Avis du vol entre Mannheim et Berlin en classe Economique avec Rhein-Neckar Air

Sans surprise, c'est Place de la Gare que l'itinéraire débute peu après 8h…

…mais la 1ère partie du trajet d'approche sera (auto)routière, avec emprunt de ligne d'autocar CFL Luxembourg=>Sarrebruck (décrite ici: link)
Vue de l'autocar à l'arrivée devant la gare de Sarrebruck

Le trajet se poursuit ensuite à bord d'un TGV Paris=>Francfort:

Vu lors de son court arrêt à Mannheim Hbf:

Grand centre industriel et commercial, Mannheim est avant tout une ville que l'on traverse le plus souvent sans s'y arrêter vraiment, mais mérite néanmoins une petite promenade le temps d'un après-midi.
Cette ville a subit un peu moins de destructions que d'autres en 1944-45, et a surtout bénéficié d'une reconstruction plus conservatrice qu'à Francfort.
Friedrichplatz et son Wasserturm

Hôtel Maritim

Le Kaiserring relie la gare à la Friedrichplatz:

Sur Friedrichplatz, on trouve aussi un très beau centre de congrès:

Théatre National à proximité:

Les environs sont plutôt calmes:

Mannheim est bordée par le Rhin à l'Ouest, mais aussi par le Neckar à l'Est:

Sans surprise, on trouve là un urbanisme fonctionnel…

…ainsi qu'une tour de Télévision:

Dans un autre FR, j'avais donné un aperçu des vestiges de zones d'occupations française et soviétique de Berlin (link)
A présent, je vous propose un aperçu des vestiges et autres lieux emblématiques de Berlin-Est en tant que capitale de la RDA.
Berlin-Ouest était censée être une enclave-vitrine de l'Occident et de son abondance face au bloc soviétique, et Berlin-Est était censé être la vitrine de ce même bloc, son avant-poste sophistiqué face à l'Occident…
Dans tout l'ancien Bloc, y compris dans les pays situés de l'autre côté de la masse eurasiatique (Mongolie, Corée du Nord, (Nord) Vietnam) ou dans ceux hors de cette zone (Cuba, Angola, Mozambique), cette ville symbolisait en effet une certaine abondance, souvent inaccessible localement. Dans ces différents pays, pourvoir voyager à Berlin-Est, et plus encore y être affecté ou y migrer était une possibilité très enviée et appréciée…
Un aperçu qui est le fruit de plusieurs visites de la ville, en long, en large et en travers, et de découvertes fortuites comme de recherches minutieuses…
7.1. La Karl Marx Allee
Premier lieu emblématique de la reconstruction socialiste de Berlin-Est dans la 1ère moitié des années 1950, la Karl Marx Allee était sans doute l'exemple le plus avancé de l'exportation de l'architecture stalinienne haut-de-gamme depuis l'URSS vers ses nouveaux satellites.
Ses immeubles ont en effet bénéficié d'un soin tout particulier dans leur conception et furent les premiers de Berlin-Est à être dotés d'ascenseurs. Destinés aux cadres les plus dévoués du régime, ainsi qu'aux ouvriers les plus performants et là aussi les plus dévoués à l'idéal de "l'Allemagne des ouvriers et des paysans", ces immeubles sont restés très longtemps très recherchés par les candidats au logement en RDA.

Peu avant l'extrémité Est, on trouve ces 2 tours monumentales, très caractéristiques de l'architecture stalinienne, même si les clochers sont en fait un clin d’œil assumé au clocher de l'Eglise Réformée Française de Gendarmenmarkt

Peu avant l'extrémité Ouest, se trouve la Strausberger Platz:

La Place est entourée de 4 tours monumentales, et comporte en son milieu une fontaine à l'architecture très caractéristique de l'ancien bloc soviétique:

Il y a aussi un buste de Karl Marx:

Une librairie homonyme a elle aussi survécu, juste à côté:

A l'origine, l'avenue avait aménagée avec de nombreux restaurants spécialisés dans la cuisine des autres pays-frères du Bloc Soviétique, et dont certains ont survécu.

Au milieu de l'avenue, se trouve l'ancien cinéma Kosmos, devenu depuis salle de réception:

Mais c'est à l'extrémité Ouest de l'avenue, aménagée au début des années 1960, que se trouvent les attractions les plus intéressantes, avec entre autres le Café-Concert et Restaurant Moskau/Moskva, à présent reconverti en night-club

L'entrée a conservé sa fresque originelle, dans le plus pur Réalisme Socialiste, et qui relate à la fois les réalisations industrielles et scientifiques de l'URSS, ainsi que la diversité de ses peuples et de leurs traditions:

En face, le Kino International, le cinéma le plus prestigieux de RDA, où se jouaient les avant-premières devant les cadres dirigeants du régime:

