Contrapunctus XIX
Die Kunst der Paris-Brest, acte sixième et dernier, et donc dix-neuvième contrepoint. Les plus fidèles lecteurs de mes épîtres – bienheureux soient-ils ! – se seront immédiatement, à la lecture de ce titre plein d'immodestie quasi-blasphématoire, remémorés le contexte de ce nouveau pontifiage, à savoir une séquence de six Paris-Brest engloutis jusqu'à l'indigestion et à haute fréquence (un peu plus d'un tous les deux jours) à la fin de l'été dernier.
Enchainement de vols
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
- 6AF7732 - Economique - Paris → Brest - Airbus A319
Que diable allait-il faire dans cette galère ? En ce premier septembre de l'an de grâce deux-mil-dix-neuf, se complaire sans que la moindre honte ne vienne contrarier son projet turpide dans la ribouldingue salonesque jusqu'au cœur de la nuit, H2Okapitester les fontaines de Jouvence tel un Ponce de León du pauvre explorant les péninsules des terminaux gaulliens ou un Moïse sans sainteté frappant avec autorité la roche d'acier inox jusqu'à ce qu'en jaillisse la précieuse eau chlorée, embarquer sans majesté après un tour de char à bœufs et opérer son ricercarus ex-machina à une heure indue, délivrant enfin BES qui l'attendait transi.
De grottes basaltiques en vastes portiques
Le titre est baudelairien, la réalité prosaïque. Nulle volupté calme ni qui que ce soit pour daigner me rafraîchir le front avec des palmes ; seule la benne cahotante du RER B ouvre ce contrepoint.

Au moins ai-je eu la bonne fortune d'éviter un de ces omnibus interminables…

… ce qui m'a permis de franchir la distance séparant la gare de l'Est (car je reviens de Champagne, si quelques réminiscences vous demeurent de mes aventures antérieures) et le terminal 2 en un temps raisonnable et dans des conditions de confort parfaitement acceptables.

C'est ici que je fais halte quelques instants, monocle délicatement porté à l’œil en fronçant les sourcils comme un oisif fat et superbe de la Belle Époque s'approchant d'une croûte dans une galerie d'art, afin d'admirer cette abondante toile concave. La troisième colonne a tôt fait de m'informer que mon vol affiche un coquet retard d'une demi-heure, synonyme d'un séjour prolongé d'autant dans ma tanière. J'exulte d'un « youpi » sobre et contenu : il faut tenir son rang.

Même si, ici, on m'invite à gagner du temps. Quelle conception affreusement bourgeoise de l'existence !

Je ne gagne pas mon temps, vulgaires bornes. J'ai le temps.

Le temps d'admirer un des F-GU-something d'Air France dans les lueurs du couchant, qui nimbent plus encore la rotonde MacDonaldienne du terminal 2F…

Le temps de prendre en photo ces vastes galeries désertes !

Le temps de contempler les antichambres du PIF écarlate (est-ce l'abus de boisson ?)…

…que j'emprunterai d'ailleurs, par pur principe, après être passé par l'antichambre susdite pour effectuer mon test de non-voisinage rituel. Et naturellement, je ne l'emprunterai point sans avoir profité d'un de ces plaisants échanges avec les agents filtreurs qui vont finir par devenir ma signature.
« Pas de PC, pas de… pas de chocolats ?
– Mille fois hélas, non !
– Pensez-y, la prochaine fois ! »
S'ensuit une conversation autour de mon flacon de parfum qui encaisse à son tour sa dose de radioactivité dans le bac rouge. L'adepte du chocolat me félicite pour mon choix (c'est décidément un homme au goût sûr) ; sa collègue, plus jeune, ne connaît pas cette création à la formule pourtant invariable depuis 1934. « Vous permettriez que je le lui fasse sentir ? » Mais oui, mais oui ! Une pulvérisation plus tard, la novice est convertie et hop !, me voilà airside.

