Introduction
Bonjour à tous,
Petit Flight Report succin sur mes dernières aventures dans le bush sud-africain.
Par ma profession, je suis amené à voyagé de temps à autre en Afrique Australe, et en cette fin mars 2023 j'accompagne un groupe de touriste en Afrique du Sud. Après quelques jours passés dans la région du Cap, il est prévu une semaine dans la région de Hoedspruit pour y visiter le fameux Blyde River Canyon mais surtout passer quelques jours dans le Kruger National Park.
Pour se rendre du Cap à la région du Kruger, plusieurs options, mais restreintes: Airlink en direct sur Hoedspruit (capitale du bush sud-africain, qui offre plus de 3000 options de lodges dans sa région), Nelspruit (capitale du Mpumalanga et porte d'entrée du sud-Kruger, plus industrialisé, mais moins 'atypique') et également Skukuza (qui offre l'avantage d'atterrir directement dans le Park Kruger, et notamment nommé le 'plus joli' aéroport du monde par Forbes en 2018). En plus d'Airlink, Cemair, jeune compagnie régionale grandissante s'est positionné sur ces axes ultra lucratifs et offre en direct en CPT - Hoedspruit quotidien, et depuis avril, FlySafair offre quelques vols par semaine en direct du Cap à Nelspruit, rendant le Kruger plus accessible et venant concurrencer férocement les compagnies régionales sur leurs plates-bandes.
En effet, les lignes intra-régionales sud-africaines sont du pain béni pour les compagnies, et les prix pratiqués sont exhorbitants pour les locaux. Ces lignes ont vocation d'acheminement des voyageurs internationaux qui pour la plupart font un classique Cape Town - Kruger - Johannesbourg, et les prix pratiqués s'en ressentent. Comptez pas moins de 250 euros pour un Cape Town - Hoesdpruit en direct.
Pourtant les taux de remplissages sont très bons, puisque je devais initialement partir sur Airlink, mais les agents de voyages ayant trop attendu, le vol direct de mes clients sur HDS n'est plus vendu car complet, je me dois donc de prendre Cemair. Pas de soucis, je connais, leur flotte est plus éclectique et les changements d'appareils une légion, donc c'est parti pour la loterie du jour !
Le vol aller s'étant effectué avec des clients, je ne reporte que le retour ici, ma mission étant terminée, moi rentrant au Cap, mes clients partant sur JNB une heure avant moi.
Hoedspruit aiport
L'aéroport de Hoedspruit est clairement dans 'son jus'. Une simple aérogare en brique, complètement ouverte sur l'exterieur, donnant une réelle impression d'immersion immédiate dans le bush sud-africain. Un régal pour les voyageurs qui y atterrissent ou décollent.
C'est aussi une base historique de l'armée de l'air sud-africaine, construite lors de la guerre civile mozambicaine.
Le groupe de voyageurs que j'accompagne repartent sur JNB une petite heure avant moi pour retourner vers l'Europe. Leur E190 fait la rotation. Sur la gauche se trouve aussi un E140, qui m'intrigue car pas d'autre vol Airlink n'est prévu. FR24 me dira qu'il arrive de George sur la Garden Route, surement un charter.
L'embarquement est lancé à l'heure, pas longtemps après l'arrivée de l'appareil depuis CPT, juste après que les deux Embraer d'Airlink aient libéré la petite plateforme.
Surprise (ou pas) c'est un CRJ900 qui effectue la rotation aujourd'hui sur HDS. Je dois dire ma déception, car Cemair a une flotte très variée de CRJ100, 200, 700 et 900 mais aussi et surtout des Beechcraft900 et Dash200 ou 800. Je tombe donc sur l'appareil le plus 'commun', alors même que toute la semaine c'était un Beechcraft qui venait sur HDS… Surement mieux pour mes oreilles sur 2h30 de vol…
Un acheminement vers l'avion dans son jus, à même la pelouse. Quel plaisir d'avoir ces moments privilégiés et hors du temps, bien loin des jetbridges et autres Cobus !
L'occasion d'avoir une 'vue d'ensemble' des installations civiles. Au loin le parking, et tout à fait à droite les remorques bleues acheminant les valises.
Le seul autre avion en mouvement sur la plateforme, petit King Air surement privatisé pour amener ou ramener des voyageurs du Kruger vers une plateforme plus importante.
Au loins les quelques escaliers amovibles utiles pour les E190 quotidiens. L'unique camion-citerne au loin, sponsorisé par le félin des Andes.
Vue de face du destrier du jour, garé en fond de plateforme, pas super créneau.
On gagne du temps avec l'escalier intégré. On notera le petit escabeau supplémentaire.
Petit détail qui fait toute la différence. Je me demande comment font les PMR cependant.
Il est temps de s'engouffrer dans la saucisse volante. Ouf, certifiée IATA, c'est déjà ça !
A bord - Cemair crj900
Je prends place à mon siège qui est vieillissant… ZS-CMU a commencé ses opérations en 2006 chez Atlas Jet en Turquie, avant de passer sous étendard français avec Britair. Puis en 2015 il prend la route du sud vers Air Nostrum, qui a laissé quelques traces vous le verrez.
