Bonjour à tous,
Dans la recherche de sujets plus ou moins insolites à laquelle je me suis livré lors du confinement du printemps 2020, j'ai "déterré" de quoi tenter, avec ce FR, le difficile exercice de relater un vol, certes de moins de 30 minutes, sans afficher une seule photo prise… pendant le dit vol !
On verra plus loin la raison, et ce n'est pas une panne subite de l'appareil photo utilisé ce jour là…
En ce mois de juillet 2017, mon périple nord-américain d'une petite semaine s'achève (voir détail du routing et liens avec autres FRs déjà publiés à la fin de ce récit). Je compte bien profiter de cette dernière journée outre-Atlantique pour ajouter à mon flightlog le Cessna 402 de Cape Air, et, si possible, agrémenter la balade par un bon bol d'air. Il est vrai que j'ai pris goût aux combos "aller en avion, retour en bateau" depuis un certain temps et que la région de Boston s'y prête tout particulièrement.
On verra que les choses se passeront à peu près comme prévu, à l'exception du vol lui-même…
Il est 6h du matin quand je débarque à Boston Logan en provenance de San Francisco à bord de cet A321 de JetBlue, après un vol sans histoire mais pas forcement reposant quand on imagine ce que peut être un "coast to coast" de 6 heures de nuit dans un "narrow body" quasiment complet, en éco bien évidemment : du "red eye" dans toute sa splendeur !
Les installations utilisées par JetBlue au Terminal C sont mitoyennes de celles où opère la compagnie Cape Air, le véritable "home carrier" de Boston. Je reste donc airside et je suis dans la zone des départs de Cape Air dans les minutes suivantes.
Cape Air et sa kyrielle de Cessna 402 basés ici, qui sillonnent le Massachusetts et les états environnants. La compagnie a exploité jusqu'à 100 appareils de ce type et leur alignement à Logan comme on peut le voir ici est familière aux habitués des lieux.
Mon billet est émis pour le premier vol de la journée, départ 7h22 à destination de Provincetown, l'une des destinations les mieux desservies du réseau Cape Air avec une dizaine de fréquences quotidiennes en haute saison. C'est la ligne "historique" de la compagnie, la première ouverte en 1989.
Jusque là tout va bien. Enregistrement sans souci et embarquement par la piste au milieu du dédale de Cessna 402. On se dirige vers le deuxième dans l'alignement de droite, immatriculé N26156, un 402C portant le numéro de série 112 dont je n'ai pas réussi à trouver l'année de construction mais qui ne doit pas être de la première jeunesse.
C'est là que les choses vont se gâter. Je l'ai flouté pour éviter d'être interdit de séjour aux USA pour le restant de mes jours au cas où ce triste personnage soit un lecteur de flight-report, mais derrière la silhouette blanche qui s'avance vers moi se cache le CdB de notre avion du jour : il me sermonne en me disant que les photos sont interdites pendant le vol car ça perturbe les instruments de navigation. Bien Monsieur, mais à ma connaissance nous sommes à cet instant toujours au sol…
Chaque passager étant assis dans l'avion en fonction de son poids, que l'on vous demande de décliner lors de l'enregistrement afin d'optimiser le centrage, la malchance me fera hériter du siège 1A juste derrière mon CdB tatillon. Si j'avais été plus à l'arrière, il aurait sans doute eu plus de mal à me surveiller. Il est vrai que je compte bien défier ses consignes jusqu'au bout. J'allonge alors le bras pour faire cette photo rapide, et d'ailleurs un peu floue, depuis le hublot correspondant au siège 1C où une passagère a pris place.
Mon Cdb n'est alors plus tatillon mais carrément hystérique. Il voit la scène, se retourne et m'admoneste à nouveau en me disant qu'à partir de maintenant les photos c'est fini, avant de mettre vigoureusement son casque sur sa tête sans doute pour vérifier les horribles brouillages que le fonctionnement de mon appareil lui procure. Tout ça a l'air de bien faire rigoler la passagère du 1C, qui me demande discrètement de lui passer mon iPhone afin de faire cette photo à ma place !
Et elle me tire même le portrait avant de me le rendre !
