Bonjour à tous !
Ravi de vous retrouver pour cette exclusivité avec la compagnie congolaise "Congo Airways".
J'ai hésité plusieurs fois avant de publier ce FR, n'ayant pas pris beaucoup de photos à bord. Reste toutefois l'idée motivante de l'exclusivité + le fait que Congo Airways se soit déclaré en faillite en Octobre 2023 ; je saute donc le pas !
EDIT 2024: Congo Airways ayant retrouvé quelques solutions de financements, la compagnie a repris ses liaisons quotidiennes.
Pour rappel, français d'origine résidant en Russie, je travaille en RD Congo dans le secteur minier depuis début 2022. C'est donc l'occasion pour moi d'obtenir de temps en temps des vols qui sortent de l'ordinaire.
Par ailleurs, c'est aussi mon premier vol sur une compagnie présente sur la fameuse "liste noire européenne". Avis aux amateurs…
Le Congo est un pays immense. Pour rejoindre la capitale Kinshasa depuis Lubumbashi, pas d'autres solutions que par les airs (1500km à vol d'oiseau).
Par la route, ce serait théoriquement possible. Mais je pense sincèrement que cela prendrait une bonne semaine. Sans compter les risques de mourir encastré dans un 38 tonnes à chaque virage.
A ma connaissance, il n'existe que deux compagnies proposant des liaisons quotidiennes entre FBM et FIH : Congo Airways et CAA.
Les vols connaissent fréquemment des surbooking et des retards hallucinants. Généralement, vous pouvez arriver à l'aéroport à l'heure théorique de l'embarquement sans vous stresser, sachant que votre avion n'aura même pas encore décollé de Kinshasa pour venir vous récupérer à Lubumbashi. Bref, Congo, pays des merveilles…
Embarquez avec moi dans cette aventure !
Je pars avec mon chauffeur à l'aéroport environ 2h avant le décollage.
Les rues de Lubumbashi sont fréquemment embouteillées, mais sans commune mesure avec Kinshasa !
Notez le volant à droite. Ici, beaucoup de véhicules viennent directement du Japon. D'ailleurs, une voix du système de bord nous parle fréquemment en japonais. Je n'ai jamais réussi à désactiver ce machin.
Nous sortons du centre-ville et arrivons déjà à proximité de l'aéroport. Nous sommes au mois d'août, c'est l'hiver, mais c'est aussi la saison sèche. Il n'y aura pas de pluie avant novembre. Il fait environ 25 degrés.
Premier poste de contrôle avant d'entrer dans l'aéroport.
Comme d'habitude ici, chacun essaye de se faufiler comme il peu, sans aucune notion de "file d'attente". Bref, c'est le bordel.
Pour pouvoir passer, vous serez obligé de payer un "café" aux militaires présents sur place.
On n'est pas bien là ? A la fraîche ?
Une affiche célébrant le 30 juin, fête nationale de l'indépendance (30 juin 1960, indépendance vis-à-vis du Royaume de Belgique).
Nous voyons à gauche le gouverneur de la province du Haut-Katanga, dont Lubumbashi est la capitale, et à droite son Excellence le Président de la République Démocratique du Congo.
Bienvenue à l'aéroport international de Quimper-Bretagne Lubumbashi.
Les entreprises étrangères disposent généralement de leur protocole pour les départs/arrivées de leurs employés "expat".
C'est pourquoi j'entre directement par cette entrée, qui n'est pas l'entrée principale de l'aéroport, me permettant d'accéder au salon business.
Ici, Toyota règne de manière indécente sur le parc automobile congolais. Hilux, 4 Runner, Fortuner, Prado…
Où sont les Peugeot 504 ??
Vous pouvez voir un aperçu de la terrasse abritée du salon, au premier étage.
Me voici déjà au salon, à l'étage.
Un personnel du protocole de mon entreprise m'accueille. Il prend mon passeport et ma valise. Il s'occupe de toutes les formalités d'enregistrement pendant que je l'attendrais sagement. Un service digne d'une Première !
Le salon n'est pas bien grand, mais propose un équipement moderne et bien entretenu. L'accès au bar est payant, bien que les tarifs ne soient pas excessifs. Comptez 5000 francs (2,5€) pour une bière locale.
Les bières congolaises sont d'ailleurs excellentes! Simba, Tembo, Castel, 33 export…
Héritage belge.
Allez, on attaque! Santé !
Boarding pass personnalisé au couleur de la compagnie Congo Airways. Je serai en 5C.
Un coup d'oeil sur la page principale de Flight Report en ce 24/08/2023.
