Avis du vol entre Phnom Penh et Hanoi en classe Economique avec Vietnam Airlines

Bonjour à tous et bienvenue dans le premier opus des vols retour.

Rappel du routing et liens vers les épisodes précédents et leurs bonus. 

Les dix jours de déambulation dans le nord et l'est du Cambodge touchent à leur fin. Selon l'expression consacrée, il est temps de rejoindre l'aéroport. 
C'est à gauche. 

Tout réceptif qui se respecte craint que ses clients ratent leur avion. Certes, il n'y a pas d'autoroute et la circulation n'est pas des plus fluides en direction de l'aéroport de la capitale cambodgienne…

… mais partir près de 4 heures avant le décollage : "niet." J'obtiens de ne quitter le centre qu'à 14h45, soit trois heures avant le départ. On rencontre d'étonnants attelages à certains carrefours.

Malgré la circulation de ce mercredi après-midi et la pluie qui vient jouer par moment les trouble-fêtes, nous arrivons en vue de l'aéroport après moins de 40 minutes de trajet. Un aéroport qui "est à nous" comme le dit son opérateur de nos autoroutes.

Dernier obstacle : pas de bretelle d'accès mais un feu tricolore pour pouvoir tourner à gauche.

Nous y voilà. 4 voies d'accès : deux pour les parkings -les motocyclettes sont plus nombreuses que les 4 roues - une pour l'arrêt-minute des voitures, et une pour l'objet qui nous précède appelé ici "remorque."

Les abords, et le reste de l'aéroport d'ailleurs, sont beaucoup mieux aménagés qu'il y a 5 ans comme le prouve la consultation de ce lien https://flight-report.com/fr/report/8534/Bangkok_Airways_PG_936_Phnom_Penh_PNH_Bangkok_BKK

Notre chauffeur stoppe, décharge nos bagages et nous salue.

Le modeste chargement de trois voyageurs.

J'ai un instant craint qu'il s'agisse d'une file d'attente avant un contrôle des bagages : ce ne sont que des personnes en attente de l'arrivée d'un proche.

Nous pénétrons sans encombre dans les lieux.

Le FIDS indique que l'enregistrement de notre vol pour Hanoi, ici en code-share avec Lao Airlines, n'est pas ouvert.

Ce que confirme l'arrivée au guichet. Nous ouvrons la file SP. Enfin, pas tout à fait. Un pax cambodgien "important" ou tout au moins ayant une idée certaine de son importance, occupe les lieux à notre arrivée. Mais attendre ne doit pas lui convenir. Il appelle un agent en uniforme, parle avec lui, s'en va en abandonnant son bagage à main. Nous prenons donc sa place.

Je meuble l'attente en prenant quelques clichés. La suite se passera à l'étage.

La politique bagages et horaires de VN.

L'équipe chargée de l'enregistrement se met en place. Le préposé à la file SP est arrivé en portant cérémonieusement le pot de fleurs que vous voyez sur le comptoir. Cela m'a fait sourire.
Pendant ce temps, le monsieur important est revenu. Je me suis préparé à lui expliqué que "Qui va à la chasse perd sa place !" mais ce ne fut pas nécessaire. Signe de son importance, il était accompagné par deux officiels. Ceux-ci, munis de ses papiers, sont allés l'enregistrer à un comptoir voisin sans que le pax ne se présente. Cela m'a rappelé les passe-droits des Américains à TNR qui remettaient leurs passeports par dizaines à un intermédiaire lequel se chargeait de les présenter à la PAF sans que leurs propriétaires ne se montrent. 

Tout est fin prêt pour nous accueillir.

L'accueil est courtois, nos 3 BP sont émis, les bagages enregistrés jusqu'à TLS, un bon pour le salon est remis pour 2 personnes.

Un pax français arrive après nous et essaye de savoir, dans l'indifférence générale et dans un Anglais caractéristique, si la Premium Eco donne droit à la file SP. Sans réponse, et je suppose sans statut, il ne tente pas sa chance et va rejoindre la file des sans-dent. 

Quant à nous, nous montrons patte blanche pour nous hisser vers la suite des formalités.

Vue générale du rez-de-chaussée qui traite à la fois départs et arrivées.

Il n'y a personne à la PAF mais le passage sera long, mais aimable. En cause, le passeport malgache de mon ami. Il n'est pas faux, il n'est pas en fin de validité, mais il provient d'un pays exotique. Le PAFman ne sait pas ce qu'est Madagascar, ou plus précisément "Madagasikara" comme il est écrit en version originale. Le titre de séjour français de mon ami le rassure. Mais il cherche "Madagasikara" sur son ordinateur, et ne trouve pas. En ayant fini avec mes propres formalités, je me rapproche pour aider, on ne sait jamais. Le PAFman, embêté, demande : "is it Moldavia?" Je réponds pas la négative et explique que c'est une grande île au sud-est de l'Afrique, ancienne possession française… comme le Cambodge. Cela l'aide-t-il? En tous les cas, il parvient à clore le dossier. 