J'aurais pu tenter de continuer à défier le Sieur Cdb, sans doute un vieux frustré de ne pas avoir fait carrière sur des avions plus gros. Mais, face à un tel excité, je me ravise à l'idée de faire d'autres photos pendant le roulage et le décollage, car je me dis que ce genre de mec à problèmes est capable de faire un retour parking et de me débarquer, voire me faire un rapport aux autorités, pour non respect de l'autorité infinie qu'il considère devoir imposer avec ses quatre barrettes… Je serai donc privé de photos du magnifique décollage de Boston en cette superbe journée d'été, face à la ville, suivi d'un virage à droite à 180° afin de mettre le cap sur notre destination.
A défaut d'images du vol, je continue donc ce FR avec tous les autres éléments photographiés à posteriori, à commencer par la consigne de sécurité que j'ai bien veillé à faire tomber dans mon sac pendant que mon CdB préféré était occupé à piloter…
Il y aussi un magazine de bord, Bird's Eye View, assez intéressant.
L'égo haut placé serait-elle la règle chez Cape Air ? Après le CdB à l'autorité digne d'un colonel des Marine's, je vous présente le PDG de la compagnie qui se livre dans l'édito à un joli exercice d'autosatisfaction en compagnie de son fils.
Quelques pages plus loin, nouvelle séance d'enflage de melon où l'on découvre que le PDG est également apiculteur…
Allez, j'arrête de râler mais je regrette vraiment de ne pas avoir pu faire de photos pendant ce vol. Le PDG reprend la plume dans le magazine de bord pour expliquer la fusion intervenue en 1994 entre Cape Air et Nantucket Airlines dont la marque subsiste plus de 20 ans après, sans pour autant, à ma connaissance, qu'il existe encore des avions ainsi décorés.
Voici la carte du réseau de l'été 2017 de Cape Air, dont le vrai nom est en vérité Hyannis Air Service.
Et pour terminer la lecture de "Moi, Dan Wolf" "Bird's Eye View", un couplet sur l'alliance de Cape Air avec JetBlue.
30 minutes de vol passent vite, surtout au dessus des paysages très sympa que l'on a survolé. Une fois arrivés à Provincetown, je me libère enfin de l'interdiction de photographier en laissant tous les passagers débarquer pour immortaliser la cabine de notre Cessna 402.
Voilà l'aérogare airside.
Et l'avion qui vient de me conduire ici. La saga entre Cape Air et Cessna a commencé à prendre fin, le remplacement de la centaine d'unités de ce type ayant commencé en 2019 avec la livraison des premiers Tecnam P2012 Traveller de fabrication italienne, équipés de 11 sièges. Je reviendrai bien volontiers dans le coin pour voler sur cette nouvelle machine, mais j'essaierai d'avoir un siège à l'arrière cette fois !
La façade du terminal de l'aéroport de Provincetown.
Je quitte alors les lieux en me disant que Cape Air, pour aujourd'hui, ça suffit. Je vais donc expier par voie terrestre puis maritime ma frustration de photos en repartant à Boston de manière d'abord pédestre puis en bateau.
Ma balade commence par une visite à Race Point Beach, la plage toute proche…
… mais tout aussi inhospitalière qu'un CdB de Cape Air…
Dommage car les lieux sont plutôt engageants. Aller à la plage à pied en descendant de l'avion, c'est possible à Provincetown comme à Ajaccio ou à Toulon-Hyères, mais au moins là bas il n'y a pas de requins qui rôdent alentours…
La signalétique est parfaite. Le centre ville est situé à 4 miles. A quoi bon dépenser 30$ de taxi alors que j'ai pour une fois un peu de temps devant moi et que la météo est superbe ?
C'est donc parti pour un peu moins de deux heures de marche, arrêts inclus.
Dernier coup d’œil à l'aéroport…
Et place à un moment de pleine nature !
Quelques centaines de mètres plus loin, un théâtre de verdure et un point de vue d'où on peut admirer le panorama : Province Lands Visitor Center.
Une marche très agréable sur des sentiers où l'on a accès à toutes les indications en temps réel.
Beach Forest, autre "highlight" des lieux.
Une vue plus élargie de la péninsule de Cape Cod, dont Provincetown se situe à l'extrémité nord.
Et voici la ville, où est implantée une communauté portugaise.
Je me dirige vers le port, afin de rejoindre l'embarcadère d'où partent les bateaux à destination de Boston.
C'est parti pour 1h30 de traversée, pour un coût de 50$ l'aller simple. Pas donné, et il n'y a que trois départs par jour, dont celui de midi à bord duquel je me trouve.
La rampe d'approche de l'aéroport de Logan indique que l'arrivée est proche.
On arrive effectivement vers 13h30 comme prévu.