Les faces ont été décorées d'une façade sculptées avec des scènes de vie quotidienne:

A côté, l'ancien glacier Mokka-Milch-Eisbar, désormais remplacé par plusieurs bars:

A côté aussi, une galerie d'art privée, dont la bâtiment était un pavillon consacrés aux arts et métiers de la RDA (Kunst im Heim):

Il y avait aussi la maison de couture Madeleine et le fleuriste d'Etat Interflor, désormais remplacés par un magasin d'articles de trek:

A côté, l'ancien salon de beauté Babette, réservé à l'élite du régime et aux gradés des forces d'occupation soviétiques, reconverti en bar:

Et enfin, un ancien magasin de chaussures chic, où se trouve désormais une chaîne de magasins de vélos:

L'extrémité Ouest, qui assure la jonction avec Alexanderplatz, comporte aussi des barres d'immeubles dans un style typique des années 1960, moins soigné que la partie plus ancienne de l'avenue. Du temps de la RDA, c'est là qu'étaient installées les tribunes officielles lors des défilés et autres parades du régime:

Vues du secteur faites depuis la Tour de TV, en direction de l'Est (on reconnaît à l'entrée de l'avenue en bas à gauche la Haus des Lehrers et le Centre de Congrès (voir plus bas)

Gros plan sur la Strausbergerplatz:

Gros plan sur les 2 tours-clochers:

Aussi majestueuse-fût-elle, la Karl Marx Allee est toutefois entourée de quartiers dont le style dénote avec le sien. Au sud, architecture traditionnelle en direction de la Warschauer Strasse:

Au nord, en direction de la Landsberger Allee, du Plattenbau assez bas de gamme des Années 1970-80:

7.2. Alexanderplatz
Cœur de Berlin-Est, Alex a longtemps représenté le summum de la "vitrine du socialisme" que prétendait incarner la RDA.
Alexanderplatz avait été sommairement reconstruite dans les Années 1950, mais à la fin de la décennie suivante, l'endroit a été complètement réaménagé, en phase avec le "Socialisme Scientifique" dont se vantait la RDA, avec la construction de la Tour de Télévision, visible de très loin:

Au pied de cette tour, divers équipements collectifs et bar-restaurants avaient été aménagés, et ont survécu pour la plupart, tout comme le style originel, très caractéristique de l'ancien bloc:

Les intérieurs de la tour ont aussi conservé leur cachet originel:

Icône de la ville, et promue comme telle bien davantage que la Porte de Brandebourg prise au piège dans la Todestreife du Mur de 1961 à 1989, cette tour est sans doute la plus massive et la plus réussie de l'ancien bloc soviétique.
Vues générales de la place:

L'autre grande icône de l'Alex, c'est aussi l'ancien Interhotel Stadt Berlin, qui avait surtout vocation à accueillir les visiteurs de marque venant des pays-frères, et désormais ParkInn by Radisson

Entre la tour et l'hôtel, l'ancien Centrum Warenhaus, ancien grand magasin d'Etat, un des plus recherchés dans l'ancien bloc, a perdu son aspect d'origine (façade en treillis métalliques) et a intégré la chaîne Galeria Kaufhof:

A gauche, on reconnaît l'ancien bâtiment Berolinahaus, construit dans les années 1930, et qui abrita des services administratifs des autorités d'occupation soviétiques puis de la ville de Berlin, avant d'être repris par C&A:

Alexanderhaus, similaire et contemporain à Berolinahaus, qui abrita un supermarché d'Etat du temps de la RDA, et où est désormais domiciliée la Caisse d'Epargne de Berlin:

Fontaine de l'Amitié entre les Peuples, et Berolinahaus en arrière plan:

Horloge Universelle Urania, autre icône qui faisait la gloire de Berlin-Est et de la RDA, avec Alexanderhaus en arrière-plan:

Côté Nord, en face le ParkInn by Radisson, la Haus der Elektroindustrie, qui abrita le Ministère de l'Electrotechnique et de l'Electronique de la RDA:

A côté, la Haus des Reisens, qui en plus d'abriter l'agence de voyages d'Etat de la RDA, hébergeait également la grande agence centrale et le siège socialede feu Interflug

Il y a un bas-relief métallique, là aussi dans le plus pur Réalisme Socialiste, célébrant la victoire de l'Homme sur le Temps et l'Espace:

En face, à l'entrée Nord de la Karl-Marx Allee, l'ancienne Haus der Statistik est abandonnée depuis près de 10 ans:

En face, à l'entrée Sud, la Haus des Lehrers, reconvertie en immeuble de bureaux, mais qui du temps de la RDA était un centre de rencontres, de formation et de documentation du monde éducatif Est-Allemand:

Le bâtiment est ceinturé des 4 côtés par une fresque mettant en valeur les réalisations de la RDA, là encore dans le plus pur Réalisme Socialiste:

