Avis du vol entre Amman et Athens en classe Economique avec Royal Jordanian

Bonjour,

Ce court FR est consacré à une rapide escapade 100% avgeek effectuée en octobre 2024 en Jordanie, avec, une fois n'est pas coutume de ma part, un avion flambant neuf comme sujet.

Il s'agit de mon deuxième passage de l'année dans ce pays, le précédent remontant au mois de mars avec quelques jolies prises au programme, dont le B737-300 Jordan Aviation : https://flight-report.com/fr/report/66607/jordan-aviation-r5-815-amman-amm-sharm-el-sheikh-ssh/

Le but de ce deuxième voyage en Jordanie en 2024 : "logger" les 3 types d'appareil de ROYAL JORDANIAN qui manquaient alors à l'appel dans mon flightlog, dont deux sont annoncés comme devant quitter la flotte dans un futur proche : Airbus A319 et Embraer 175.

Le troisième avion est beaucoup moins urgent, mais fera donc l'objet de ce FR : l'Embraer 190-E2, dont RJ a acquis 3 exemplaires dans le cadre d'une commande incluant 8 appareils, dont 5 E195-E2. Les premières livraisons ont eu lieu au début de l'année 2024 et s'échelonnent assez rapidement, au point de pousser rapidement vers la sortie les appareils cités plus haut. 

Le départ de ce parcours express a lieu de Paris-CDG. Depuis mon passage précédent pour prendre ce même vol RJ118 (à l'époque effectué en B787-8), la compagnie a migré du terminal 2D vers le 2C, où elle utilise le très joli "Salon Paul Maxence" et sa fameuse terrasse en plein air (sans vue sur les pistes hélas) où j'ai passé un bon moment avant de me rendre à l'embarquement à bord de l'A319 immatriculé JY-AYY, qui a été mis au rebus le mois suivant.

Ce fût un vol absolument parfait, dans une cabine J assez "vintage" où nous n'étions que 3 passagers à profiter du fameux service "au trolley" comme on n'en trouve quasiment plus aujourd'hui alors qu'il était la signature habituelle des First Class au siècle précédent.

Après une courte nuit, totalement "red eye", à l'aéroport d'Amman, j'ai effectué au petit matin un A/R express vers Aqaba, prenant enfin l'E175 de Royal Jordanian qui manquait à mon "palmarès" depuis sa mise en service par RJ en 2008. Avant ce voyage qui m'a donc permis d'en ajouter trois (A319, E175 et E190), j'avais eu la chance de cumuler dix types-avions différents au fil du temps chez ROYAL JORDANIAN : L1011 TriStar, A310, A320, A321, A330, A340, B707, B727, B747 et B787.     

Il n'y a pas de circuit transit DOM/INT ou INT/DOM à l'aéroport d'Amman, bien que le fléchage indique à plusieurs endroit "Transit to Aqaba" ou "Transit from Aqaba". Je me suis donc farci au pas de course (ce qui explique l'absence de photos) les formalités de départ (PAF et PIF) à travers la zone publique, mais fort heureusement sans repasser à l'enregistrement qui avait vraisemblablement déjà fermé, ma carte d'embarquement AMM-ATH ayant été émise plus tôt dans la matinée, en même temps que celles relatives à l'aller-retour vers AQJ.

Arrivé le dernier à la porte d'embarquement, je file alors dans le paxbus qui attendait les retardataires (c'était la joyeuse cohue lors des formalités) afin de les emmener au pied de l'avion du jour.

Le contre-jour m'empêche de faire une photo potable du fuselage. Je découvre néanmoins de près cet avion flambant neuf, livré par Embraer à Royal Jordanian moins de quatre mois auparavant.

C'est le JY-RED, un "E2" avec ses énormes moteurs P&W 1900G, et sa "bulle" au dessus du fuselage pour abriter tous les équipements de connectivité destinés aux passagers.

Pas de surclassement contrairement à l'aller la veille sur l'A319. J'aurais pourtant été bien curieux d'essayer cette classe affaires aux sièges disposés en quinconce, permettant une sorte de "direct access" aux pax assis côté hublot, pour au final n'être ni du 2+2 ni du 1+1, mais en tous cas pas du 1+2 comme on connaît déjà en cabine J sur les E-Jets de la génération précédente.

