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Il y a des vols dont on ne se souvient même pas 1 mois après et d'autres dont on se souvient toute une vie, enfin toute la vie. Quelle mouche m'a piquée ? L'ennui des fêtes de fin d'année en France certainement, alors je suis parti en exil dans l'est de l'Ukraine au lendemain de Noel 2006. Un vol en A320 AF pour Vienne et correspondance vers HRK en CRJ Austrian, ce sera identique pour le retour. Pour rien au monde je ne voulais voler dans un Antonov ou Tupolev d'ou mon choix, trop dangereux et vieux ces avions, je voulais les éviter absolument. Au final le vol aller je ne m'en souviens guère alors que le retour ce fût rock n Roll !! C'est cette histoire que je vais vous comter.
Flight #81 - 2006/13
Si je 1er jour de mon arrivée le temps était variable avec 3 éclaircies (bonne intuition des faire des photos à l’aéroport en arrivant…) les jours suivant furent froid et sombres, peu de différences entre le jour et la nuit. J'ai également eu de la chance de tomber sur un chauffeur de taxi francophone qui a pu m'expliquer les règles de circulation automobile, ce fût bref, il n'y en avait pas ! (pour rappel nous sommes en 2006). Je comprends donc pourquoi j'ai risqué si souvent ma vie en voulant traverser "piéton au vert". Même dans mon appartement il faisait froid. J'ai donc passé beaucoup de temps dans des cafés à écouter de la musique locale, en fait comme en russie (enfin Ukraine de l'est est toujours restée pro russe) on entend beaucoup de chansons française à la radio. Bref entre 2 thé aromatisés à la vodka, j'ai décidé de rentrer plus tôt. Un taxi Lada 1300 plus tard me voici à l'aeroport de Kharkov, assistant Austrian à l'étage. L'employé met en place le changement et je repars dès le lendemain. Il ne me reste plus qu'à fêter cela avec un thé aromatisé très local pour me réchauffer.
Le lendemain, 10 h cap sur l’aéroport en Taxi Lada. J'ai échappé aux Antonov, jusqu'ici mais pas aux Lada. Il y a toujours plus de militaires que de passagers dans le minuscule terminal (j'y reviens après) et je trouve un petit coin (une petite place) pour faire cette photo. Le brouillard retombe déjà, et oui 12h c'est déjà le soir.
Quel regret de ne pas avoir fait plus de photos mais la présence militaire n'y incitait pas non plus. Même si en 3 jours j'ai considérablement amélioré ma connaissance en langue russe (je sais dire maintenant "adin vodka pojalsta") ce ne serait guère suffisant pour expliquer ma dépendance à la photographie d'avions à un soldat qui sais assurément, lui, compter jusque 20 vodka ;-)
Donc, revenons à mon vol pour Vienne, l'enregistrement va bientôt commencer. Mais avant tout comprendre l'annonce que la demoiselle vient de faire. Il n'y a pas le mot vodka dans la phrase donc ce doit être important. Nous trouvons un accord avec cette jeune femme afin de dialoguer en anglais. Son annonce concernait mon vol Austrian qui au vu des conditions météorologiques n'allait pas pouvoir se poser. Que faire ? Se renseigner au bureau à l'étage… le temps de me faire traduire cette information et me voici bon dernier dans l'escalier qui mène aux bureaux du représentant d'Austrian. Fort longtemps après, me voici face à la même employée que la veille, pour faire quoi ? et bien changer mon billet. On refait systématiquement chaque chose, plusieurs fois dans cette ville ? Mais tout va assez vite, elle m'annonce m'avoir replacé sur le vol de nuit (?? j'ai bien entendu) pour Kiev et de là retour sur Paris avec Air France. Pour la nuit, hôtel à 2 pas de l’aéroport. Merci madame, visiblement rien de compliqué, alors ce vol de nuit ? il est à 20h20 mais comme le jour ne s'est pas vraiment levé. Autre question il est 15h que faire ? Pas grand chose j'ai usé tout mon argent local et dans ce terminal qui n'est pas celui de maintenant, point de distributeur ou de duty free. Un peu plus tard j'entreprends de parler de tout et de rien avec un passager de nationalité Belge bloqué ici également. Voici donc mon lieu de villégiature pour les 5h à venir avec une seule revue en stock. (photos du 1er jour avec peu de militaires).
