Avis du vol entre Tunis et Jeddah en classe Affaires avec Saudia

Bonjour à tous et bienvenue dans ce second FR de mon routing hivernal.
Certains l'ont deviné grâce au récit précédent, c'est bien avec Saudia en Business que je vais voyager.

La compagnie Saoudienne est coutumière des tarifs assez bas, que ce soit en J ou en éco, et ces tarifs le sont encore plus quand on se fend d'un préacheminement jusqu'à Tunis.
Jugez plutôt vous même, il m'en coutera moins de 900€ pour faire un aller-retour TUN-BKK via JED.
Ajoutez à cela le mode de calcul des miles basés sur la distance, et un accélérateur de miles plutôt généreux pour les classes Business et je me retrouve avec un cumul de plus de 30K miles et 108 XP pour les 4 segments opérés par SV. Bon deal donc!
Enfin, à noter également que dans le cadre d'une escale longue de nuit, SV vous offre une nuit d'hôtel (avec transfert inclus) sans avoir besoin de visa. Le tout est géré directement sur le site web de Saudia avec son PNR. Je n'en profiterai pas, mais l'initiative est à souligner

Dans les contreparties négatives, la compagnie est dry, mais tous les utilisateurs de ce site sont au courant, il faut prévoir une escale de nuit plutôt longue à Jeddah qui n'est pas forcément des plus attirante (pour qui ne souhaite ou ne peut profiter de l'offre hôtelière proposée par la compagnie), et le matériel utilisé entre Tunis et Jeddah est plutôt vieillissant.

Je vous laisserai vous faire un avis par vous même de savoir si ces "sacrifices" valent le coup tout en essayant de vous donner un avis subjectif à la fin du routing.
Routing que voici et qui comporte quelques exclusivités et surprises:

Tunis Carthage

Pour l'heure, il est temps de vous conter le récit de ce premier tronçon, destination Jeddah.
Après une agréable nuit de repos dans le centre de Tunis, je me rends à l'aéroport en taxi.
L'avantage de Tunis Carthage, c'est sa proximité avec la ville. Je négocie avec un taxi qui était à la sortie de mon hôtel un tarif de 10 TND pour la course (soit le même prix qu'un Bolt). Il finira avec 15 TND pour ne pas avoir chercher à négocier outre mesure.

A Tunis, et c'est le cas depuis des années, il faut, après avoir zigzagué entre les porteurs qui cherchent à vous "assister", passer un premier screening de sécurité afin de pouvoir accéder au terminal.
Ce contrôle créé un peu de congestion, mais rien de bien significatif.

Surtout en regard de la foule qui se presse juste après l'entrée, dans un aérogare, vieillot, bas de plafond et plutôt sombre.

L'endroit n'est clairement pas rendu agréable de par sa fréquentation élevée, et les nombreux groupes qui y transitent.

Il y a de nombreux comptoirs ouverts dédiés à mon vol, pas moins de 4, mais ceux ci sont fortement engorgés, jugez plutôt par vous même.

J'avise un personnel de l'aéroport proches des desk et lui demande naïvement s'il existe une file dédiée aux passagers business et/ou a statut. On me répond par l'affirmative. Saudia, met à disposition des passagers bénéficiant du SkyPriority des desk dédiés, à l'écart de la foule.
Direction donc les comptoirs 14 qui présentent pourtant clairement la signalétique, à côté de laquelle je suis passé.

L'accueil est assez sympathique et les échanges se feront en Français.
Ma valise part jusqu'à sa destination finale, à savoir Bangkok pour le moment. (et je l'ai équipée d'un AirTag en prévision du parcours assez alambiqué qu'elle aura à faire)

Pas de doute j'ai gagné un temps précieux. Je ne traine pas plus dans la partie enregistrement située à droite de l'entrée, et file vers la gauche pour accéder aux contrôles de sécurité et de passeports qui peuvent s'avérer pénibles à passer à Tunis.
Assez peu de "divertissements" landside (pas beaucoup mieux airside ceci étant dit)

Vue volée sur la PAF, moment toujours un peu sensible. Pas de file prioritaire ici, mais un passage rapide et sans encombre.

Et le PIF est toujours aussi bordélique à Tunis, avec des bannettes en nombre insuffisant pour l'ensemble des passagers.
Cependant, il ne me faudra qu'une quinzaine de minutes pour franchir ces deux contrôles.
On débarque alors dans une petite zone duty-free qui fait un peu grise mine et qui n'offre rien de transcendant.

