Acte I, Scène 1 : Prolégomènes
"Qu'est-ce donc ? Qu'avez-vous ?
– Laissez-moi, je vous prie.
– Mais encor, dites-moi, quelle bizarrerie…"
Soit. Puisque vous insistez, Alceste va vous révéler par quelle bizarrerie il décide d'interrompre momentanément Die Kunst der Paris-Brest, dont le dernier contrepoint n'était autre qu'un Brest-Paris pour… la narration d'un Brest-Paris. Car il ne s'agit pas, sachez-le, d'une nouvelle incarnation monotone de ma navette, non, non… mais plutôt une sorte de phare dans la nuit, impossible à rattacher à la série en cours ; un récit-cosmos, qui existe en-soi et pour soi : un Brest-Paris contenant une exclusivité éditoriale et avouez, chers lecteurs, que c'est une sorte d'événement. Un événement, donc, et pas des moindres, puisqu'il s'agira du premier report du salon flambant neuf de l'aéroport de Brest, où votre serviteur a eu l'honneur d'effectuer un lounging inaugural. Ceux qui s'interrogent sur la genèse de ce projet en trouveront l'explication ci-dessous ; les autres pourront directement passer au routing, je ne leur en tiendrai pas (trop) rigueur.
Tout commença le jeudi cinq septembre de l'an de grâce deux-mil dix-neuf. Confortablement installé sur un canapé auprès de l'âtre crépitant de la cheminée de mon salon, parce que les cheminées crépitent à toute période de l'année en Bretagne, je vaquais à une occupation de la plus haute importance puisque je répondais aux messages que mes chers lecteurs avaient eu la bonté de laisser sur le livre d'or de mon précédent récit (#autocitation, déformation professionnelle d'une activité que j'exerçais dans une vie antérieure pas lointaine du tout). Et c'est alors que, grâce à un commentaire de Jules qui remarquait l'absence de salon dans mes récits de vols ex-BES, j'eus la glorieuse idée de me renseigner sur un projet dont les prémices étaient remontées à mes délicates oreilles dans les années passées – à savoir l'ouverture du salon le plus à l'Ouest de France. Bien m'en prit, puisque l'interlocuteur que j'eus au téléphone me confirma la possibilité de passer un moment au lounge en échange, puisque l'aéroport et Air France n'ont pas conclu d'accord d'exploitation, d'un droit de passage de quinze euros (qui inclut également l'accès au fast-track ; cela ne me concerne guère mais l'information est à noter !) ; je l'informai derechef de mon heure d'arrivée et de mon numéro de vol et c'est donc ravi de ce premier accueil téléphonique que je pus raccrocher et passer à mon occupation suivante, à savoir télécharger le tout dernier numéro de ZE puisque comme chacun sait, AF fonctionne selon le modèle BYOZ (bring your own ZE).

Et comme mes prolégomènes ne se conçoivent pas sans plan de vols, je vous présente le duo suivant qui me permettra, non point de vous infliger, mais de vous offrir cette nouvelle navette.
Enchainement de vols
- 1AF7369 - Economique - Brest → Paris - Airbus A319
- 2AF7732 - Economique - Paris → Brest - Airbus A318
Maintenant que vous savez tout de mes pérégrinations, place à la seconde scène de cette pièce en trois actes.
Acte I, scène 2 : À la recherche d'Amphitryon
Ce fut donc avec une avance nettement plus conséquente qu'à l'accoutumée que je foulai de mon pas guilleret le bitume du dépose-minute de l'aéroport Brest-Bretagne : ma montre affichait en effet treize heures passées de trois quarts lorsque je pris cette photo que j'insère ici pour rappel (si maintenant je réemploie même mes propres blagues…).

En avant, moussaillons !

Et après un petit tour de manège…

… c'est ce hall bien connu qui s'offre à notre vue.


Étant pour une fois accompagné d'un encombrant compagnon, mes pas me mèneront directement aux comptoirs d'enregistrement où je n'aurai à subir aucune attente entravant ma marche triomphale.