Mon siège 12K finalement préféré au 16K initialement attribué correspond au deuxième rang de l'éco, pour le coup sur un biplace traditionnel, mais je n'apercevrai pas beaucoup plus de détails de la cabine avant et son innovant concept d'aménagement, avant que le rideau de séparation, fixé à gauche donc invisible ici, ne soit tiré. Plus de détails sur ce plan cabine business assez particulier sur : https://seatmaps.com/airlines/rj-royal-jordanian/embraer-e190-e2/ (et surtout pas sur le site de ces gros bouffons de SeatGuru qui n'est bien évidemment pas à jour). Version de cet appareil : 12 Business + 82 Eco = 94 sièges au total.

Malgré cet embarquement par bus en mode Speedy Gonzales en pleine heure de pointe du hub de RJ à Amman, alors que l'avion est presque plein, le repoussage se fait à l'heure, et plus exactement au nouvel horaire de ce vol qui est 9h50, alors que c'était 10h05 à l'origine. On en saura plus tout à l'heure à propos de cette modification. On aperçoit l'A320 de MEA (OO-MRT) aux couleurs rétro parmi les avions stationnés au contact.

Tandis que le roulage a commencé, ce sont à présent deux A321neo de MEA, aux couleurs les plus récentes, que l'on peut voir stockés de ce côté du tarmac. La chute de la demande de/vers le Liban, en raison de la crise politique que traverse la région depuis le 7 octobre 2023, conjuguée au fortes surprimes d'assurances applicables à tout avion opérant dans le secteur, a eu raison de la énième renaissance de MEA. La compagnie au cèdre est pourtant demeurée la seule à desservir l'aéroport de Beyrouth après le 30 septembre 2024.

Le roulage a été assez rapide car la plupart des avions de RJ programmés vers l'Europe dans la même tranche horaire ne sont pas encore partis. Notre E190 accède donc à la piste 26L en quelques minutes seulement.

Il n'est pas encore 10 heures et c'est déjà mon troisième décollage du jour, le deuxième depuis AMM le long des installations de JORAMCO, gros centre de maintenance qui accueille des avions de pas mal d'endroits sur la planète et notamment, bien évidemment, du Moyen Orient. On y distingue en bonne place le mythique B767-200 de JORDAN AVIATION, un des derniers B762 pax en service qui a revolé au cours de l'été 2024 mais qui est de nouveau immobilisé, et pas mal d'autres perles rares en activité ou pas.

C'est maintenant l'aérogare de l'aéroport QAIA (Queen Alia International Airport) qui défile alors que notre puissant E2 décolle. 

La taille de ses moteurs par rapport à celle de sa cellule est vraiment peu commune.

Nous mettons rapidement le cap vers… le nord-est après un grand virage à droite.

… en atteignant rapidement un paysage quasi désertique. Voilà l'explication des 15 minutes de temps de vol ajoutées à l'horaire initial. Depuis le 30 septembre déjà cité, le survol du Liban est devenu impossible. Tout vol entre l'Europe et la Jordanie n'a donc d'autre choix que de passer plus haut, par la Syrie comme nous sommes en train de le faire (c'était déjà le cas la veille dans le sens CDG-AMM sur l'A319) ou plus bas, c'est à dire par l'Egypte et le nord de la Mer Rouge.

Pendant ce temps, en cabine, les PNC sont passés distribuer des câbles USB et des oreillettes. On distingue l'ergonomie particulière des tablettes, destinées à accueillir précisément d'autres tablettes.

Eh oui, dans le nouveau concept de produit vol proposé par RJ à bord de ses tous nouveaux Embraer E2, le divertissement est disponible avec les propres "devices" des passagers, en se connectant au réseau baptisé SKYCONNECT qui offre une gamme assez variée de contenus, audio et vidéo. Le tout accompagné de prises USB et traditionnelles permettant à chacun de maintenir tout son petit matériel à pleine charge.

Je vais ensuite inspecter rapidement les toilettes de l'arrière qui sont en parfait état comme l'on peut s'y attendre dans un avion neuf.

Retour à mon siège alors que l'ambiance est paisible à bord et que certains passagers se sont connectés au… Sky Connect.

