Introduction
Bonjour à tous,
Le récit qui va suivre va vous paraître bien banal : un énième vol entre l'île aux Parfums et l'île Intense. Comme j'en ai publié régulièrement depuis un an et demi. Comme j'ai omis d'en publier quelques uns depuis un an et demi, tant la routine est immuable : A220-300 bi-classe, horaires aléatoires.
Cependant celui-ci est très particulier. C'est un vol post Chido, le cyclone de catégorie 4 qui a dévasté Mayotte en moins de trois heures, le matin du 14 décembre.
Depuis cette date, l'aéroport Marcel Henry, dont la tour de contrôle a souffert, les signalisations au sol également paraît-il, est fermé aux vols commerciaux. Seuls les vols militaires effectués en A400M et des vols d'acheminement des personnels venant porter secours sont autorisés. Cependant, il devient possible de bénéficier d'un siège sur les vols retour. Un ordre prioritaire aussi opaque que méconnu permet la sélection des partants. Il faut ensuite trouver un moyen de rejoindre l'aéroport. C'est la réouverture de l'aéroport sans cesse différée qui me conduit à faire une demande pour mon ami et moi auprès de mon administration : 2 semaines sans électricité, avec de l'eau un peu partout sauf dans les robinets, ça commence à peser. Nous obtenons notre sésame pour la journée du 28 décembre.
Rejoindre DZA, aéroport Marcel Henry
Nous sommes convoqués pour 7h. Nous sommes environ 200 personnes. Pour un avion de 120 places. Nous sommes théoriquement assurés de partir ce 28 décembre. Mais nous ignorons sur quel vol. On nous a demandés de partir léger.
Un ami nous véhicule jusqu'au quai de la barge encore accessible. La première barge est supposée partir à 6h30. Il est vrai que deux seulement sont en état de marche. Les autres ont fait naufrage.
Il y a du monde, des véhicules soit disant prioritaires. Et pas de barge.

La barge arrive enfin. Il faut jouer des coudes pour monter à bord, trouver une place pour soi et ses affaires. Normalement des taxis sont présents au débarcadère. Encore faudra-t-il réussir à monter promptement à bord d'un afin d'être à l'heure à l'aéroport.
Nous allons donc nous installer près de la sortie où la foule est dense -nous ne sommes pas les seuls à avoir eu l'idée.
L'attente est longue, dans une chaleur étouffante. Enfin nous partons.

Quelques minutes plus tard, Petite Terre est en vue.
Une Salama Djama, bon voyage en Shimaore, a échoué près du débarcadère.


Il ne reste pas grand chose de l'emblématique hôtel du Rocher.

Nous pressons le pas pour débarquer, rejoignons le lieu de stationnement des taxis. Un peu filou, je mets les bagages dans le coffre avant de me manifester auprès du chauffeur. Par chance, il restait deux places. Nous atteindrons donc l'aéroport parmi les premiers.
En chemin, nous apercevons cette barge, encore échouée 2 semaines après l'événement.

Voici la plage du Faré.

Le restaurant le plus prisé de l'île où nous avons dîné le jeudi avant Chido ne rouvrira pas de sitôt.

Au moment où j'écris ces lignes, il est encore fermé.

Aéroport Marcel Henry
Il est 7h15. Nous arrivons à destination. Devant l'aéroport, un policier a commencé à appeler les gens qui partiront par le vol de 9h. Les listes sont confectionnées par la préfecture. Elles ne sont pas par ordre alphabétique. Je me faufile derrière le policier pour tenter de voir si nos noms apparaissent. Les élus s'avancent, présentent leurs passeports et disparaissent dans l'aérogare. Une première page est tournée, puis une seconde. Nous savons que l'attente peut être très longue. Certains ont attendu tout une nuit. Nous ne savons pas trop si nous serons autorisés à emporter notre valise. Un ami se tient prêt, le cas échéant à la récupérer.
Le policier poursuit sa litanie sur la page 3.
En plein milieu, j'y aperçois nos deux noms. Bingo !

Nous pénétrons dans l'aérogare, étrangement vide et silencieuse. Nous satisfaisons à un nouveau contrôle.
Le terminal semble avoir bien résisté aux assauts de Chido.

Et nous prenons notre place dans la file menant aux banques d'enregistrement.

