Avis du vol entre Tehran et Sari en classe Economique avec Iran Air

Bonjour à tous et à toutes.

L’introduction

Je vais vous présenter un flight report pour une destination clairement de catégorie B voire catégorie C de mon programme touristique iranien.
D’habitude, le début de mois est chargé pour mes occupations professionnelles, le respect des délais m’oblige souvent sinon systématiquement à sacrifier le premier jour de mon week-end, soit le vendredi à la sacro sainte et divine synchronisation des livrables définis par le monde chrétien.
Ce qui fait, que généralement, je reste le jour suivant, le samedi à Téhéran, faute d’avoir le temps d’organiser une virée en bonne et due forme.
Ce n’est pas le cas ici, puisque je vais accomplir l’aller et le retour dans la journée.
La destination n’est pas particulièrement riche de choses à voir et ne mérite pas de rester une nuit sur place.
Qui plus est, la dégradation des relations américano iraniennes m’incite à ne pas perdre une occasion de visiter le pays. On ne sait pas de quoi demain sera fait et il est possible qu’on me signifie que mon coût n’est plus tolérable pour mon entreprise.
Bref, je vous propose donc la première destination de mon programme au nord des monts Elborz. Pour ceux qui l’ignoreraient, il s’agit de la chaîne de montagne qui sépare le grand plateau iranien du littoral sud de la mer Caspienne.
Outre le fait de survoler le dit massif, le vol présente également l’intérêt d’être opéré par un des avions les plus récents d’Iran Air : l’ATR72-600. Quasiment une hérésie pour les avgeeks patentés du site. Mais, je vous assure que pour celui qui ne prend que des vieux coucous braquebalant chaque semaine, voler dans un appareil qui respire le neuf présente un attrait indéniable.
Bref un FR à la sauce perse en contrepied des habitudes. Au programme de verts pâturages, un avion sûr car neuf, il ne manquerait plus qu’un accès salon pour vous déboussoler.
Désolé pour le salon, il faudra attendre un peu… mais pas trop !
Et l’argent dans tout cela ? Eh, bien, deux millions de rials soit 40 EUR pour un aller retour !
Cela se passe comme cela chez Mc Farsi ! Vraiment pas de quoi se priver !
Place au routing qui ne devrait pas occuper trop de mémoire vive de votre cerveau que je vais m’employer à rendre disponible du mieux que je peux.

• THR-SRY en Y avec IR sur AT76 : c’est ici.
• SRY-THR en Y avec IR sur AT76 : c’est là.

Place aux artistes !

Le prélude

Une fois n’est pas coutume, ce vol part à une heure révoltante, une heure normale, une heure de feignasse : 10h40. Et évidemment, ce qui devait arriver, arriva, après m’être réveillé à 5h puis un peu avant 8 heures, je me rendors pour me réveiller juste avant 9 heures.
Branle bas de combat, car je n’ai pas de temps à perdre : 30 minutes pour se préparer et rester digne, 10 minutes pour trouver un snapp et 15 minutes de trajet, cela me permet tout juste d’arriver avant l’HLE. Même si on a vu dans le FR précédent, que le concept d’Heure Limite d’Enregistrement est un concept éminemment souple en Iran, je n’ai guère envie d’en tester les limites : il n’y a pas d’autre vol le matin pour la destination.
J’arrive à joindre les deux bouts et me voilà au T2 en temps et en heure.

Passage par le précontrôle dans le terminal, saluons ici que les MiG qui opèrent cette étape systématique du parcours d’un aéroport iranien, sont souvent très sympa (ceux du PIF proprement dits aussi).
Faute de pouvoir documenter les zones landside du terminal, je vous livre le FIDS qui m’apparaît suffisamment anodin pour pouvoir justifier sa prise de vue lors d’un éventuel et peu souhaité contrôle par les MiB.
Mon vol est en cours d’enregistrement : parfait.
Certains des vols de ce matin sont en ligne de mire même si pas réservés : Khoy, Rasht, Khoramabad, voilà trois destinations « single day » à retenir.

