Les très longs vols traversant les océans sur leur quasi-totalité m'ont toujours fasciné. Après le Perth - Île Maurice qui survole l'Océan Indien sur 100% du parcours, j'ai désormais achevé l'Auckland - Buenos Aires dont 8 512 des 10 334 km s'effectuent au-dessus du gigantesque Océan Pacifique. Ce vol fait également parti de ces trajets qui ont la curiosité d'arriver à destination à une heure antérieure à celle du décollage. Le franchissement de la ligne de changement de date permet en effet d'arriver à Buenos Aires le même jour 4h30 avant le départ d'Auckland. Une porte de sortie magistrale pour conclure une année expatriée en Nouvelle-Zélande avant de regagner la France.
Je quitte le centre d'Auckland pour l'aéroport au moyen du Skybus à $17 qui a le mérite d'être direct et fréquent malgré son point de départ un peu trop excentré du CBD.

Les banques d'enregistrement et dépose-bagage d'Air New Zealand sont totalement automatisées. C'est pratique pour moi qui n'ait aucun problème mais j'imagine mal ma grand-mère s'en sortir toute seule. Il y a bien sur quelques agents de la compagnie sur place pour porter assistance à ceux qui en ont besoin.
Un très bon point pour l'aéroport d'Auckland : la mise à disposition gratuite de douches pour tous les passagers. La propreté ne doit pas être un privilège réservé aux passagers de classes supérieures !
Le WiFi fonctionne correctement mais est limité à 30 minutes gratuites puis devient payant. Ça n'est pas raisonnable en 2017. Je plaide pour des réseaux WiFi rapides gratuits et illimités dans tous les aéroports compte tenu des taxes aéroportuaires versées par chaque passager !


Le 787 pour Buenos Aires est complet m'annonce la personne au guichet. Il n'y a pourtant que très peu de passagers en salle d'embarquement avant qu'une nuée n'y arrive 20 minutes avant le début de l'embarquement.





J'embarque en dernier. Seuls 3 sièges commercialisés ponctuent la cabine (à ajouter à la dernière rangée centrale laissée libre, probablement pour l'équipage).


Le décollage est très agréable à bord des 787, très silencieux, tout en douceur, c'est un bonheur qui préfigure peut-être le décollage totalement silencieux des futurs avions électriques, d'ici, qui sait, 50 où 100 ans ?
Le soleil se couche pendant l'ascension et offre un paysage émouvant avant d'entamer le virage pour mettre le cap sur la grande traversée océanique.


L'espacement (pitch) reste étroit pour mes 193cm, je suis désormais habitué et conscient que je ne pourrai jamais profiter d'un vol long-courrier en économie. Seules les classes éco+/premium me permettent le standard minimum de confort mais je n'ai pas les moyens de me l'offrir en dehors des très rares surclassements gracieux spontanés. A noter que la composition des sièges ne permettent pas de disposer ses jambes confortablement dans l'espace prévu car de nombreuses petites parties métalliques saillantes sont présentes. De même pour la zone tablette/écran où j'ai l'habitude de caler mes genoux, trop de reliefs empêchent toute position de repos. C'est donc crispé que je dois affronter les 11h de vols.


Des turbulences faibles à modérées retardent d'une demi-heure le service du diner. La luminosité étant faible, je n'ai pu prendre un photo digne du repas. Une salade simple mais fraiche en entrée suivie d'un boeuf façon Argentine accompagné de haricots verts et purée de pomme de terre. Une petite part de cheddar et crackers ponctue le repas. Le dessert est une portion de glace à la vanille Kapiti, une marque Néo-Zélandaise appréciée. Malgré la très petite taille des portions, la nourriture était de qualité comme à l'accoutumée sur Air New Zealand. A noter qu'un choix d'un plat à base de poulet était disponible pour les passagers de front de cabine éco, choix qui n'était plus disponible arrivé à l'arrière de l'appareil. L'équipage conscient l'a précisé d'avance et annoncé que le service serait inversé pour le petit-déjeuner afin que "tous les passagers puissent avoir le choix sur au moins un des deux plats proposés à bord du vol".

Sur l'IFE de très bonne qualité, le choix de films est fourni. Une option très intéressante accessible directement par un raccourci proposé pendant le visionnage permet de commander gratuitement une large sélection de boissons et quelques snacks délivrés en moins de deux minutes à la place. C'est très appréciable mais j'ai de la peine pour l'équipage qui ne cesse les aller-retours tels des serveurs dans un bar bondé un samedi soir !


Seul reproche que je puisse faire au service : l'insistance auprès des passagers pour qu'ils conservent un seul et même gobelet au cours du vol. L'intention annoncée, la réduction des déchets, est louable, mais il n'y a aucun moyen de conserver le gobelet dans un endroit propre dans ce si petit espace ! J'ai du montrer à un steward insistant qu'en plaçant mon verre dans la poche de devant comme il me l'a demandé, je n'avait absolument plus aucun espace pour mes jambes…
La cabine plonge en mode nuit alors qu'on file à plus de 1000km/h au-dessus de l'océan. L'opacification des hublots est automatique.