Notre tour arrive. Notre valise est enregistrée et nous obtenons notre précieux sésame.

Nous pouvons désormais nous engager dans le circuit classique. Un premier contrôle pour accéder à l'étage.

PAF et PIF sont franchis rapidement. Notez que nous sommes autorisés à garder notre bouteille d'eau.
Et nous voici en approche du duty free.

Nous allons prendre place dans la salle d'attente.
Le mont Choungui a résisté, mais ce n'est pas le cas de la végétation.

La tour de contrôle militaire provisoire est opérationnelle depuis la veille.

L'armée surveille les accès à l'aéroport et le dépôt de carburant.

Notre A220 arrive vers 8h.

Vue générale de la salle d'embarquement.
Quelques échanges avec des co-pax permet de recueillir des informations sur la situation dans diverses parties de l'île.

Nos bagages sont acheminés vers l'aéronef.

Embarquement
L'embarquement débute dans le calme avec 5 minutes d'avance. Un éventuel retard pourrait mettre en péril le dernier vol de la journée : en effet, arrivé à la Réunion, notre avion est préparé pour repartir à Mayotte avec du matériel et des renforts humains et revenir à la Réunion avec les derniers évacués du jour.

La passerelle a parfaitement résisté, abritée par le terminal.

Vue en direction de l'extension du terminal, pas encore mise en service.

Nez de notre A220-300

Chido ne saurait excuser de ne pas satisfaire au rituel :
Instant P

Fuselage.

Les trois rang de W seront occupés, sans service dédié.

La cabine Y en 2-3.

Nous rejoignons rapidement le rang 9 assigné.

Je m'installe au hublot dont j'ai la chance d'hériter.

Carte de sécurité.


Nos bagages sont en cours de chargement.

Pont aérien
L'attente, assez longue, est l'occasion de capturer par l'objectif des équipements dont la présence rappelle la situation d'urgence que connaît Mayotte.
A l'arrière-plan, cet hélicoptère du SAMU en venu prêter main forte à l'unique appareil du SAMU 976.
Au premier plan, la tour de contrôle et ses antennes installées la veille par l'armée de l'Air et de l'Espace.

L'arrivée de l'A-400M rappelle qu'un pont aérien relie Mayotte à la Réunion depuis deux semaines.

Des A-400M en provenance d'Orléans sont venus renforcer les effectifs. Chaque jour, une dizaine d'appareils livrent leur cargaison d'aides diverses.

Le nez de l'appareil et la sonde de ravitaillement en vol.

Les hélices produites par Ratier-Figeac.

F-RBAS a rejoint depuis Séville l'Armée de l'Air le 19 juillet 2022.

Une autre image de ce visiteur bienvenu.

Le déchargement semble long. Des discussions animées ont lieu entre le personnel militaire et les employés civils de l'aéroport. Le matériel disponible est-il adapté ?

En piste !
Nous repoussons.

Ce plan large permet de constater que la colline de la Vigie est totalement pelée.

La gendarmerie surveille les accès à l'aéroport, les portails ayant été soufflés.

Le second A-220 de UU atterrit à son tour. Les personnes qui n'ont pas été appelées pour le vol de 9h doivent pousser quelques oufs de soulagement.

Nous remontons la piste.
Les bâtiments de l'aéroclub.

Celui des pompiers.

Au loin l'usine de dessalement.

Un autre hélicoptère.

Demi-tour dans la raquette et nous nous élançons.
La tour de contrôle désormais bâchées mais toujours hors service.

Chido
L'aérogare, l'A-400M et l'A-220 qui a pris notre place.

Les abords de l'aéroports.
Deux semaines après, les bangas sont reconstruits. Tout recommence. La disparition des arbres ne permet plus de cacher la réalité socio-spatiale.


Les parties basses ont été sous le vent lors du passage de Chido. Cela explique des destructions moindres.

Le lac Dziani et ses environs. La végétation a été totalement brûlée par le vent

Puis les nuages nous empêchent de voir Grande Terre.
En vol vers la Réunion
Soudain Grande Terre apparaît. De cette hauteur, on dirait que rien n'a changé.

Quelques enfants assurent l'ambiance sonore de la cabine. La majorité des pax est soulagée de quitter Mayotte.

Nous jouons à cache cache avec les nuages.

La prestation du jour est composée de deux tranches de cake et d'un verre d'eau.