A côté, un Centre de Congrès avait été construit un peu plus tard, et est toujours en place:

Tout à l'opposé de la place, on trouve des bâtiments beaucoup moins raffinés, et qui correspondent à la toute dernière génération de Plattenbau, celle de la fin des Années 1970 et début 1980, dont la construction a été tellement standardisée et allégée avec un recours massif au préfabriqué, qu'un immeuble comme celui-ci pouvait être construit en 3 mois, fondations comprises ;-)

A côté, un de ces immeubles a quand-même pu être rénové, malgré le fait que bien des bâtiments de ce genre arriveront en fin de vie dans la prochaine décennie:

Du haut de la Tour de TV, la vue sur le secteur faut bien le détour.
De droite à gauche, on reconnaît: le Centre des Congrès, la Haus des Lehrers, puis en bas la Alexanderhaus et la Berolinahaus et haut la Haus der Statistik et la Haus des Reisens:

En plus de la Berolinahaus, on reconnaît aussi la Fontaine de l'Amitié entre les peuples, ainsi que les anciens Centrum Warenhaus et Interhotel:

7.3. Le quartier de Ostbahnhof
Coincé entre la Spree (qui à l'époque du Mur faisait office de démarcation à cet endroit) et la Karl Marx Allee, il est centré autour de la Gare de l'Est. Celle-ci, du temps de la RDA, avait été promue gare centrale de Berlin-Est et avait été renommée en conséquence (Hauptbahnhof). Surtout, dans le cadre des festivités du 750ème anniversaire de la ville, elle avait été dotée d'un bâtiment très moderne, mais rénové depuis selon les standards occidentaux:

La halle, une des plus grande de la ville, était toutefois très dégradée, et il a fallu de longues années de travaux dans les Années 1990 pour la remettre en état:

Exemple typique des situations singulières engendrées par la division de la ville puis la construction du Mur, le voyageur qui débarquait ici et quittait la gare par son accès principal butait rapidement sur le Mur et sa Todestreife, dont un bout a justement été préservé ici dans le cadre de la East Side Gallery

Côté opposé, au Nord donc, on tombe sur des grands ensembles construits dans les Années 1960-70:

A proximité immédiate se trouvait le siège du journal quotidien du SED, Neues Deutschland, à présent lié à Die Linke:

Plus surprenant, on y trouve lOstel, hôtel aménagé dans des appartements dans le plus pur style est-allemand (link), ainsi qu'un restaurant du même acabit (voir plus bas):

Lorsque l'on arrivait à Berlin-Est en train depuis Varsovie, Moscou, ou Prague, ou tout simplement depuis SXF, c'était (et c'est encore) la 1ère vision du centre de la ville que les voyageurs découvraient ici:

Aperçu du secteur depuis la Tour de TV:

7.4. Mollstrasse et Landsberger Allee
Ce très long axe, qui commence à proximité d'Alex, relie en fait le coeur de Berlin-Est à Marzahn, là encore dans une architecture très typée.

Vue depuis la Tour de TV (Marzahn en arrière-plan):

En chemin, on traverse la Place des Nations Unies, auparavant dénommée Leninplatz, et dont les longues barres d'immeubles affichent des tracés assez surprenants ;-)

C'est ici même que se dressait la plus grande statue de Lénine de toute la RDA:

Vue depuis la Tour de TV:

A l'extrémité côté centre-ville, aux confins d'Alexanderplatz et de Prenzlauer Berg, ce grand magasin construit au milieu des années 1930 fut occupé du temps de la RDA par le Comité Central du SED, et sert aujourd'hui de siège national à Die Linke:

Aperçu depuis la Tour de TV:

7.5. Marzahn
Au bout de cet très long axe se trouve donc Marzahn, une énorme ville nouvelle livrée à la fin des Années 1970. Dernière grande opération urbanistique dans la banlieue de Berlin avant la fin de la RDA, cette réalisation devait là aussi être la vitrine de la "réussite du Socialisme Scientifique sur la terre natale de Marx et Engels" ;-) C'est aussi là que se trouvait la 2ème communauté Vietnamienne d'Europe….
Bien que rénovés dans les années post-Réunification, les bâtiments n'ont rien perdu de leur cachet originel:

Seule touche de modernité capitaliste, un énorme centre commercial a vu le jour à l'entrée de cet énorme quartier:

7.6. Le Volkspark de Friedrichshain
Situé non loin de l'itinéraire précité reliant Alexanderplatz à Marzahn, il comporte 2 mémoriaux crées par le régime dans les Années 1960.
Mémorial des combattants allemands des Brigades Internationales de la Guerre Civile Espagnole:

Mémorial consacré aux combattants anti-fascistes allemands et polonais de la 2nde Guerre Mondiale. Les annotations sont en Allemand, Polonais mais également en Russe ;-)

