Bonjour à tous!
Nous nous retrouvons aujourd'hui pour un FR que j'estime des plus intéressants pour les lecteurs n'ayant pas l'occasion de voler dans le ciel russe.
Je suis français mais j'habite en Russie depuis quelques années, et cela faisait depuis 2020 que je n'y avais pas effectué de vol domestique!
Destination Kazan, capitale de la République du Tatarstan, et sixième ville de la Fédération russe par sa population. Je rêvais d'y aller depuis de nombreuses années, et un hasard d'agenda m'a rendu disponible un weekend pour m'y rendre. Mon choix se portera vite sur Aeroflot, ne souhaitant pas utiliser de compagnie à bas-coût comme S7 ou Pobeda.
C'est parti!
Bonne lecture.
Arrivée à l'aéroport et enregistrement
Pour ce vol en direction de Kazan, nous partirons de Sheremetyevo (SVO) à 12h55.
L'A/R avec Aeroflot m'a coûté 12 700 RUB, soit 140€ au taux du jour (juin 2025), ce qui est tout à fait correct compte tenu de ma réservation seulement 24 heures avant et durant un weekend faisant suite à des jours fériés.

Nous arrivons en taxi. L'option Aeroexpress (train) depuis le centre de Moscou est très confortable et peu onéreuse, mais je n'étais qu'à quinze minutes de l'aéroport en taxi avant le départ. Donc pas pertinent pour moi.
Chery, Geely, Haval…Les marques chinoises ont inondé le marché des taxi à Moscou. Les véhicules sont de bonne qualité, bien qu'ils se ressemblent un peu tous.

Le taxi nous dépose dans une zone de départ où se trouve un premier contrôle des bagages pour pouvoir pénétrer dans la zone des enregistrements. Le contrôle est un peu moins poussé que lors de l'embarquement. Il s'agit surtout de passer les valises au scanner.
Nous arrivons ensuite dans ce long couloir.

Et voici le Terminal B ! C'est propre, et très moderne.
La hauteur sous plafond est impressionnante et permet de disperser les bruits, ce qui donne une sensation de calme en pénétrant dans cet endroit.
Je ne suis cependant pas fan des bandes "zèbres" au sol.

Tableau des départs. 11h32, je ne suis pas en retard. Mais je dois encore m'enregistrer, je n'ai rien fait en ligne.
Notez le groupe d'hôtesses de l'air Aéroflot. J'avais un doute sur la couleur exacte (rouge ou orange?), mais il s'agit d'un "rouge mandarine". J'ai demandé personnellement aux hôtesses comment la compagnie appelait la couleur de cet uniforme.

J'ai du temps devant moi et j'en profite pour me promener dans le terminal.
Ici, un espace restauration avec un Pub irlandais, un fast-food russe (krochka kartochka) spécialisé dans la pomme de terre, et une chaîne de restaurant italien "Il Patio".
Il y a également une pharmacie.

Tiens, un hôtel capsule.
J'ai l'habitude d'utiliser celui de l'aéroport d'Istanbul lorsque je suis en transit de retour vers Lyon, au départ de Moscou.
Je n'ai pas vérifié le prix à l'heure de celui-ci. A Istanbul, c'est 17€ l'heure. A LED (Saint-Petersbourg), c'était du 900 roubles de l'heure (+/- 10€)
Cela semble légèrement mieux pour dormir, puisqu'il ne s'agit pas de lit en forme d'oeuf comme à IST, mais plutôt des cabines de paquebot. Les claustrophobes apprécieront.
Le bureau de change à côté propose des taux ridiculement bas (80 roubles = 1€). Qui utilise vraiment ces comptoirs de change en aéroport ? Le taux en ville est à 90/92 pour 1€.

Une Lada Aura en présentation que deux passagers inspectent méticuleusement. Une inconnue sur le marché européenne.
Sachez que l'indéboulonnable 4x4 Lada Niva est toujours en vente, pour 9000€ environ, puisque je prévois de m'en acheter un cette année.