Pour les partisans d'une information précise.

Pas de choix mais double ration ! Il faut nourrir les sinistrés.

Je somnole une partie du vol.
La descente est annoncée. Les côtes réunionnaises apparaissent.

Arrivée à RUN
La route du Littoral et la Montagne.

L'ouest et le centre de Saint Denis.

Nous sommes en finale.

Atterrissage imminent.

Base aérienne.

A-400M en partance pour Mayotte.

Roulage et débarquement
Air France partage le tarmac avec un visiteur inhabituel.

MK sur le départ.

Un Antonov participant à l'acheminement de matériel depuis la métropole.

Nous stationnons à l'extrémité de l'aérogare face à cet A400M.

Nous quittons l'avion par un escabeau et pénétrons dans l'aérogare par une porte dérobée.
Pas de procédure particulière, nous rejoignons la PAF puis la salle de livraison des bagages.

Nous sommes attendus par des personnels de la Croix Rouge. Nous sommes interrogés sur nos besoins urgents, en logement notamment.

Les bagages arrivent rapidement.

De l'autre côté du miroir.
Je vous propose une petite déambulation dans Mamoudzou au lendemain de Chido. Les routes étant impraticables et réservées aux équipes de secours, je n'ai pas pu documenter la brousse.
Un quartier du centre ville de Mamoudzou.

Les toits ont volé.

Quelques rares équipes tentent de dégager les routes.

La rue du Commerce est normalement l'artère la plus animée du centre ville.

Déblaiement et séchage du linge.

Ces images témoignent des dégâts subis par le chef lieu. On croise des gens plus ou moins encore sous le choc.

La situation est pire en bord de mer. Trois barges sur cinq ont rompu leurs amarres.

Celle-ci s'est échouée à proximité du marché couvert.

La coque trouée.
La défaillance des barges rend les communications entre Petite et Grande Terre particulièrement chaotiques.

Le ponton de la marina a disparu.
Les bateaux se sont échoués.


Dès le lendemain de Chido, la reconstruction des bidonvilles a commencé. Chido, miroir en shimaore, révèle crûment la réalité de ce territoire français.



Arbres déchiquetés, aujourd'hui brûlés, déchets en tout genre aux quatre vents, bangas reconstruits, voici le triste paysage qu'offre Mayotte.

La nature a beaucoup souffert de Chido et il est à craindre qu'elle souffre encore davantage de l'action des hommes.
Les lémuriens sont désorientés et ont faim. Contrairement aux Roussettes qui sont capables de migrer dans une autre île, ils sont coincés à Mayotte. Animaux vivant en groupes territorialisés, il leur est difficile de migrer vers les espaces plus épargnés du sud où ils ne seraient pas les bienvenus.

Nous savons qu'il ne faut pas chercher à les rendre dépendants à l'homme, mais nous partageons quelques pommes.



