Avis du vol entre Tehran et Shiraz en classe Economique avec Iran Aseman Airlines

Bonjour à tous et à toutes.

L'introduction

Voici le premier FR d’une série de six reportages qui se succèdent week end après week end.
L’hiver est encore là en Iran, mais il y a des destinations qui deviennent envisageables voire qu’il est urgent de visiter en hiver plutôt qu’en été.
C’est donc après quasiment trois semaines sans prendre l’avion que je me prendrai un vol vers…
Chiraz (SYZ) tout d’abord.
Quand on pense Chiraz, l’image la plus probable qui vient à l’esprit est Persepolis.
L’ancienne capitale achéménide est le site historique iranien par excellence.
Pourtant, ce n’est pas dans cette optique que je choisis la capitale de la région de Fars.
La ville en elle-même présente de multiples intérêts quoiqu’elle ne fut la capitale de la Perse que quelques décennies au XVIIIème siècle.
Je vous invite donc à lire le bonus en fin de FR pour en découvrir les attraits.
Il y a de nombreux vols entre Téhéran et Chiraz. La distance rend quasiment impossible tout autre moyen de transport pour qui ne dispose pas d’énormément de temps.
J’arrive à trouver un billet aller et retour à des horaires corrects, pour un prix tout aussi correct de moins de 100 EUR.
Le routing sera assuré par des compagnies « classiques » (ie IR, W5, EP et QB) car les compagnies plus exotiques seraient plus compliquées à réserver.
Cela requiert soit de se déplacer à l’aéroport, soit de contacter l’agence de voyage de mon entreprise… Je ne le ferai que si je n’ai pas d’autres solutions.
Bref il va vous falloir vous contenter de ce routing d'Iran Aseman Airlines (EP) et d'Iran Air (IR). Je laisse à deux FRistes le soin de vous présenter les compagnies plus rares du pays.
Quant aux appareils pris, il s’agit toujours d’une surprise : aucune information n’est disponible à la réservation et de toute façon les modules sont changés fréquemment à la dernière minute.
Et à ce petit jeu, le vol aller est effectué sur une antiquité : un Fokker 100, une première pour moi mais pas une exclue sur FR : cf le FR de Lerenardetlecanari ici.

• THR-SYZ en Y avec EP sur Fokker 100 : c'est ici.
• SYZ-THR en Y avec IR sur A320 : pour plus tard.

Naturellement, je vous réserve deux boni à la fin des deux FRs pour continuer ma découverte du pays.
Persepolis et tutti quanti, c’est pour plus tard (mais aussi pour bientôt !).

Le prélude

Départ de chez moi à 7h15 en snapp soit juste un peu plus tôt que l’horaire de semaine.
Cela va toujours mieux quand je peux choisir à bon prix un horaire civilisé. Je dois dire que cela facilite pas mal la vie… enfin le réveil.
Les snapp ne sont pas des chauffeurs professionnels et parfois ne vont pas au plus court. Cette fois-ci, il remontera vers le nord (d’où cette vue matinale sur la chaîne de l’Alborz), alors que THR est plein sud.

On passe le long d’Ekbatan, un quartier de barres sinistres mais encensé dans la presse occidentale pour son côté bohème un peu rebelle.
Ce qui me fait penser que je n’ai pas encore visité grand chose de Téhéran. Le temps passe à une vitesse !

Bref, j’arrive après vingt minutes de route à destination sans me tromper de terminal cette fois.
Le vol est en cours d’enregistrement, c’est parfait.

La version en farsi.

J’attends mon tour trois minutes à l’enregistrement. Un local de l’étape me double et s’adresse directement à l’agent alors que c’est mon tour.
Si les Iraniens sont très polis et accueillant, le respect des priorités ou des files n’est pas leur fort. C’est assez constant de voir quelqu’un griller la queue…
Les docs de voyage.

Le PIF est expédié dans la foulée en moins de trois minutes. S’ils pouvaient être aussi efficaces à IKA, cela représenterait un net progrès.
Une fois passé, je laisse mon fourbi à la recharge. Deux PCs, deux iPhones, et une apple Watch. C’est toujours l’un ou l’autre des appareils qui est à sec.
Dieu, merci tous les aéroports iraniens proposent landside et airside des bornes de recharge.

Connection au réseau de l’aéroport.

Pour prendre la une du jour sur l’Ipad puisque le reste de la famille se recharge.

L’embarquement commence par pax bus à 8h28.

Le flight report

En cheminant vers les remote stands éloignés d'EP, j'aperçois un AT7 de la compagnie. Ce type même qui s'est écrasé sur le mont Dena dans la chaînes des Zagros.
Aucun survivant… et les raisons du crash ne sont pas éclaircies. Difficile de croire la presse ou internationale quand on a entendu tout et son contraire les premières heures après le crash.

Anyway, c'est dans un avion encore plus vieux qu'on entre.
Voici la bête un vénérable Fokker 100, la première et peut-être dernière fois que je monte à bord de cet engin.