Après un petit tour en ville, c'est le retour vers Logan en bus car le célèbre métro était alors en travaux. L'occasion de faire un peu de spotting en fin de journée.
Cette belle journée s'achève à bord d'un A350 de Lufthansa à destination de Munich, qui marque ainsi la fin de cette semaine de vagabondage en Amérique du Nord.
Parcours plutôt dense sur le plan aéronautique mais quand même agrémenté de quelques balades pédestres, maritimes et ferroviaires comme on a pu le voir dans ce FR et dans certains de ceux précédemment publiés.
14-juil-17 ORY BOD AF6274 21H30 F-GMZC Airbus A321-111 Air France
15-juil-17 TLS LIS TP493 19H45 CS-TPR Embraer 190LR TAP Portugal Express
16-juil-17 LIS OPO TP1926 07H00 CS-DJH ATR 72-600 TAP Portugal Express
16-juil-17 OPO YYZ S4371 15H40 CS-TRY Airbus A330-223 Azores Airlines :
https://flight-report.com/fr/report/26414/SATA-International-S4371-Porto-OPO-Toronto-YYZ
16-juil-17 YYZ LAS AC1853 20H45 C-FMWQ Boeing 767-333ER (winglets) Air Canada Rouge
17-juil-17 LAS MFE G4416 11H30 N906NV Boeing 757-204 Allegiant Air
17-juil-17 MFE LAS G4417 17H25 N906NV Boeing 757-204 Allegiant Air :
https://flight-report.com/fr/report/49165/allegiant-air-g44416-las-vegas-las-mc-allen-mfe
17-juil-17 LAS SLC WN2145 20H50 N627SW Boeing 737-3H4 (winglets) Southwest
18-juil-17 SLC PDX AS3430 06H28 N173SY Embraer 175LR Alaska
18-juil-17 PDX YVR AS2536 09H08 N432QX DHC Dash-8Q-402 Alaska
18-juil-17 YVR YYJ 8P113 15H30 C-FCPU Saab SF-340B Pacific Coastal :
https://flight-report.com/fr/report/49305/pacific-coastal-8p113-vancouver-yvr-victoria-yyj
18-juil-17 YVR MEX AM697 23H25 XA-AMC Boeing 737-852 (winglets) Aeromexico
19-juil-17 MEX TIJ AM176 12H25 N746AM Boeing 777-2Q8ER Aeromexico :
https://flight-report.com/fr/report/26596/AeroMexico-AM176-Mexico-City-MEX-Tijuana-TIJ
19-juil-17 SAN OAK WN475 16H40 N904WN Boeing 737-7H4 (winglets) Southwest
20-juil-17 OAK MCE 4B325 05H00 N471SS Pilatus PC-12/47 Boutique Air :
https://flight-report.com/fr/report/26665/Boutique-Air-4B325-Oakland-OAK-Merced-MCE
20-juil-17 SFO BOS B6834 20H30 N923JB Airbus A321-231 (winglets) jetBlue
21-juil-17 BOS PVC 9K2031 07H22 N26156 Cessna 402C Cape Air : ici !
21-juil-17 BOS MUC LH425 20H20 D-AIXC Airbus A350-941 Lufthansa
22-juil-17 MUC CDG LH2230 12H25 D-AIPC Airbus A320-211 Lufthansa
Merci pour votre lecture et vos éventuels commentaires.
Un vol ponctuel, rapide et agréable par le panorama qu'il propose... mais gâché par l'autoritarisme excessif d'un CdB parano qui s'est acharné sur moi et qui nous prive de belles images de la traversée du golfe de Boston en cette magnifique journée d'été.
Je ne pensais pas mettre un jour un 0 pointé sur ce site dans la case "équipage", vu le respect qui est le mien pour les métiers de PNT et de PNC, mais s'il faut bien une fois, c'est celle-là !
Heureusement que le retour par "voie de surface" fût l'occasion de profiter de l'extrême beauté des lieux et de rattraper en quelque sorte la privation de l'aller.
Cela n'est bien sûr qu'une impression à un instant "t" sans qu'il puisse être question de porter un jugement sur Cape Air à travers cette petite contrariété, même si la ligne éditoriale de son magazine de bord pourrait laisser planer un doute...
A chacun de se faire son opinion, la mienne demeurant malgré tout un bon souvenir de cette journée dans le golfe de Boston.
27 Commentaires
Pas d'arrêt pour un lobster roll en cours de route? Merci beaucoup pour ce partage qui rappelle combien la vie d'avgeek est parfois bien dure!