À la croisée des chemins, je continue tout droit. Bien que mon vol soit prévu pour un embarquement en première jetée, j'ai quelques basses œuvres à accomplir sous les voûtes obscures de sa sœur jumelle.

Et je reviens donc au même point une vingtaine de minutes plus tard, alors qu'un imposant nuage enveloppe le terminal en lui conférant une mystérieuse atmosphère pré-apocalyptique.

Mais pour qui a l'audace de regarder à l'horizon, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe etc., rayez les mentions inutiles.

« Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d'une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux. »

C'est donc chargé de spleen que je m'arrache à cette vue pour rejoindre mon idéal.
On m'invite à réaliser mon avenir digital. Ou à littéralement l'harnacher. Je n'ai fichtrement aucune idée de ce que cela signifie ; cela me semble même relever de la plus diabolique des sorcelleries.

A witch ! Allumez ce bûcher, que son pouvoir maléfique périsse dans les flammes de la vengeance du Tout-Puissant !

Dans l'antre de la bête
Les prescriptions du bon docteur Torquemada étant édictées, je franchis les portes vitrées avec la conscience du fidèle qui expurge le monde de tout mal. Le Paradis se dissimule-t-il derrière ces panneaux ? C'est en tout cas un accueil absolument charmant qui m'est fait par les deux hôtesses qui officiaient ce soir-là.

Vertigo !


À cette heure avancée et comme d'habitude, le buffet est en train de fermer à cet étage. Oubliant toute décence, je me jette donc telle la bête sauvage que je suis sur ces victuailles qui, il y a fort à parier, ne vous surprendront pas.


Et voilà pour mon dîner sain et équilibré. Les desserts proviennent de la salle située au niveau supérieur : je n'allais tout de même pas me satisfaire de crêpes sous vide tartinées de beurre tout AOP soit-il !

Notons que le vin est un Haut-Condissas 2014, dont le niveau très honorable est en discordance avec l'offre solide. Mieux vaut d'ailleurs le déguster de manière tout-à-fait décorrélée du reste si l'on n'est pas adepte des mariages avant-gardistes du style Yquem-Pringles, ou villageoise-gelée de rouget, corail d'oursin etc. de chez Ledoyen.
Bref. Les extérieurs :

Et ma vue côté salle-à-manger, qui est très aérée ce soir…

… ce que me confirmera d'ailleurs ma promenade post-dînatoire. Notons que vide ou pas, le salon conserve la ségrégation sociale entre l'élite plus et l'élite de l'élite plus.



Ma vile bombance achevée dans les tréfonds de la ziggourat, je décide de prendre un peu de hauteur vers des contrées où coulent des fleuves de lait, de miel, de vin et d'encens autour de fontaines de camphre et de gingembre.

En ce jardin des délices, la ségrégation n'est plus !


Les cordelettes rouges tombent devant l'égalité des hommes face à leur créateur.

Quant à moi, c'est dans un fauteuil que je tombe, en compagnie d'un précieux liquide dont l'or foncé de la robe ne procède point de la trame d'un Fargues ou d'un Rieussec, mais d'un jus de pomme en canette.
Cheers back, Mogoyus pontifex maximus !

La preuve de cette audace me poussant au non-respect de mes papilles.

Et détail d'un plafond à caissons dont l'épure est plus typique du style blockhaus que du Bauhaus. À mon avis.

Après une bonne séance de ZE, je décide de passer en revue ces lampes au garde-à-elles…

… puis de poursuivre ma dépense physique intense en me promenant dans les allées du salon désert, en parfait miroir du tarmac paisible.