Et où, tant qu'à faire, je demanderai à l'agente si elle avait une idée d'où était situé le salon.
"Il n'y a pas de salon à Brest, monsieur !
– Je sais qu'il n'y a pas de salon qui ait d'accord avec Air France, mais il y en a bien un : j'ai eu les responsables au téléphone hier et ils m'ont indiqué qu'un lounge existait et que j'y serais le bienvenu !
– Mais je crois qu'il est fermé, monsieur…
– Je ne pense pas : mes interlocuteurs m'ont précisé qu'ils m'attendraient à 14 heures !
– Vous êtes membre d'une délégation du G7 ? [Le G7 parlementaire avait lieu à Brest le jour-même, NDMM (note de moi-même).]
– Non, non ! Je dois avoir de la chance alors.
– Oui… alors il est situé juste à gauche après les contrôles ; profitez-en bien !" conclura sympathiquement mon interlocutrice, mi-surprise, mi-amusée.
Ma quête du Graal commence donc ici de manière insolite – vous aurez l'explication de ce manque d'information à la scène 3 de l'acte I – mais j'ai du moins à ce stade réussi à connaître le chemin pour y parvenir, ce qui n'est pas rien. Ce chemin, disais-je, est inévitablement semé d'embûches ; et la première d'entre elles n'est autre que le PIF qui, pour information, est toujours situé en mezzanine. Élevons-nous donc dans la joie et l'allégresse !


Et rendons-nous par le fast-track, plus pour la gloire que par nécessité, à l'implacable poste de contrôle qui daignera, j'en formule le vœu, nous accorder le droit de pénétrer dans la zone de liberté où se situent le Relay, le célébrissime Bagad Café et, désormais, le lounge !
En bas, la foule se bouscule encore et toujours pour m'acclamer ; c'est une constante à cette heure.

Ah, une variation au filtre ! Non seulement je suis prié de me déchausser (via ce portique cela arrive à peu près une fois sur quatre avec les souliers que je portais ce jour-là), mais je suis cordialement invité à me prêter au contrôle explosif(s). Pas fou, je montre patte blanche et attends sagement les résultats avant de céder à l'appel du lounge. J'ai beau être impatient, je conserve un semblant de dignité !
Vous remarquerez qu'entre le 28 août et le 6 septembre, le Relay n'a pas changé de place. Je ne resterai toutefois pas le contempler, frappé de stupeur, mais suivrai les instructions de l'agente d'embarquement en bifurquant immédiatement à gauche.

Diantre, c'est la foule des grands jours ! Il faut dire que mon vol embarquera en porte 7, c'est-à-dire dans le hall situé derrière moi.

Quelqu'un est tenté par un baby-foot ?

Non ? Tant pis, je poursuis ma route.

Je ferai dans un premier temps une halte ici pour me rafraîchir. La propreté des lieux est impeccable.

Puis, n'ayant vu aucune porte ouverte immédiatement à gauche, je poursuis mon exploration en m'engouffrant dans cet escalier mécanique – histoire de voir si le salon n'est pas situé à ce niveau.

Hmmmm. Chou blanc. Les lecteurs d'Ouest-France seront toutefois heureux de savoir que les présentoirs en sont toujours garnis après les embarquements des hordes sauvages des portes 1 à 4.

Je m'offre même le luxe de découvrir un recoin de l'aéroport qui m'était jusqu'alors totalement inconnu !

Mais qui aboutit à la salle de livraison des bagages. Re-chou blanc.

J'ai donc certainement manqué mon Ithaque ! Alors je remets les voiles vers l'étage…

… où quelques clients sont attablés au Bagad Café.

Ah ! Mais que vois-je ? Cette porte ouverte sur un espace feutré où buffets et boissons n'attendent que leurs heureux visiteurs m'a l'air on ne peut plus sympathique… C'est donc parti pour le premier lounge-report de l'histoire de BES !