Je ne m'y arrête pas et poursuit ma route dans les couloirs toujours aussi bas, mais immaculés de l'aéroport.
L'endroit ne grouille pas d'activité en ce dimanche matin 9h30…

L'objet de ma visite est en vue, avec l'espace privilége qui fait office de salon multi-compagnies, et qui, s'il ne casse pas des briques, à le mérite d'exister (selon l'expression consacrée)

Tunis espace privilége lounge

Pas de photos de l'accueil à proprement parler, car j'y retrouverai une tête connue. En effet, je retombe sur un passager arrivé la veille à Tunis et qui repart vers Atlanta pour revenir à LHR via JFK 3 jours plus tard. Ce ne sera d'ailleurs pas le seul passager au routing tordu avec qui j'échangerai lors de ce voyage, il n'y a bien que les avgeek pour se repérer entre eux!
Le salon offre une lumière naturelle, en tout cas pour les places situées proches des baies vitrées.

La vue n'est pas des plus excitante, mais il est possible de voir quelques appareils, ici le vol AF du matin.

Juste à gauche du mange debout donnant sur les pistes, un espace de relaxation où ça ronfle bruyamment.

De retour dans la zone principale du lounge, assez clairsemée pour le moment, et où de nombreux fauteuils, dans leur jus, vous attendent.

Je m'installe tout au fond du salon qui est un des seul endroit à proposer des prises de courant, pour peu que vous tombiez sur une qui fonctionne…

Un semblant d'effort à été fait sur la décoration du lieu.

Le buffet est mis en place, et c'est une offre de pdj qui est proposée pour l'heure.
Sous les cloches, l'offre chaude se résume à des œufs brouillés de mauvaise qualité

Quelques charcuteries fréquentent un semblant de verdure.

Les traditionnelles viennoiseries tiennent compagnie à quelques cakes assez industriels.

le tout ne serait pas complet sans des céréales fades, et un jus qui n'a pas du voir de vrais fruits depuis un bail!

Des laitages complètent l'offre froide.

Pour les boissons, tout se passe au bar, à la demande. Oui, oui, même les cafés.
Si l'envie vous en prenait de vous en jeter un derrière la cravate avant un périple dry, sachez que les boissons alcoolisées sont disponibles, même de bon matin…

Illustration de ma sélection, ce n'était pas bon. Et le mot de passe pour le wifi était la pour la décoration, le service n'était pas accessible au moment de mon passage. Un tour à l'accueil pour confirmer le point et entendre les agents me dire que c'est récurent, l'infrastructure étant à la peine régulièrement.

L'état des WC déplorable (alors même qu'il y a des préposées à l'hygiène du lieu en permanence qui ne chôment pas…) fini de me convaincre de ne pas traîner plus que nécessaire dans le salon. Ca tombe bien, puisqu'il est un peu plus de 10h40 quand les écrans affichent un embarquement ouvert.
La chose est d'ailleurs confirmée par SV par email.

Clairement pas la plus excitante des vues en chemin vers ma porte.

Heureusement, l'horizon se dégage un peu et permet d'apercevoir des oiseaux inconnus en nos contrées.
Et pour cause, il y a peu de chances que vous voyiez un appareil Libyen en Europe… tous les transporteurs aériens certifiés par les autorités de la Libye y sont bannis depuis décembre 2014.
De l'extérieur, difficile de donner 33 ans à ce vénérable Boeing

Pour ma part, j'arrive en porte 52 où aucune signalétique SkyPriority n'est en place, je joue donc habilement des coudes pour me faufiler dans les premiers rangs.
Je constate que 2 passerelles sont utilisées pour connecter notre appareil à la porte. L'embarquement devrait donc être fluide, malgré le fait qu'aucune signalétique n'est présente non plus ici.

Embarquement pour le vol SV366

D'autant qu'il n'y a pas encore grand monde… pourtant, au bout de cette passerelle, la sécurité veille.
Des agents particulièrement antipathiques sont en effet à l'œuvre pour traquer la moindre goutte d'alcool qui ne saurait être acceptée à bord. Ils en profitent également pour effectuer un contrôle au détecteur de métal, à la recherche de je ne sais quoi!

Le temps que mon sac soit fouillé, je vole une photo du cockpit avec en arrière plan un Airbus de la compagnie nationale Tunisienne.

Découverte de l'antique cabine de ce 333, configurée avec des recliners en 2-2-2.
C'est vieux, mais ça présente correctement et ça semble confortable pour un vol de cette durée (~4h30)

Et je découvre mon siège, équipé d'une bon gros oreiller.

et de contrôles électriques pour le réglage de l'assise (sur les versions encore plus anciennes des 330, c'est un réglage manuel)

L'ensemble n'est pas de prime jeunesse, comme dit plus haut, mais s'avérera fonctionnel.
Chaque doublet de siège est équipé de prises de courant + USB et de prise jack pour brancher un casque.

