Avis du vol entre Erbil et Baghdad en classe Economique avec Iraqi Airways

Bonjour à toutes et à tous,

voici donc ce que cachait LYSflyer, un banal vol en Bombardier Mitsubishi CRJ-900!?

Remboursez nos invitations! C'est un scandale!

Il n'y a rien d'avgeek là-dedans, pas plus qu'un CDG-FRA! Oui, votre honneur! Je plaide coupable de cette fourberie! Cependant, s'il plaît à la cour d'étudier ces arguments :

Primo, Iraqi Airways n'est pas un opérateur que l'on peut qualifier de mainstream. D'ailleurs! C'est le premier report de cette compagnie sur ce site.
Deuxio, un vol domestique en Irak, en voilà une exclusivité!
Troisio (référence),  BGW n'a été reporté qu'une fois et c'était en 2018. Comme je suis magnanime, vous pouvez (re)lire ce report là.

En tous cas, j'espère que vous comprendrez que j'étais enjoué à l'idée de ce déplacement vers la capitale irakienne qui, au-delà de remplir certaines obligations professionnelles, étaient l'occasion d'enrichir la base de données avec un routing exclusif.

Alors, est-ce que LYSflyer est pardonné? Dans ce cas, c'est parti après le traditionnel rappel du routing, cette fois-ci, sans cachoterie, promis : 

Petit disclaimer : les aéroports étant, à juste titre, considérés comme des installations sensibles en Irak, je me ferai discret sur les photos. Ainsi, même si j'ai fais mon maximum, la qualité et le nombre de clichés est bien inférieur à ce que j'aurais aimé…

À L'AÉROPORT : ERBIL INTERNATIONAL (EBL/ORER)

L'accès à l'aéroport d'Erbil est assez complexe avec de multiples points de contrôles tenus par la police situés bien en amont du terminal lui-même. Il existe une sorte de "pré-terminal" appelé meet and greet qui sert de point d'échange entre les passagers et le reste de la population, si je puis m'exprimer ainsi. Cependant, accédant à l'aéroport en taxi, je pourrai être directement déposé à l'entrée du terminal passagers d'EBL. Le bus que l'on voit sur la photo est la navette reliant le meet and greet avec le terminal.

Le curbside est vaste, le bâtiment possède un côté Arrivées et un côté Départs, chacun étant bien séparé l'un de l'autre. Une fois entré du côté "Départs", un contrôle des passagers est effectué. Seuls les personnes détentrices d'un billet sont autorisées à aller plus loin. Il y a également un scan des bagages à ce niveau. 

EBL côté landside, c'est assez vaste et lumineux. Les banques d'enregistrement sont disposées dans une rangée unique. L'enregistrement du vol pour Baghdad sera très rapide avec aucune autre personne dans la file d'attente. L'agente d'enregistrement sera très agréable, me demandant mes préférences de siège. Une fois mon BP en main, je file airside car il n'y a pas grand chose à faire de ce côté. 

Passage de la PAF obligatoire pour tous. Eh oui, le Kurdistan irakien fait partie de l'Irak mais pas trop…(ce qui est bien mais pas top…référence…). Une fois officiellement sorti du Kurdistan irakien, ce grand espace compte ce qu'il se fait de mieux à EBL : le duty free, un café, le salon et une boutique de souvenirs. Néanmoins, c'est très propre et les larges baies vitrées ont vue sur la piste.

Le FIDS bien achalandé. La liaison EBL-BGW est effectuée par Iraqi Airways à raison de 4 vols par jour environ. Durant mon séjour là-bas, les mouvements avaient lieu en soirée, certainement pour des questions de température mais aussi pour s'adapter au rythme de vie local, les irakiens se reposant la journée et travaillant la nuit, quand il fait plus frais. 

Le PIF est situé juste après la zone du duty free. Je ne sais pas trop quoi en penser mais il m'a parut très léger (contrairement aux PIF précédents), ma bouteille d'eau n'ayant pas été remarquée par l'un des PIFman. Je me retrouve donc dans une aile du terminal dotée de nombreuses portes. Un bar existe en guise d'offre de restauration et, dans tous les cas, l'espace est toujours aussi agréable et bien entretenu. 

La porte pour le vol d'aujourd'hui est située en rez-de-piste. Signe d'un embarquement par paxbux. 

La salle d'embarquement est déserte, le LF du vol n'est pas des plus glorieux. Néanmoins, à l'instar du reste de l'aéroport, c'est propre, grand et moderne. 