Pour résumer ma quête du Graal, donc, l'entrée du salon est située face aux portes 5 et 6, et elle sera certainement explicitement affichée une fois que le lounge sera pleinement opérationnel.
Acte I, Scène 3 : le lounge-report
Je suis très bien accueilli par la responsable des lieux, qui me souhaite la bienvenue en m'appelant par mon nom et qui m'expliquera que je suis le premier passager à bénéficier du salon, son exploitation commerciale étant en train de se structurer et les précédentes visites ayant été faites dans le cadre de délégations (d'où la remarque de l'enregistrement sur le G7). Je m'acquitte de mon droit d'entrée à ce comptoir de réception élégamment fleuri, puis l'espace m'est présenté en détail.

Immédiatement à gauche de l'entrée, face à la réception, est situé le présentoir à journaux dont l'offre s'étoffera dans les jours/semaines à venir.

Dans la continuité sont situées ces tables hautes disposant de prises 230V et USB…

… puis un espace garni de fauteuils et canapés. La télé diffusera à terme, classiquement, des chaînes d'information continue.

Poursuivons notre exploration à 360 degrés par l'offre de boissons fraîches.

L'offre solide, quant à elle, est constituée des biscuits et fruits secs que vous voyez à droite sur la photo ci-dessus, mais avant tout de mignardises sucrées et salées et fruits frais qui seront sortis du réfrigérateur devant moi.


L'ensemble est bien présenté et s'avérera très bon.



Une machine à café (Dolce Gusto) est bien présente, avec une série de tasses sur les étagères attenantes ; la responsable du salon me proposera très sympathiquement de m'offrir un expresso puis m'invitera à m'installer. À noter : la porte du lounge restera fermée pendant l'ensemble de mon séjour, ce qui renforcera mon sentiment de tranquillité.


Un ensemble de capsules est mis à disposition afin d'alimenter la machine.

Je ne les testerai pas cette fois-ci, me sentant d'humeur à profiter des boissons fraîches. D'ailleurs, voici ma sélection (je suis resté plutôt raisonnable sur le sucré, l'Orangina contribuant déjà suffisamment au glucose de ma collation) :

Et la vue depuis mon canapé :



Je profiterai de ces amuse-bouche (excellents, surtout ceux à base de magret/compotée d'oignons et ceux – au concombre si mes souvenirs sont exacts – agrémentés de ciboulette)…

… en parallèle de la lecture de mon journal favori.


Le temps passera bien vite dans cet agréable espace, et la maîtresse des lieux viendra me prévenir du début de l'embarquement de mon vol afin que je puisse monter à bord au moment qui me conviendra. Elle m'invitera à lui fournir si je le souhaite mon avis sur le produit, puis nous resterons discuter quelques minutes avant mon départ (j'apprendrai notamment qu'une carte d'abonnement annuelle serait mise en place – si aucun accord n'est conclu avec AF, cela m'intéressera forcément vu la fréquence de mes passages à BES qui ne décroîtra pas même si je serai essentiellement basé à Paris à partir du mois prochain – et qu'un événement serait bientôt organisé pour présenter le salon, que je suis ravi d'avoir ainsi pu découvrir en "avant-première"), puis je prendrai congé afin de rallier ma porte d'embarquement dans le hall voisin.
Acte II, scène 1 : l'embarquement
Mon appareil est bien en porte lorsque je sors du lounge, mais personne ne s'est pour le moment engagé dans la passerelle vitrée !

Et puisque désespérément personne ne veut faire un baby-foot avec moi, en avant !

En avant, disais-je, mais c'est en arrière que je m'en veux retourner lorsque je vois cette queue !! "Trop de perversité règne au siècle où nous sommes, / Et je veux me tirer du commerce des hommes" pourrais-je m'exclamer pour continuer sur la lancée du dialogue placé en exergue de ce récit.