Je pourrais bien sûr longuement épiloguer sur les jours et les semaines après Chido, sur le gouffre qui sépare les annonces diffusées dans les médias et la réalité vécue sur place.
Je partagerai cela avec plaisir, mais je ne veux pas abuser de l'hospitalité de FR et risquer des analyses que ne peuvent qu'être engagées.
Merci de votre lecture et à bientôt !
Un vol banal, presque une navette pour toi mais l’actualité en fait un récit exceptionnel.
Ton récit nous donne un aperçu du malheur qui s’est abattu sur ce petit coin de France, c’est parfaitement décrit et en des termes mesurés qui laissent néanmoins transparaitre comment cette dure épreuve est vécue sur place.
Quelle délivrance pour ceux qui ont pu prendre ce vol.
Les images qui suivent le récit du vol nous plongent dans l’effroi, le regard du pauvre lémurien est poignant.
Comme tu le dis, la réalité sur place doit être bien différente que ce que nous avons pu voir à des milliers de kilomètres de là.
Merci pour cet émouvant récit plein d’émotion et de retenue.
Merci Michel pour le commentaire.
Le plus difficile au cours des 15 jours vécus à Mayotte après le passage de Chido fut certainement l'incertitude. Incertitude augmentée par les annonces des diverses autorités dont on peinait, et on peine toujours, à voir les effets.
Quand domine le sentiment de se faire nourrir de promesses, il faut trouver un moyen de s'extraire de la nasse que, malgré divers réseaux de solidarité, on sent peu à peu se refermer.
L'existence de passe-droits dans ce contexte est évidemment encore plus insupportable.
Les vols de ce type existaient, dans la plus grande opacité, depuis une dizaine de jours. Ils ont cessé deux ou trois jours après la réouverture de DZA aux vols commerciaux.
A bientôt !
Bravo pour ce récit passionnant, qui permet de mieux appréhender la situation des résidents mahorais à la suite de ce cyclone dévastateur.
« Le poids des mots et le choc des photos » : tout y est, sans perdre de vue le fil conducteur qui demeure le vol que tu as effectué, lui aussi un excellent révélateur de la réalité, comme on ne l’a pas lu ou vu dans les médias.
Merci pour le partage.
Merci Luc pour le commentaire.
7 semaines plus tard, la situation reste chaotique dans de nombreux domaines, et le chantier est tellement immense que l'on ne voit pas par quel bout le prendre.
Et l'on nous reparle de crise de l'eau.
Le seul changement notable depuis le passage du cyclone est la reconstruction achevée des bangas.
A bientôt !
Merci pour ce FR... et surtout pour ce qui est avant ou autour du vol...
Mayotte a été dévasté (la Nature est plus forte qu'un plan administratif) et sa reconstruction sera aussi longue que complexe et très très loin des déclarations politiques des uns et des autres (indépendamment de leurs affiliations politiques). Merci de nous avoir montré un petit bout de ce qui s'annonce un long chantier...
Merci pour le commentaire.
En effet, comme écrit un peu plus haut, on ne sait pas vraiment par où commencer. De plus, les dégâts humains post-cyclone ne permettront pas à la nature de se régénérer, à son rythme et à sa façon.
Le sous-développement crasse du territoire a été brutalement révélé. Mais les mêmes causes produisant les mêmes effets...
A bientôt !
Quel reportage ! Quelles images ! Quelle aventure que ce vol.
Merci Papoumada pour ce témoignage.
Merci Rodo pour le commentaire.
Atteindre l'avion fut en effet une aventure. La récompense fut 4 parts de cake^^!
A bientôt !
Les Madrid-Paris que je pourrais poster régulièrement le serait mais ces vols/récits ne sont jamais banals. Encore moins vu les circonstances. J’ai l’impression qu’on en parle peu par ici (encore moins en Espagne) donc il est encore plus intéressant et important que ce récit donne des informations sur la situation.
De ce que je vois, les A220 d'Air Austral tournent à plein régime pour relier DZA à RUN.
Merci pour ce récit.
Merci Moritz pour le commentaire.
UU a sauvé sa saison à Mayotte grâce aux affrètements de l'Etat? Et ils auraient pu mieux faire si le 3ème A220 avait des moteurs.
Chido s'est avéré un excellent miroir. Que saurons-nous faire?
A bientôt !
Merci pour ce FR "d'insider".
Le terminal de DZA semble avoir bien résisté, contrairement à tout le reste...
A bientôt.
Merci Clément pour le commentaire.
Le terminal a dû être correctement conçu et construit.
Quelques bâtiments ont bien tenu.
La reconstruction est extrêmement complexe et signifie un changement total de paradigme. Mais on ne perçoit pour l'instant qu'une timide volonté politique en métropole alors qu'ici le statuquo semble au fond avoir du bon.