Il faut dire qu'il est désormais vingt-deux heures passées et que je suis rigoureusement la dernière âme errant en ces lieux. Je vais converser avec les très sympathiques hôtesses qui m'apprendront que mon vol risque de prendre un retard encore plus conséquent que la demi-heure initialement prévue. Le contrôle aérien était en ce 1er septembre très perturbé par une mystérieuse panne informatique qui avait occasionné de nombreux retards – elles se demandent d'ailleurs si un piratage ne pourrait pas en être l'origine, ce à quoi je réponds qu'elles viennent de me donner une nouvelle idée perfide pour profiter davantage des buffets des salons Air France ! Un sujet en amenant un autre dans une cohérence digne d'une conversation Grand Siècle – littéralement, d'une conversation de salon –, je leur propose de remonter en salle d'embarquement pour leur éviter les heures supplémentaires inhérentes à ce retard indéterminé, mais elles m'assurent qu'elles maintiendront quoi qu'il en soit le salon ouvert jusqu'à l'embarquement du dernier vol du terminal. Soit ; c'est donc dans ma tanière que mes pas me mènent une fois notre échange achevé.
En dernier recours, je sais que je pourrais toujours tenter de m'envoler sur le dos de ce fier volatile du Nouveau Monde !

En attendant que ce choix s'impose, je retourne lire. Rien de tout cela, bien sûr, qui ne m'inspire guère.

Suspendant la lecture de mon ZE (un journal de cette qualité doit se savourer sur toute une semaine, n'est-ce pas), j'entreprends de refaire le monde qui compte, à l'en croire (oui, la factorisation de « monde » dans ma phrase induit des ambiguïtés sémantiques mais au diable la facilité !), près de vingt-trois milliards de poulets.

Onze heures moins quart : je trompe l'ennui en faisant des natures-mortes et en jouant sur les réglages de mon appareil photo.


Et peu après onze heures, une des deux hôtesses vient me prévenir que mon avion est en « vérification technique » et qu'il est même question de changer l'appareil. Le FIDS ne tardera d'ailleurs pas à annoncer une nouvelle estimation du retard, qui ne sera pas réévaluée par la suite.

Et dans la foulée, cet aimable écran m'indique subsidiairement que je suis ici ; mais ça, vous le saviez déjà.

C'est donc un peu avant onze heures et demie que je prends congé des deux hôtesses qui ont une nouvelle fois illustré leur élégance en m'adressant de très aimables compliments en retour de mes remerciements pour leur accueil et leur prévenance.
Errance dans le désert
Et comme il n'y a rien de plus plaisant qu'un échange d'aménités empreintes de bonne éducation, c'est d'un pas guilleret que j'entame ma traversée du désert.

Les lampes phosphorescentes de cette voûte mystique / Enchantent mon sommeil d’un mirage doré – je remercie ici Heredia, José-Maria de pour les intimes, d'avoir apporté son concours à l'élaboration de ce distique.

Suis-je donc le premier des conquérants chers au poète parnassien à fouler cette terre inexplorée ?

Y a-t-il quelques Peaux-Rouges criards qui m'épient ?

« Exkisez-moi : y a-t-il quelqu'un ? »

Visiblement pas. Allons donc voir en bas si j'y suis.


Je trouve, entassé dans cette grotte austère, le peuple élu du vol AF 7732 que je n'ai point même mené dans son exode à travers le désert de la jetée une.


Sentant monter en moi la culpabilité d'avoir failli à ma mission mosaïque, je me résous immédiatement à offrir une source à mes semblables. Et l'eau jaillit de la pierre frappée par mon bâton à deux reprises, dans un miracle dont seuls les saints écrits de l'Okapi révèlent la cause !

Ma biblique tâche achevée, l'embarquement commence sans un quelconque appel des passagers prioritaires ; en même temps, si j'en crois la fréquentation du salon, l'espèce doit être rare sur ce vol. Les agents m'indiquent en scannant mon BP que l'appareil a finalement été changé, et que c'est au large que nous embarquerons pour rallier la fin de la terre. Preuve en est, c'est au point de stationnement E40 que l'infâme paxbus me dépose vers minuit moins dix.

Pas bravache ni vindicatif pour un sou, GRHN nous y attend malgré son réveil forcé.


Embrassons en un seul regard la porte et le cockpit de ce fier vaisseau troposphérique !