J'arrive en zone des enregistrements. La vingtaine de comptoirs est exclusivement dédiée aux vols Aéroflot, et je peux me rendre à celui de mon choix. Il me suffira juste de préciser le numéro de mon vol à l'agent.
Le zèbre est encore là.

Le temps d'attente sera d'environ 20 minutes, qui seront vite passées. L'accueil est pro et courtois, et j'ai pu avoir les places que je voulais (dernier rang, hublot).
Pas mal de familles au départ, que les voyageurs sans enfant laisseront passer en priorité.

Derrière ces portes se trouvent le contrôle des bagages. C'est par là que je me rends. Les indications sont en russes, anglais, et chinois.

Il sera demandé de retirer nos chaussures pour le contrôle des bagages.
La procédure est fluide et je n'y passe que 5 minutes à peine.
De l'autre côté, j'arrive devant le traditionnel duty-free, où toute la cosmétique française y occupe fièrement sa place.


Un café "Mercedes-Benz". Cela ne me fait pas vraiment envie. Je n'associe pas le café avec une marque de voiture. Mais bon, pourquoi pas.
Et ce zèbre au sol ne me lâche plus.

Un verre de Prosecco peut-être ? (699 RUB = 7,70€)

Encore un coup d'oeil sur le tableau des départs.
Mon vol est à l'heure.
Nous sommes sur du 100% domestique sur ce terminal.
J'irai bien visiter Kaliningrad ou Ekaterinburg…Cela me donne quelques idées pour les séjours suivants.

Le lounge Rublev, accessible librement pour les passagers en classe affaires, et pour les porteurs de la carte Aeroflot Gold/Platine. Pour les autres, le ticket d'entrée est à 2500 RUB (=27€), pour 4 heures d'utilisation max.
Je n'irais pas, car mon embarquement se fera rapidement.

Une sélection de produits fins est proposée à l'entrée du salon.

Dehors, c'est toujours la grisaille. Notre avion (immat. RA 73770) termine sa recharge en carburant.

Un bar à champagne et pâtisserie se situe juste en face de ma porte. Classe!

Une reproduction d'une affiche pour la compagnie soviétique Dobrolyot, ancêtre d'Aeroflot, lancée en 1923.

Et voilà ma porte! Le vol est indiqué à l'heure. Porte 113. Je n'y ai pas trouvé Rim'k ;)

Ma carte d'embarquement est avec moi. Siège 30F, ce sera bien le dernier rang, à droite.

Embarquement, décollage.
On s'active.
J'apprécie que les écrans soient personnalisés en fonction de la destination finale. Pour Kazan, on peut y voir la Mosquée Qolsharif, une des plus grandes mosquées d'Europe.
Pour rejoindre notre passerelle, il faut descendre d'un étage. Un ascenseur est disponible si besoin.
Pour aller dans l'avion, nous serons en aveugle.





Instant porte.
Nous sommes accueillis par un grand steward, souriant et aimable.

Les deux rangs de la classe affaire.

Vue depuis l'arrière de l'avion, au niveau de la rangée 30.

Vue détaillée des sièges. Je trouve l'assise très confortable et bien moelleuse. On retrouve le fameux "Rouge mandarine" d'Aeroflot, qui pourrait rappeler les couleurs d'EasyJet.
La moquette au sol est nickel, et l'espace pour les jambes appréciable pour mon mètre quatre-vingt-trois.




Plafonnier tout à fait classique.

Un aperçu de la documentation de bord, avec un magazine de la compagnie à gauche, et un petit guide des films disponibles via QR code à droite. Je n'ai pas testé si ça fonctionnait.
On retrouve également les consignes de sécurité, détaillées, en anglais et en russe.