Le tout sous les yeux de la triade cambodgienne : de gauche à droite : le roi régnant, Norodom Sihamoni, 67 ans, sans épouse ni descendance,  ancien danseur et chorégraphe de talent jusqu'à ce que le destin, à son corps défendant, le fasse roi ; son père, feu Norodom Sihanouk dont la vie fut un véritable roman, et sa mère, toujours de ce monde, Paule-Monique Izzi, dite Norodom Monineath.

Le PIF sera plus rapide malgré le déchaussage obligatoire. Nous nous déclarerons satisfaits en dépit de l'attente à la PAF, plus cocasse qu'autre chose.

Un aéroport est un centre commercial accessoirement dédié aux avions. PNH n'échappe pas à la règle.

Cigarettes, parfums, alcools, la triade des duty free. Les prix sont moins avantageux que dans la grande surface la plus proche.

Le coin des friandises et des souvenirs.

Je laisse mes compagnons musarder et m'en vais spotter.
A320 Air Asia. 

A32X Shnezhe, airlines au roulage. Et puis c'est tout.

Que seraient un aéroport, et un centre commercial sans food court ou dining avenue?

Nous nous dirigeons vers les salons.

Étonnement de voir cet A-350 aux couleurs de Latam. Il s'agit en fait de l'aéronef du vol QR.

Les salons se situent sur la mezzanine.

Bangkok Airways a le sien. Les autres compagnies utilisent le Plaza Premium.

Accueil aimable. Le salon est vaste et l'affluence limitée en ce milieu d'après-midi. Une impression de confort domine. En tous les cas, cet aspect-là de PNH a également bien changé depuis 5 ans.

Le bar.

L'offre solide est joliment mise en scène mais très basique. Quelques clichés d'illustration.

Les lieux sont sombre et mon APN n'apprécie pas.
Je demande deux pressions au barman et rejoins mon ami qui a une grosse petite faim. 

Nous ne nous éternisons pas et rejoignons notre amie -il ne nous a pas paru pertinent de débourser 40 USD pour lui permettre d'entrer dans les lieux ne disposant pas de l'une des multiples cartes du Mogoyage.
La mise en place de notre vol tardant un peu, nous irons trinquer dans la Dining Avenue.  

Pas d'erreur : le VN920 ou QV4920 fait halte à VTE.

Notre A321 est bien là, en cours d'avitaillement.

Nous nous engageons dans la passerelle alors que la nuit tombe.

Hommage à Maître P, gourou-fétichiste vénéré.

Fuselage.

La cabine J équipée de recliners en 2-2. 

Pour nous, ce sera un triplet Y, juste derrière la rangée en issue de secours.

L'avion se remplit peu à peu.

Un pax occupe la rangée au pas infini. Un monsieur Sans-Gêne, écouteurs sur les oreilles, qui a complètement basculé son siège nous empêchant de terminer son installation. Je lui fais signe, il obtempère non sans maugréer… 

Vue transversale de la cabine. Elle ne sera qu'au 3/4 pleine.

Safety card.

Sac vomitoire au chiffre des dernières recrues de la compagnie.

Une serviette rafraîchissante est distribuée par une PNC affairée mais ni souriante ni loquace. 

Les écrans diffusent des films publicitaires sur le Vietnam. Quant ils veulent bien fonctionner.

Réseau indochinois.

La flotte VN.

L'avion du jour. VN en possède 57.

Nous repoussons sous la pluie et dans un léger brouillard.

Aucune photo n'a survécu aux tremblements du roulage et à la luminosité déclinante.
Nous nous élevons au-dessus des faubourgs de Phnom Penh.

Aile et moteur.

Nous poursuivons notre ascension.

Je ne parviens pas à identifier la nature de l'espace en-dessous du moteur.

Les PNCettes, l'équipage commercial est 100% féminin, s'activent promptement et servent une collation.

Charcuterie et salade.

Fruits.

Côté boissons, eau ou sodas, ni bière ni vin.
Alors que nous nous restaurons, dame nature nous offre un splendide instant dont elle a le secret. 

Je partage, avec F-OITN ou Lucas le Savoyard québécois cette fascination pour cet instant de zénitude suprême.

Nous serons loin de l'Indochine lorsque l'astre réapparaîtra.

Les plateaux sont ramassés et le vol se poursuit paisiblement.

La cabine est plongée dans le noir au cours de la descente vers VTE. L'issue de secours brille dans l'obscurité.

Tout comme le moteur gauche.

Eu égard à la locatisation de la capitale lao, difficile de savoir si les lumières sont thaïlandaises ou lao.