Au paradis d'Alceste
Sans être désagréable, l'accueil du chef de cabine n'est pas enjoué ; mais il serait bien mesquin de relever un manque d'enthousiasme au terme d'une journée qui a dû être bien longue pour tout l'équipage.
Je prends place en 1A, stigmate d'un temps béni où l'on pouvait s'asseoir au premier rang sans s'acquitter du tarif prohibitif de la J domestique !

Tout en ayant une impression de J grâce à ce rideau flatteur.

La cabine Smart offre à cette rangée un pas confortable, comme chacun sait…

… ainsi qu'un alignement de hublots propice aux prises de vue.

Malheureusement, pour ce que valent les photos nocturnes à bord des avions… Tiens tiens, Bari n'est toujours pas redevenu Bari en ce désormais 2 septembre !

Ce qui ne nous empêche pas d'entamer, à minuit précis, notre périple vers les pistes…

… à travers un aéroport désert.

Minuit huit : cabine obscurcie (crucial pour les photos) !

Voisins intangibles (crucial pour ma misanthropie) !

Installation terminée (crucial pour mon confort). Voilà in extenso ma before takeoff checklist.

Et puisqu'elle est concluante, allons créer un peu de portance…

… qui nous permet de nous mouvoir avec aisance dans l'air pur de la nuit…

… et qui est notamment issue de la poussée créée par cette brave bête, authentique CFM56-5B5 au taux de dilution de 6:1, ce qui fait de lui le moteur ayant le meilleur rendement propulsif de tous ceux équipant les A32x d'Air France. La donnée est importante en ces temps où les préoccupations écologiques sont intimement liées au transport aérien, puisqu'elle donne un bon indicateur sur la consommation du moteur auquel elle s'applique. À poussée égale, plus le taux de dilution (le rapport entre le flux secondaire, aspiré par la soufflante et « contournant » le cœur du réacteur, et le flux primaire, réchauffé dans les règles de l'art dans le cœur du moteur) est élevé, moins le moteur consomme. Pour vous donner quelques éléments de comparaison, les moteurs récents (CFM LEAP, GE9X) ont des taux de dilution situés aux alentours des 10:1, voire 12,5:1 pour le PW1000G pouvant équiper les A320neo. Une façon simple d'augmenter le taux de dilution d'un moteur est d'augmenter le diamètre de sa soufflante – si d'aventure vous constatez en apercevant un A320neo que les nacelles de ses moteurs paraissent nettement plus imposantes que celles de son prédécesseur, vous aurez ainsi une partie de l'explication ! Concluons cet aparté thermodynamique en remarquant qu'un taux de dilution élevé permet également une baisse du bruit généré par le turboréacteur ; le silence des 787, A350, A320neo, CSeries et consorts procède en partie de cela.

Bref. Paris-ci pour le spectacle, gentes dames et nobles damoiseaux !

Naturellement, c'est à ce moment précis que la cabine fut rallumée pour le service de la collation. Un sobre Perrier ravira votre serviteur, qui ne s'est pas gêné pour annexer la tablette du siège dévolu à son hebdomadaire préféré…


… qui finira par y sauter à pieds joints, sans gêne aucune lui non plus.

Il arrive d'ailleurs à point nommé. Il est une heure moins vingt-cinq ; et moi, à une heure moins vingt-cinq, j'ai envie de me cultiver.

Cela m'occupera pendant la croisière et la descente qui, si j'en crois ce signe cabalistique, survient exactement un quart d'heure plus tard.

À une heure moins cinq, la cabine est préparée pour l'atterrissage…

… tandis que la star du vol poursuit paisiblement sa transformation d'air et de carburant en poussée.

C'est ici que les témoignages de la présence d'une civilisation sur mon bout de caillou venteux s'imposent à la conscience des passagers ébahis.

Et petit à petit, signe de civilisation suprême, une piste se dessine à l'horizon…

… et se matérialise soudainement par une secousse légère indiquant que ce vol touche à sa fin.

Non-fin
Le chemin n'est pas long qui mène aux nageoires céphaliques de la raie manta brestoise.