Les PNC vont ensuite passer distribuer des plateaux repas qui consistent en un choix de cassolette chaude parmi deux propositions (j'ai pris l'option locale plutôt que l'omelette), un gâteau oriental, un pain qui ne l'est pas moins, un jus de fruit et une coupelle d'eau. Il n'y a pas d'autre boisson à ce stade du service.

Ca ne nourrit pas son homme pour les trois jours à venir mais ça a le mérite d'exister et d'être gratuit.

Concernant les boissons proposées ensuite, ce sera uniquement du café ou du thé, et éventuellement de l'eau, lors du débarrassage. Même si je ne peux pas faire de comparaison avec ce que j'avais eu la veille sur CDG-AMM puisqu'il s'agissait de classe J, je me remémore le CDG-AMM effectué en Y en B788 sept mois auparavant où un plateau "chaud" plus élaboré et une gamme complète de boissons comprenant vin et bière avait été proposés. J'en déduis donc que RJ a un plan service allégé sur les vols plus courts tels que ce AMM-ATH de moins de 3 heures, à moins que la capacité de stockage des galleys des E2 soit limitée.

Sur ce, nous avons fini de survolé la Syrie et remis le cap à l'ouest. On distingue la côte méditerranéenne le long de l'aile, à la hauteur sans doute de Lattaquié.

Quelques minutes plus tard seulement, c'est l'extrémité orientale de l'île de Chypre que l'on peut apercevoir.

Alors que l'on survole Chypre, on peut même deviner le rivage turc plus au nord.

Un clin d'œil à certaines "plumes" réputées -présentes ou passées- de ce site, qui se sont récemment rendues ou qui ont failli se rendre à Famagouste. 

Le survol de Chypre va durer un bon quart d'heure au cours duquel je pesterai quand même contre le volume de ce réacteur déjà deux fois remarqué, car il me privera d'un panorama plus complet… ! Avis aux amateurs : aller plutôt à l'arrière dans des conditions similaires.

Nous sommes à présent entrés dans l'espace aérien grec à la hauteur de Rhodes, avec toujours la côte turque au fond.

Voilà la route empruntée.

La longue descente vers Athènes est faite en survolant diverses îles de la Mer Egée, notamment les Cyclades, ce qui donne droit à un joli spectacle.

Posés à Athènes en temps et en heure, ce qui est une bonne chose pour ma correspondance à venir. Le rajout de 15mn en amont de l'horaire de départ d'Amman aura donc permis à la compagnie Royal Jordanian de respecter le créneau d'arrivée initial, malgré le détour par dessus la Syrie.

Alors que tout marchait comme sur des roulettes depuis le départ, malgré un petit coup de stress à Amman, c'est une salade grecque à laquelle nous allons avoir droit ensuite, comme si nous étions déjà arrivés dans le monde imparfait d'ADP : attente de 10mn pour accéder à notre point parking (curieusement à côté de cet A321 cargo de RJ), puis longue attente pour débarquer.

C'est au final 25 minutes après l'atterrissage que les premiers pax vont pouvoir atteindre le bus, qui mettra ensuite 5 bonnes minutes pour rejoindre le terminal. Je prends à mon tour congé des PNC qui auront été globalement très professionnels sur les 4 vols RJ empruntés depuis la veille, avec quand même une différence assez nette entre les chefs de cabine, visiblement très à l'aise et très impliqués, et les autres PNC, un peu plus "en retrait".

La suite et la fin de mon voyage se feront dans la foulée, à bord d'un B737-800 vert et blanc, après un parcours assez chaotique dans les couloirs de l'aéroport d'Athènes, où une arrivée au large en zone internationale suivie d'un départ au contact en zone Schengen dans le satellite (les portes A et leur couloir d'1km pour y parvenir) est tout sauf une balade bucolique. D'autres contributeurs récemment passés par là l'ont également pratiqué…

Voici comment se termine ce récit, qui m'aura permis d'atteindre les objectifs prévus, tout en limitant mon temps total de voyage à tout juste plus de 24 heures, selon un format "départ à J pas trop tôt, retour à J+1 pas trop tard" qui est en ce qui me concerne le gage de continuité de ce genre de petites escapades avgeek sans trop empiéter sur le reste. Tout s'est bien passé cette fois-ci, mais ça dérape parfois et j'ai alors très peu de marge pour retomber sur mes pieds.

Merci pour votre lecture.