A noter aussi ce petit détail du sigle de l'aigle en rouge. C'est le logo de la LAM, compagnie nationale mozambicaine, pour qui Cemair effectue pas mal de rotation entre l'Afrique du Sud et Maputo. L'appareil a d'ailleurs fait une rotation sur Maputo la veille, depuis Le Cap, une nouvelle ligne qu'il me tarde d'effectuer…
Preuve en est que le Mozambique guette !
Et la preuve que l'appareil a passé quelques années sous pavillon espagnol, on retrouve du castillan un peu partout en cabine !
On prend rapidement la route d'escanpette, mon voisin s'appelant Casper.
Paradoxalement à la taille réduite de l'aérogare, le roule est long, car la partie civile est située au sud de la plateforme, et il faut traverser toute l'installation pour accéder au seuil de piste.
Viens le moment du décollage poussif du CRJ. L'aéroport militaire est située aux portes du Kruger, au milieu de réserves privées. Il n'est pas rare de voir des animaux avant l'attérissage ou après le décollage par ailleurs.
On distingue les quelques hangars militaires abritant les aéronefs de l'armée de l'air. Bien dissimulés dans le bush.
Et rapidement les lodges des réserves privées apparaissent également.
Une juxtaposition particulière de la plateforme militaire et des activités touristiques liées à la brousse…
Une vue sur la vaste plaine du Kruger, partant des montagnes du Blyde River Canyon allant jusqu'au bassin indien de Maputo. Un terrain sauvage immense à préserver.
On prend rapidement de la hauteur, et les pistes forment rapidement des formes géométriques vue du ciel. On voit également les tracés des véhicules de safari, pour amener au plus proches les voyageurs venu voir la vie sauvage locale.
En route vers l'ouest, les nuages prennent rapidement leur place, comme souvent au dessus de la zone montagneuse du Drakensberg. Le temps d'apercevoir les nombreuses plantations agricoles qui font la richesse du Limpopo et Mpumalanga, notamment de mangues et surtout de noix de macadamia ou pécan, le nouvel eldorado des agriculteurs sud-africain, ayant bien compris la manne économique et rentable pour satisfaire le marché exponentiel des laits végétaux !
Viens rapidement le temps du service. Un service au trolley, avec boissons, dont beaucoup d'alcools proposés, ou boissons chaudes. Je demande une bière. On me donne littéralement 500ml ! Un snack est proposé également, des chips aromatisées, un régal pour les sud-af, une ignominie pour ma personne.
On continue vers l'ouest passant pas loin de l'agglomération de Johannesbourg, mais je serai du mauvais côté pour voir la ville. Surement les zones sud.
Puis rapidement après viennent les zones vides et semi-désertique du pays, qui ont fait la gloire des chercheurs de diamants, au sud de Kimberley, et toute la grande région du Karoo.
Petite visite des toilettes qui s'impose après cette pinte de bière. Des toilettes étroites, normal sur un CRJ, mais ça fait l'affaire. Celles-ci sont propres.
A part le miroir qui n'est pas super reluisant. On retrouve les instructions en espagnol. Un comble pour cette région du monde, qui est loin d'avoir un large public hispanophone !
L'éternel interdiction de fumer, toujours en espagnol.
La cabine est calme et le fond de cabine peu rempli… A l'aller, la semaine avant ce vol, les deux vols quotidien vers Hoedspruit étaient plein à craquer. Dommage sur celui-ci de ne pas avoir eu un appareil plus petit. J'essaye en vain de prendre le CRJ100 ou 200, voire le Beechcraft, mais Cemair n'affiche jamais à l'avance les appareils utilisés sur ses lignes, et les changements sont nombreux…
On retrouve les signes de ses vies passées.
Le temps de retourner à mon siège, le début de descente sera vite annoncée. Au vue des premières montagnes du Boland, au nord du Cap, formant une barrière naturelle entre les vents froids de l'océan Atlantique et les courants plus chauds du haut plateau sud-africain.
On passe à la verticale de Tulbagh et du côté gauche de l'appareil, j'aperçois Wellington au loin, connu pour la fabrication de brandy.
On surplombe ensuite les collines du Pardenberg, au nord de Wellington, qui ont brulées il y a peu. Entre décembre 2023 et avril 2024, la région du Cap a connu près de 800 départs de feu… A contrario des forêts de pins, la végétation locale, le fynbos, a besoin de bruler pour se régénérer, mais au péril de la faune et des habitations…
On aperçoit au loin les hautes montagnes formant la vallée de Franshhoek, capitale vinicole du pays. En premier plan les grands champs agricoles du Swartland, bien secs en cette fin d'été austral.
Apparait rapidement sous la carlingue les banlieues nord du Cap, avec Durbanville notamment.
Puis Brackenfell, avec au loin les montagnes du Hottentot.
Puis Bellville apparait, petit centre économique au nord du Cap, et au loin la baie de False Bay, et les immenses townships la bordant.
