On entame le 2e jour 100% Britten-Norman Islander avec 4 étapes prévues aujourd'hui, dont 2 totalement uniques au monde ;)
C'est lundi matin et Kirkwall est plus animé que la veille. Je viens de l'Auberge de jeunesse et rejoint le bus desservant l'aéroport, dont l'arrêt le plus pratique est le Travel Centre, situé à 15min à pieds de mon hébergement. En chemin, je passe devant la cathédrale Saint-Magnus.
Je continue de remonter ce qui semble être la principale rue commerçante de Kirkwall.
Le but de ce léger détour est de passer par la supérette afin d'y prendre de quoi se sustenter le midi en pleine nature ! La supérette est ouverte 7j/7 de 7h à 20h, ce qui est fort pratique !
Direction ensuite le Travel Centre, ce bâtiment rond qui contient entre autre l'office de tourisme local. La gare routière se cache juste derrière.
Pour l'heure, les lieux sont déserts mais il n'y aura que quelques minutes à patienter.
D'ailleurs, le bus arrive quelques instants après moi.
Si le bus de la veille était une relique des années 90, celui-ci est tout beau tout propre, qui plus est également électrique.
Sur la route, paysage caractéristique de l'écosse et des orcades, avec ces prés d'un vert éclatant et les murets en pierre.
Au loin, l'aéroport de Kirkwall, avec ses 2 pistes en croix (voire 3 en incluant celle qui est aujourd'hui désaffectée).
A l'arrivée au terminal, le voyageur est accueilli par l'inscription de Kirkwall en vieux narrois.
Inscription que voici en détail.
La même chose en alphabet latin ^^
Entrons sans plus attendre !
Vous connaissez désormais le chemin : il faut aller au fond à droite pour s'enregistrer.
Les départs de la matinée, quasiment que des vols inter-îles.
Suivons les sternes arctiques ! ;)
Il n'y a pas grand monde pour l'instant, mais le vol sera néanmoins complet avec ses 8 passagers ^^
Je retrouve le sympathique agent d'escale de la veille qui me reconnaît. Il me demande ma destination (toujours pas de vérifications d'identité ^^) et me dit "ah ! vous volez spécialement pour prendre le plus court vol du monde ? Je vous préparerai un certificat à votre retour !"
Je le remercie beaucoup pour cette attention sympathique, et je placerai mon sac sur le tapis car aucun bagage à main ne peut être conservé avec soi, vu l’exiguïté de la cabine d'un BN2 !
En parlant du loup… Le voici qui revient d'une première rotation.
Remarquez que le temps est beaucoup plus calme aujourd'hui, avec une mer beaucoup moins blanche que la veille !
Tandis que les passagers débarquent, je constate avec joie qu'aujourd'hui, nous aurons le même pilote ultra-sympathique et passionné que la veille !
Au-dessus de nos têtes, la patrouille acrobatique des orkneys nous fait l'honneur d'un survol basse altitude…
…vous devez vous dire que j'ai besoin d'un rendez-vous urgent chez l'ophtalmo pour confondre ainsi des avions et des oies (me semble-t'il), mais n'oublions pas que les premières figures (et les plus célèbres) des vols en formation des patrouilles acrobatiques sont directement inspirées du vol des oiseaux migrateurs, avec toujours un meneur et les membres du groupe qui se mettent dans son sillage pour bénéficier de l'aspiration du meneur et économiser ainsi une énergie précieuse. Et comme un ballet merveilleusement orchestré, chacun alterne le rôle de meneur et suiveur. C'est magnifique !
A 10min du départ, l'agent d'escale emmène les bagages vers l'avion. Outre mon sac à dos qui dépasse et les affaires personnelles des autres passagers, nous transporterons aussi le courrier vers les îles, contenu dans cette pile de cartons.
Quand à l'avion, il va être ravitaillé en pétrole. Afin d'être le plus léger possible, l'avion est ravitaillé avec le nécessaire pour 1 ou 2 rotations maximum (plus évidemment les marges sécuritaires qui vont avec, variable selon les conditions du jour et laissées à la seule appréciation du pilote).