AKLEZE by Revjoy, sur Flickr
Je peux malgré tout distinguer le soleil se lever après seulement 4h30 de vol, au beau milieu du Pacifique.

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Le mood lighting bascule en mode jour 3h avant l'arrive à Buenos Aires, au-dessus d'un plancher de nuages d'un blanc parfaitement homogène et immaculé.



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Le ciel se découvre peu avant l'arrivée sur les côtes Chiliennes, l'île Chiloé, que voici.



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Le petit-déjeuner est servi 2h avant l’atterrissage et propose un choix "céréales" ou "chaud". J'opte pour le hot breakfast qui est très bon malgré le fait qu'il soit encore bien trop réduit. Il est composé d'une saucisse, de haricots en sauce et oeufs brouillés. Une salade de fruit accompagne le tout.


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La descente et l'atterrissage s’exécutent rapidement et en douceur.



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L'aéroport de Buenos Aires - Ezeiza quand à lui est détestable. Il n'est pas digne de l'Argentine. Il n'y a qu'un seul bureau de change dont l'emplacement n'est indiqué par aucun panneau et il n'accepte pas toutes les devises. Je n'ai par exemple pas pu changer mes dollars néo-zélandais et du payer le service de Bus jusqu'au centre-ville par carte bancaire étrangère. Les transports entre l'aéroport et le centre-ville sont d'ailleurs anarchiques. Il n'y a aucun service de bus public régulier et efficace, plusieurs compagnies privées tiennent des bureaux dans l'aérogare mais parlent très mal anglais et semblent incapables de fournir des informations précises sur l'emplacement et les horaires de départs de leurs bus…
Merci pour ce FR au ton nostalgique dans sa partie initiale.
Les portions congrues du repas permettent-elles de tasser un peu plus les pax? ;=)
Il est clair que les conditions de voyage imposées en classe éco ne correspondent pas à la stature moyenne des êtres humains de 2017...
A bientôt!
Trés bon report, complet et bien écrit! Avec si peu de place pour les jambes, on doit sortir cassé d'un tel vol et ce, bien qu'il s'agisse d'un avion récent!
Bonjour ,
Merci pour ce très bon FR
Une superbe route transoceanique qui fait rêver, le catering beaucoup moins ,la quantité est honteuse, surtout pour vol de 11h.
Anz est elle sérieuse pour le histoire des gobelets ? Ce n'est pas très hygiénique de le placer dans la poche du siège et surtout isur des motifs ecologiques cela semble être un moyen de faire des économies. .. font ils pareil en J et en F ?
La prestation NZ ne fait pas rêver, mais qu'importe : ce vol est géographiquement fascinant... Pour la petite histoire il s'agit du vol commercial passant le plus près du point Nemo, c'est-à-dire le point de l'océan le plus éloigné de toute terre émergée ! A déconseiller aux phobiques de l'ETOPS ;)
Merci beaucoup et à bientôt !
Merci pour ce FR !
Bonne prestation dans l'ensemble de la part d'ANZ. Le pitch est vraiment serré et je vous plains pour avoir subi ça pendant 11h. Mention louable pour économiser les gobelets mais comme vous dites, il est difficile de le stocker dans son maigre espace vital !
Pour EZE, il serait temps d'entrer dans le 21ème siècle !
A bientôt
Merci pour ce FR !
ANZ a toujours été une compagnie qui me fait rêver car elle m'évoque la Nouvelle-Zélande ! Un pays tellement magique !!
Par contre j'avais été également déçu par la prestation offerte lors de mon vol SFO-AKL qui sur un vol de +12h offrait des portions bien petites malgré la qualité offerte.
Heureusement je ne suis pas aussi grand mais même parfois avec mon m77 j'ai du mal alors j'ose pas imager la peine que c'est de voyager en éco actuelle... Les compagnies ne sont pas du tout en phase avec le monde, la où les gens tendent à être de plus en plus grand (et large...), les compagnies, elles, rétrécissent l'espace vital en éco de plus en plus... Par contre la J elle devient de plus en plus luxueuse...
Il me semble que ce vol à la plus longue ETOPS au monde si je ne me trompe pas ! Un vol particulier que j'aimerais bien prendre :)
A bientôt !
Tout est réduit avec Air New Zealand, du pitch en passant par les prestations de catering
Economies, économies, jusqu'au gobelet à conserver dans l
... Jusqu'au gobelet à conserver dans la pochette ! On peut le comprendre sur un vol MC, mais pour une telle durée de voyage Harpagon est de sortie ^^
Merci pour ce FR !
Merci pour votre très beau FR qui sort de l'ordinaire. Plus de 10h de vol perdu au beau milieu du pacifique à bord d'un biréacteur, mieux vaut prier le saint ETOPS que tout se déroule comme prévu !