Bonjour à tous,
Vous avez pu suivre mes pérégrinations d'un jeudi après-midi de CDG vers Valence puis Madrid. Nous sommes désormais vendredi matin, et après quelques tapas au centre de Madrid et une (courte) nuit à l'hôtel, la destination mystère vers laquelle je me rends n'est plus un secret pour le lecteur averti. Il s'agit du quatrième aéroport le plus fréquenté d'Espagne, à savoir Malaga.
L'itinéraire complet est donc le suivant.
- Aller :
- CDG-VLC - Air Europa, Boeing 737-800
- VLC-MAD - Air Europa Express, ATR 72-500
- MAD-AGP - Air Europa opéré par Swiftair, ATR 72-500
- AGP-FCO - Alitalia - A321-100
- FCO-CDG - Alitalia - A321-100
[*]Retour :
Le train me ramène donc à l'aéroport depuis le centre-ville en une quinzaine de minutes. Nous voici en territoire Air Europa : deux comptoirs Business / Sky Priority et une flopée de comptoirs et machines pour le passager lambda.
Ce qui ne me dit pas où on range le fier Silver, qui est tout sauf lambda (il veut du moins le croire). Un coup d'oeil sur le site Air Europa : ils proposent bien l'enregistrement prioritaire pour leurs passagers "Elite", ce qui n'est pas mentionné sur les panneaux de la file Sky Prio. Décidant qu'il serait bien dommage de ne pas avoir de file prioritaire au hub de la compagnie, et au vu des deux personnes qui y attendent pour deux guichets contre au moins dix minutes d'attente dans la file classique, je tente ma chance avec succès.
L'agente tient à entourer la porte d'embarquement sur mon boarding pass, en me précisant bien "this is your gate". La porte "CDE", chouette, ça m'avance vachement.
Avançons donc …non pas de ce côté. Outre un peu de monde aux comptoirs d'enregistrement Norwegian, encore, il s'agit de l'accès au PIF dédié aux détenteurs de cartes au moins dorées.
Le passage général du PIF nécessite de se rendre tout à droite des comptoirs, ce qui me permet de vérifier que le système de mise en surbrillance de mon vol fonctionne aussi à Madrid, et d'obtenir une information un peu plus précise sur ma porte : ce sera la E73. Passons sous ces panneaux, descendons un escalator, et zigzagons une dizaine de minutes, nous voici enfin face à l'un cinq postes d'inspection-filtrage armés ce matin.
Je vous laisse deviner ce qui se trouve de l'autre côté du PIF :
a) Un duty-free
b) Un duty-free
c) Un duty free
(indice : plusieurs réponses peuvent être correctes)
Ci-dessous, le duty-free qu'on est invités à traverser après la sortie du …duty-free post-PIF. Je passe mon tour.
On trouve ensuite de premières portes dans un espace plutôt bas de plafond, sobrement intitulé la "zone D"… puis d'autres plus spacieuses, bienvenue en "zone E" :
Ca brille presque trop pour embarquer dans un ATR. Mais je reviens vite à la réalité en arrivant à ma porte, où l'embarquement débute, à côté d'un vol pour Francfort. Il est à peine 6h30 pour un départ à 7h10. Double-porte, côté droit, ATR, Malaga vs. Francfort, autant de signes qui laissent présager que c'est notre vol qui aura droit au paxbus. Et ça ne rate pas, l'escalier fatidique apparaît aussitôt la carte d'embarquement scannée, et le copain Cobus est là en embuscade.
Ce qui permet d'admirer cet Embraer aux anciennes couleurs d'Air Europa Express, qui part probablement à FRA (ou en Uruguay, puisque c'est marqué dessus ?), puis de deviner une rangée d'ATR vers laquelle on se dirige. Oui, deviner : il est encore tôt, mon appareil photo a encore du mal à ouvrir les yeux.
6h45. C'est donc EC-LYB qui assurera mon vol. Il s'agit d'un ATR 72-500, tout comme sur mon vol précédent. Il est par contre opéré par Swiftair, dont les couleurs sont visibles sur la dérive, tandis que l'avant de l'avion est siglé Air Europa. Il a aussi presque 20 ans, plus du double de l'avion d'hier. Comme vous aller le voir à bord, ça se remarque.