Sur le tarmac, un Saab 340 fret de Loganair est sur le point de mettre en route.
Il est l'heure d'embarquer ! Quel bonheur de s'approcher si prêt d'un avion sur le tarmac !
J'ai un peu mal géré mon coup cette fois-ci en embarquant en 3e et non en dernier (je pensais qu'il était déjà à bord en me présentant devant la porte, du coup je serai juste derrière le pilote, mais ce n'est pas trop contraignant pour les prises de photos).
Voici le pas qui est toujours aussi convenable par rapport aux dimensions de l'avion !
L'instant F-OITN n'est pas oublié ;)
Pour ceux qui auraient zappé les opus précédents, on retourne faire une petite visite du cockpit (mais je vous fait grâce des explications techniques détaillées !)
Focus sur le transpondeur, le pilote automatique et l'ADF secondaire (instrument de radio-navigation). On retrouve en-dessous le détecteur de monoxyde de carbone : la pastille est orange, tout est normal !
Le manche de droite n'est pas oublié, avec son logo B&N vintage !
Ici, les sélecteurs du système électrique ainsi que du démarrage des moteurs. A droite, l'indicateur de position des volets. En bas, le compas "boule" bien connu des plaisanciers et des aviateurs ;)
Outre le rappel des restrictions de vitesse suivant les différentes configurations, on retrouve les indicateurs de niveau de carburant des 2 réservoirs, gradués en poids et non en volume car la densité de ce dernier fluctue en fonction de la pression atmosphérique et de la température. Enfin, on retrouve le sélecteur de la pompe électrique du carburant.
Ici, nous avons l’ampèremètre et le voltmètre du système électrique de l'avion.
Il est maintenant temps de mettre en route !
Tandis que l'agent d'escale se retire avec les escabeaux, notre pilote configure le gps pour un vol direct VFR vers Westray.
WRY, ou plutôt EGEW ^^, se situe à 24 nautiques de notre position. Autant dire que ce vol ne sera pas bien long (mais par rapport au suivant, celui-ci a toutefois une allure de long-courrier !)
Quelque soit la piste de décollage, il faut tout d'abord obligatoirement rejoindre la piste 32/14 vu que le prolongement de celle-ci sert de taxiway en sortie de parking.
Sur notre gauche, la "grande" piste 09/27 qui sert principalement pour les Saab 340.
En face de nous, la "petite" piste 32/14, légèrement bombée ^^
Mais nous n'y décollerons pas. Aujourd'hui, ce sera en 09 !
La suite en vidéo : nous décollerons en 09 certes, mais évidemment pas besoin d'aller en bout de piste ! Toutefois, nous ne nous mettrons pas dans l'axe directement, mais un peu en retrait du croisement car un Saab 340 s'est posé juste avant nous et il faudra lui laisser la place nécessaire pour dégager la piste.
Sitôt après le décollage, nous virons à gauche au-dessus de la Inganess Bay.
Tout au loin, le village de Kirkwall…
…et son port, avec un des ferries inter-îles, concurrent de Loganair.
Vue plus générale avec Kirkwall au loin à gauche, et la pointe de Carness.
Aujourd'hui, nous volons à 800 pieds. Cela change de la veille ! ^^
Nous quittons maintenant l'île de Main Land par la Carness Bay.
Nous arrivons maintenant au-dessus de l'île de Shapinsay…
…et de son port, avec un petit ferry en plein déchargement.
Vue plus générale sur Shapinsay.
Au sol, notre ombre file à toute vitesse sur les vertes prairies…
…ce qui n'a pas l'air de perturber grandement ces bovins en plein repas.
880 pieds d'altitude de croisière et 130kn en vitesse-air, on aura du mal à franchir l'Atlantique comme ça (sauf si on s'appelle Charles Lindbergh évidemment !).
Il reste encore 18 nautiques au cap 357 pour atteindre Westray.
Notre pilote ajuste la vitesse avec les commandes du pas de l'hélice pour conserver la vitesse de croisière optimale, qui est un compromis entre vitesse maximale / consommation minimale pour une autonomie et une rentabilité maximales.
