Bonjour à tous,
Quatrième édition d'une série de six FRs consacrés à des avions "trentenaires" en moyenne, fruit d'un récent voyage dans la zone caraïbe. Pour ceux d'entre vous qui auraient raté les étapes précédentes, voici les liens :
1/ MAD-SDQ, A340-300, PLUS ULTRA LINEAS AEREAS, YOM 1998
2/ SDQ-AUA-CUR, MD82, PAWA DOMINICANA, YOM 1988
3/ CUR-BON, BN-2A ISLANDER, DIVI DIVI AIRLINES, YOM 1980
L'aéroport de Bonaire-Flamingo est à l'image de cette île, dont la quiétude et l'environnement très "nature" contrastent avec ses deux voisines de l'archipel septentrional des Antilles néerlandaises, Curaçao et Aruba, où le tourisme balnéaire côtoie l'industrie pétrolière et celle du jeu.

On pénètre dans l'aérogare par de larges baies directement ouvertes sur l'extérieur pour découvrir que le trafic du jour et du lendemain est très modeste : uniquement des vols Divi Divi (en BN-2A de 8 places) et Insel Air (en Fokker 50 de 50 places) vers Curaçao et un vol quotidien de KLM en A330 vers Amsterdam via Aruba. Imaginez FDF ou PTP avec simplement des vols entre elles et juste un long-courrier quotidien vers Paris avec une escale en route. C'est dire si Bonaire est une petite île !

Je me rends au comptoir ventes INSEL AIR pour reconfirmer mon vol, car vu la situation très délicate dans laquelle se trouve cette compagnie, les modifications de programme et même les annulations "à chaud" sont nombreuses. Par chance, ce n'est pas pour ce soir.

DIVI DIVI aussi possède un comptoir ventes.

Puis, c'est le passage vers la zone d'enregistrement, située à quelques mètres.

Pas de queue ni d'attente. Il n'y a plus que deux avions d'INSEL AIR en service en ce moment, et aussi deux vols vers Curaçao avant la fin de la journée.

Dès cette formalité accomplie, je fais un passage par l'unique bar restaurant existant landside…

… avec vue sur le tarmac.

Une fois PIF et PAF franchis, toujours sans aucune attente, me voici airside. Il y a un petit bar, et aussi un "SKY LOUNGE" réservé aux passagers J et autres encartés du vol KLM du soir vers Amsterdam.

Une boutique hors taxes est ouverte…

… et l'autre est fermée. Surprenant alors que le seul vol long-courrier de la journée part dans moins de deux heures.

Cette journée de février n'est certainement pas parmi les plus chargées de l'année. A quelques minutes du lancement de l'embarquement de mon vol vers Curaçao, c'est le désert, tandis que le nombre de pax à destination d'Amsterdam n'a pas l'air extraordinaire non plus.

Notre Fokker 50 arrive de Curaçao alors que la lumière du jour décline déjà. Il est 17H30.

Il s'aligne face au placeur devant ces gigantesques palmiers. C'est le PJ-KVM, construit en 1993 et qui a toujours été exploité dans la région puisqu'il avait été livré neuf à AVIANCA 24 ans auparavant, avant de passer à sa filiale SAM COLOMBIA et enfin de rejoindre INSEL AIR.

Il est suivi de près par l'infatigable BN-2A de DIVI DIVI, qui effectue sa dernière rotation de la journée car il ne vole pas de nuit.

Mon vol est programmé à 18h20, mais l'embarquement est effectivement lancé à 17H50, comme indiqué sur le BP.

C'est un embarquement à la mode easyjet ou Ryanair : on stocke les pax une fois la vérification du BP effectuée et on attend ensuite pour les faire accéder à l'avion.

Ça permet d'admirer les poubelles et conteneurs du coin, preuve que l'A330 KLM va bien venir (pour les conteneurs, pas les poubelles quand même^^)…

… et l'architecture des lieux…

… ou bien, dans le contre jour le plus parfait, la silhouette de face du Fokker 50 qui va nous emmener à Curaçao.

Cette petite temporisation achevée, la marche vers le F50 peut continuer.

Je m'écarte du cheminement piétonnier pour une photo plein profil.