A bientôt !
Ce récit qui pourrait paraitre "banal" , une navette, un vol de deux heures... Et pourtant ce récit est poignant, on sent la détresse et l'émotion nous submerge quand on lit tout.
Je reste marqué par cette phrase, de l'eau un peu partout sauf dans les robinets.
Merci pour ce partage et bon courage
Merci de votre aimable commentaire, notamment à propos du récit.
Faire parvenir de l'eau dans les robinets est une gageure semblable à celle qui consiste à trouver des économies dans le budget de l'Etat.^^
A bientôt !
Merci Franck pour cette contribution.
Le vol paraît anecdotique lorsque l'on voit l'envers du décor...
Si la tour de contrôle à souffert, j'ai l'impression que le terminal a bien résisté.
Quelle tristesse de voir tous ces dégats, Mayotte est en ruine.
Et cette pauvre bête qui vient chercher à manger.
On comprends que vous ayez envie de vour autre chose après autant de privations.
A bientôt.
Merci Hervé pour le commentaire.
Le terminal a en effet bien résisté. Il doit bien y avoir quelques fuites deci delà mais il paraît intact. Les vents ont pourtant tapé à 225 km/h. La tour n'a pas pris garde. Il est vrai qu'elle date d'une époque où les constructions étaient différentes.
Mayotte est en effet en ruine. Et on ne voit pas par quel bout le prendre.
A bientôt l'ami.
Merci pour ce report si particulier.
Finalement, ce qui nous anime en principe sur ce site, ce sont les expériences de vol. Mais là, limite on a envie de la "survoler" pour s'attarder sur la terrible réalité mahoraise.
Merci pour cet éclairage que l'on ne trouve pas aisément sur le web.
Courage pour cette reconstruction qui s'annonce longue et difficile.
Merci encore pour ce report singulier.
Merci Greg pour le commentaire.
L'expérience vol n'est pas négligeable. Bien évidemment, pas pour s'attarder sur la cabine, l'espace entre les sièges, le service, les divertissements ou le respect des horaires, toutes caractéristiques qui animent habituellement nos débats. Par contre, l'expérience vol témoigne de la dépendance de notre territoire à ce moyen de transport. Sans avion, pas de possibilité de se déplacer, pour se soigner, pour s'aérer, pour recevoir de l'aide...
A bien y réfléchir, le vol est le cordon ombilical indispensable, d'autant plus dans les circonstances actuelles. Et au fond, c'est le seul service qui fonctionne vraiment actuellement.
Quant à la reconstruction...
A bientôt !
Le récit de vol est un bonus en lui-même, tant les circonstances sont exceptionnelles. Quant au bonus lui-même : je complète l'expression citée par Lucky Luke : le poids des mots, le choc des photos, et la qualité de la signature !
Je ne paraphraserai pas les commentaires des lecteurs plus rapides que moi; merci d'avoir documenté photographiquement ce vol comme tout bon FRiste en situation de crise, et de nous en avoir partagé le récit !
Merci François pour le commentaire.
Ton retour, comme ceux des commentateurs plus ou moins rapides, montre que ce qui devient peu à peu, ici, à nos yeux, une normalité banale ne l'est pas : on s'habitue assez facilement à vivre au milieu des décombres.
La vie reprend son cours, au rythme des tours d'eau, des pénuries dans les magasins : Chido n'a rien changé. Le rétablissement du réseau électrique a été le véritable soulagement.
J'oubliais : un signe que la situation n'est pas normale : les visites ministérielles sont nombreuses.
La reconstruction nécessitera des efforts herculéens et un souffle de... marathonien (j'ai osé^^)
A bientôt !
Merci pour ce partage Franck !
Un fr anecdotique qui cache derrière lui la partie immergée de l'iceberg.
Que peut-on retenir de sympa du vol ? Le fait de voir des A400M et un Antonov.
Malheureusement, lorsque l'on voit les photos de l'île, cela désespère.
Entre la réalité des médias et la réalité de ceux qui sont sur place, la différence est grande.
Entre la récupération de politiques, d'autres qui en parlent sans ne rien connaître de Mayotte, le dégoût nous monte à la tête.
C'est lors de ces grandes catastrophes, que les masques tombent et que les gens se dévoilent. Ces événements nous montrent bien que les apparences sont souvent trompeuses.
Beaucoup de force à vous deux !
La bise.
Lucas330.
Merci Lucas de ton commentaire.
La puissance de Chido t'a ramené, au moins occasionnellement, sur FR !^^
Je ne vois pas ce que Mayotte post-chico diffère du Mayotte ante-Chido : les bangas sont reconstruits, les heurts avec les forces de l'ordre reprenne, les kwassas de clandestins n'ont jamais été aussi nombreux (ils profitent de la destruction des bateaux de a gendarmerie maritime et des radars), les potentats locaux n'ont pas intérêt à ce que les choses changent.