Hop, ambiance ! Ah oui, ça change de l'ATR précédent. Les PSU sont pourtant les mêmes, mais les sièges et les coffres à bagages donnent l'impression d'entrer dans un appareil bien plus vieux. Les petites tâches blanches sur le siège sont d'origine, et non le fait de l'appareil photo.
Le pas est assez correct pour un vol court, peut-être pas pour un faire le Madrid-Cordoba à l'affiche.
6h50. L'embarquement se poursuit avec la trentaine d'autres personnes qui étaient présentes à bord du bus. Je compte sur le fait que ce soit le seul bus, ce qui me donnerait des chances d'avoir deux sièges pour moi. Notez les deux rangées de "Business" au fond de la cabine.
Jusque là, ma connaissance de Swiftair se limitait à la connaissance de leur crash en 2014, et la description d'une flotte vieillissante. Je n'étais donc pas spécialement enthousiaste à l'idée de ce vol… l'aspect de la cabine n'a pas amélioré cette première impression. L'équipage un peu plus : souriants depuis le début de l'embarquement, et assez proactifs, s'avançant vers les passagers remontant l'allée pour les guider jusqu'à leurs sièges, et parlant dans un parfait anglais.
Après une dizaine de minutes sans que rien ne se passe (ça devient une habitude sur cette série de vols), un deuxième bus arrive, et libère… une seule passagère ! Je n'ai donc pas de voisin pour le troisième vol consécutif, une plutôt bonne performance ! Dernier regard sur les coffres avant leur fermeture, le commandant de bord nous annonce une heure et dix minutes de vol.
7h12. Viiiiioooooooon-flaaap-flaap-flapapapaapa-ooooooooooooooonnnnn (bis). On met en route, d'un côté puis de l'autre. Démonstrations de sécurité, roulage à vive allure toujours dans le noir, et décollage à 7h20.
Le service commence rapidement.
Oups, non, ça c'est la version améliorée par votre serviteur, avec des fartons, spécialité de Valence acheté deux escales plus tôt. L'offre gratuite ressemble plutôt à ça. Et encore, il faut explicitement demander ce verre d'eau, qui m'a néanmoins été apporté avec le sourire. Santé, sur fond de lever de soleil !
Toute cette eau me fait penser à vérifier que le nécessaire est là si je venais à m'y noyer. Woptest validé !
Le marathonage de ce généreux repas n'est pas bien compliqué.
Etudions justement le reste du contenu de la pochette. Les consignes de sécurité sont aux couleurs de Swiftair, le reste de la littérature provient d'Air Europa. A défaut de Géovision, je vous laisse retrouver l'itinéraire du jour sur cette carte.
Je commence une petite sieste en profitant du pas amélioré permis par mon doublet de sièges…
…mais le soleil me rappelle rapidement que la nuit est terminée !
Et tant mieux, car on s'approche de Malaga, en survolant la zone exceptionnelle du desfiladero de los Gaitanes. On y trouve les trois lacs turquoise du barrage du Conde del Guadalhorce, et le Caminito del Rey, importante attraction touristique de la région : un impressionnant sentier accroché aux parois des falaises.
Le paysage est spectaculaire, il faut en effet savoir que le relief monte jusqu'à 2000 mètres (voire 3000 plus à l'Est, dans la Sierra Nevada), à moins de 50 km de la côte.
Petite vue de l'autre côté de la cabine, d'où les photos auraient peut-être été moins à contre-jour, mais sans la vue du desfiladero.
En y regardant de plus près, les cartes publicitaires sont des cartes postales. Je ne sais pas si c'est juste décoratif, ou si la compagnie prévoit que des passagers partent avec ?
Mais il est déjà 7h30, et nous arrivons à l'Aeropuerto de Málaga-Costa del Sol. Contrairement à Valence, il n'y a ici pas de porte au contact pour les tondeuses à gazon, c'est donc en bus que nous rejoignons le terminal.