Concernant le lobster, j'avais eu ma dose de seafood la veille à SF avec le célèbre chowder de chez Boudin, je n'ai donc pas remis ça du côté Atlantique.
Quant au vol et à son CdB, on est bien d'accord, la marche d'escalier vers une major est sans doute hors d'atteinte pour un type pareil.
Merci pour le commentaire et à bientôt.
J'avais repéré cette compagnie en partant de Boston de retour vers Miami et elle est sur ma wish list d'autant que Cape Cod est une destination de choix.
La vue du départ de LOG en piste 33 est très belle ; on avait fait le vol BOS MIA en 737max8 en partant de cette piste et j'avais remarqué les avions de Cape Air
https://flight-report.com/fr/report/38687/american-airlines-aa1201-boston-bos-miami-mia
A refaire un jour ou e cdb ronchon sera de repos...
Merci pour le partage Luc et à bientôt.
Je crois que tu as bien cerné le personnage du commandant de bord, un frustré de première. Quel dommage car c'est très souvent sur ce genre de vols qu'on retrouve des cdb sympas et prêts à rendre service.
La ballade retour est superbe et donne envie d'aller visiter cet endroit.
A bientôt !
Tu devais certainement te faire une joie de monter dans ce petit avion, mais malheureusement le CDB a gâché en partie ce moment. Dommage pour les photos, l'essentiel on va dire c'est que tu as gardé les images du vol dans ton esprit ^^
Le superbe bonus a compensé tout ça ;)
Le placement à bord s'effectue en fonction du poids... quelle est la règle? Les plus légers devant comme dans les hélicos ?
A bientôt pour de nouveaux récits exotiques!
Une belle visite avec un vol sympathique, mais gâché par un frustré de CDB.
A bientôt
Voilà encore une Cie dont j'ignorais l'existence et qui permet de faire un parcours assez atypique dans ce petit Cessna, que je trouve d'ailleurs très joli. Le réseau de la Cie est assez important!
Pas de photos en vol, c'est frustrant et il m'est arrivé la même chose il y a quelques jours dans un Twin Otter de Daily Air à Taiwan (récits à venir), mais avec un CdB bien plus sympa... Il aurait plutôt dû être flatté que vous vous intéressiez ainsi à son environnement de travail. Peut-être était-ce un cousin de M. Melon que l'on voit dans le magazine...
À bientôt!
Je ne m'attendais pas à une ligne aérienne entre Boston et P-Town. Certes il faut contourner la baie du cap Cod en voiture.
Pas de photos en vol, on a vu pourquoi, mais de très belles photos au sol et à destination qui donnent envie d'y aller.
C'est étonnant qu'une compagnie de cette taille ait son magazine de bord.
Les sièges à bord semblent confortables.
A bientôt !
En ce qui concerne cette ligne, elle est très ancienne et permet d'éviter une route souvent encombrée. Il existait même une compagnie portant son nom : Provincetown Boston Airline, dite PBA, qui a volé entre 1949 et 1989 avant de fusionner avec d'autres compagnies régionales que l'on retrouve aujourd'hui chez United Express. PBA avait aussi essaimé du Massachusetts vers la Floride où j'avais eu la chance de prendre leur DC-3, Martin 404 et YS-11 en 1984...
Quant au magazine de bord c'est souvent une bonne affaire en termes de retombées publicitaires pour des compagnies régionales, qui font parfois des bénéfices sur l'opération une fois déduits les coûts d'impression et de mise à bord.
Oui, les sièges étaient confortables malgré l’exiguïté de la cabine.
A bientôt.
Il y avait jusqu'à maintenant le droit à l'image mais grâce à votre expérience il va être possible de demander le droit à la connerie
Nul doute que votre CDB #MAGA avant la lettre doit être en train de manifester contre la 5G qui propage le covid19 et contre Bill Gates qui veut nous injecter des puces à travers ses vaccins
A part cela de beaux souvenirs tout de même et une ligne de plus à votre logbook
A bientôt
C'est à croire que la compagnie est piloté par une bande d'hydrocéphale... Du PDG en passant par le CDB, c'est presque risible.
Tu as bien fait de ne pas en rajouter, plus pour la sécurité du vol qu'autre chose, l'autre dingue aurait bien pu crasher l'avion tellement il était énervé !
La destination est pittoresque, la nature est omniprésente.
Retour en bateau à Boston, ça devient une, (bonne), habitude... ^^
Merci pour ce report, à bientôt.
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