Vue sur le tarmac. Cet A330 de la compagnie CAA est immobilisé depuis le 16/08/2023, après un incident de vol sur un des réacteurs, environ 30 minutes après le décollage. L'avion n'a pas bougé depuis. En date du 11/11/2023, l'appareil est toujours à l'arrêt. EDIT: En date du 23/03/2024, appareil toujours immobilisé. J'ai bien peur qu'il ne redécolle jamais.
Une mine en toile de fond.
Et voilà mon A320 qui arrive tout juste de Kinshasa. Il est immatriculé 9S-ALU. Il a opéré chez Alitalia entre 2010 et 2015.
Je repère ma valise toute bleue au milieu des autres bagages.
La nuit tombe très vite ici. Pour embarquer, il me suffit de descendre d'un étage, côté piste. De là, on fouille mes bagages à la main (il n'y a pas de scanner), on contrôle mon "go-pass" (une taxe aéroportuaire d'un montant de 15$), on me fouille au corps, puis on me refouille mes bagages.
Notez que chacune de ces étapes s'effectuent par un agent différent positionné tous les 10 mètres; chaque agent vous demandant un petit quelque chose.
J'ai l'habitude de passer ici. Depuis quelques temps, je ne donne plus rien. Marre du racket.
J'arrive en bout de file. Etant en business, je tente ma chance par le côté gauche.
Bingo, j'arrive à négocier et passer devant tout le monde. J'embarquerai donc dans les premiers. Je serai l'un des rares blancs dans l'avion. Beaucoup d'européens n'osent pas tenter de prendre ces vols intérieurs. On a les chocottes ?
Certains préfèrent même utiliser Ethiopian pour faire Lubumbashi/Addis-Abeba, puis Addis/Kinshasa.
L'appareil est au couleur de Patrice Lumumba, héros de l'indépendance.
On aperçoit le commandant de bord dans le cockpit. Un passager me dit que c'est un russe. Priviet !
Sur CAA, je sais qu'il existe un pilote français, et un pilote malawite.
Instant porte. Iataaaaaa !
Accueil aimable, en français et swahili. Jambo sana!
Je prends mon siège en 5C, dernier rang de la business.
L'assise est confortable, moelleuse, mais l'espace pour les jambes n'est guère plus intéressant qu'en éco. Le siège central est neutralisé.
L'écran est minuscule, et au format 4/3. De toute façon, il restera éteint tout le long du vol. L'offre de divertissement est donc inexistante.
C'est la première fois que je vois cette espèce de lecteur de carte magnétique sur la droite. Les vétérans sauront-ils me dire de quoi il s'agit ?
Plafonnier vieillissant.
Notice de sécurité personnalisée "Congo Airways".
Le roulage s'effectuera très rapidement, puisque nous étions stationnés quasiment en bout de piste. Nous avons environ une heure de retard sur notre plan de vol.
De mémoire, aucune instruction de sécurité n'a été donnée. Ou alors de manière très brève.
Les annonces se font en français, en swahili, et en lingala.
Le personnel de bord a été poli et serviable.
Le vol de nuit s'est déroulé sans encombre. Dehors, pas grand chose à voir, et je suis de toute façon côté couloir. Les 2h de vol passeront bien vite.
Un repas complet sera distribué. Notez que les passagers en éco n'auront qu'une bouteille d'eau.
C'est assez bon, sans être excellent. La sauce rouge au milieu, "Piri-piri", est très épicé, méfiez-vous !
Au dessert, on retrouve même un petit macaron. Pas très frais, évidemment, mais ça fait plaisir.
Niveau boisson, c'est un vin mousseux assez quelconque.
Je n'ai pas de photos extérieurs de l'aéroport. Je suis assez prudent, je n'ai pas envie de perdre 2h avec l'ANR, l'agence des renseignements congolais.
Aucun contrôle de passeport sur ce vol intérieur. J'arrive en cinq minutes après débarquement dans la zone de livraison des bagages.
J'attendrai une dizaine de minutes avant de voir ma valise arrivée. Une fois sortie, un chauffeur de mon "protocole" m'attendra pour m'amener à l'hôtel.
Le Palais du Peuple, siège du Parlement, en route vers mon hôtel. C'est ma première fois à Kinshasa.
Le Palais du Peuple, en journée.
Le Stade des Martyrs.
La tour de l'Echangeur, construite dans les années 1970 et jamais vraiment terminée depuis, atteignant une hauteur de 210 mètres de haut.
Une vue sur le fleuve Congo depuis mon hôtel. En face, c'est Brazzaville, en République du Congo. Aucun pont ne relie les deux capitales. Il faut prendre l'avion pour un vol de dix minutes.