L'embarquement se poursuit, et comme on pouvait s'y attendre, en l'absence de signalétique en porte, de nombreux passagers de la classe économique emprunteront la passerelle dédiée à la J, perturbant le protocole d'accueil des PNC.

Je poursuis donc mon tour du propriétaire, avec une aumônière bien pleine. Elle contient en effet une bouteille d'eau, ma veste en attente de rangement…

Le casque fourni par la compagnie (que je ne testerai pas)

la notice de sécurité en excellent état :)

et le menu sur lequel je reviendrai au moment voulu.

La CC vient alors se présenter à moi en utilisant son prénom. J'en profite pour échanger quelques mots avec elle sur ma prise de photos, elle me confirme ce que je sais déjà, à savoir que cet appareil n'est pas des plus récents mais que c'est le choix fait par SV d'aligner ce type de modules pour alimenter son hub de Jeddah.
Tout en devisant, elle en profite pour sortir une petite tablette cocktail de l'accoudoir central, et me proposer une boisson de bienvenue.

J'accepte volontiers une limonade au citron, quelques noix et un oshibori, et déporte l'ensemble sur ma demi tablette pour laisser la liberté au pax voisin qui vient d'arriver de s'installer.

L'ensemble des IFE pour la cabine J sont rangés dans les accoudoirs centraux. Il ne sont donc pas utilisables durant les phases sensibles de roulage, atterrissage et décollage. De toutes façons, ils sont bloqués au sol.

Le protocole se poursuit avec les dattes et le café à la cardamome.

L'ensemble du personnel est très prévenant et souriant, c'est agréable. Les échanges en anglais se font sans soucis.
Et l'heure du décollage est toute proche, il sera bien 11h40 quand nous serons prêts à nous mettre en route.
Sous la protection de Allah, la compagnie Saoudienne entretenant cette image de religiosité, avec de nombreux voyageurs en route pour un pèlerinage.

En chemin, quelques spécimen locaux sont visibles, avec notre petit cousin dans sa version 200.

Dernière vérification sur le bagage, avec un petit coup de stress.
L'application SV doit permettre de tracker son sac, mais ce n'est pas vraiment au point…

Et l'emplacement du AirTag alors que nous nous éloignons du terminal n'est pas pour me rassurer.

Tunis semble être une base arrière pour les appareils Libyens.

Un virage plus tard et nous nous alignons sur le seuil de piste.

En vol direction jeddah

Il ne faudra que quelques minutes d'attente, puisque c'est a 11h50 que notre coucou s'arrache du sol, avec moult bruit!

Je salue Tunis et ses épaves que je retrouverai d'ici une quinzaine de jours.

Le survol des environs immédiats de l'aéroport, sans être époustouflant, reste un moment de découverte agréable.

Hum, je n'arriverai cependant pas à identifier ces installations sportives avec certitude, mais je pense sans trop me tromper qu'il s'agit du Stade Olympique de Radès

Il est temps de sortir l'antédiluvien IFE bien caché dans son accoudoir, celui-ci affichant par défaut des infos succinctes sur le vol.

Mais il propose un menu des plus classique dès lors qu'il est activé.

Alors je ne sais pas si l'écran est non tactile de base, mais en tout cas, impossible de faire fonctionner tactilement.
Je suis donc bon pour utiliser le joystick de la télécommande.

Mais comme vous le voyez, même en dirigeant le bitoniau à bloc à droite, le curseur de l'écran, lui, ne bougera pas d'un pouce…

Il me faudra me débrouiller avec la croix directionnelle, et j'ai l'impression de retrouver une manette de Nintendo

Globalement, la cabine est à l'image de l'IFE, fonctionnelle, si l'ont est pas trop regardant et dans son jus…

Le Wi-Fi lui aussi, mettra un temps fou à être activé ou opérant, c'est selon.
Une demi-heure après le décollage c'est toujours un no-go.

Il faudra attendre un peu plus pour pouvoir profiter d'une offre gratuite (mais terriblement limitée: avec 10 Mo, rester connecter 60 minutes est impossible!)

Je me mets à l'aise en attendant le service du repas, le chargement de l'IFE étant ce qu'il est, je devrais me contenter du dernier Astérix (et je ne souhaite cela à personne!)

Mon écran peine à tenir en position haute de toutes façons, une façon comme une autre de vous montrer qu'on à quand même de la place sur ce siège, et que l'espace est suffisant pour sortir côté couloir sans trop déranger son voisin.