L’accueil dans l’avion est souriant avec un bienvenu en anglais dans le texte.
Le pas est vraiment bon, mais j’ai un voisin un peu encombrant…

Mais la cabine vraiment vieillotte. La publicité des têtières n’arrange rien.

Le test marathon est satisfaisant.

Le test Horatius un peu moins.

Le lot de bord.

Et l’une des deux consignes de sécurité qui m’a réclamé avec force pleurs et complaintes que je la sorte de ce cercueil volant.
Comme je suis une bonne âme et un bon chrétien, j’ai accédé à sa demande tout en ne la séparant pas de sa consoeur de l’aumônière à côté.
Lagentsecret et Esteban ont été les plus rapides à leur proposer le gîte et le couvert. Qu’ils en soient remerciés ici.

Le magazine d’EP (première fois que je le vois) fait la part belle à l’Airbus A350.
Etrange car rien n’a filtré dans la presse des éventuels plans de lignes long courrier de la compagnie.
C’est donc purement pour remplir les pages de son magazine plutôt que vanter ses ambitions, qu’on y a droit.
Comme le seul long courrier d’EP est un A340, on peut penser que le rédacteur en chef se soit laissé aller à ses rêves de petit garçon.

Il faut dire, qu’il faut bien cela pour donner un coup de jeune à la flotte d’EP.
Le dernier Boeing 727 en service…au monde.

La seule demie page en anglais porte la ziggourat de Choqazanbil. Un bonus qui ne manquera pas de figurer au programme hiver 2018-2019 du Mogoy Iran Tour.
Le reste du magazine est surtout constitué de pub entre deux articles que je suppose plus ou moins bidon sur l’A350 et le B787.

Pour ceux qui lisent et comprennent le farsi.
La page pour l’A350.

Et celle pour son concurrent le 787. J’arrive au moins à décoder les chiffres !

L'embarquement se poursuit.

A 8h53, l’embarquement est annoncé complet (les annonces opérationnelles se font bizarrement en anglais seulement).
Les moteurs sont lancés dans la foulée et on quitte le parking sans avoir à repousser.
Un long roulage s’ensuit. Le parking des avions EP est celui qui le plus à l’ouest, or on décolle toujours (jusqu’à présent) depuis l’est.
A garder en tête en cas de correspondance limite : éviter EP.
On finit par décoller à 9h36, soit près de 40 minutes après le repoussage (!).
Le Captain prend la parole en farsi et conclut sur un Inch’Allah qui n’est guère rassurant compte tenu du crash récent…

Détail maison sur le « cup Holder » d’EP !
La cabine n’est vraiment pas bruyante au décollage : je suis au 10A, mais une fois en vol c’est une autre histoire.

Mon hublot doit être d’origine, tellement il est fatigué par les vols successifs.

Cela ne m’empêchera pas de vous faire quelques clichés du Mont Davanand comme une réplique à la Fujimania de Denzee.

La preuve en image : même plutôt à l’avant de ce Fokker 100, le bruitomètre s’affole.
91 dB, ce n’est pas une mince différence avec les appareils plus récents qui plafonnent à 88 dB…la plupart du temps.
Je plains les pax sans casque à réduction de bruit active ou bouchons anti bruit qui se trouvent à l’arrière.

Le PSU est hyper vintage.

Dehors le paysage défile.

Le service début à 9h26, alors que nous survolons Kashan.
La boîte traditionnelle des compagnies iraniennes. Celle-ci logotée « EP ».

L’appareil est vieux et la tablette aussi. Elle présente une inclinaison qui rend difficile le maintien de la lunchbox en place.

Dehors les cîmes enneigées des monts Zagros font de la résistance alors que nous progressons toujours plus vers le sud.

Le contenu de la boîte magique. Pas de plat un peu consistant. EP est certainement la compagnie la moins généreuse de toutes celles que j’ai empruntée à ce jour.

Mais il y a des cacahuètes. Il manque juste la poire…

Keuuah ? on ne me prévient que ce sachet de cacahuètes pourrait contenir plus que des traces de cacahuètes allergènes ?
Je vais leur faire un procès !

Toujours la chaîne des monts Zagros qui rythme le sud du pays dans un axe parallèle au littoral.

Le petit gâteau ne manque pas de culot. « The best you’ve ever tasted » ?
Il y a des postulats qui sonnent moins ridicules lorsqu’ils sont prononcés dans une langue étrangère surtout une dominante.
L’usage de l’anglais permettant de renforcer la fausse évidence du propos aux oreilles d’un Iranien au même titre que celle d’un Français.

Mais cela ne résiste pas à l’analyse factuelle. Pur produit de l’industrie agro alimentaire iranienne, il a encore du chemin à parcourir pour respecter sa promesse client.

Cette fois-ci, je m’attaque au pelage d’orange en avion. Zest et projection de jus d’orange au menu.
Rendus encore plus probable sans le plein usage du couteau au plastique qui a tôt fait d’avoir rendu les armes face à la valeureuse orange.