LE VOL

L'embarquement par paxbus est appelé "à l'ancienne", c'est à dire à la voix. En anglais puis en arabe. Après un court trajet à travers le tarmac, nous sommes débarqués au pied de ce beau Bombardier CRJ-900 immatriculé YI-AQB. L'un des six appareils du même type au sein de la flotte d'Iraqi Airways, il est alors âgé d'un peu moins de 12 ans.

Quel sentiment unique que de prendre pied à bord d'un appareil d'une compagnie comme celle-ci! 

L'accueil est charmant par les PNC présentes dans le galley, la cabine est configurée avec une vraie classe Affaires en 1-2 suivie de la cabine éco standard en 2-2. Les sièges sont bien rembourrés. 

Instant F-OITN avec le PSU standard des Bombardiers. 

Le lot de bord très réduit mais insolite! Le branding IA est présent jusque dans les moindres détails. 

L'embarquement prend fin, je dirais que le LF doit être de 30-40%. 

Le pas est convenable mais l'assise est très bonne. 

Par contre, niveau propreté, c'est à revoir…entièrement! De la crasse est présente dans les coutures du siège et les hublots sont pleins de coulures et rayures diverses…
Notre voisin est un non moins rare Airbus Airbus A320-200 de la compagnie syrienne Cham Wings (6Q) très certainement à destination de DAM. 

Le départ est autonome sans repoussage et, rapidement, nous roulons vers le seuil 18 de la longue piste d'EBL. Le winglet est aux couleurs d'IA. 

Nous entrons en piste sans arrêt. 

Décollage face au Sud, ce sera tout droit vers BGW. 

En montée, les puits de pétrole sont visibles dans le lointain, au premier plan, la localité de Qaryataq. 

Aux environs de Kirkuk, nous survolons de puissantes torchères, la lumière produite est impressionnante. 

C'est à ce moment que les PNC entrent en action pour distribuer la prestation qui est impressionnante pour un vol d'une telle durée (45 min block-block). Par contre, pas de choix de boisson.

Autopsie de la boîte qui s'avère très complète. Ce n'est pas de la grande gastronomie mais la comparaison avec le sucré-salé d'AF est-elle nécessaire? Le sandwich sera un peu étouffant, un gloubi-boulga méli-mélo de poulet et de carottes.

La trajectoire suit le cour du fleuve Tigre, ici à hauteur de Tarmiyah. 

L'approche fait contourner l'agglomération de Baghdad, j'ai beaucoup de chance d'être assis de ce côté de l'appareil. 

Les photos ne rendent justice aux spectaculaires vues lors de cette approche par le Sud. Ici, le quartier de Ziyouna et la rue Omar Bin Al Khatab est clairement visible (la longue ligne droite sombre qui "coupe" la ville en deux. 

Les méandres du Tigre au cœur de Baghdad dont nous pouvons voir la fameuse Green Zone.  

L'aéroport international de Baghdad est vu, l'agglomération Bagdadi est juste immense. 

Une dernière, juste pour le plaisir. 

En finale sur la 33R de BGW. 

Survol de la route d'accès (très contrôlé) aux terminaux de l'aéroport. 

Le posé sera assez doux et la décélération très franche pour quitter la piste au plus tôt. 

Le roulage ne sera pas bien long. Passage devant la tour de contrôle. 

Nous stationnerons au niveau de ce que l'on peut considérer comme une "CRJ farm". Le paxbus nous attend déjà et c'est visiblement la fin de la journée pour l'ensemble de l'équipage. On ne perd pas de temps en Irak, le paxbus sera partagé à l'équipage qui aura eu le temps "d'éteindre" entièrement l'avion. 

À L'AÉROPORT : BAGHDAD INTERNATIONAL (BGW/ORBI)

Le trajet en bus sera promptement mené à travers un aéroport de grandes dimensions. Nous débarquons face à la PAF qui aura du mal à concevoir que je suis arrivé en Irak directement à EBL. Après quelques regards suspicieux et des discussions entre PAFmen, je suis finalement autorisé à entrer "officiellement" en Irak.
Derrière la PAF, la salle de livraison des bagages qui dispose d'une boutique duty free. 

Ainsi s'achève ce report exclusif, j'espère que l'attente valait la peine et que vous aurez apprécié sa lecture. N'hésitez pas à liker et à commenter, ça fait toujours plaisir.

À bientôt pour le retour.

LYSflyer

Petite gourmandise avgeek prise sur la route. Triste fin pour ce Boeing 727-200 qui a connu Saddam…