Coup d'oeil sur la flotte de la compagnie. 171 appareils au total!
Un aperçu également des lignes ouvertes en 2025. Naturellement, nous sommes plutôt ici tournés vers l'Est. Avec un peu d'exercice et d'esprit de déduction peu commun, vous devriez pouvoir déchiffrer le nom des villes indiquées.




Mon voisin visible tout à gauche est un Sukhoi de la compagnie russe "Severstal" (RA-89135). Je n'avais jamais entendu parler de cette compagnie jusqu'à présent. Lors de sa création en 1998, la compagnie ne servait qu'aux déplacements d'employés et de responsables de la société sidérurgique du même nom. Entre temps, ils ont ouvert leurs lignes aux passagers grand public.
Concernant l'autre avion à droite, si j'en crois mes notes, il s'agit du RA-73716, Aéroflot, à destination d'Istanbul.

Le roulage débute à l'heure. 1h15 de vol annoncé. Le capitaine s'exprime en russe et en anglais.
On distingue entre les gouttes un appareil de chez Hainan Airlines, en partance pour l'île chinoise de Haikou.

Nous atteignons le bout de piste en quelques minutes, puis décollage dans la foulée. Chouette, nous quittons enfin la grisaille et devrions avoir meilleur temps une fois arrivée à Kazan.




En vol
Et nous voilà au-dessus des nuages. On est mieux ici. Aucune turbulence à signaler, on est comme sur un rail.

Le vol étant court, le service débute immédiatement après l'extinction du signal des ceintures de sécurité. Pour les boissons, ce sera eau plate, eau gazeuse, thé ou café.

Et voici!
Ce sera café au lait pour moi, et une petite galette de riz aux groseilles, qui bouchera une dent creuse. Pour ce vol court, ça fera l'affaire…
Quel bonheur d'avoir des couverts en plastique! Je refuse de mettre une fourchette ou une cuillère en bois dans ma bouche, la sensation est bien trop désagréable.

Une visite des lieux d'aisance. Du classique. Pas beaucoup d'espace, mais ça a le mérite d'être propre.

Le vol se déroule calmement et sans incident à signaler. La descente débute, et j'admire les paysages de la campagne autour de Kazan. Notez les magnifiques vues sur la Volga. Le ciel se dégage progressivement et nous aurons un grand soleil une fois arrivée à Kazan.





J'ai presque l'impression d'arriver au-dessus des étangs de la Dombes lorsque j'atterris à Lyon LYS.

Le plancher des vaches. 22 degrés dehors.

Débarquement
J'en profite pour faire un peu de spotting, le temps de se rendre jusqu'à notre position finale. UTAIR, Turkmenistan Airlines, Ural Airlines, etc.





Dernier virage, vers le Терминал 1A.
Les grues en arrière-plan me laissent penser que des agrandissements sont en cours. Kazan est une ville très touristique.

Instant Danette caramel beurre salé

Je sors, et je peux enfin prendre notre avion du jour sous tous les angles, avec une brochette de Nordwind à côté.
J'aime assez la couche de gris d'Aéroflot, qui donne un côté vintage (qui fonctionne mieux lorsque l'on voit la couleur à l'oeil nu).






J'arrive en zone de livraison des bagages, mais je n'ai rien en soute. La sortie se trouve immédiatement après.

Il est exactement 14h34 lorsque je quitte l'aéroport. Il ne s'est passé que cinq minutes depuis ma sortie de l'avion.

Dehors, chacun commande son taxi via l'application Yandex. Le nôtre arrivera en cinq minutes. Pour 1000rub, vous arriverez au centre de Kazan en 30 minutes. Imbattable.

Il fait beau! Il y a un grand hôtel en face. Et on peut apercevoir un Yak-42, immatriculation RA-42333.
Je ne pensais pas qu'il pouvait y avoir une ville plus propre que Moscou, mais Kazan m'a bluffé. Les routes et les trottoirs sont dans un état irréprochable.