Par conséquent, c'est à une heure passée de trois minutes que le cockpit enclenche le frein de parking…

… juste à côté d'un frère jumeau venu d'Orly, bien plus tôt que nous selon toute vraisemblance.

Et c'est naturellement ici que mon appareil à téléphoner, photographier, etc. a estimé qu'il avait été suffisamment sollicité. Je vous offre une non-fin, involontaire mais appropriée pour le dix-neuvième contrepoint de l'art du Paris-Brest. La prophétie de Gilbert se concrétise : ce cycle sera inachevé. Mais je ne désespère pas d'en finir un prochain dans les règles de l'art ; car Ricercare will return ! D'ici là, si certains d'entre vous ne sont pas gavés jusqu'à l'indigestion de ce verbiage op. 19, je vous propose la seconde partie de mon bonus troyen !
Merci pour ce FR
En route pour une nouvelle gâterie
"car je reviens de Champagne, si quelques réminiscences vous demeurent de mes aventures antérieures"
Un petit rafraîchissement eût été utile
"Je ne gagne pas mon temps,"
C'est d'un trivial...
"L'adepte du chocolat me félicite pour mon choix"
"Pour un Homme" ? Encore une gâterie ce (ma)Caron !
"Vertigo !"
Superbe photo :)
"ces victuailles qui, il y a fort à parier, ne vous surprendront pas."
Aussi invariable que la formule de l'oriental aromatique soliflore centré autour de la lavande
"dont le niveau très honorable est en discordance avec l'offre solide."
L'offre boissons AF est très souvent d'un bon niveau
"Mieux vaut d'ailleurs le déguster de manière tout-à-fait décorrélée du reste si l'on n'est pas adepte des mariages avant-gardistes "
J'ai connu les mêmes affres au salon QR de DOH avec une coupe de Krug en main :(
"je leur propose de remonter en salle d'embarquement pour leur éviter les heures supplémentaires inhérentes à ce retard indéterminé, "
Quelle grande âme !
Aux antipodes de l'attitude de l'ancêtre aristocrate
"je trompe l'ennui en faisant des natures-mortes et en jouant sur les réglages de mon appareil photo."
Aucun breuvage ni pitance pour meubler cet ennui ?
"Tout en ayant une impression de J grâce à ce rideau flatteur."
Trompeur plutôt
" Concluons cet aparté thermodynamique"
Intéressant et impressionnant : la culture de notre conteur est infinie
"… tandis que la star du vol poursuit paisiblement sa transformation d'air et de carburant en poussée."
Remettant cent fois sur le métier son taux de dilution
"ce cycle sera inachevé"
Je le savais : la Sagrada Familia Ricercarienne est révélée au Monde
Intéressant et peu commun bonus
" j'ai entendu que vous me rappeliez sur scène par vos applaudissements rythmés."
Tel le Diable sortant de sa boîte !
A bientôt pour un énième opus de ce retour sans fin
Merci Gilbert de ce commentaire témoignant une nouvelle fois de cet art consommé de la conversation qui embellit ces pages !
Il convient de se refuser à la vulgarité, c'est une question de survie !
Précisément.
Bien servie par la photogénie de cette rotonde à l'atmosphère marine, ceci étant
Mais moins raffiné, espérons-le.
Heureusement il ne s'agissait pas ici d'un Krug, même si en effet l'offre œnologique d'Air France est de bonne tenue... Les salons du 2F n'affichant pas la grandiloquence du vestibule du salon QR façon (sombre) lobby de Hilton, les attentes du critique aéro-gastronomique sont peut-être moins fortes. Mais le contraste, finalement, est peut-être aussi grand !
Ou alors tentative d'auto-persuasion pour tempérer à mes propres yeux les travers du patriarche (qui dans le fond était moins caricatural que ce que la vis comica me pousse à le dépeindre, rendons-lui ici justice), qui sait
Sans doute que si : mais à demi-sommeillant comme eût dit Ronsard je suppose que quitter le confort de ce fauteuil pour me servir quelque nectar eût été m'imposer une violence suprême.