C’est la première fois que je prend Iran Air depuis que j’ai noté la présence de bandit manchot.
Pour renouveler les plaisirs et encourager le fer de lance de l’informatisation de l’aéronautique iranienne, je me livre corps et âme à la tâche.

La machine me demande mon numéro de ticket. Rien de plus simple…
Sauf qu’il n’est pas mentionné sur la réservation de l’agence de voyage par laquelle je passe.
Flûte. Un agent IR me voyant me débattre sans succès avec différents PNR à entrer dans la machine vient à la rescousse.
Très sympa, il constate le manque de l’info nécessaire et m’invite à passer au comptoir d’enregistrement.

Ils seront deux donc à m’enregistrer et sans attente car il n’y avait pas de file : pour une fois les pax n’ont pas attendu la dernière minute pour se montrer.
Le tout est expédié avec le sourire et un vrai sens de l’accueil client.

Le PIF est expédié en trois minutes chrono. Et me voilà airside.
Je n’ai pas résisté à la tentation du fruit défendu devant ces nouveaux sièges vraiment trop design pour l’aéroport iranien typique.

Effectivement, il s’agit d’un placement publicitaire.

Il n’y a plus qu’à attendre que l’annonce d’embarquement retentisse.

Connectons nous au réseau de l’aéroport.

La une du jour, avec un Mollah, c’est l’ambiance !

Voyons également ce qu’IR me réserve au menu de ce matin. ATR au petit déjeuner !
Ce sera la première fois que je prendrai un turbopropulseur en Iran.
Puis, commence une longue attente occupée à lire des FRs et à en rédiger un. Le FIDS persiste à ne pas changer d’état pour mon vol. De temps à autre, j’entends des grondement plus sourds que d’autres. Je finis par comprendre en observant le décollage de deux MIG29 depuis THR, puis vingt minutes plus tard à les voir survoler les pistes à faible altitude.
Pas de photo naturellement (cela, j’aurais bien du mal à le justifier). Mais c’est vraiment surprenant de voir ce type de manoeuvre sur un aéroport commercial si fréquenté.

Le flight report

Finalement, c’est à 11h29 soit déjà cinquante minutes de retard sur l’heure de départ, que l’embarquement est annoncé.
Après le trajet de bus normal, j’arrive au pied de l’appareil. Malheureusement, peu de monde pour faire écran sur un ATR et beaucoup trop d’agents de piste. Les ratios sont contre moi et je préfère m’abstenir de tout cliché qui pourrait me trahir.
L’accueil est sympa par le CCP posté à l’arrière et doublé de l’inévitable MiB.
Il sera assisté par deux autres PNCs qui feront tout le taf de service dans la cabine.
Je parcours la cabine qui indéniablement est aussi neuve que l’avion.
Enfin je vais avoir un hublot qui n’est pas rayé !

Autre vue, autre perspective.

J’accède parmi les premiers à ma rangée. Que voici.
Cela respire le neuf tant au sens propre qu’au sens figuré.

Nous avons le droit de nous partager un canard local pour deux.
Que je remettrai avec grand sourire à mon voisin. Histoire d’acheter la paix photographique.
On ne sait jamais !

Le pas n’est pas spécialement généreux mais pour un ATR, il me semble supérieur à la moyenne.

La boucle n’est pas logotée.

Le lot de bord est complet. Je n’en dirai pas autant lorsque j’aurai quitté l’appareil…
Héhéhé !

Voici donc l’instant notice de sécurité.
Ami lecteur qui ne fait pas partie de l’élite avant gardiste de mes followers sur le Piaf azur, tu peux allumer un cierge à Notre-Dame-de-Ton-Bourg pour Donald Trump. Voilà plusieurs jours que mon VPN ne fonctionne plus en Iran.
Ce qui fait que deux notices de sécurité sont à disposition de tous mes lecteurs sans prioriité. First come, first served. Normalement ce FR devrait être publié avant le FR meet-up d’Amsterdam, il est donc possible que je puisse me débarrasser de ces notices début juin.
Si ce ne devait pas être le cas, il vous faudra patienter !

