Résumé des épisodes précédents. Le Klung accepte un reportage express de moins de 36 heures à Los Angeles en plein milieu de la grève Air France et à l'aube du Festival de Cannes. La puissance invitante remue ciel et et terre pour trouver des alternatives compatibles avec nos rendez-vous et dégotte un aller Tahiti Nui et un retour Norwegian
.
La SNCF nous a inventé la grève perlée. Et dans un étrange jeu de miroirs, ce mois d'avril s'est métamorphosé sans que j'y prenne garde en séquence "bureau perlé", deux jours de présence, trois jours de reportage endurée avec beaucoup de magnanimité par mon rédacteur en chef. Dans un monde idéal tous ces trajets auraient pu s'effectuer par Air France et m'aurait peut-être vue basculer dans le côté obscur de la force en rejoignant les détenteurs du statut Silver… qui ne m'aurait absolument pas changé la vie puisque les procédures PMR dispensent automatiquement de faire la queue. Mais en raison de la grève de notre compagnie aérienne, les itinéraires proposés ont été systématiquement plus exotiques. Alors quitte à avoir eu un début de printemps farfelu, pourquoi ne pas le conclure en apothéose avec un voyage summum de l'imprévu et du chaos (et des prises de tête liées à une concomitance avec le Festival de Cannes), j'ai nommé une mission junket HBO pour couvrir le lancement de leur prochaine série de prestige, l'adaptation du premier roman de Gillian Flynn, Sur ma peau (en VO Sharp objects). Un périple encore plus tarabiscoté que mon épique Paris-Papeete en moins de six jours, en février pour couvrir le FIFO et voir ma nièce se marier à Paris.
Autrement 24 heures de travail réparties entre le lundi (projection) et mardi (tables rondes d'interview). En temps normal, le diffuseur français qui s'occupe du voyage nous aurait fait partir dimanche et revenir mardi. Mais comme personne ne voulait dépendre d'Air France en cas de pépin, cela enlevait pas mal d'options de vol. Une première proposition, incompatible dieu merci avec nos obligations, prévoyait un aller-retour avec Norwegian airlines une perspective qui ne m'enchantait pas du tout pour des vols de plus de dix heures (et que le vol en mode service minimum du retour confirmera). Finalement, on nous trouve des places sur le vol de Tahiti Nui. C'est plus encourageant, même si mon expérience de février avec eux en vol de nuit Papeete-Los Angeles m'a un peu laissée sur ma faim (promis M. Okapi, un jour j'écrirai sur cette aventure, mais pas aujourd'hui *rire diabolique*). Étant distraites par SériesMania qui se déroulait à Lille pendantces préparatifs logistiques, on ne réalisera que trop tard ma consoeur et moi qu'un vol de la Côte ouest nous fera arriver le lendemain soir, ce qui donnera quelques sueurs froides en rédaction.
C'est l’esprit soucieux et coupable que nous nous donnons rendez-vous à Roissy. On est assez anxieuses à l'idée de faire un aller-retour vers la Californie en à peine plus de 48 heures, surtout que nous sommes en économie et que le sommeil n'y vient jamais facilement. Une fois n'est pas coutume, je vais même m'acheter un somnifère très léger, malgré mon boycott de ce genre de pilule. Etant partie bien trop tôt de chez moi par crainte d'embouteillages comme lors de mes départs vers Rome des semaines précédente, je suis la première à arriver. Les responsables de l’accueil du Terminal 2B que je ne maîtrise absolument pas, m'orientent très efficacement vers les comptoirs Tahiti nui où on m'enregistre mon fauteuil et moi immédiatement. L'hôtesse accepte même de nous mettre sur la même rangée, avant même que ma consœur n'arrive. On sera sur une bordure mitoyenne. Je ne serai pas au hublot mais avec un seul voisin, pas si loin !
Avec beaucoup de temps à tuer, je prends place dans le coin accueil PMR. Impossible mais vrai, je découvre une assistance encore plus à la bourre qu'au 2E. Ils viendront nous chercher près de deux heures plus tard. J'aurai eu le temps de prendre le petit-déjeuner, de visionner la série que je devais chroniquer, de faire mon calendrier des diffusions et mes recommandations. L'assistance est d'autant plus débordée qu'elle prend des chaises roulantes par amas. Un agent a en charge 5 passagers. A charge, pour ceux qui le peuvent de se rouler eux-même. Ce qui, avec une valise dans les pieds et un sac d'ordinateur et sac à main, est un peu acrobatique mais faisable). Désolée du peu de photos mais photographier ou se rouler, il faut choisir…
Arrivés au contrôle de sécurité, on embouteille toute la fille. L'agent de sécurité est exaspéré et commence à remonter les bretelles au responsable de l'assistance qui répond qu'il fait ce qu'il peut. Le pauvre court de porte en porte d'embarquement. Il nous lâche en pleine nature devant celle de notre vol, mais ne va pas alerter les personnels qui font les contrôles, donc l'embarquement commence sans nous. Je m'en vais aux nouvelles. On nous dit qu'on va rappeler l'assistance qui effectivement rapplique et nous met dans le flux ce qui en fauteuil roulant sur une passerelle est un peu comique, mais moins pratique. Les gens finissent par nous laisser doubler. Je retrouve le petit pochon habituel. Mon voisin est un jeune homme très absorbé par ses écrans. Ça tombe bien. Je vais faire pareil et rédiger ma critique.