Pour 350$ la business, vous aurez en réalité l'expérience d'une économie supérieure.
Le divertissement à bord est inexistant, dommage.
Pour les standards congolais, c'est plus que correct. Il ne faut pas compter sur la ponctualité de la compagnie, mais de toute façon, personne n'est jamais à l'heure dans ce pays, donc c'est normal.
L'équipage a proposé un bon service.
Mon expérience au départ est correcte, puisque je bénéficie d'un protocole qui m'évite de nombreux tracas lors de l'enregistrement.
A l'arrivée, il faut reconnaitre que le cheminement est réduit au minimum. Mais prévoyez bien que quelqu'un vienne vous récupérer ! Autrement, bon courage...
J'aurais voulu proposer plus de photos pendant le vol, mais vous avez vu l'essentiel.
A bientôt !
23 Commentaires
Généralement, je suis toujours ravi de me retrouver là-bas, car ça veut dire que je rentre chez moi ! (sauf quand je pars sur Kinshasa, comme ici).
Cela sort du lot, et nous fait voyager dans un pays ou il n'est pas courant de se rendre pour des vacances....
Le protocole de votre entreprise est très sécuritaire, vous n'avez quasiment pas de contact avec l'extérieur.
Le repas est également atypique dans sa présentation : on dirait du sopalin au lieu d'une nappe, et les barquettes en aluminium font un peu "doggy bag"^^
A bientôt
Pour le plateau-repas, je confirme que ce sont bien des serviettes en papier. En dehors de ça, c'était mangeable et je n'ai pas été malade. C'est l'essentiel.
Merci pour le commentaire.
Votre expérience corrobore en tous points les récits de connaissances qui ont écumé cette région il y a 25-30 ans. Rien n’a vraiment changé sauf le type d’avion…
Le lecteur de carte magnétique existe encore sur les IFE récents, mais il est plus discret (juste une fente dans le sens « paysage » de l’écran).
Je suis aussi étonné que les fabricants l’intègre encore de jours.
A bientôt.
Merci pour l'explication pour le lecteur de carte.
A bientôt!
Merci pour ce FR dans ce qui est un pays avec tellement de potentiel.
Comme toujours en RDC, il y a énormément de personnel dans les aéroports et sur le tarmac, parfois une bonne vingtaine de personnes sont présentes autour d'un seul avion.
C'esg assez pénible mais ça fait partie des traditions, c'est d'ailleurs pour ça qu'à FIH, AF et TK payent un prestataire externe à l'aéroport pour recontrôler les passagers et les bagages cabine avant l'embarquement.
Il vaut mieux ne pas regarder le matériel des pompiers de l'aéroport, il arrive qu'aucun des véhicules d'intervention ne soit disponible par manque de maintenance ou à cause de "l'évaporation" du gasoil.
Le salon est assez agréable pour y attendre l'avion, et à bord le travail est fait.
Je suis surpris par l'absence de contrôle des papiers à l'arrivée à FIH, normalment les vols domestiques sont aussi contrôlés.
Bons vols,
Tout ça me rappelle mes années au Kenya avec ces protocoles et ces agents qui n'attendent qu'une chose qu'on leur graisse la patte. Une fois que tu as compris tu arrêtes parce que sinon tu finis ruiné :)
A bientôt !
J'espère pouvoir reporter d'autres liaisons bientôt.
Il y a maintenant longtemps, j'étais parti pendant un mois tout autour du Gabon et les gens m'avaient dit que les Toyota étaient les meilleures voitures (et on peut dire qu'ils les mettent à l'épreuve !). Visiblement c'est toujours le cas, y compris au Congo !
Exceptionnel cet avion, j'espère qu'il reprendra du service et que vous pourrez le reporter !
C'est pénible de devoir arroser de bakshish à droite à gauche, depuis l'accès à l'aéroport jusqu'à l'accès à l'avion...
Un expat français en Afrique de l'Ouest m'avait raconté des histoires similaires, où pour rejoindre des villes relativement proches, il passait par... Paris !
Il se défend ce plateau J, même si la présentation laisse à désirer (barquettes en alu, sopalin en guise de nappe...)
A bientôt !
quand on connait l'histoire et les problemes de cette industrie en RDC je ne suis pas surpris , mais bon cest abuse quand meme
en matiere de pick up durables ce sont des experts en la matiere
jai vu la meme dans d'autres pays , mais c'est soit coreen ou chinois pour le pays d'origine des voitures d'occasions ou en fin de vie
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