"Pour notre liberté":

Aperçu depuis la Tour de TV:

7.7. La Place Ersnt Thällmann
Située plus au Nord, elle rend hommage au chef du KPD sous la République de Weimar:

En face, ces immeubles récemment rénovés formaient du temps de la RDA un îlot inhabité, dont les appartements servaient de lieu de rencontre entre les officiers de la Stasi et leurs collaborateurs informels:

7.10. le Château de Schönhausen et le Majakowskiring
Ce château situé dans un parc très tranquille de Pankow a servi de demeure officielle à la Présidence de la RDA de 1949 à 1964, puis de résidence pour hôtes officiels de la RDA:

La partie la plus intéressante se situe au 1er étage, et il faut emprunter ce très bel escalier pour y parvenir:

Petit salon de réception:

Salle de réunion et de travail:

Chambre à coucher des hôtes, où dormirent entre autres Khrushchyov, Brezhnev, Andropov, Gorbachev mais aussi Fidel Castro, Ho Chi Minh, Nikolai et Elena Ceaucescu…

Sanitaires attenants, à la décoration pour le moins inattendue ;-)

Jouxtant le parc, une rue ovale, le Majakowskiring et ses villas cossues abritaient avant 1990 le gratin de l'élite dirigeante du régime Est-Allemand. La rue était barrée à chaque extrémité et tenue sous haute surveillance, et formait donc un Sperrgebiet, destiné à protéger le sommet de la nomenklatura de l'"Allemagne des ouvriers et des paysans" du regard indiscret des autres camarades :-D

Par le suite, nombre de villas ont été reconverties en résidences d'ambassades étrangères.
Aperçu de la zone, lors d'un vol reporté icilink. On reconnaît bien le Château à droite, et le Majakowskiring en bas à gauche:

Autre vue, faite depuis un autre vol…pas encore reporté ;-)

Aperçu de Pankow depuis la Tour de TV:

7.8. Le Nikolaiviertel
Le Quartier Nicolas, situé à proximité d'Alexanderplatz et au Sud de Unter den Linden a constitué la dernière opération d'urbanisme porte-drapeau au centre de Berlin-Est avant la disparition de la RDA. Dans le cadre du 750ème anniversaire de la ville et de ses festivités, le régime avait souhaité recréer un quartier de style ancien, en rupture donc avec les réalisations précédentes très marquées par le constructivisme et le modernisme socialistes. Pour ce faire, des bâtiments en style prussien traditionnel avaient donc été construits, mais avec une touche qui trahit néanmoins les méthodes de construction, même si certains ont été doté de façades authentiques:

L'endroit avaient été voulu comme assez festif, avec de nombreux bars et restaurants, et cette vocation a survécu à la réunification de la ville:

Vue depuis la Tour de TV (on reconnaît aussi le Rottes Rathaus au premier plan, voire plus bas):

7.9. Le Centre des Loisirs et des Sports
Ce complexe multiactivités (SEZ) avait été construit à grands frais à la fin des années 1970, et était destiné à promouvoir encore et encore la pratique sportive parmi la population de la capitale de la RDA. Son état s'est hélas fort dégradé au fil des années 1990, au point d'être fermé de 2004 à 2009, avant de rouvrir très partiellement:

7.10 e Planetarium Zeiss
Autre grande réalisation du régime dans le cadre du 750ème anniversaire de la ville, il demeure parmi les plus vastes et les plus modernes d'Europe, dans un style toujours très typé:

7.11 Le cœur de ville entre Alexanderplatz et la Porte de Brandebourg
Au cœur de Mitte, on trouve un hypercentre de style plus classique, antérieur à la création de la RDA, mais où celle-ci a installé ses institutions. Ce secteur est particulièrement intéressant, dans la mesure où certains bâtiments officiels ont connus bien des aléas dans leur utilisation.
Ce qui est aujourd'hui le Ministère Fédéral de l'Energie a ainsi abrité la Cour Suprême de la RDA ainsi que le Parquet. Derrière se bâtiment était tapi l'hôpital réservé à la nomenklatura du régime Est-Allemand. La photo est prise depuis le Pont des Invalides, coupé en 2 par le Mur de 1961 à 1989:

Un peu plus loin, l'Hôpital Universitaire La Charité, dont ce site fut construit à la fin des Années 1970 et rénové au début des Années 2010, un des plus réputés de la RDA, et alors rattaché à l'Université von Humboldt:

Vue du secteur depuis la Tour de TV:

En direction de la Spree, on finit par tomber sur l'ancienne gare-frontière de Friedrichstrasse:

Sur le flanc nord, un bâtiment avait été construit à la fin des années 1960 en vue d'y effectuer les contrôles de sortie du territoire de la RDA en direction de Berlin-Ouest (et au-delà vers la RFA par train-corridor). C'est là que les familles séparées par la division de l'Allemagne se disaient au revoir, d'où son surnom de "Palais des Larmes":