Verso.

L’appareil a beau être neuf, il ne s’auto nettoie pas encore tout seul !

On continue sur le lot de bord (celui-ci est pour Chevelan).

Je m’interromps pour l’instant F-OITN, revisité par mogoy pour d’évidentes raisons de discrétion.

La PNC passe en cabine avec une corbeille de bonbon. Mon choix.

Reprenons la lecture du magazine IR.
Très orienté destinations avec de jolies photographies mais toutes les pages ne sont pas traduites en anglais et vice versa.

La carte qui ne me fait pas rêver ! Chez IR, contrairement à W5, on ne cumule pas sur les vols intérieurs.

Le réseau IR n’a pas changé.

Ni sa flotte. Je prendrais celui tout en haut.

Oui le petit là !
Pendant ce temps là, une annonce passager est diffusée, le baratin habituel plus des excuses pour le retard dont nous ne serons pas dignes de connaître la raison.

11h57, démarrage de l’un des moteurs, puis le second. On roule vers la piste d’où nous décollerons à 12h13 avec une bonne heure et demie dans les dents.
THR est derrière nous, je vous présente le lac Chitgar. Encore dix secondes de vol et nous passerons à la verticale de mon lieu de travail.

Hublot neuf mais sale !
J’en profite pour vous montrer sans surprise le bout de l’aile.

Il ne manquerait pas une pale à l’hélice ?

Test du bruitomètre. Voilà qui est scientifiquement prouvé, un turbo prop est nettement plus bruyant qu’un jet.

Le bouton de recul du siège, high tech !

Nous avons fait une boucle vers le sud puis vers l’ouest. J’imagine de façon à éviter le relief du nord de Téhéran : cette fameuse chaîne de l’Arborz.

Le service ne traîne pas.

Un sandwich, une barre céréalière et une brique de pseudo jus de fruit.
Le vol est plus court et la quantité de catering s’en ressent.

Voici la bête. Ce n’est pas mauvais mais le spread est fait de choses indéfinissables.
Donc c’est du poulet !

Peu importe, il est l’heure de déjeuner et le paysage invite à occuper son esprit ailleurs.

Santé !

Le dessert.

L’élastique fourni avec la boîte est l’arme absolue du disciple de Mètre Marathon.

Il est temps d’ailleurs car le signal retentit.

Je suis un peu déçu de la traversée du massif : nous sommes passés très à l’est et le relief ne tient pas ses promesses.

Surtout qu’une grosse partie du vol se fera au dessus des nuages.

Et quand ils disparaissent, c’est pour laisser place à la très verte province de Mazandam.

C’est à dire ici.

Nous passons à la verticale de SRY.

Mais il faut boucler, ce qui me permet de prendre le littoral en photos.

Rizières à l’horizon !

On atterrit à 13h09.
L’instant danette sera précédé par un solo d’une pax. Il faudra quelques secondes avant d’entendre le CCP rappeler à l’ordre la Béotienne.

Débarquement, mais là aussi les astres ne seront pas de mon côté. Un MiG veille au grain près de l’appareil. Un autre au loin devant le terminal.
Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de paxbus. Une pseudo consultation de mon téléphone à la verticale permettra ce faux selfie.

Sortie puis un taximan particulièrement pittoresque tout comme la route de l’aéroport dont la déviation nous font passer entre les olives et les oranges.

Je constate le retard effectif de mon vol.

Pour finir, la route empruntée.

Merci de m’avoir lu !
Le vol retour étant de nuit, j’ai réservé le bonus de Sari pour le FR suivant.
Je vous entends déjà piaffer d’impatience d’avoir à attendre de découvrir les charmes méconnus de cette bourgade de province !