivée
Secondés par une passerelle, un peu glauque.
Nonobstant leur petite taille et leur considerable espacement, les fenêtres sont capables de nous offrir une ultime vue de l'oisillon taiwanais.
Notre vol en résumé
Avec un décompte de notre passage au-dessus de Kyūshū.
Les couloirs d'OKA sont, comme d'habitude, bien remplis.
Surtout avec des nuées de lycéens.
On procède vers la sortie.
Où l'on n'a pas besoin de s'attarder.
Efficace et fiable, on n'hésite pas à emprunter le Yui Re-ru ゆいレール pour relier le centre-ville.
En quittant la gare de l'aéroport, le monorail révèle des vues intéressantes des installations.
C'est ici qu'on met fin à notre récit.
Merci d'être arrivé(e) s jusqu'ici et bons vols à tous !!
En condensée : ce fut un vol convenable, avec des expériences mollement plaisantes, efficaces, tant à bord comme aux aéroports d’origine et d’arrivée. Au Japon, en vol domestique, c’est presque toujours ainsi...
Les deux grandes maisons de l’aviation nationale se ressemblent, dans leur offre, comme deux gouttes d’eau.
Cependant, il y a de petits points qui nous permettent de trancher…
(ATTENTION, ce qui ensuit c’est, ostensiblement, du parti pris. Car ce furent les forces rebelles qui prirent soin de mon éducation aéronautique japonaise).
1) L’une est bleue et l’autre est rouge.
2) L’une émet quatre forts signaux sonores avant le décollage et à la suite de l’atterrissage. L’autre non.
3) L’une offre quatre choix de boissons. L’autre offre huit options.
4) L’une offre des sièges en tissu. L’autre, les offre en (faux) cuir.
5) L'une a dématérialisé son magazine de bord. L'autre en offre une version papier ET une version digitale.
…
Tant MYJ comme OKA sont faciles à naviguer et offrent de bonnes connexions avec les centres-villes.
5 Commentaires
Sad, this route was likely a real B735 Super Dolphin route prior to their retirement. JA74AN, a plane that I have graced twice^^
The beloved みかん^^
NH cabins are definitely more dated. The NH Premium Class was nicely retrofitted on most of domestic B738 fleet, but the Y cabin remains classic.
Like 青島 and its 鬼の洗濯板 farther south.
I have only flown the “rebel alliance” a couple times, but agree that they hold a slight premium. The advantage of NH is their breadth of subsidiaries that offer unique experiences.
Excellent aerial tour of western Shikoku and southern Kyūshū. またね!
Many thanks for stopping by and for your words!
I looked hard for that option, but the force of the empire would not allow any exchange with the rebels... Ended up in neutral grounds (Nest Hotel), with a sweet and sour taste :-)
Ehime puts a lots of efforts to promote itself as a Mikan Mekka. And new variants are created regularly. At this time of the year shops are being filled with succulent Madonnas 紅マドンナ, although I am impatiently awaiting for the soon to arrive Kanpeis 甘平....
Yeah, dolphins chez ANA passed away not long ago. Unsurprisingly, I never got to ride any of them, but I believe they were very popular among the domestic aviation otakus.
Cabin in our flight was fine, super clean and well entertained but the JAL ones are much better-looking, in my opinion.
Good flights to you.
Popular for the exterior nostalgia, but inside they were very dated. I never tried the old JTA (NU) B737-400s to compare^^
Les vues en vol sont belles et le plan de vol permet d'en profiter plutôt que de ne survoler que l'ocean.
En dehors de JAL et ANA il y a une myriade de compagnies aéronautiques qui offrent des connexions internes sur le vaste archipel japonais. Encore beaucoup de travail à faire si on veux montrer l'éventail complet de ce qui se fait ici !!!
Mais je suis preneur :-)
Peut-être que je dis des bêtises... mais est-il possible que depuis MYJ, évite-t-on le grand corridor HND-OKA, ITM-OKA (vraisemblablement le plus fréquenté au Japon) qui longe la côte est de Kyushu, sans offrir de belles vues ?
Merci encore et à bientôt !
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