En face, au Nord de la Spree, impossible d'ignorer ce haut lieu de la Dramaturgie est-allemande: le Berliner Ensemble, qui fut le Théâtre où officia Berthold Brecht et que sa femme dirigea:

Non loin de là, toujours dans le même quartier en bord de la Spree, le Friedrichstpalast, construit au milieu des Années 1980, pour remplacer l'ancien situé à côté du Berliner Ensemble, et qui aujourd'hui encore, demeure le Théâtre de revue le plus grand d'Europe:

A côté, le Admiralspalast, ancien théâtre de revue, qui accueilli le congrès fondateur du SED en 1946, puis fut utilisé comme théâtre, salle de concert et siège de l'Union des Journalistes de la RDA:

Depuis le pont de la Friedrichstrasse sur la Spree, on jouit d'une belle vue en direction de l'Ile aux Musées et de Alexanderplatz:

Côté Sud de la gare, impossible de rater d'imposant bâtiment du World Trade Center version Est-allemande. Datant du milieu des années 1970, il a abrité quelques ambassades occidentales, mais aussi et surtout des sociétés d'import-export et des succursales occidentales. De style socialiste moderne et très haut de gamme, il est un des bâtiments les plus soignés qui fut construit en RDA:

Aperçu du secteur depuis la Tour de TV:

En arrière-plan, on distingue le Reichstag, à ras duquel le Mur passait, ainsi que la nouvelle Chancellerie, située à cheval sur l'ancienne démarcation.
Plus au Sud, sur la Dorotheenstrasse, un bâtiment construit dans un style fonctionnel du début des Années 1970, et qui abritait alors diverses ambassades de pays non-socialistes (la RDA n'a été reconnue largement en Occident qu'une fois la reconnaissance mutuelle RDA-RFA effective en 1973), va être prochainement rasé pour faire place à une nouvelle antenne du Bundestag:

La rue en question semble bien calme…

Au numéro 93, adjacent, on trouve déjà une antenne du Bundestag, mais du temps de la RDA, c'est le Ministère de la Justice qui se trouvait là:

Sur Unter den Linden, on trouve bien évidemment d'autres anciens hauts lieux officiels Est-Allemands. Cette avenue se voulait être les Champs-Elysées de Berlin-Est, mais sa configuration en impasse butant contre la Porte de Brandebourg alors emprisonnée dans la Todestreife du Mur se traduisait par un grand calme à l'époque.
Aujourd'hui, l'avenue est plus animée, mais la piétonnisation de la Porte de Brandebourg et de la Place de Paris a à nouveau calmé l'ambiance, et plus encore vu que les travaux de jonction entre les lignes U55 et U5 du métro réduisent un peu la voirie:

Au numéro 50, un bâtiment très moderne héberge les bureaux des députés du Bundestag, mais auparavant se situait là le Ministère du Commerce Extérieur de la RDA:

En face , au numéro 71, là où se dresse une autre antenne administrative du Bundestag, se situait le Ministre de l'Education Populaire de la RDA, occupé de 1963 à 1989 par une des femmes les plus détestée et redoutable du pays:

Plus à l'Est de l'avenue, on tombe sur l'ancienne Bibliothèque d'Etat de la RDA, qui depuis a été réunifiée avec celle de Berlin-Ouest:

A côté se dresse le bâtiment principal de l'Université von Humboldt, qui était la plus prestigieuse de la RDA:

En face, on trouve la Faculté de Droit de ladite université:

A côté, c'est l'Opéra d"Etat:

Dans le même secteur, on tombe aussi sur le Théatre Maxime Gorki, lieu où étaient censées se rencontrer les dramaturgies soviétique et est-allemande:

Sur le devant, la Neue Wache (en travaux) abrite aujourd'hui un petit mémorial consacré aux victimes de la guerre et des totalitarismes. Mais du temps de la RDA, le mémorial était consacré aux victimes du Fascisme et du Militarisme, et constituait une sorte de "Saint des Saints" gardé par 2 soldats de l'Armée Populaire Nationale:

A côté, dans l'ancien Arsenal, a été crée après-guerre le Musée d'Histoire Allemande de la RDA, qui depuis est devenu celui de l'Allemagne unifiée:

Vue générale de Unter den Linden depuis la Tour de TV:

Gros plan sur la Pariser Platz et la Porte de Brandebourg:

Plus au Sud de Unter den Linden, Mitte comporte aussi des anciens hauts lieux du régime est-allemand. Coincé derrière la Potsdamer Platz, la Maison des Ministères. Construit pour abriter le Ministre de l'Aviation du IIIème Reich, cet imposant complexe fut réutilisé par la RDA. C'est d'ailleurs là que fut proclamé "l'Etat allemand des ouvriers et paysans" et que la Constitution de la RDA fut rédigée et présentée. Dans les mois qui suivirent la création de cet Etat, la plupart des ministères économiques et techniques y élirent domicile, ainsi que la Commission de Planification d'Etat. A l'heure actuelle, c'est le Ministère Fédéral des Finances qui y est domicilié:

La grande attraction de ce bâtiment, c'est sans conteste la fresque qui a été apposée sur son aile Nord dans les Années 1950, à la gloire de la construction du Socialisme en Allemagne de l'Est:

Côté Nord passe la Leipziger Strasse, qui butait sur le Mur et sa Todestreife (au fond):

Aperçu du complexe depuis la Tour de TV:

Le long de la Wilhelmstrasse, orientée Nord-Sud, des immeubles de standing avaient été construits à la fin des Années 1970 en vue d'héberger des cadres moyens mais fiables du régime. Immeubles qui donnaient directement sur le Mur et sa Todestreife, et dont la population avait été choisie afin d'éviter des photos indiscrètes de la zone, voire pire…

Toujours sur la Wilhelmstrasse, l'ex-Tchécoslovaquie avait fait construire à la fin des Années 1970 sa nouvelle ambassade, dans le plus pur style cubiste Tchèque:

Derrière, une autre ambassade, plus classique, celle de la RPDC:

Visiblement, ça bouge à Pyongyang: "la majestueuse et splendide Rue Ryomyong annonce l'aube de la Victoire du Socialisme":

Par le passé, ce grand bâtiment contigu servait aussi à l'ambassade Nord-Coréenne, mais il abrite désormais une auberge de jeunesse, qui paie un loyer à ladite ambassade…

Non loin de là, se trouve le bâtiment qui abrita le Ministère de l'Education Populaire et de la Propagande de Joseph Goebels, et où la RDA installa le centre de presse de son Conseil des Ministres peu après sa création. Aujourd'hui, c'est le Ministère Fédéral du Travail qui y est installé:

A un jet de pierre, l'ancien Ministère de l'Intérieur, distinct de celui de la Sécurité de l'Etat (Stasi), occupait des locaux aujourd'hui vacants, mais qui avant-guerre abritaient le siège de la Deutsche Bank, déplacé ensuite à Francfort:

A côté, on trouve l'Opéra Comique, construit au milieu des années 1960 à la place d'un ancien théâtre, et rénové depuis:

Dans le même secteur, on finit par tomber sur Gendarmenmarkrt, où l'ancien Théâtre Dramatique, fort endommagé lors du 2nd conflit mondial, fut reconstruit à grand frais au fil des Années 1970 et au début de la décennie suivante, pour devenir la salle de concerts de la capitale est-allemande:

Ladite place est sans doute la plus grande de ce coin-là de la ville, et comporte des styles assez mélangés:

Aperçu depuis la Tour de TV:

C'est dans ce secteur que se trouvait le siège du Parti National-Démocratique, équivalent est-allemand du FDP, et dont le bâtiment abrite à présent la Maison de l'Artisanat Allemand:

Plus au Sud, on retombe sur la Leipziger Strasse, qui, le long du Mur alors orienté Est-Ouest à cet endroit, prend des allures de "mur de béton", car entourée de hautes tours résidentielles haut-de-gamme construites dans les Années 1970. Là encore, il s'agissait de peupler les abords immédiats du Mur et de sa Todestreife avec des cadres fiables du régime, discrets et permettant d'éloigner les curieux. Mais ici, il fallait également barrer autant que possible l'horizon du siège du groupe Axel Springer, localisé en face, de l'autre côté de la démarcation:

Sur le côté Nord de la rue, on retrouve là aussi la même vocation "mur de béton":

Aperçu du secteur depuis la Tour de TV:

Tapi derrière tout ce béton, le Centre de Presse International de la RDA, aujourd'hui occupé par le Ministère Fédéral de la Justice. C'est là, que le 9 Novembre 1989 au soir, fut annoncée un peu précipitamment l'ouverture du Mur:

Aperçu depuis la Tour de TV:

Entre la zone de l'Université von Humboldt et celle de la Tour de TV, la Spree se divise en 2 bras, et forme un secteur où se situait le sommet du pouvoir de la RDA.
A l'emplacement du chantier de reconstruction de l'ancien Château des Hohenzollern, dont les ruines furent nivelées dans les Années 1950 à titre d' "expiation du Fascisme", le régime avait fait construire le Palais de la République au début des années 1970. Bâtiment le plus prestigieux du pays, il abritait le Parlement (Volkskammer), mais aussi divers équipements collectifs qui relèvent de l'institution socialiste qu'était la "Maison du peuple": restaurants subventionnés, théâtre, salles d'exposition, équipements sportifs…

