S'il ne fallait retenir qu'une seule pérégrination de l'année de baroudage que fut 2017, ce serait ce voyage entre collègues à la découverte du Japon. Dix jours entre Tokyo et Kyoto, c'est bref, mais parfait pour une introduction au pays du Soleil levant qui me semblait jusque là relever du fantasme. Car si loin, si dépaysant, aux confluences de mes joies d’enfant bercé par les Chevalier du zodiaque , de l'émerveillement d'ado devant Lost in Translation et de la poésie des mots d'Une odeur de gingembre d'Oswald Wynd.
Ce périple a aussi été à la source de la découverte de Flight report, car j'appréhendais le vol et je cherchais des témoignages pour me rassurer sur le thème "Comment le dos et les jambes se portent-ils à l'arrivée". Malheureusement ma bonne résolution d'essayer de documenter le vol n'a pas survécu au tohu-bohu de CDG et le bien-être post-déjeuner/premier jour de vacances. L'avantage de ce voyage organisé par le CE de mon entreprise était d'avoir un itinéraire semi libre avec journées de visite en groupe en présence d'un guide et journée de découverte en solo à son rythme. Voyager avec mes collègues m'a aussi permis de soulager un peu mon accompagnant-aidant principal et s'est avéré crucial pour faire des pointes de marches à pied jusqu'à 12 km/jour qui nécessitait d'avoir un appui sur les deux bras. Après avoir beaucoup tergiversé, je ne prendrai pas mon fauteuil roulant, ce qui me vaudra une double ration de questions à l'embarquement et un petit raté à la prise en charge au retour Tokyo-Paris (que je ne documenterai faute de la moindre photo).
Le plan de vol était simple un aller Paris/Oska pour commencer notre immersion à Kyoto. Puis un retour Tokyo/Paris.
Acheminement classique vers l'aéroport, en véhicule de la Pam avec une heure d'avance sur les collègues pour respecter la procédure Saphir d'assistance au PMR. Le trajet 13e/CDG se fait sans encombre. Avec deux valises et une canne, la première tâche est de trouver un chariot pour y poser les bagages et que je puisse m'y accrocher comme à un déambulateur. La foule est plutôt dense et il y a un peu de flou sur le comptoir auquel nous devons nous enregistrer, ma mère et moi : sur le Sky priority ou un comptoir dédié ? La première recommandation était mauvaise et n'avançant pas vite, on sera bonnes pour la seconde. L'hôtesse sera efficace mais ne pourra rien faire pour nous mettre côte à côte car nos billets sont des billets de groupe.
Retour au point d'accueil des personnes handicapées où comme souvent on attend quelque temps l'arrivée de l'assistance. Je bouquine pendant que ma mère se promène en boutique. Passage de la sécurité où on me demande, comme une fois sur quatre, d'enlever mes bottes, ce qui prend un peu de temps et tétanise l'agent de sécurité qui aurait finalement aimé se raviser. A la porte d'embarquement, je reconnais quelques visages mais comme on va monter avant tout le monde, je me dis que je ferai mes salutations une fois à bord. On passe par la capine "Affaires", ce qui ravive ma nostalgie de mon épopée californienne quelques mois plus tôt, mais à mon grand soulagement la cabine éco est plutôt spacieuse. Rien à voir avec le vieux coucou qui desservait La Havane-Paris il y a un an et demi. On sent que les clients des lignes asiatiques sont chouchoutés. Le siège n'est pas trop raide, je peux glisser mes bottes sans trop me contorsionner et l'écran est tactile et à une taille très respectable. Une rapide inspection révèle plein de nanars, de blockbusters et de petits chefs d'oeuvre que je n'ai pas eu le temps de voir à Paris. C'est merveilleux ! A moi Le Roi Arthur (je confirme aussi incompréhensible que Batman vs Superman) et le très léger mais irrésistible Spiderman. J'hésiterai à lancer Alien-Covenant avant de renoncer : en temps normal, je ne supporterai mais en vol je me dis que cela va encore plus me stresser et que je vais donc éviter de donner des coups de pied sursaut contre le siège avant.