Elle rencontre évidemment ses limites chaque jour ! Je sais que je ne sais rien, en somme.
Tout aussi immodestement qu'à l'égard de la somme de Bach, cela me convient :-)
À bientôt !
Merci ô compagnon d'infortune, ô vil coreligionnaire de mes excès aériens pour cette prose pleine de qualités et de promesses !!! :)
Qualités quant à ton sens de l'humilité
face aux infortunes que le grand dessein
nous offre grâce au contrôle aérien
et qui nous impose une pleine sérénité
Promesses tout en harmonies
que le coefficient de dilution
ne nuise nullement à ta narration
malgré la présence de pluie
Bon ok, j'arrête la coke, c'est promis :>
C'est clair que cela parait si loin... et pourtant si proche !
:) :) :) :)
Si la narration de folles épopées
En ces pages a pour but plus ou moins assumé
De satisfaire l'orgueil de la bête égotique
Se donnant en spectacle de manière impudique
La qualité si sûre de la conversation
De mes nobles lecteurs ajoute à ces raisons
Le plaisir indicible de toujours découvrir
D'élégants traits d'esprit qui me feraient rougir
Tant la délicatesse de leur formulation
Le dispute au grandiose de leurs auteurs superbes
Et qu'importe après tout s'ils doivent fumer de l'herbe
Pour polir ce joyau : leur versification
Merci pour ce FR.
Qui me donne l’idée de lancer la tendance qui, à n’en pas douter, sera du dernier chic dans quelques semaines : Le Yquem - Pringles !!
Clin d’œil à peine masqué à Twin Peaks ! ^^
A bientôt.
Merci pour m'avoir rappelé ce que ces rideaux m'évoquaient !
RIcercare serait donc lié au meutre de Laura Palmer ????
Le prochain opus du narrateur ou celui du non moins sublimissime David Lynch nous le révèleront... ou pas !
Si elle n'avait pas coupé mâââ file lors mon dernier embarquement, je n'aurais pas envoyé mon fidèle et vil homme de main, borgne, bossu, la lippe baveuse et l’œil torve, pour la bastonner !
Merci Clément pour le commentaire !
J'espère bien que ce sera du dernier chic ! C'est à l'audace de sa table que l'on reconnaît l'homme de goût, et de vallées suisses en plaines franciliennes la critique extatique s'en fera l'écho jusqu'à ce que les gens s'arrachent les dips Pringles-Yquem avec plus de fièvre encore que les moscow mules, heureux de prouver ainsi leur appartenance au monde.
J'enquête, j'enquête... mais les armes du crime étaient nombreuses et variées ce jour-là...
À bientôt !
Merci pour ce FR!
Très bon comportement des agentes d'accueil du salon du 2F. Pour le reste, le salon est égal à lui-même avec une offre plutôt appétissante et qualitative mais qui manque toujours autant de plats chauds...
À bord, c'est un vol qui fait bien le job même si ledit job eût été parfaitement exécuté si les horaires avaient été respectés...
Intéressantes explications sur le taux de dilution, à en juger par son diamètre le GE9X doit être pas mal en la matière!
À bientôt.
Merci Tiedel pour le commentaire !
C'est certain. La journée avait dû être éprouvante pour les équipages... j'avais la chance quant à moi de ne pas travailler le lendemain matin, donc cela ne m'a pas réellement dérangé en fin de compte !
Le GE9X est en effet à l'état de l'art en la matière (il est dimensionné pour un taux de dilution de 10:1), et son cas est très intéressant : le diamètre de sa soufflante n'est pas nettement supérieur à celui du GE90 auquel il succède (15 petits centimètres sur 3m40), et l'amélioration de son taux de dilution (10:1 donc, contre 9:1) provient du cumul de différentes améliorations de l'architecture du moteur d'une génération à l'autre. Schématiquement, on peut considérer que l'on dispose de deux leviers pour augmenter le taux de dilution : l'augmentation du diamètre de la