Mais en Air France il me reste quelque fol espoir, et je profite du fait que l'embarquement prioritaire soit toujours en cours pour griller la politesse à mes co-passagers et à m'engouffrer dans le jetbridge… où, en réalité, je me retrouverai coincé quelques minutes du fait d'un pré-embarquement. Malepeste !

J'ai toutefois l'heur de combler cette attente en vous offrant une jolie vue du terminal…

… et de l'offre de presse, bien garnie, une fois que nous nous remettons en mouvement.

Pour entrer dans cette machine…

… il faut passer par ici.

Acte II, scène 2 : à bord d'AF7369
L'accueil de la cheffe de cabine en porte est très chaleureux, et je me dirige prestement vers ma place. Je ne peux guère me plaindre d'un cheminement malaisé dans l'appareil, puisque je suis assis en 1F – eh oui, ceux qui me lisent attentivement le savent : je fais partie de ces gens étranges qui apprécient les cloisons.

Pas tant pour la beauté du point de vue…

… que pour l'insigne avantage de ne pas avoir mes genoux qui cognent contre le siège de devant.

Au passage, vous aurez noté que sans être impeccable, la moquette est propre…

… et que Bari est à nouveau Bari !

Suite de la découverte de mon espace. À cette place, j'ai la chance de disposer d'un hublot très correctement aligné :

Cela me permet, entre autres, d'observer les tapis-roulants roulant.

Je dispose également de tout un nécessaire de climatisation et d'éclairage.

Et pendant que je me pique de passion photographique pour les besoins de ce reportage, l'embarquement continue. Et s'éternise un peu, à dire vrai, avec parfois un peu d'agressivité de la part des passagers, parfaitement gérés par la cheffe de cabine et son équipage. À trois reprises retentit l'annonce que le vol serait complet et que les pax sont invités à prendre place le plus rapidement possible. In fine, les opérations sont bouclées avec l'arrivée d'une retardataire qui sera placée en 2E (de mémoire, elle devait être initialement au rang 4). Grâce à Dieu, je n'ai pas de voisin !

Nous finissons par repousser à 15h26, ce qui n'est pas mal du tout compte-tenu du tohu-bohu lié à certains passagers indélicats. La manche à air est une fois encore formelle : nous décollerons face à l'Ouest.

Je profite du roulage pour vous présenter deux spécimens d'aviation d'affaires, très certainement présents sur le tarmac brestois du fait du G7.

Demi-tour bucolique, as usual.



Suite à quoi, et à une création de portance par accélération horizontale etc., France is in the air !

Vous noterez la seconde piste de BES (25R/07L), longue de 700 mètres (contre 3100 pour la 25L/07R dont nous venons de décoller)…

… ainsi que Gouesnou.

S'ensuivra inévitablement ce que le voyageur fréquent brestois connaît sous le nom de dégustation du mille-feuille. Mais là où l'étiquette nous a appris qu'un mille-feuille se déguste, après l'avoir disposé sur la tranche, en coupant perpendiculairement le feuilletage, notre A319 le transperce sans vergogne en plein milieu de la première couche.



Point de crème pâtissière au-delà, mais le bon air frais de Bretagne !


Pour des raisons de praticité évidentes, un changement d'azimut s'impose pour rallier Paris après un décollage face à l'Ouest.

Les nuages se suivent et ne se ressemblent pas ; mais sur la photo du milieu, si un cherchez-Charlie vous tente, vous pourrez voir la mer !



Et une fois que nous avons trouvé notre cap idéal…

… la montée se poursuit et une couche très haute ôte tout intérêt à l'IFE naturel.

Elle est par ailleurs génératrice de reflets sur mon écran. Je prends donc une mesure draconienne mais raisonnable :

Ce qui me permet de lire paisiblement tout en dégustant cette collation (tu as vu Jules, j'ai encore le droit aux galettes bretonnes !) servie par la CC qui a plaisanté sur le renouvellement somme toute assez relatif de l'offre sucrée sur les vols métropolitains, et avec qui nous avons convenu que ces galettes étaient une valeur sûre. Les lecteurs attentifs auront noté la présence d'une serviette rafraîchissante vintage !