Un dernier coup d’œil depuis le tarmac à l'aérogare et à la tour de contrôle rose.

Je m'approche de la bête.

Gros plan sur le moteur PW124, principale évolution visible de l'extérieur, avec la porte pax avant et le nouveau design des hublots, du F50 comparativement à son célèbre ancêtre le F27, et ses non moins mythiques moteurs RR Dart.


Première vue de la cabine et sa configuration typique en 2+2.

Les têtières sont logotées classe éco, mais pas de confusion possible, nous sommes bien dans un monoclasse.

Je prends place au siège 5A.

Quelques instants plus tard, la porte est fermée et l'on attend la mise en route.

Elle s'effectue dans la foulée.

Et l'on quitte le parking à 18h05, avec 15mn d'avance.

Une seule PNC est présente à bord. Elle effectue ses démos sécu après avoir lancé une bande sonore enregistrée.

Nous décollons dans les instants suivants.

Bon bini veut dire bienvenue dans la langue locale, mais je ne saurais pas traduire "adieu Bonaire".

Le vol va s'effectuer consignes lumineuses "attachez vos ceintures" allumées, je n'aurai donc pas l'occasion de faire un petit tour en cabine.

Le pitch est standard pour un avion de ce genre. J'aime beaucoup le F50, notamment en raison du bruit de ses moteurs, mais force est de reconnaître que l'ATR42 lui est supérieur en confort, notamment parce que sa cabine est plus large de quelques centimètres : quand on est assis côté gauche, le pied gauche ne tombe pas à la verticale au sol. Il faut incliner la jambe pour y arriver, et idem à l'inverse côté droit.

Il n'y aura bien évidemment aucun service à bord sur ce vol hyper-court. Unique distraction proposée, en dehors du spectacle qui défile sous les hublots : un magazine de bord assez léger mais qui a le mérite d'exister.

La seule incursion en cabine de la PNC présente à bord sera pour distribuer les fiches d'entrée à Curaçao.

Pour être complets, voici la consigne de sécurité.

Nous sommes déjà en vue de l'aéroport de Curaçao-Hato.

Sortie du train, toujours aussi spectaculaire, comme sur les Dash 8.

Courte finale après un 180° au cordeau.

On se pose après 17 minutes de vol effectif.

Et on roule rapidement vers notre parking.

Où l'arrivée bloc se fera à 18h26, soit 21 minutes après le départ de Bonaire.

En débarquant, je demande à jeter un coup d’œil au cockpit.

Photos autorisées sans problème par les deux pilotes très sympa.

Quasiment au même moment, l'autre F50 d'Insel Air encore en service, le PJ-KVN, arrive d'Aruba. Cette compagnie créée en 2006, et sa filiale INSEL AIR ARUBA créée en 2014, ont en effet vu tout le reste de leur flotte (plusieurs autres Fokker 50 ainsi que tous leurs Fokker 70 et MD82/83) mise au sol pour raisons administratives en janvier 2017 à la suite de défauts récurrents de maintenance et de grandes difficultés financières. Depuis, c'est l'incertitude totale sur le destin des deux compagnies sœurs vers les 22 destinations qu'elles desservaient il y a encore peu.

C'est en paxbus que l'on va rejoindre l'aérogare.

L'occasion de voir de près qui sont les visiteurs du soir de Curaçao-Hato, le familier BN-2A de DIVI DIVI nous ayant suivis à la trace.

Avianca et Rutaca ont droit à des postes au contact.

Oui, vous avez bien vu, c'est d'un de ses B737-200, tous âgés d'un peu moins de quarante ans, dont nous gratifie la compagnie vénézuélienne Rutaca. Elle exploite aussi un unique B737-300, "petit dernier" de sa flotte puisqu'il n'a "que" 23 ans !

Rien d'aussi rare, mais quand même : l'appareil qui assure le vol Avianca de ce soir est un A318, de loin la version la plus limitée en nombre de la famille A320.

Une fois dans l'aérogare, je "subis" de nouveau les formalités d'entrée dans le pays, un comble pour qui vient de l'île voisine en moins de temps qu'il n'en faut par rapport à celui pris pour accomplir ces formalités.