Le damier de champs si caractéristiques de CDG.
Hop dans les airs
Pas de photo du PAS, mais pour se consoler :
Un rapide balayage de l'IFE révèle une offre d'une trentaine de films. Pas si mal sauf que j'ai vu tout ce qui m'intéressait dans les salles obscures. Et que ni Thor Ragnarok que j'ai raté ni Call me by your name que je pourrai revoir ad vitam sont disponibles. J'hésite entre revoir le sublime Hostiles en VO pour réentendre Christian Bale et ricaner devant le mini second rôle de Timothée Chalamet, mais je vais à la facilité pour mes neurones las et soucieux et décide de reprendre Jack Reacher dont j'avais juste découvert la première demi-heure lors de mon vol de février Papeete-LA.
Parfait pour ne pas trop réfléchir et savourer l'apéritif. Face à la perspective de prendre un cachet, je fais, à mon regret, l'impasse sur le champagne et le vin et savoure mon deuxième grand amour aérien, le jus de tomate et sel de céleri.
Le déjeuner surgit peu après. Au choix poulet-purée ou boeuf teryaki. Il sera accompagné de pâtes ce qui n'est pas un crime en soi mais qui se révélera très redondant avec la collation, ce qui est plus dommage. le taboulé est accompagné de poulet trop froid et d'un très bon petit gâteau à la coco, la belle surprise de ce plateau repas. Honnête (mais tellement meilleur que les repas le week-end au centre de kinésithérapie). J'ose finalement l'agrémenter d'une bière, moins alcoolisé que le reste.
Après le réconfort, voici venu le temps de la petite sieste de 20 minutes post-digestion, puis je sors mon ordinateur pour rédiger ma dissertation du jour (indice on y parle des Getty).
J'entreaperçois les glaces du Groenland (?) le temps d'un aller-retour pour arpenter la cabine.
La magie du travail aidant, lorsque je pose mon stylo (numérique), il ne reste plus que six heures de vol. J'essaie de m'endormir naturellement. Florence + the Machine aide quelques morceaux durant. Puis je me réveille, envieuse de mon voisin dans les bras de Morphée et de ma consoeur. Je me résous à faire comme elle, sauf qu'à mon soulagement et frustration, mon cachet ne me fera somnoler qu'une heure et demi. Pas de risque d'être dans les vapes pour le débarquement, le passage de l’immigration et surtout la projection.
Puis sonne l'heure de la collation un méli-mélo indéfinissable de pâtes qui me fait de moins en moins envie au fur et à mesure que je le regarde.
Heureusement le paysage est là pour prendre le relais ! Si jamais des as de la photographie peuvent m'éclairer sur ces lieux, n'hésitez pas !
Los Angeles n'est pas loin.
Cette fois-ci, mon fauteuil roulant m'attend sagement à la sortie de l'appareil et n'est pas parti vivre de folles aventures dans les couloirs de LAX.
Cette coursive couverte de filets est devenue étrangement familière, comme son magasin de cupcakes et jus de fruits bio en contrebas
Le passage de l'immigration se fait aussi rapidement. On me demande quand je repars et on me regarde avec douceur et surprise quand je dis demain. Mon passeport s'enrichit d'un troisième tampon made in 2018? mais cette contremarque fait moins gag que les précédentes. Les deux autres collectés en février sur la route de Tahiti pour trépigner une heure devant la porte d'embarquement ne comptent pas vraiment. Le chauffeur de notre hôtel nous attend à la sortie. C'est bien la première fois (grâce à une valise cabine) que je quitte LAX moins d'une heure après avoir atterri. A nous l'asphalte californienne !
Mini bonus qui résume bien ce qu'on a vu lors de ce séjour américain ( du macadam et des excellentes séries !)
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Verdict
Air Tahiti Nui
7.0/10
Cabine7.5
Equipage7.0
Divertissements7.0
Restauration6.5
Paris - CDG
4.9/10
Fluidité5.5
Accès5.0
Services4.0
Propreté5.0
Los Angeles - LAX
8.3/10
Fluidité8.5
Accès8.5
Services8.5
Propreté7.5
Conclusion
Ce vol de jour m'a un peu réconciliée avec Tahiti Nui que j'avais trouvé plutôt cavalier sur sa liaison nocturne PPT/LAX, avec des PNC aux abonnés absents pour filer un coup de main et un retard de deux heures jamais élucidé. Même s'ils sont bien moins présents que celui d'Air France, l'équipage ne jouait pas au fantôme.