Virage main gauche pour s'aligner sur piste 19 face sud. La N1, autoroute reliant Cape Town à Johannesbourg au bout de l'aile.
On se redresse au dessus des faubourgs de Bellville et Parow.
En finale courte sur le township de Elsies Rivier.
Touche down à l'heure face au DC8 qui vieilli sur les terres du Cap.
Sortie de raquette face à la tour radar et météo surplombant les installations sud de la plateforme.
On distingue au loin la montagne de la Table, Devils Peak et Lion's Head formant le cirque où est abritée la ville du Cap.
On passe devant les concurrents. Petite ferme à Embraer du Cap. Airlink dessert maintenant de nombreuses région intra-africaines en direct du Cap, sans besoin de passer par JNB. Mais les prix sont également élevés sans concurrence…
Cape Town International Airport
Débarquement rapide en jetant un coup d'oeil au cockpit. Le pilote a pas l'air tout jeune.
Descente directement sur le tarmac, sous le ciel bleu.
Belle vue sur l'oiseau du jour qui vient de traverser le pays entier en diagonal.
Cheminement à pied jusqu'à la salle de livraison des bagages. C'est la première fois pour moi que nous le faisons sans bus, depuis un parking aussi 'lointain'. Mais une bonne chose, cela laisse le temps d'apprécier la plateforme et toute son activité. On passe d'ailleurs devant les majors du pays.
On dernier regard sur mon destrier, qui se prépare déjà à repartir sur Kimberley, la ville du diamant.
Je me retourne avant de pénétrer dans le terminal pour apercevoir le 789 de United qui atterri depuis IAD, après 13h de vol, les pax devant être pas mécontents d'arriver ! Un voit aussi un petit LIFT qui passe, aux couleurs spéciale Disney+.
On récupère les bagages rapidement.
Et direction la sortie, sponsorisée par les diamantaires du coin.
L'avantage de l'aéroport du Cap est qu'il est à taille humaine, et on a vite fait de prendre un taxi ou Uber pour se retrouver en ville, donc chez moi, en moins de 20 min hors traffic. Rien de plus appréciable !
Et c'est là dessus que je termine ce FR sur Cemair, simplement pour alimenter la bande de données pour cette compagnie régionale, qui grandie assez vite en Afrique australe.
A bientôt pour de nouvelles aventures sous les cieux d'Afrique du Sud !
Merci beaucoup pour ce Flight-Report !
Je n'aimerais pas avoir avoir à un Beechcraft sur un vol de presque 3h. Si vous voulez avoir les Dash, je recommande la liaison JNB-DUR ou ils sont très communs.
Je suppose que l'arôme est sel et vinaigre ? C'est de loin le plus populaire en Afrique du Sud.
De ce que j'ai entendu Durbanville va accueillir un nouvel aéroport pour désengorger CPT d'ici 2027.
À bientôt !
Merci beaucoup pour ce très bon FR plein d'infos, à la fois AvGeek et touristiques ! Et sur une compagnie très peu reportée, ce qui ne gâche rien. Bon à savoir les changements de type avion fréquents ! A bientôt
CemAir... J'en aurai profité à travers votre FR à défaut d'avoir pu le faire en vrai pour cause de vol annulé.
Pas mal d'infos intéressantes.
Merci pour le FR !
Bonjour et merci pour ce FR
Plutôt sympa cette mise en bouche
Vous avez omis de mentionner qu'il a aussi volé pour Syphax Airlines (TS-ISB)
J'espère qu'il y a des effaroucheurs ou autres systèmes qui précédent les mouvements de la plateforme pour assurer la sécurité des vols
De bien belles vues par l'IFE naturel
Vous indiquez dans votre FR mars 2023 mais dans le cartouche il est indiqué que le vol a été effectué le 29 mars 2024
Au plaisir de vous lire pour d'autres aventures Australe
Philippe
FR très intéressant et très instructif. Les photos sont superbes.
Un CRJ900 de CemAir aux pleines couleurs, c'est certes courant en AfSud mais pas banal du tout vu d'un œil européen d'avgeek.
Cet appareil fait effectivement partie de la très courte période où deux CR9 ont eu une immatriculation française (F-HDTA/B), puisqu'il s'agissait d'appareils d'intérim exploités temporairement par BritAir (aux couleurs AF) en attendant la livraison de CRJ1000 supplémentaires en 2010/2011.
Merci pour le partage.
Bonjour et merci pour ce partage :
Le CRJ900 de CemAir est l'un (si ce n'est le) des seuls à voler en Afrique : c'est donc une pioche pas si mauvaise !
Je suis agréablement surpris par le catering qui a le mérite d'exister, quand bien même le vol dure près de 3h.
A HDS, le tarmac est dénué de tout artefact : c'est agréablement dépaysant.
A bientôt !
Sympa cet aéroport.
Entre l’espagnol d’Air Nostrum, les têtières LAM et le vol domestique d’une compagnie sud-africaine, on pourrait être un peu confus si l’aéroport n’était pas aussi petit ^^.
Merci pour ce Fr