L'atterrissage est chaotique et nous rejoignons notre stationnement près du terminal domestique récemment visité par Mogoy.

L'escale dure une petite heure. Une bonne moitié des pax quitte le bord. Une dame revient quelques instants plus tard : elle s'était trompée d'arrêt.

Les PNCettes passent s'assurer que chaque bagage à main à bien un propriétaire à bord.

L'embarquement débute alors : le vol est plein.
Une serviette rafraîchissante est distribuée.

Nous repoussons, rejoignons le seuil de piste. Et c'est parti pour une heure de vol en direction du nord-nord-est.

Sur ce segment, le service se résume à ceci : un verre d'eau ou de soda.

Les lumières apparaissent lors de la descente sur HAN.

L'atterrissage est proche.

Nous sommes gentiment secoués une seconde fois. Le freinage est brutal.

Le roulage jusqu'à l'aérogare est assez long.

Nous nous garons à côté de cet A-350 sans que je puisse savoir si c'est lui qui va nous mener à CDG.

Nous débarquons, direction les transferts internationaux.

Nous espérons que les opérations seront plus fluides qu'à SGN il y a 10 jours.
Pour l'instant, je prends congé devant ce chef d'oeuvre du réalisme socialiste. 

Un FR ne serait pas complet sans la contribution du TravelGeek que je suis au plaisir de mes semblables.
Le bonus débute sur un petit marché de rue 

Objectif : acquérir quelques fruits pour la route.
Les spécialistes confèrent.  

Sous un  regard attentif et intéressé.

Le choix se porte sur ces longanes, ou longani en Malgache.

Nous sommes à l'intersection de la Nationale 6 qui longe le nord du Tonlé Sap et de la route 64 qui va rejoindre le Mékong à Stoeng Treng.

Insectes en salade.

Sous le regard perplexe du vendeur, mon ami en déguste quelques uns.

La visite du jour est le temple de Beng Melea construit sous le règne de Suryavarman II, entre 1112 et 1152. La chaussée d'entrée.

Le naga veille sur le chaos. En attendant un nouveau barattage de la mer de lait?

Ce temple a été déminé en 2004 pour le tournage des Deux Frères par Jean-Jacques Annaud. Les linteaux et autres blocs de grès de la construction jonchent le sol en piles gigantesques

Beng Melea aurait servi de modèle, ou de brouillon, pour Angkor Wat.

De splendides bas reliefs subsistent.

 Indra chevauche l'éléphant.

La nature l'a emporté sur les constructions humaines. 

Un cheminement de bois a été créé pour sécuriser le lieu de plus en plus visité malgré son relatif éloignement de Siem Reap. Je confesse que ce temple est mon préféré et j'y reviens avec toujours autant de plaisir.

Des enfants assurent la permanence pour leur oncle.

Mais les écrans sont plus passionnants que l'attente du chaland.

La journée se poursuit à l'ancienne ville khmère de Koh Ker, capitale du Cambodge de 928 à 944, sous le règne de Jayavarman IV.

Parmi les vestiges présents sur le vaste site, nous choisissons le Prasat Bram 

Ce temple est constitué de trois tours de briques enserrées dans les racines,

Pas un visiteur dans ce lieu très photogénique.

Un peu plus loin, le temple du Linga.

La gardienne.

Son fils.

Le linga (en sanskrit liṅgaṃ (« signe ») est un objet dressé, souvent d'apparence phallique, représentation de Shiva en tant que Brahman.

Le lingam, toujours dressé et donc potentiellement créateur, est souvent associé au yoni, symbole de la déesse Shakti et de l'énergie féminine. 

Durant la puja, le lingam est arrosé de lait. A l'arrière du temple, l'écoulement des liquides offerts.

Koh Ker a des accents singapouriens.

L'arbre tortue en amorce du Prasat Thom.

Le Prasat Thom est un temple-montagne, hindou puis bouddhiste, de 30 mètres de haut. Jadis, un linga se dressait au sommet.

Panorama depuis le sommet du temple.

En cheminant vers notre véhicule, nous croisons ces moines.

En route vers Abbey Road?

Pour terminer, je vous propose une promenade le soir venu dans le village carrefour de Sra'aem.
Le Kubota rend bien des services. 

Retour des champs dans la bonne humeur.

Le porc en train de cuire pour les agapes vespérales.

La dévotion au Cambodia People Party est toujours bien présente.

On n'ose imaginer les retournements de vestes ou vengeances lorsque Hun Sen devra passer la main.

Un barbier, assurément de qualité.

Une bouvière à moto, pas franchement efficace pour conduire son troupeau.

La poissonnière et son fils.

Le rayonnement de la France en 2019.

Le ciel annonce que notre retour à l'hôtel sera copieusement arrosé.

Merci de votre lecture et à bientôt !