Il est long, très long : plus de vingt tapis en enfilade, ce qui ne doit pas être de trop en plein été, quand des charters se posent toutes les quelques minutes pour débarquer leur lot de touristes britanniques. C'est donc sept tapis plus loin que je vais retrouver ma valise. Et surprise, la concurrente préférée d'Air Europa est là, sur le tapis voisin. Laquelle des deux livrera le premier bagage : les paris sont ouverts !
7h50 : le tapis 36, celui d'Iberia, tourne déjà dans le vide depuis quelques instants. Le 35, le mien, se met en route. Simultanément sur les deux tapis, un bagage apparaît. Et un seul ! Le tapis UX s'arrête, celui d'IB continue à tourner sans autre bagage. Vous saviez qu'un indicateur de performance souvent utilisé pour les assistants en escale est le délai de livraison du premier bagage sur le tapis ? :D
Trois minutes plus tard, le deux tapis se remettent en route presque en même temps, le 35 livre trois nouveaux sacs dont le mien et s'arrête, probablement pour de bon.
Avant de conclure ce report, je vous propose un petit tour à l'étage des départs, pour découvrir le très beau "terminal 2", dit terminal Pablo Ruiz Picasso. Inauguré en 1991, il accueille essentiellement l'enregistrement des low cost easyJet (à droite) et Ryanair.
Dans son prolongement, le "terminal 3", ouvert en 2010. De nombreux comptoirs d'enregistrement et un PIF unique pour les deux terminaux.
Le centre-ville de Malaga est rapidement rejoint, par exemple en train (8 minutes et 1,80€) ou en bus (20 minutes, 3€). Efficace et à un prix raisonnable.
Je conclus avec une vue du "Customer service by Ryanair" qui m'a amusée :
Bonus : le retour avec Alitalia :
Malaga 18:00 - Rome Fiumicino 20:30 - AZ91, A321-100
Rome Fiumicino 21:15 - CDG 2F 23:25 - AZ332, A321-100
J'ai pas mal hésité au moment d'acheter ce retour quelques mois à l'avance, entre la situation vacillante de la compagnie et la courte correspondance à Rome, en fin de journée en plus. J'ai finalement acheté le billet, profitant d'une grosse réduction accordée pendant les quelques jours qui ont précédé l'échéance pour l'incertaine remise des intentions d'achat sur la compagnie.
Finalement, le premier vol est annoncé à l'heure, et se paie même le luxe d'arriver avec 10 minutes d'avance à Malaga. J'enregistre du coup ma valise qui aurait pu partir en cabine. L'embarquement débute 45 minutes avant le départ prévu, ce qui ne sera pas de trop pour remplir un A321 presque plein. Presque : le siège à ma droite est libre ! Et de quatre ! Départ pile à l'heure, arrivée également, mais avec un paxbus à la clé. Pour une compagnie au bord de la faillite, ce premier vol avec Alitalia depuis quelques années me donne une très bonne impression : la cabine rénovée (cloisons avant et arrière façon bois, housses de siège en cuir) est splendide, et l'équipage souriant, professionnel et attentionné. Seul la collation un peu légère pour 2h30 de vol détonne …et encore, le café est de retour !
La correspondance à Rome se passe sans encombre, j'arrive en porte alors que l'embarquement se termine. Départ à nouveau à l'heure… et à nouveau à deux sur une rangée de trois ! Mais… mais… mais alors que je suis au hublot, ma voisine décidera d'occuper la place centrale (laissant la place côté couloir libre) jusque 20 minutes avant l'arrivée à Paris ! L'avion est en outre plus fatigué et bruyant (ces A321-100 ne se trouvent plus beaucoup), et l'équipage aussi (fatigué, pas bruyant) sur cette dernière rotation de la journée. Nous arrivons tout de même tous à CDG, avec quelques minutes d'avance. Bagage de soute compris, livré en moins de dix minutes. Bref, mission accomplie pour Alitalia, si ce n'est en termes de restauration.
Merci de cette suite. En effet l'image de Swiftair n'est pas terrible et l'accident en Afrique du Nord n'a rien arrangé. Appareil vieillissant et cabine datée . Heureusement l'équipage est pro ce qui sauve la note . Le catering "amélioré" est bien mieux que le réel !