A bientôt l'ami !
Merci Franck pour ce partage de ce vol banal...
Merci pour ce partage où la réalité du terrain, après le passage Chido, laisse pantois
L'île mettra très certainement beaucoup de temps et d'énergie pour retrouver l'avant
Philippe
Merci Philippe pour le commentaire.
Après le choc de la découverte des dégâts provoqués par Chido, on s'habitue peu à peu à ce nouvel environnement qui ne bouscule pas fondamentalement la vie quotidienne. C'est surtout l'absence de fruits et légumes locaux, la course aux bouteilles d'eau qui bouleverse les habitudes.
La reconstruction : "vaste programme" répondait le général à Peyrefitte à propos de tout autre chose.
A bientôt !
Merci Franck pour ce FR.
Au delà du vol, c'est surtout la réalité de ce qui est sur place qui est le coeur de ce récit.
Nous nous sommes croisés à RUN ce jour là.
A bientôt
Merci Valérie pour le commentaire.
Le vol est toujours prétexte à une découverte. Il se fait prétexte à témoignage dans le cas présent.
Etais-tu en partance ou à l'arrivée?
A bientôt !
Merci Franck pour le partage !
Le vol est anecdotique tant le récit est frappant et à des kilomètres de ce qui nous est annoncé en métropole.
La convocation à l'aéroport, la galère pour y arriver, user de filouterie et d'intelligence pour conclure le voyage, prévoir un plan B pour la valise. C'est juste hallucinant.
Je passe le vol, c'est du classique de chez classique à bord d'un bel avion.
Quelles images ensuite, c'est incroyable et on comprend l'ampleur du désastre. Désastre qui va s'annoncer écologique à long terme et si rien n'est fait côté assistance, immigration (je n'irai pas plus loin sur le sujet), amélioration et adaptation des constructions à venir, ce sera une catastrophe.
A bientôt !
Merci Stéphan pour le commentaire.
La convocation et le plan valise constituent les boni du jour ! Le reste, c'est routine.
Mes footing repris depuis une semaine me permettent de voir une nature que la surpopulation et l'absence de formation des cultivateurs en train de mourir. C'est certainement la conséquence la plus grave à long terme.
Les autres points, je m'abstiendrai d'y répondre, ici.
A bientôt !
Merci pour le partage de ce vol effectué dans des conditions particulières,
L'accès à l'aéroport est compliqué tout comme l'obtention du billet. Je suis surpris du choix de l'A220 pour les évacuations, l'Etat aurait-il pu affréter un gros porteur et transporter plus de passagers et du fret en palettes ?
Ce qui frappe le plus est le contraste entre le terminal de l'aéroport qui a bien tenu et le reste de l'île.
Bonne continuation,
Merci pour le commentaire.
L'Etat a affrété les avions disponibles dans la zone : ceux de UU. De plus, cela a permis à la compagnie de sauver sa haute saison de fin d'année au départ de DZA. Enfin, la piste, longue de 1600 mètres, ne permet pas d'accueillir des avions à pleine charge.
A bientôt !
Merci Franck pour ce récit particulièrement émouvant.
Le vol aurait pu être banal mais c'est sans compter sur le stress pré-vol, avec l'angoisse de savoir si on est sur la liste ou pas...
Sans compter les conditions pour arriver à l'aéroport...
Et je ne peux m’empêcher de penser à ce petit lémurien !
Bien vu !
A bientôt l'ami, pour des aventures plus réjouissantes.
Merci Sainteté pour le commentaire et tes pieuses pensées.
Pendre l'avion à Mayotte n'a jamais été ordinaire. La facilité du transport qui régnait avant Chido m'avait fait perdre les réflexes en usage lors de mon premier séjour.
L'angoisse de la liste était la marque 2024.
La nature se porte mal. On voit désormais des lémuriens faire les poubelles.
A bientôt !
Merci Franck pour ce témoignage qui prend une toute autre dimension qu'un simple flight-report.
Je n'ai guère à ajouter que ce qui tu as pu déjà dire, ou ce qui a été noté dans les commentaires.
Mais je tiens une émotion toute particulière pour cette faune, à l'image des lémuriens, qui subit ce désastre sans le comprendre. La facture, pour eux comme pour la Nature de façon plus générale, est autrement salée que celle pour les humains.
A bientôt !
Merci Erik pour le commentaire.
En effet, on voit les lémuriens venir mendier des fruits au bacon de l'appartement.
La forêt est brûlée.
Les roussettes sont plus rares.
Les flux migratoires augmentent.
Les violences entre bandes ont aussi repris : désormais, il y a des morts.
J'oubliais : les ministres défilent...
A bientôt !