J'ouvrirai finalement mon cache-hublot alors que nous survolons la Sarthe…

Peu de temps après, nous entamons un virage pour nous caler sur l'azimut 53 (non non, ce n'est pas un sixième sens… je triche, j'ai les données FR24 sous les yeux).

Il vous faudra certainement les yeux de la foi pour la voir, mais une unité multiple TGV fera la course avec nous sur la LGV Atlantique. Course pour le panache quelque part, c'était perdu d'avance ; mais c'est toujours plaisant de voir deux si belles prouesses technologiques cheminer de concert pendant quelques instants.



Et après cet instant ingénierie, je vous propose un instant Histoire avec un des plus beaux édifices de France !
Acte II, scène 3 : Vaux-le-Vicomte
La moindre des choses est bien de consacrer un chapitre à cette majestueuse apparition. Après vous avoir présenté quelques vues de Versailles lors de mon dernier opus, c'est le château de Vaux-le-Vicomte que je vous propose d'admirer cette fois-ci ; ce qui ne manque pas de piquant lorsque l'on sait que les travaux d'ampleur du domaine royal qui façonnèrent le Versailles que l'on connaît furent réalisés suite à une fête somptueuse donnée en 1661 par Nicolas Fouquet, propriétaire de Vaux-le-Vicomte, en présence de Louis XIV qui fut, dit-on, étourdi par la beauté de la demeure et de ses jardins. Louis Le Vau, André Le Nôtre et Charles Le Brun auront tous trois travaillé de concert pour offrir au patrimoine français ces deux joyaux absolus.

J'ai un peu retouché mes photos afin d'avoir une vue plus nette du domaine…

… parce que les clichés originaux ne lui rendaient guère justice.






Hélas, toutes les bonnes choses ayant une fin, retournons au cours normal du vol !
Acte II, Scène 4 : approche et atterrissage
Étant donné que l'approche est rigoureusement la même que lors de mon précédent récit, la suite est sans suspense géographique aucun.


Ainsi donc, vous ne serez pas surpris de découvrir les alignements de maisons de Bussy-Saint-Georges…

Bon, tout de même, varions les plaisirs avec un nouvel air-to-rail. Le trouverez-vous ?

Immanquablement, le virage survint…

… pour nous permettre d'admirer Noisy-le-Grand et les bâtiments de l'université Paris-Est-Marne-la-Vallée. Quand je vous disais que c'était la même approche !

Champigny-sur-Marne et Saint-Maur-des-Fossés.

Et Créteil, avec une météo plus propice que lors de mon précédent opus :

La vue sur Villeneuve-Saint-Georges est également plus nette.


Ah, ça c'est nouveau ! Voici le sud de Thiais.

Nous passons fort près des hangars en courte finale…

… et cette fois-ci, ce sont deux 737 Transavia et un A330 Air Caraïbes que nous pouvons admirer…

… avant de survoler l'A106 et la Nationale 7…

… et de nous poser sur la piste 06/24.

Le roulage sera ensuite rapide jusqu'à notre point de stationnement…



… où nous retrouvons un A321, cette fois-ci.

Acte III, Scène 1 : promenade bucolique à Paray-Vieille-Poste
Immanquablement, tous les passagers se lèvent comme un seul homme dès l'arrêt de l'appareil, chacun cherchant à gagner sur son prochain quelques centimètres avec hargne, crocs visibles et grognements à peine contenus. Je laisse la horde passer ; somme toute, j'ai un bagage à récupérer et je ne préfère pas parier sur la rapidité de cette opération. Pour reprendre notre fil rouge moliéresque, cette tirade d'Alceste me semble assez appropriée à la situation : "Puisque entre humains, ainsi, vous vivez en vrais loups, / Traîtres, vous ne m’aurez de ma vie, avec vous." Je m'extrais donc paisiblement de l'avion après une prise de congés cordiale de l'équipage, et de passerelle aveugle en escaliers mécaniques, j'accède au parcours qui me permettra de me rendre au tapis numéro 4 où sera livrée ma valise (d'après les applications Air France et KLM qui convergent sur la question).