Notez que la vitesse de rotation des hélices (manettes bleues) sont en régime de croisière, ainsi que le taux d'injection de carburant dans les moteurs par rapport qui est diminué de moitié (manettes rouges).
Nous quittons Shapinsay au-dessus d'une belle et longue plage déserte (message subliminal aux aoutiens s'entassant sur la côte d'azur).
Une petite vidéo pour l'ambiance ! ;)
Au loin à droite, nous pouvons observer les îles de Gairsay South et de Rousay.
Les mêmes, vus d'un peu plus prêt.
Tandis que du côté droit, on peut voir l'île de Stronsay.
Nous survolons maintenant Egilsay, avec Rousay de l'autre côté du bras de mer.
Entre Egilsay et Rousay, un petit ilot garde l'entrée de la baie.
Tandis que Rousay disparaît sur notre gauche…
…la pointe de Twiness, au sud- de Westray, apparaît à notre droite.
Nous survolions alors la baie de Tuquoy et sur notre gauche apparaît maintenant la pointe de Bert Ness au sud-ouest de Westray.
Détails de la côte et des belles couleurs de l'eau.
Au loin, nous voyons la pointe nord de Westray, et c'est par là que se trouve l'aérodrome.
D'ailleurs, en parlant du loup ! Il est temps de commencer à préparer l'approche car nous y sommes presque !
Voici le terrain de Westray, dans sa simplicité la plus totale, à l'image de tous les autres aérodromes des Orcades que je vous ai présenté jusqu'alors.
Westray dispose de 3 pistes : 2 en herbe très courtes (01/19 et 13/31) et une en graviers (09/27). Et c'est en 09 que nous nous poserons.
Petit focus sur l'extrême nord-est de l'île, avec la bay of Skail. Pour les amoureux de la tranquillité et des grands espaces, ces 2 petites maisons isolées sont le paradis !
Nous nous alignerons dans l'axe de la 09 en courte finale.
Dernier virage…
Et nous y sommes presque, dans une trajectoire bien en crabe (comme d'habitude me diriez-vous !). Le vent a beau souffler moins fort que la veille, il est tout de même bien présent, qui plus est en plein travers (vent du sud).
Pour vivre l'approche comme si vous y étiez, la vidéo ci-dessous est pour vous ;)
Comme vous pouvez l'observer, l'aérogare est en tout point identique à Papa Westray, North Ronaldsay, Sanday, Stronsay… Mais malgré cette similitude, cela change de nos aéroports ultra-sécurisés et que c'est agréable !!
Nous nous présentons devant l'aérogare, sous l’œil attentif du chef d'escale dans sa vigie.
Puis nous faisons un demi-tour pour parquer l'avion avec le flan droit face à l'aérogare.
Bienvenue à Westray !
Ainsi se termine cet opus, mais le climax de ce routing est encore à venir puisque la prochaine étape sera le plus court vol jamais présenté sur Flight-Report, et il semble difficile de battre ce record ;)
Merci pour votre lecture :)
A bientôt !
La notation ne s'applique guère à ce type de vol, mais Loganair persiste et signe dans sa fiabilité à proposer un service fiable, simple et efficace. Il est plus simple de prendre l'avion aux orcades que le bateau ou la voiture, c'est dire ! ;)
8 Commentaires
Encore une fois un superbe vol avec plein d'explications techniques sur le cockpit.
Les vues sont superbes !
A bientôt !
A bientôt !
Merci pour le partage ! :)
A bientôt :)
« il faut aller au fond à droite » à gauche non ?
On ne se lasse pas de ces sauts de puce. Le vice devrait te pousser à les prendre en plein hiver !
Eratum en effet, il faut bien aller au fond à gauche !
J'aimerai beaucoup essayer un voyage en plein hiver mais hors de question de passer une journée entière dehors sur les îles ^^
A bientôt !
Waouh est seule mot qui soit sorti de ma bouche durant ce FR, magnifique !
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