Merci pour ce fr sur une compagnie peu reportée actuellement.
Avec plaisir!
J'ai une autre "surprise" sous le coude très prochainement.
Merci beaucoup pour ce FR, mais je suis très surpris qu'il soit encore possible d'en faire un sur cette compagnie !
J'ai même un autre FR sous le coude avec une autre compagnie russe ;)
Merci pour ce FR
La vie continue en Russie mais je suis étonné que les contrôles soient si "légers" quand on connait la parano des services de sécurité.
Au fond sur la dernière photo, c'est un Yak-40 ou 42 ?
Bons vols,
C'est bien un Yak-42 (immat' RA-42333) ! Je vais le préciser dans le billet.
Je ne crois pas que le terme "parano" soit approprié, dans le contexte actuel.
Je me rappelle encore en France quand, après le 11 septembre 2001, il était devenu interdit pour mes parents de venir me chercher en voiture à l'entrée de l'école primaire...Aujourd'hui, en 2025, les barrières interdisant l'accès devant l'école n'ont jamais été enlevées ! Le plan vigipirate éternel. Enfin, c'était juste pour l'anecdote.
Merci pour le commentaire !
J'ai eu la chance de bien connaître un pilote de Yak 40 & 42. Le Yak-40 (je ne sais pas si c'était de même pour le 42) avait une incroyable procédure de mise en route qui lui permettait de démarrer par -50 °C sur n'importe quel terrain paumé au fin fond de l'URSS sans aucune assistance extérieure (il ne fallait pas rater le premier démarrage du moteur central qui jouait ensuite le rôle d'APU parce que la batterie ne pouvait être sollicitée qu'une fois). Il avait aussi la faculté de déployer en vol les reverses pour servir d'aérofreins en descente. C'était un avion complexe qui requerrait des équipages affutés. Il accumule aussi une longue litanie d'incidents et d'accidents mortels dont une partie non négligeable est due à des erreurs de pilotage.
Le Yak-42 est connu pour son fameux accident qui a décimé (presque toute) l'équipe de hockey sur glace du Lokomotiv Iaroslavl (il y avait eu un hommage d'une équipe canadienne de hockey si je me souviens bien)
Top les anecdotes ! Merci
Merci pour ce récit!
On a tendance à oublier qu'une vie existe aussi en Russie... un pays certainement très intéressant à découvrir mais depuis le conflit avec l'Ukraine il est difficilement accessible pour nous français et occidentaux.
Il y quelque années voyager en 320 Aeroflot aurait ete quelque chose de banal, aujourd'hui c'est très original! Je les voyais tellement souvent sur Nice.
Pour quelle raison si ce n'est pas indiscret? Je me serai régalé à lire des FRs dessus? 😊
Sans rentrer dans des débats politiques, faut croire qu'un peu (beaucoup) d'ordre dans le pays parfois ça a des bons côtés.
A bientôt.
Merci pour ton commentaire!
Sache que la difficulté d'accès vient principalement du manque de liaison, évidemment. Soit Turkish Airlines via Istanbul, soit éventuellement AirSerbia via Belgrade. J'ai même un ami français en Russie qui fait Moscou=>Bakou=>Paris. Un autre avait fait Moscou=>Tbilissi=>Nice.
Concernant les visas, c'est assez simple, car il existe un visa électronique touristique mis en place l'année dernière, avec possibilité de visiter le pays pour quatorze jours max. Le pays est hyper safe et vous n'aurez pas plus de question qu'en temps normal à la douane. Je traverse la frontière au moins 8 fois par an.
Pour le 320 d'Aéroflot, il y en a un visible sur le tarmac à l'aéroport de Genève, il n'a pas bougé depuis 2022. Je pense qu'il s'y trouve encore (il y était l'année dernière en tout cas).
Pour Pobeda ou S7, c'est plutôt que je n'avais pas volé depuis longtemps avec Aéroflot. Je peux te renvoyer vers mon tout premier FR, une liaison avec POBEDA entre Moscou et Irkutsk, en mars 2020.