Les fameuses terrasses d'Orly ne permettent pas de voir grand-chose d'autre que des dérives…

… mais je remarque que j'ai donné des idées à Paris-vous-aime avec mes filtres "forêt" !

La voie est libre. Faux taxi = vrais risques, mais c'est par un authentique escalier mécanique que je descendrai de deux niveaux. Je me sens donc en totale sécurité.

Acte III, Scène 2 : livraison prioritaire en partant de la fin
Et c'est bien sain et sauf que j'arriverai au tapis numéro 4.


Il convient de noter que si la livraison des bagages de mon vol est en attente, celle des valises d'AF 6267 est théoriquement en cours.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les bordelais voyageaient léger en ce vendredi six septembre.

Mais enfin, voici la délivrance : aux bagages de Bordeaux viennent s'ajouter ceux de Brest !

Tiens, je te connais, toi !

Et même si je n'ai pas attendu très longtemps après le début de la livraison, ma valise devait être située dans le dernier tiers. Ce n'est pas une performance remarquable pour un bagage prioritaire.

Et c'est un quart d'heure après être entré dans ce joyeux carousel que je prends la direction du RER B, via Orlyval.
Acte III, scène 3 : Épilogue
Il convient de noter que cette fois-ci, nul collaborateur d'American Express ne vint me proposer un quelconque produit. C'en est presque vexant.

Qu'à cela ne tienne, je ne perds rien de ma gaieté légendaire et m'engouffre dans le premier Orlyval venu, dans ma hâte non-contenue de retrouver le RER B. À presque 17h10, soit 35 minutes après l'atterrissage : Orly peut mieux faire !

Et c'est donc une poignée de minutes plus tard que j'arrive sur le quai du RER à Antony.

Le premier train à se présenter en gare était à destination du dépôt : c'en est presque vexant, pour la deuxième fois d'affilée !

Je n'ai donc plus, dépité, qu'à empiler mes bagages les uns sur les autres. C'est une activité à la fois ludique et indispensable avant de monter dans un RER un vendredi soir à 17h20. Chaque centimètre carré y est compté, comme vous le savez.