Mais la récompense est au bout une fois landside : cette magnifique maquette d'un Fokker VII de KLM trône au milieu du plafond de l'aérogare des arrivées.


L'aéroport tout entier a une architecture très sympa.

Le prix des taxis locaux l'est beaucoup moins : minimum de perception 30$, et si vous vous rendez dans la zone alentour de l'aéroport (la 7), c'est 35$ !

Si vous avez lu mes FRs précédents, vous savez que ma résidence locale est à distance de marche des installations aéroportuaires. C'est donc à pied que je me rends sur la petite colline qui surplombe tout ça…

… en direction de ce mirador très stylé.

C'est bien comme cela qu'il s'appelle. Un véritable endroit destiné à la contemplation du trafic aérien. Trop top, non ?

Comme vous pouvez vous en rendre compte, c'est un très beau point d'observation.

Vue sur la gauche.

Vue au milieu.

Vue sur la droite, avec la désormais familière zone de maintenance où sont entassés les avions d'INSEL AIR interdits de vol, c'est à dire 90% de la flotte de cette compagnie à propos de laquelle je suis partagé entre la satisfaction d'avoir pu la prendre "in extremis" avec ce vol en Fokker 50, et la déception d'être arrivé trop tard pour voler avec ses MD80 et Fokker 70.

Sur ces pensées mitigées, je reprends ma déambulation nocturne en direction de mon hôtel, en passant devant l'entrée de l'aéroport.

Quelques mètres plus loin, dernière image un peu désuète de Curaçao : ce bus urbain à la tarification sans doute bien plus modérée que celle des taxis de l'aéroport, dans un environnement plutôt sommaire par rapport au reste.