Même si ça devient un poil plus compliqué quand le siège de devant est "allongé". L'inclinaison étant plutôt généreuse, ce qui est une bonne chose.

On survole Malte, la Valette et son aéroport au moment où le début du repas est servi.

En parlant de repas, qu'est-il proposé sur ce vol?
Pour le savoir, il suffit de compulser le menu remis plus tôt.
3 offres cohabitent, et j'ai un peu de mal à comprendre comment le tout s'articule.
L'offre locale prend l'énoncé de "Sufrah" et semble très complète.

Les deux autres alternatives semblent à l'avenant, mais me tentent moins.

On le sait, chez SV, c'est dry, mais la compagnie (essaye) de faire un effort sur les boissons non-alcoolisées, elle y consacre d'ailleurs une page complète de son menu.

Des softs plus traditionnels

et le reste des boissons, chaudes!

Le plateau tel qu'apporté présente bien, avec un nombre impressionnant d'items et de contenants en tout genre.
Dans le plat principal, on retrouve donc un poisson qui se veut être du bar.

Gros plan sur les accompagnements, desserts et mention pour les salières / poivrières magnifiques!

Pour les boissons, je me laisse tenter par cette canette, qui se veut, selon notre hôtesse, très proche d'un vin blanc…
Ca se voit qu'elle n'a jamais du en gouter :) Le machin est littéralement fait à base de vinaigre et en a tout à fait le gout.
D'autres Européens (Allemands) en cabine se sont montrés aussi aventureux que moi sur le breuvage, et alors que nos regards se croisent à la première gorgée, nous renvoyons tous ladite boisson au galley! :)

La bière (ou boisson maltée) sans alcool reste une valeur plus sure et m'accompagnera pour le reste du repas.

Repas qui s'avère en demi-teinte, le plat était en effet assez sec, mais très goutu et bien relevé par tous les condiments.
Je fini les agapes sur un café joliment présenté.

Sur la fin du déjeuner, la cabine adopte des tons plus doux, et nombre de passagers décident de fermer leurs hublots et de passer en mode sieste.

Je ne les imite pas, ayant enfin fini par trouver mon bonheur sur l'IFE (VO only sans sous titre autre que l'Arabe) l'offre étant très limitée
A noter que cet IFE est des plus capricieux, le système décidant à intervalle régulier de mettre le son du programme au maximum, ce qui me vrille les tympans, et prévient par la même tout endormissement intempestif!

Un petit tour aux WC qui s'avérent propres, mais parfaitement à l'unisson de la cabine et de l'appareil.
On notera juste ces quelques produits dédiés à la classe avant.

Peu avant l'arrivée, je rassemble mes affaires, remets mon siège en place et récupère ma veste auprès d'un équipage qui se sera montré serviable et souriant tout au long du vol.

Les annonces au PA se multiplient à l'approche de La Mecque, de nombreux passagers iront se changer, ce qui occasionnera pas mal de remous au niveau des WC.

La vue extérieure est bien belle en tout cas.

Puis la descente est rapidement expédiée, et j'aperçois, au travers d'une brume de chaleur (et d'un peu de flou sur ma photo) les structures de la ville.

Tout aussi rapidement, et tout aussi flou, l'aéroport de Jeddah est en vue, avec ce curieux appareil qui sert de terrain d'entrainement aux pompiers de la plateforme.

Le toucher n'est pas des plus doux, mais au moins nous sommes posés en temps et en heure.

Arrivée, débarquement et transfert à jeddah

Un petit quart d'heure de roulage sera nécessaire avant de nous accoster à notre passerelle, et les photos à ce stade servent plus de timestamp qu'autre chose.
On reconnait cependant la nouvelle livrée de Saudia

Enfin, même si on la reconnait pas, on peut la comparer à l'ancienne arborer par notre jumeau de voisin.

Ce n'est pas parce qu'on voyage en Business qu'on a la classe! Voila comment certain laissent les lieux au moment de débarquer, sérieusement…

Sortie sans quoique ce soit de notable de cet appareil qui aura fait le job pour ce vol, et direction les couloirs de JED.
La signalétique est pour le moment claire.

Et les lieux semblent bien déserts.

C'est ici que le récit de ce vol s'arrête. Je vous retrouve très vite pour le gros morceau direction Bangkok avec une longue escale et une présentation exhaustive du salon Al Fursan et une nouveauté pour moi avec ce vol à venir en 787-10!
Merci pour votre lecture et vos éventuels commentaires et à très bientôt.