Le contenu de l'IFE était convenable mais très restreint eu égard à ce qu'on peut trouver chez AF ou Emirates. L'offre de nouveautés pas assez pléthorique à mon goût. La nourriture se mange, même si Picard fait bien mieux dans les mêmes barquettes. L'appareil est moyennement confortable (un petit manque de rembourrage mais des prises qui marchent et un grand écran) mais comme c'est un vol de jour, c'est supportable.
Je peux sembler mi-figue, mi-raisin mais quand je vois la déliquescence du vol retour, je savoure cet aller.
CDG a été un vaste bordel, comme trop souvent au niveau de la prise en charge PMR (mais plus rien ne m'étonne), et LAX, moins gigantesque que dans mes souvenirs. Je mets 5 en propreté car le savon des toilettes PMR est toujours aussi vide que lors de mes trois venues précédentes depuis février.
23 LIKESLIKER POUR REMERCIER L’AUTEURMERCI ! FLIGHT-REPORT LIKÉ
Merci beaucoup pour ce récit raconté avec toujours autant de passion et d'entrain, ce qui le rend, comme toujours super agréable à lire !
L'assistance PMR à CDG n'est pas loin d'être un scandale, un agent pour 5 personnes, je crois que c'est du jamais vu, et encore moins aux US où c'est systématiquement un agent pour une personne.
Le produit TN est globalement satisfaisant, peut être quand même un peu trop de pâtes sur les différents plateaux repas.
24H à LAX en Y, mais quel méchant employeur !! En tout cas tu en as eu bien du courage.
Les voyages de presse en classe affaires c'est plutôt l'exception que la règle. Que ce soit en avion et en train. Je suis au moins soulagée que les interviews récoltées aient été riches en confidences. Mais avec le recul, j'espère ne jamais plus m'embarquer dans une telle mission Koh Lanta, même si le mouvement de grève chez Air France a sans doute bien pesé.
Merci de ce récit. Decidement CDG ne semble pas au top pour la prise en charge des PMR ! Pour le reste un vol globalement pas désagréable avec un catering complet et honnête mais une cabine qui date un peu et manque de confort. les PNC sont présents mais en semblent pas laisser un souvenir ému . Ou est la chaleur des iles ? .L'IFE au choix restreint : c'est dommage ces longs vols sont un bonne occasion de rattraper mon retard en Ciné !
CDG reste CDG, une structure qui pourrait être optimale mais qui reste un peu dans le bazar^^
La compagnie tahitienne propose une prestation correcte avec un repas honnête, mais néanmoins comme UU par exemple, l'IFE pêche par sa variété de programmes.
Merci pour ce FR. A combien était le billet en aller simple si peu de temps avant le départ? La prestation est plutôt correcte et présentée dans des contenants au design local et sympa. Dommage que l'assistance PMR à CDG soit aussi mauvaise, ADP qui a plutôt tendance à s'améliorer devrait revoir ce point.
CDG, non mais allo quoi ? Plusieurs PAX en fauteuil avec une seule personne en assistance ? Merci pour ce reportage d'un clavier toujours aussi alerte !
J'aimerai savoir si il y a quelque chose à payer ( comme des fais ) pour les bagages pendant l'enregistrement, parceque sur le site de Tahiti Nui lorsque je me dirige vers les détails de ma réservation il y'a écrit bagage gratuit (pour le bagage en soute) mais en dessous il y a écrit 85€ ...
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65 avis
7 Commentaires
L'assistance PMR à CDG n'est pas loin d'être un scandale, un agent pour 5 personnes, je crois que c'est du jamais vu, et encore moins aux US où c'est systématiquement un agent pour une personne.
Le produit TN est globalement satisfaisant, peut être quand même un peu trop de pâtes sur les différents plateaux repas.
24H à LAX en Y, mais quel méchant employeur !! En tout cas tu en as eu bien du courage.
A bientôt pour le retour !
Pour le reste un vol globalement pas désagréable avec un catering complet et honnête mais une cabine qui date un peu et manque de confort. les PNC sont présents mais en semblent pas laisser un souvenir ému . Ou est la chaleur des iles ? .L'IFE au choix restreint : c'est dommage ces longs vols sont un bonne occasion de rattraper mon retard en Ciné !
CDG reste CDG, une structure qui pourrait être optimale mais qui reste un peu dans le bazar^^
La compagnie tahitienne propose une prestation correcte avec un repas honnête, mais néanmoins comme UU par exemple, l'IFE pêche par sa variété de programmes.
Bonne soirée!
A combien était le billet en aller simple si peu de temps avant le départ?
La prestation est plutôt correcte et présentée dans des contenants au design local et sympa.
Dommage que l'assistance PMR à CDG soit aussi mauvaise, ADP qui a plutôt tendance à s'améliorer devrait revoir ce point.
Merci pour ce reportage d'un clavier toujours aussi alerte !
J'aimerai savoir si il y a quelque chose à payer ( comme des fais ) pour les bagages pendant l'enregistrement, parceque sur le site de Tahiti Nui lorsque je me dirige vers les détails de ma réservation il y'a écrit bagage gratuit (pour le bagage en soute) mais en dessous il y a écrit 85€ ...
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