J'espère que ce FR vous a plu. Je vous avais annoncé un itinéraire de six vols effectués dans des avions de 30 ans de moyenne d'âge. Les quatre premiers ont exactement 27 ans de moyenne, ce qui veut forcément dire que la suite sera consacrée à au moins un appareil qui sera plus vieux que tous les autres… A très vite sur flight-report.com !
Merci pour cette suite tout aussi insolite !
Comme tu le dis, c'est un comble de faire 20min de vol et 20min de formalités...
5ème liberté avec le vol KLM ?
La suite en 737-200 ? ; )
Merci du commentaire. Non pas de 5é liberté pour KLM sur le tronçon BON-AUA, d'autant qu'elle ne l'effectue que dans un sens, l'avion repartant directement de AUA vers AMS. A bientôt.
Un Fokker 50, c'est quasiment un gros porteur par rapport au BN Islander du vol précédent. :)
Merci pour le partage !
Merci. Surtout que du temps de sa splendeur, INSEL AIR opérait aussi en MD80 sur la ligne BON-CUR, l'avion étant le seul moyen de transport collectif de passagers entre ces îles, qui ne sont pas reliées entre elles par bateau. A bientôt.
Merci pour ce FR.
sympa cette avion ,vol court mais apparement bien remplis.
Je miserai aussi sur le 737-200 pour la suite ;-)
Merci. Je crains de décevoir beaucoup de monde car la demande semble forte mais non, pas de 737-200 à suivre car il faudrait pour cela aller au Venezuela et je m'interdis quand même depuis que je suis père de famille d'aller assouvir ma passion dans des pays dangereux, non pas sur le plan aéronautique, mais sur celui de la criminalité surtout envers les étrangers comme l'est Maduroland actuellement.
Bonjour,
Merci pour ce FR .
Les deux derniers vol seront donc effectué en dakota et en DC 9 pour remonter la moyenne d age ?
Au venezuela il y a de belles occasions de faire des vols inedits avec la flotte restant encore en service.
Comment DIVI DIVI , peut elle resister avec un si petit appareil , alors que l autre emploi des fokker avec l économie d echelle.
Vivement la suite, bonne journée.
Merci du commentaire. Je crois que divi divi a surtout en sa faveur l'argument de la stabilité des horaires, car avec INSEL AIR c'est vraiment devenu de la loterie chaque jour. A bientôt.
Merci Luc pour cette série de vols sur des coucous uniques.
Ca ne doit pas être facile pour le personnel de voir une grande partie de la flotte de la compagnie clouée au sol.
Un B737-200? Ca vole encore?
Merci. Oui, on se demande bien ce que peut faire le staff des deux INSEL AIR, qui exploitaient plus de 10 avions il y a peu, alors que seuls deux F50 seulement demeurent en service... Et ceux qui travaillent encore ne doivent pas le faire dans une ambiance très sereine quant à l'avenir... A bientôt.
Salut Luc et merci pour ce partage
Le Fokker 50 et ses gros hublots ! En service sur la ligne AMS-BRU avec KLM, que de souvenirs...
Petit aéroport de départ très mimi, CUR n'est pas mal non plus avec son "mirador" et l'arrêt d'autobus !
C'est clair que le B737-200 est désuet, reconnaissable à ses longs réacteurs et sa bouille bien sympathique
A bientôt !
Merci à toi et à très vite.
Merci Luc pour ce FR. J'ai effectué très peu de vols sur F 50 ( KLM, Luxair, VLM et Denim Air) et n'en garde pas du tout un bon souvenir coté confort. Je savais qu'Insel Air n'était pas en grande forme et tes commentaires le confirment. Belle découverte cette série exotique ou tu as du te régaler. Routing très dépaysant surtout en ce mois de février.
Merci Christophe. C'est sûr que le dépaysement est garanti... et ce n'est pas fini ! Mais il y a aussi une part d'incertitude, ce qui est à la fois bien embêtant (j'ai quand même loupé le MD80 et le F70 à un mois près) et réjouissant (Divi Divi pas prévu, et aussi ce qui m'est arrivé lors du prochain FR...) A bientôt.
Merci Luc pour ce FR. Il y a donc finalement eu un vol Insel Air dans le routing, qui complète le FR du vol que j'avais pris en 2015 sur leur MD80. J'aurais pu très facilement voler en Fokker 50 du temps pas si lointain où Cityjet en exploitait, mais je me suis réveillé trop tard pour ça, maintenant c'est plus compliqué !
J'avais également été très surpris par les procédures d'immigration lors de mon vol entre 2 territoires +/- rattachés aux Pays Bas, mais un petit coup d'oeil à Wikipedia m'a aidé à comprendre les statuts de ces différentes îles.
Bonaire semble être une île bien calme, en même temps il n'y a que 12000 habitants.
Intéressant trafic à Curaçao, avec une mention spéciale pour le 732 Rutaca. Concernant l'A318, Avianca (Colombie + Brésil) en est pour l'instant le principal opérateur, en ayant repris ceux de Mexicana (pour AV) et de LAN (pour O6, mais cette dernière commence à les retirer du service).
A bientôt pour la suite.
Exact, à mesure qu'AV/O6 retire certains A318 du service, AF va devenir l'opérateur N°1 de ce type d'appareil (18 unités en flotte et pas de projet de retrait à court terme) qui n'aura pas de version Neo, donc dont l'avenir est inéluctablement condamné. Concernant le F50 en Europe, c'est encore possible en Suède (Sparrow) mais c'est vrai que du temps de CityJet sur le réseau AF c'était très facile. D'où mon conseil sans cesse répété aux jeunes Avgeeks : ne vous précipitez pas dans les B787, A350 et autres avions qui vont durer plusieurs décennies. Gardez votre temps et votre argent pour prendre des appareils qui sont en voie de disparition, car ensuite, il sera trop tard... Merci pour cet échange et à bientôt.
Merci pour votre FR sur un avion que je trouve toujours aussi laid ^^ vu la description que vous faites de la compagnie, j'ai du mal à imaginer que celle-ci puisse durer encore longtemps ...
Je mise aussi sur l'antique B737-200 pour la suite.
À bientôt
Merci du commentaire. Pour le B732, la réponse est plus haut, mais le prochain FR sera quand même consacré à une antiquité. Quant à la beauté ou la laideur d'un avion, chacun a son libre arbitre. A bientôt.
Merci pour ce FR ^^
Vraiment atypique cet avion!
J'aurais aussi parié sur le 737 mais apparemment ce ne sera pas le cas. x)
Serait-ce un avion soviétique?
A la prochaine ^^/