Et c'est donc à ce moment fatidique où je m'apprête à aller au contact de mes semblables que s'achève ce récit. Le vol était presque anecdotique, convenons-en, même s'il m'a offert la chance d'avoir une vue dégagée sur un remarquable joyau de l'histoire de France. Aujourd'hui, l'important est ailleurs. Et ailleurs, c'est le tout nouveau salon de l'aéroport de Brest. Une jolie découverte, dont je suivrai l'évolution de près. Et vous aussi, gageons-en, ne serait-ce que par procuration : car Ricercare will return !
Merci pour ce FR ô sérieux concurrent !!!
J'avais déjà reporté un "autre salon à BES"... mais 15 € l'accès ouch, vu l'offre et l'absence de nécessité d’arriver plus de 10 minutes avant l'heure d'ambarquement, pas sûr que cela fasse recette...
Merci pour le commentaire, ô noctambule camarade !!
Je me souviens très bien de ton report de l'autre salon brestois, qui était dans une veine un peu différente et on ne peut plus gratuit :-)
Voilà, c'est un peu sur la fluidité de l'aéroport que le bât blesse. Mais je serais assez curieux de voir quelles offres seraient proposées pour le petit-déjeuner, par exemple ! J'imagine qu'ils affineront le concept au fil du temps, l'offre est encore en "rodage" d'après ce que j'ai cru comprendre...
Merci Bastien pour ce FR.
Au début de ma lecture j'ai eu les réflexions suivantes :
À noter : la porte du lounge restera fermée pendant l'ensemble de mon séjour , => ce qui me laisse perplexe, comment sans enseigne ou pancarte peuvent-ils accueillir d’autres passagers si la porte est fermée ?
Pour l’offre également les canapés sont une denrée hautement périssable (au niveau du pain qui au frigo va vite déchanter) qui peut se justifier pour une réservation privée pour une délégation mais pas pour une offre constante avec une porte fermée^^.
C'est après consultation du site de l'aéroport que :"Pour profiter de cet espace, il vous suffit d’être muni d’une carte d’embarquement et d’effectuer au préalable une demande de privatisation."
Donc je comprend mieux l'aspect fermé de cette salle et des canapés, si le salon est privatisé, il n'accueille à ce moment là aucun autre passager.
A suivre si une offre grand public va exister.
A bord rien de nouveau si ce n'est le plaisir de voler et des paysages à observer.
Un FR sur le thème du Misanthrope, j'attend un prochain en version Philanthrope.^^
A bientôt
Merci Valérie pour la lecture et le commentaire !
Concernant le salon je suis d'accord avec toi, en fait l'offre n'est pas figée et c'était plus une "pré-commercialisation" de l'espace étant donné que j'étais leur premier client individuel : je pense que cela va se stabiliser dans les semaines à venir (avec notamment une signalisation dans l'aéroport, une campagne de communication sur le salon, ...) puisque l'ambition de l'aéroport reste à mon sens d'offrir un espace d'accueil pour les voyageurs fréquents et donc une offre grand public comme tu le soulignes (cela va dans le sens de l'idée d'abonnement annuel, etc.) ! Je ne manquerai pas de suivre cette montée en puissance sur mes prochains vols ex-BES :-)
Oui, je dois dire que Vaux-le-Vicomte a éclairé ce vol qui aurait presque semblé monotone sans son apparition !
Alors figure-toi que le prochain FR sera on ne peut plus philanthrope, et qu'il y aura un peu moins de photos que d'habitude du fait d'une rencontre impromptue faite à Orly... comme quoi Alceste sait s'ouvrir avec joie à son prochain : dans le fond, le côté misanthrope... ce n'est que du théâtre :-)
À bientôt !
Merci Bastien pour le partage !
Super exclu avec ce salon mais du coup en lisant le commentaire de Valérie, on pourrait penser que pour 15€ tu peux privatiser un salon ? A mon avis il y a mammouth sous caillou là :)
A bientôt !
Rien que le coût de la personne à l'accueil absorbe les 15 € donc non viable économiquement.
Merci Stephan pour la lecture et ton commentaire !
Yes mammouth des steppes sous grain de sable si c'était bien le cas :-) en l'état actuel des choses deux offres m'ont été présentées : un accès individuel (de 15 euros, donc, et le hasard a fait que j'étais le seul passager à en bénéficier ce jour-là ce qui a conféré une touche assez exclusive à l'expérience qui ne fut sûrement pas rentable pour l'aéroport comme le souligne Valérie) et une possibilité de privatisation de l'espace pour des délégations (je n'ai plus le tarif en tête, mais je crois que c'était entre 300 et 400 euros).
À bientôt !