Miracle, un siecle plus tard (4h30 précisément mais le temps passe ainsi ce jour là) une babushka vient parler à l'assemblée et ceux qui comprennent entrent pas une porte sur le côté qui comprends des tables hautes en bois ainsi que ce joli accessoire (balance). Seul le passage au filtre m'indique nous sommes au moins dans les années 2000. J'observe bien, il faut donner son billet à une 1er employée qui colle une étiquette, poser le bagage sur la balance dont une employée note le poids puis présenter ses documents à une 3e personne qui tamponne le tout.
l'escalier qui mène aux bureaux et l'ultime contrôle et la porte qui mène au tarmac (1er jour)
Il est donc presque 20h quand la porte s'ouvre, je ne sais toujours pas quel avion va m’emmener à Kiev mais le code VV est celui d'Aerosvit, donc un 737 à coup sûr. En fait pas vraiment, vu la forme dans le brouillard….sacrebleu, vol de nuit et Antonov 24 de Podillia Avia (code share Aerosvit) voilà un cocktail que je recherche maintenant mais qui à l'époque m'effrayait quelque peu. Je suis saisi par les couleurs de la cabine, surpris de me retrouver plus dans un bus que dans un avion et ce n'est pas fini. Je prends le siège que je souhaite donc la rangée devant la boite Ferrari sera pour moi. Ah oui les bagages cabine et bien vous en faites ce que vous voulez. J'entame la conversation avec le passager de la rangée d'en face au sujet de cet appareil. Amusé il me demande "vous n'avez jamais volé à bord de cet avion ? si vous avez des bouchons d'oreilles, utilisez les" En effet au ralenti le bruit est assourdissant mais ensuite cela ira mieux, heureusement. A bord, venant de l'ouest je suis habitué à une certaine discipline de la part des passagers, mais là c'est comme s'il n'y avait qu'une hôtesse qui d'ailleurs ne perdra pas de temps avec les consignes de sécurité. La jeune femme ressemble plus à une institutrice, peut être cumules t-elle les 2 boulots :-) En tout cas elle ne porte pas d'uniforme, juste une jupe et un chemisier très commun.
En vol, l'hotesse passe dans l'allée avec, sur un plateau, des canettes de bierre, pas de trolleys à sa disposition, elle fait donc de nombreux aller-retour. Elle en fera de même pour les plateaux repas. Pendant le vol un homme vétu d'une combinaison de mécanicien remonte l'allée, je lui emboite le pas. Il va droit vers l’arrière et l'endroit ou sont entassés les bagages. Je m'arrête au niveau des WC afin de faire une photo (celle ci dessus). Ils doivent être bien fatigué les passagers qui peuvent trouver le sommeil avec ce vacarne. Et tout se termina bien, pour le vol, débarquement par bus et je suis déjà hors du terminal afin de chercher mon hotel qui, selon l'agent qui m'a fais la réservation, est proche de l'aeroport. Une horde de chauffeurs de taxi attend dehors, je me fraye un passage et me traine jusque l'hotel que j’atteins vers 23h. Presque inutile d'y aller mon vol suivant m'imposant de me lever avant le soleil (départ 6h40). Mais après cette journée, un peu de repos est bien mérité.