J’ai fini par terrassé la bête. Elle git éventrée, prête à être dévorée sans l’once d’un remord par votre serviteur.

Cette tragédie se dénouera alors qu’on survole la belle Isfahan.

Il est temps de trinquer traditionnellement à la bric de jus de fruit concentré. Il s'avèrera très (trop) sucré.
Santé à la communauté.

Toujours plus au sud et encore de la neige, notamment sur l’ubac du massif.
Je n'allais pas manquer de visiter les vénérables lieux d'aisance de cette antiquité.

Hommage à Katia.

Et naturellement, je me suis demandé quel niveau sonore vous accompagnait sur le trône.
Bizarrement pas beaucoup plus qu'au siège 10A.

Le bouton de vidange est bien curieux.

Nous approchons de Chiraz. Et nous survolons le lac artificiel de Dorodzan.
Le paysage à l’horizon très vert, est l'origine de la civilisation élamite et perse.
Dans le prolongement du mont Eshakanon, promontoire que vous apercevez au centre du haut de la photo, se trouve Persepolis à une quarantaine de kilomètres.

Le mont Eshkanon.

Les terres fertiles de Fars.

Il y un petit côté Monument Valley dans ce paysage, ce qui ne manque pas de sel.

On approche.

Chiraz se découvre enfin.

Et on atterrit sans encombre à 10h06.
Je profite que la cabine se vide pour illustrer le débattement du siège.
Prise de congés de l'équipage avec le CdB qui est tout sourire.

A la sortie du terminal, il y a suffisamment de taxi pour tout le monde et Snapp fonctionne à Chiraz (ce n’est pas le cas de la plupart des villes de province moyennes).
Mais je choisi de parcourir à pied les quelques centaines de mètres qui séparent le terminal de la plus proche station de métro.
C’est dépaysant, car ce n’est pas les 3 EUR que je vais économiser qui justifient cette perte de temps.

Malheureusement, le vendredi matin comme à Dubai, c’est jour de relâche pour les employés de la régie locale.

Merci de m’avoir lu, place au bonus.

Le bonus

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Voici la première partie du bonus sur Chiraz.
A nouveau : ne vous attendez pas à Persepolis et ses environs. Il vous faudra être juste un peu patient puisque c'est prévu dans deux semaines !
Bref, tout se trouve en centre ville. Chiraz reste parcourable pour l'essentiel à pied hormis ses célèbres jardins situés pour la plupart en périphérie proche. Comme snapp (le uber local) est présent dans la ville, on peut voyager à bon compte et sans se faire arnarquer.
On commence par la mosquée Vakil, soit la mosquée du vizir.
Fermée en ce vendredi matin mais qu'on aura l'occasion de visiter en seconde partie du bonus à paraître dans le prochain FR.

Donc, on se balade dans le grand bazar adjacent nommé, vous l'aurez deviné, Bazar Vakil.
Je vous passe les clichés du genre. Un bazar ni particulièrement beau ou pittoresque par rapport à la moyenne iranienne.

Au débouché, et en me perdant un peu, je tombe sur la madrassa Khan.
Une école coranique donc, construite au temps de la splendeur de Chiraz, le XVI ème siècle.

Prochaine étape, la mosquée Nasir ol Molk, qui fait partie des "clichés" de la ville, notamment les jeux de lumières des vitraux dans la salle de prière (y passer le matin).

Zinat Al Molk House, époque Qadjar, début XXième siècle. En son sous sol, une especte de musée de cire avec quelques célébrités locales.

Puis, Qavam House, une demeure de notable avec maison traditionnelle de l'époque Qadjar (seconde moitié du XIXème) et son jardin.

Puis en avant goût de la suite, l'un des trois mausolées de la ville.
Celui de l'Imam Zadeh Aladin Hossein, l'un des frères de l'Imam Reza (celui dont le mausolée à Machhad est nettement plus imposant). La visite - comme les autres - s'effectue avec un gardien lorsqu'on est touriste mais les gens sont très serviables et désireux de montrer une bonne image du chiisme (j'ai eu le droit à un petit discours, que Daech est sunnite et n'est pas réellement musulman en plus d'être des terroristes).

On poursuit avec le principal mausolée de la ville : Shahcheragh, où l'on trouve les tombes de deux frères de l'Imam Reza, huitième imam du chiisme duodécimain.

Puis j'essaye de trouver l'église arménienne. Fermée, elle n'est signalée que par une croix discrète.

Direction le mausolée Syed Taj ad-Din Ghareeb, un tout petit mais à l'accueil tout aussi sympa.

J'ai réussi à récupérer de quoi manger, faire l'aumône est encore observé à Chiraz et ce sont deux sandwichs au fromage frais et aux herbes que j'avale goûlument.
Le mogoy mange à tous les râteliers.

Retour vers le centre en passant par une maison traditionnelle qui est fermée. La Saadat House.

Puis direction la tombe de Bi Bi Dokhtaran, oui, oui vous avez bien lu.
Fermé également.

Merci de m'avoir lu. La suite au prochain FR !