Merci Bastien pour ce FR brillament rédigé.
Je n'ai pas encore commenté tes autres FRs, mais je me réserve un moment au calme pour cela.
Mais la présentation d'un nouveau salon est toujours une priorité !
Je crains que les petits fours ne survivent pas une fréquentation que je pressens assez faible si AF ne remplit pas ses devoirs. Car entre les coûts du Cerbère et ce plateau frais forcément périssable, le seul pax de la journée ne suffit pas à dégager un profit.
Je note que l'alcoolisme est combattu au salon de BES, une inclinaison excessive de la population locale ?
"Faux taxi = vrais risques" mais quels risques ?
Si AF assure ses devoirs, je suis prêt à les ruiner en café :o)
Hello Quentin et merci pour ton commentaire !
Avec un tel teasing, j'en piaffe d'impatience !! Je te comprends : j'ai moi aussi tendance à me constituer une liste de reports "à commenter" grâce aux bookmarks, et ces temps-ci elle est assez conséquente !
Nous sommes bien d'accord sur les points que tu soulèves quant au modèle économique du salon tel que j'ai pu le découvrir : je crains fort hélas que mes 15 euros soient loin d'avoir rentabilisé mon passage... mais j'espère que la publicité que l'aéroport devrait lui faire dans les semaines à venir facilitera la signature d'accords avec des compagnies ou autres, et augmentera sa fréquentation (les deux pouvant s'entretenir dans un cercle vertueux, d'ailleurs) puisque ce salon le mérite bien ! L'affaire est à suivre, et le loungeur fou de la pointe bretonne la suivra de très près.
La proximité avec la perfide Albion donne peut-être une splendeur churchillienne aux autochtones. "When I was younger I made it a rule never to take strong drink before lunch. It is now my rule never to do so before breakfast", disait le grand homme.
C'est toujours la question. Tandis qu'en prenant Orlyval, on sait précisément à quel risque (essentiellement financier) on s'expose. Et personne n'a pour le moment tenté de se faire passer pour un Orlyval. Faites vos jeux !
Merci pour ce FR Bastien !
Ravi d'avoir pu permettre de te faire découvrir ce salon qui ma foi est très bien pour les 15€ dépensés. J'avais déboursé la même somme ou presque à Montpellier et les canapés n'étaient pas de la partie... A voir néanmoins si ça va marcher ! Et j'espère également qu'il y en aura un à SXB sur le même style !!
Vol classique avec encore une fois une galette bretonne ! Mais de l'eau pour l'accompagner, tu restes bien sage ;)
A bientôt !
Salut Jules et merci pour ce commentaire et... le précédent qui m'a donné la folle idée qui est au principe de ce report !!
Oui, cela semblait en effet un peu moins cosy. Comme tu dis il faut voir comment l'exploitation commerciale des lieux va évoluer dans le temps mais sur le flux de passagers à passer annuellement à BES j'imagine qu'il y a moyen de trouver quelques originaux dans mon genre intéressés par des passages réguliers :-)
Et nous pouvons d'ores et déjà annoncer à la direction de SXB qu'un équivalent alsacien trouverait sans nul doute son public !
Le jour où AF proposera du cidre sur ses trolleys, je jouerai la carte de la cohérence, promis !
À bientôt !
Bonjour Bastien,
Merci pour cette découverte. Le tarif de l'accès au salon est imbattable... A suivre !
Très jolies vues de Vaux le Vicomte qui est grandiose ! Je garde un souvenir émerveillé de ma visite.
Une galette bretonne, cohérent ;)
A bientôt
Bonjour Dorothée et merci pour le commentaire !
C'est certain qu'au regard de l'excellent accueil et des canapés proposés, le tarif est plus que généreux !! Mon prochain vol au départ de BES sera le week-end du 21, je ne manquerai pas de refaire un passage !
Oui... superbes bâtisse & domaine qui sont en plus l'écrin de pages flamboyantes de notre histoire ; le voir apparaître ainsi a vraiment été une heureuse surprise !
N'est-ce pas ? :-) AF a un partenariat avec Ker Cadélac, je ne sais pas s'il sera renouvelé pour 2020. Affaire à suivre...
À bientôt !
Salut Bastien
Finalement les 15 € investis dans ce futur salon !? sont bien rentabilisés
Prestation classique à bord
Vaux le Vicomte vaut le coup d'oeil ^^
Merci pour ce FR !
Merci Hervé pour le commentaire !
Futur salon, oui, mais qui n'ouvre qu'en semaine... et comme ma nouvelle localisation à Paris me pousse à passer essentiellement à Brest le week-end, cela ne m'arrange guère.
Je m'empresse de me jeter sur toute curiosité géographique ou patrimoniale pour me renouveler sur cette ligne :-)
À bientôt !