soufflante, et la diminution du diamètre du cœur. Si l'on opte pour la deuxième option, il faut tout de même maintenir la puissance fournie par le cœur pour pouvoir entraîner la soufflante... ce qui peut être fait en augmentant son taux de compression (chic, un autre !), opération permise par le choix de matériaux supportant des températures supérieures (puisqu'une augmentation du taux de compression entraîne mécaniquement une hausse de la température de certains composants du cœur pendant le cycle thermodynamique) : en l'occurrence, GE a utilisé des céramiques pour le GE9X. Mais là, on est sur de l'ingénierie haute-couture :-)
À bientôt !
Merci pour ce FR sur ta navette et celle de l'ami BESMRS ^^ !
Merci Hervé pour la lecture et le commentaire ! ?
Merci Bastien pour ce FR.
J’enchaîne un BES CDG de BESMRS avec un CDG BES de Ricercare, de quoi remonter le moral à tout mélancolique !
Voilà un récit bien fourbi et primesautier, il respire la jubilation d’un renouveau printanier, si longuement déféré.
Il faut croire que la sève contenue par les éléments, n’en jaillit que plus goulument.
Le temps c’est de l’argent, c’est bien connu. Seules les lignées sans racine ni destin s’en soucient.
Je dirais même plus, je suis la mesure du temps !
Mais célibataire, penser à augmenter la concentration au prochain passage (d’essence de parfum ou de rayons X, au choix).
Un destrier mécanique ?
Pas une mention pour les nourritures célestes. Te voilà tel le pécheur à se complaire dans les fastes diaboliques des enfers.
Les contrastes ouvrent les esprits, c’est bien oeuvre de prosélytisme que d’en pourvoir les moyens.
Illustration par gravure, signe de reconnaissance entre cognoscenti, la Gueuse est promise aux oubliettes. Hardi !
S’inspirer de la Taqiyah, que voilà un retors subtil ! Cela ne trompe que les félons.
Oeuvres teutoniques dans les deux cas…
Qui l’eût cru ?
Te voila tel Prométhée enchaîné à ton rocher condamné à te faire dévorer le foie (à coups de Haut Condissas) pour l’éternité.
Noblesse oblige…
Voilà que tu interprètes les signes sectaires d’une élite contenue. L’initiation n’est pas loin !
Bref, que voilà belle geste narrée et égayante, parcourue offline avec moult plaisir lors d’un vol low-cost néfaste !
Tel fut mon bon plaisir !
Merci de ce commentaire exquis, señor de La Tortuga y Tiburón del Rhinoceros !
Damnée engeance qui déjeune de pains au chocolat en python et exhibe ses malles LVMH en consultant le planning de ses "réus'" sur son iPhone 39.
La Dulcinée pour qui le Don Quichotte que je suis chevauche ces étranges montures mues par deux moulins à vent était restée à Troyes, telle Hélène (et pas la poire). Et en bon hidalgo chevaleresque, cette ingénue du filtre n'avait aucune chance de me détourner du droit chemin !
Droit chemin dont je dévie donc ici. Vingt-huit Pater et trente-six Ave sauveront-ils mon âme ? Je me flagellerai à coups de ZE durant mon prochain pèlerinage dans ces contrées viciées. Mais diantre que le vice est bon !
C'est mon échine que ces murmures font trembler ; la vilénie de ce siècle aura-t-elle donc raison de tout ?
Montjoye Saint-Denis ! Haro sur les ribauds manants qui sur nos terres se pavanent avec des airs de coqs !
Derrière chacun de mes verres de jus de pomme se cache un nectar éthylique. Seraient-ce des fleuves de Rieussec et non point de miel qui coulent dans les salles supérieures de la ziggourat éternelle ?
Me voilà donc au seuil de cette grande loge qui régit le monde des tempêtes célestes. Tremblez, mortels, le courroux du nouvel ordre mondial est aux portes du siècle !
Égayer les néfastes voyages offerts par la hongroise au nom sonnant comme une onomatopée gainsbourienne est mon bon plaisir !
À bientôt !