Notre groupe est tellement nombreux (38 personnes) que beaucoup des participants au voyage doivent changer de place pour retrouver les bons voisins. Cela stresse les personnels naviguant et n'est pas toujours bien compris des autres passagers. Vu la complexité de la tâche, on renonce bien vite ma mère et moi à ajouter notre réclamation. A cinq rangs de distance, on reste dans nos champs de vision respectifs et on peut s’échanger ds messages via l'IFE. Mes voisins, un confrère et sa fille s'occuperont aussi bien de moi pour m’aider à ouvrir sachets et bouteilles.
Petite vue du hublot, piquée à mon voisin
J'en suis à un bon tiers du roi Arthur (qui me procure gloussements et incompréhension : qu'as-tu voulu montrer Guy Ritchie ?) quand survient l'apéro. Comme nous sommes sur un long-courrier, le champagne est présent et je ne m'en prive pas. Accompagné comme il s doit de toutes aussi jolies bulles de Perrier.
On aura même le droit à un deuxième passage :-)
Même bonne pioche sur le déjeuner en lui-même : mon choix est toujours disponible. Je suis les recommandations des Flight reports vus ici ou là en optant pour le plat un peu plus local. Et comme j'ai faim, tout cela -même la salade un peu trop vinaigrée - est fort à mon goût. La possibilité de pouvoir savourer de loin quelques saveurs au curry n'y est pas non plus étrangère. Par contre, je cherche encore les tomates cerises qui ont dû être confondue avec les tranches de pomme ?
Pour bien digérer et induire une torpeur que j'aimerais propice à une entrevue avec Morphée, j’accompagnerai cela d'un peu d vin blanc et d'un digestif à la poire.
Spiderman passe très bien : le côté collégien survolté m'a plu, mais je sais que cela a aussi pas mal divisé les exégètes de Marvel. Après une petite heure à essayer de somnoler, je décide d'aller me dégourdir les pieds en me rendant au galley et me désaltérer au Perrier. L'occasion d'admirer la lune quelque part au dessus de la Russie.
Et c'est ici que ma bonne volonté paparazzitique s'achèvera vaincue par un peu de musique corrsienne, quelques films supplémentaires, le merveilleux et douloureux Loving, le militant Le procès du siècle et l'insipide Wilson et une deuxième micro-sieste. Le petit-déjeuner est plus comestible que je ne pensais. Adieu les pancakes qui donnent mal au coeur, bienvenue aux omelettes.
Les côtes du Japon approchent enfin. Je suis fatiguée (mais je sais que je pourrai me rattraper dans le bus vers Kyoto) mais ravie par la vue.
J'attends que l'avion se vide, avant de remonter en tête de l'appareil attendre l'assistance qui nous fera franchir rapidement l'immigration japonaise qui mettra elle aussi à l'épreuve mes doigts un peu raide et rétif à laisser leurs empreintes digitales. Notre guide dans le labyrinthe de l'aéroport sera tellement efficace que le temps de récupérer les bagages, nous aurons quand même une bonne vingtaine de minutes d'avance sur le groupe !
S'ensuivra un périple ensommeillé en bus, un crochet par notre hôtel dans le quartier des musées de Kyoto avant une expédition anti-décalage hoaraire au temple de l'eau pour résister à l'appel diabolique de la sieste.
A défaut de consigner le vol retour Tokyo/Paris, voici quelques souvenirs du très bel aéroport de la capitale japonaise qui recèle en son coeur une copie du pont ancestral de la ville, depuis bien longtemps détruit et de très jolis magasins artisanaux.
Et des bonus made in Kyoto…
et made in Tokyo
Merci pour ce FR,
Vol Globalement agréable et double dose de champagne!
Le catering est correct sans faire rêver.
Merci pour le petit bonus final et à bientôt
Merci beaucoup pour le partage et le superbe bonus !
"ma bonne volonté paparazzitique s'achèvera vaincue ..." : excellent !! Celle là on ne nous l'aura jamais faite, j'adore :p
A très bientôt !
Bonsoir et merci pour ce récit,
Les cabines Best sont un rêve quand on compare à celles des appareils COI. On peut être assis confortablement et l’écran permet d’apprécier un (ou plusieurs) film.
La balade à Kyoto et Osaka est une belle conclusion.
A bientôt.