Le vol suivant, je me permets, n'ayant que 3 photos mais il mérite quelques phrases. VV701 Kiev/Paris. L'agent m'avait indiqué que c'etait un vol Air France mais le code share étant passé par là ce fût VV701. La veille le VV etait devenu Podillia alors à quelle sauce allais-je être mangé ? Tout d'abord l'aeroport de Kiev à 5h du matin. J'ai pu vite récupérer mon boarding pass mais arrivé au PIF… on frôle l'émeute. L'attente est interminable ça n'avance pas mais l'heure oui et vu le tableau d'affichage beaucoup de monde bloqué alors que l'heure de l'embarquement approche. Je ne suis pas chez moi, je ne maitrise pas la langue mais je devine bien que l'ambiance est très mauvaise. Finalement on se retrouve dans l'avion, un 737 d'Aerovist. J'ai un siège coté gauche et allée, mais il fait nuit en cette veille de St Sylvestre et je dois dire que pour une fois, je suis bien accompagné avec 2 jolies jeunes femmes sur les sièges à côté. Puis comme la veille je découvre que la vision de prendre l'avion et la discipline ne sont pas les mêmes ici en Ukraine. Je suis surpris et amusé par ce qui se passe. Il est 6h45 mais les gens sont comme à la maison ça parle fort et les bouteilles circulent ! Je en suis qu'au début de mes surprises ! Difficilement, les PNC feront asseoir tour le monde, c'est prometteur. Moi j'ai faim d'ici 20 minutes ce devrait être le service avec un bon petit déjeuner. Là encore mes références sont bousculées, il y aura bien un service mais de boissons, au choix Vodka ou Whisky, timidement je demande de l'eau. Mes voisines de l'alcool. Et comme nous sommes veille de fête il y aura une 2e tournée avant de recevoir le plateau saucisses/purée comme petit déjeuner.
Sur le parcours un temps de décembre. A bord, comment dire, vivement que nous arrivions car les 2 apéros ne suffisent pas aux convives qui sont dans l'allée, bouteilles à la main, 9h je comprends, il fait soif et tout ce petit monde vient fêter le nouvel an à Paris.
Voilà nous sommes en approche 09R de CDG, pour autant c'est toujours la pagaille à bord et les voix de plus en plus hautes. J'ai bien distingué l'annonce de l’hôtesse qui demande de s’asseoir pour l'atterrissage. Puis une autre annonce, une voix d'homme forte et puissante, il n'y aura pas de version anglaise, mais je devine ses propos très convaincants. Tout le monde est assis pour l'atterrissage sous une pluie battante. Je saute dans le bus, fin de l'aventure en Ukraine.
Au final un vol exotique en An24 loin des standards que je connaissais jusque là mais un vol sans problème. Si j'ai utilisé le mot Revelation dans mon 1er titre, c'est que je me suis promis ce jour là de renouveler l’expérience et voler de nouveau dans un appareil conçu à l'est (ce sera fait 3 ans plus tard). Pour le second vol, un bon gros "bordel" si le mot est permis. Du passage du filtre à l'atterrissage un vol hallucinant.
Les contributeurs de Flight-Report ont posté 3 avis concernant 2 compagnies sur la ligne Kharkiv (HRK) → Kiev (KBP).
La compagnie qui obtient la meilleure moyenne est Podillia Avia avec 5,8/10.
La durée moyenne des vols est de 1 heures et 0 minutes.
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15 Commentaires
En guise de baptême avec l'aviation russe, vous n'avez pas fait les choses à moitié !
Je suis heureux de constater que vous n'en avez pas gardé un mauvais souvenir.
Entre l'Antonov et les ukrainiens, qui étaient les plus bruyants au final ? xD
A bientôt :)
Bonté divine les sieges avec le motif moquette de chez mémé!!!
Encore merci pour ce joli vol exotique!
Je me suis régalé à le lire.
L’aéroport est charmant, tellement loin de nos aéroports modernes..
Ces sièges et cette cabine, c’est incroyable.
Et que de Vodka !!
A bientôt
Bon vols !
J avoue avoir été largement interpellé par ce qui au zoom semble être des rideaux de hublot (en passant vite, j ai cru à un calorifuge d un montant de la structure ?). Kitch.
La gestion des bagages cabine est aussi enthousiasmante car on dirait que les coffres ne ferme pas comme dans un bon vieux ter et que dire du carton Ferrari sur son siège.
Une phase de turbulences et hop, mikado géant.
Y a pas à dire, y a 15 ans, on n avait peur de rien ! ?
Merci pour ces photos si improbables !
Quel super report, a une époque on faisait tout pour éviter ce genre d'appareil et maintenant on ne peut qu'en rêver.
Tout est super exotique, kitch et tellement vintage :)
A bientôt !
Merci pour le partage.
À bientôt
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