Aperçu du chantier depuis la Tour de TV:

Au-delà, en direction d'Alexanderplatz, le régime, en vue de festivités du 750ème anniversaire de la ville, avait fait aménager le Forum Marx-Engels, sorte de grande place végétale agrémentée de statues des 2 fondateurs du socialisme allemand. Avec les travaux de jonction du métro U5-U55, le forum a été fermé, mais les statues ont survécu, et n'ont été que légèrement déplacées:

Aperçu depuis la Tour de TV:

A proximité, au Sud du Palais de la République, le régime avait aussi fait construire un bâtiment alliant style fonctionnel d'époque et le balcon récupéré du Château des Hohenzollern. Ce bâtiment abrita le Conseil d'Etat de la RDA, organe collectif exerçant le pouvoir exécutif du pays. Aujourd'hui, une école de commerce y a élu domicile…

A côté, la Maison du Wederscher Markt a une histoire encore plus mouvementée. Construite au milieu des Années 1930 pour y accueillir la Reichsbank, elle abrita ensuite le Ministère des Finances des débuts de la RDA, avant de servir de siège au SED. Actuellement, c’est là que se trouve le Ministère Fédéral des Affaires Etrangères, et une extension moderne y a été construite:

Aperçu de ce bâtiment ainsi que de l'ancien Conseil d'Etat depuis la Tour de TV. On devine aussi les travaux du Château:

Dans le même coin, on tombe aussi facilement sur l'Hôtel de Ville "rouge", qui fut celui de Berlin-est avant de redevenir celui de toute la ville:

Derrière, plus au Sud, se trouvait le siège du Gouvernement est-allemand, et qui aujourd'hui abrite l'Administration de l'Intérieur et des Sports de Berlin:

Ancien Ministère de la Culture et Hôtel des Monnaies de la RDA:

En face, de l'autre côté de la Spree, l'Île aux Pêcheurs, qui avant-guerre constituait un quartier baroque, a vu dans les Années 1970 la construction de hautes tours, mais aussi d'une très grande piscine couverte, hélas détruite, mais dont l'emplacement est encore visible:

En face, le quartier du Märkisches Ufer contraste fortement, vu qu'il avait bénéficié d'une lourde et coûteuse restauration dans le cadre du 750ème anniversaire de la ville:

Aperçu depuis la Tour de TV de toute la zone allant du Rottes Rathaus au Märkisches Ufer:

Enfin, en face de l'Île aux Musées, le régime avait fait construire le Palasthotel, qui lui aussi faisait partie de la chaîne Interhotel, et était considéré comme le plus prestigieux de toute la RDA. Destiné avant tout aux visiteurs occidentaux, toutes ses chambres étaient écoutées et filmées par la Stasi. De ce fait, nombre d'éminents hôtes occidentaux pris aux piège dans des attitudes gênantes avec des demi-mondaines de la Stasi durent entamer une collaboration informelle avec cet organe de la RDA, chantage à l'appui…
Au début des Années 2000, l'hôtel fut rasé, et remplacé par le Radisson:

Dans le sous-sol a élu domicile le DDR Museum, très bien documenté et consacré à la vie quotidienne en RDA:

Aperçu de la zone depuis la Tour de TV:

7.15. Lieux d'échanges intellectuels, artistiques et religieux … et de contestation
La vie artistique et intellectuelle en RDA était très dépendante du pouvoir, à la fois parce que celui-ci faisait beaucoup d'efforts pour la promouvoir, mais aussi pour l'encadrer et la surveiller, vu que intellectuels et artistes devaient adhérer à la vision socialiste de l'Etat et de la Société.
Galerie photographique, ouverte en 1985 par Renate Hähnel, et qui fut la seule de toute la RDA, à proximité de la Warschauer Strasse:

Non loin de là, se trouvait le club Die Box, lieu d’échanges et débats sans concession, et où certains films occidentaux censurés étaient aussi diffusés, jusqu'à sa fermeture imposée en 1975:

Café Atopia, situé à Prenzlauer Berg, désormais fermé, et qui fut un haut lieu de la scène alternative et contestataire dans les années 1970-80:

Passons à présent aux églises. Contrairement à l'URSS lors de ses pires heures, la RDA garantissait la liberté de culte, mais sous étroite surveillance de la Stasi. Ce qui n'empêcha point que certaines églises de Berlin-Est devinssent des foyers de contestation larvée à partir des années 1970.
A Friedrichshain, l'église Galilée fut ouverte par son pasteur à une scène culturelle alternative et servit aussi de refuge punk:

Outre une petite exposition sur la jeunesse non-rangée de la RDA, l'église héberge aussi des concerts:

Non loin de là, l’église Pentecôtiste, dont le pasteur là aussi prit sous son aile plusieurs groupes punk et leur attribua une salle permanente dans les années 1980:

A Prenzlauer Berg, l'église de Sion fut un foyer de contestation encore plus problématique pour les autorités de la RDA, dans la mesure où elle accueillait des groupes musicaux de Berlin-Ouest, et comportait en sous-sol une bibliothèque clandestine (pleine d'ouvrages interdits) et une imprimerie tout aussi clandestine (pour journaux d'opposition illégaux):

Mais l'église Est-berlinoise demeurée la plus célèbre dans la contestation politique croissante des Années 1980, c'est celle de Getsemani, pleine à craquer lors des rassemblement hebdomadaires de la fin de l’Été et de l'Automne 1989:

7.12. Le siège de l'ancien Ministère de la Sécurité de l'Etat
Dénommé le plus souvent MfS ou StaSi, ce ministère constituait en fait la police politique du régime, créee en 1950, dans les mois qui suivirent la proclamation de la RDA le 7 Octobre 1949.
Le siège, situé à Lichtenberg, est désormais un musée:

Le hall a un style qui ne trompe pas:

Bureau de Erich Mielke, qui dirigea le ministère de 1957 à 1989:

Appartement du privé du Ministre, lequel résidait évidemment au Majakowskiring:

Salle de Conférences:

Salon-café, où se déroulaient les pauses des conférences. Le café servi en RDA était de piètre qualité, et celui de l'Ouest très recherché…

Vestiaire attenant:

Bureau du Général-Major Carlsohn, qui fut le bras droit de Mielke, et salle de réunion attenante:

Impossible d'ignorer ces postes de TV des plus rétros. Mais en RDA, il fallait plusieurs années de liste d'attente pour disposer d'un récepteur, même si durant les années 1980, l'approvisionnement en postes de télévision s'était quelque peu amélioré…

Bureau des secrétaires:

Fourgon de transport de détenus de la Stasi:

7.13. La Prison-Mémorial de la Stasi à Hohenschönhausen
La suite "logique", c'est donc l'endroit où les suspects et condamnés de la Sécurité de l'Etat étaient détenus après leur arrestation et jugement éventuel.
Plus encore que Majakowskiring et ses abords immédiats, il s'agissait d'un des quartiers les plus secret de tout Berlin-Est, et plus encore que le quartier général des forces d'occupation soviétique de Karlshorst (voir: link)
Cette zone formait en effet un Sperrgebiet, autrement dit un territoire à accès restreint, entouré de clôtures, traversables uniquement par des points de contrôle très surveillés. Afin d'éviter tout coup d’œil indiscret, les bâtiments de part et d'autre de la démarcation étaient habités par des fonctionnaires employés sur ce même site. La zone n'apparaissait même pas sur les plans publics de Berlin, capitale de la RDA, pas plus que sur l'annuaire téléphonique.
La prison est d'allure on ne peut plus classique vue de l'extérieur:

Une fois à l'intérieur de l'enceinte, on se trouve face au bâtiment administratif:

A l'intérieur de celui-ci se trouve une exposition permanente, fort bien documentée, mais aussi quelques vestiges de son utilisation passée, comme ce long couloir:

Bureau du secrétaire principal…

…qui donne sur celui du chef de l'administration pénitentiaire de la Stasi, qui supervisait l'ensemble des prisons politiques Est-allemandes:

Dans ce décor très daté, qui fleure bon la RDA du début des années 1980, trône bien évidemment le portrait du TovarichGenosse Erich Honecker ;-)

Dans la cour, on note certaines cellules très sommaires:

Mais l'essentiel des cellules se trouvait dans d'autres bâtiments, non-visitables individuellement:

Bâtiment administratif, situé en face de la prison proprement dite, mais toujours dans le Sperrgebiet:

Le poste de contrôle principal se situait dans cette rue, à la hauteur des canalisations passant par dessus la rue:

8. U-Bahn sauce locale
A la différence de Prague, Varsovie, Budapest et Sofia, Berlin-Est n'a pas eu de métro de conception soviétique, pour la bonne et simple raison qu'il avait déjà un réseau préexistant à la proclamation de la RDA, avec des propres normes, différentes de celles de l'URSS qui furent exportées aux autres capitales susmentionnées. Berlin-Est a donc eu son propre matériel roulant, de fabrication locale, et qui malgré une rénovation il y a quelques années, n'en a plus pour très longtemps. Ce matériel (Série G) se retrouve exclusivement sur la Ligne U2, et a largement conservé son cachet:

Les stations ont quasiment toutes conservé leur style d'avant-guerre, mais quelques-unes comme Mohrstrasse, qui, fort endommagée début 1945 et située en face de la Maison des Ministères, eurent droit à un relooking à la mode soviétique, à grand renfort de marbre:

9. Une pincée de propagande
Impossible d'évoquer la RDA sans clin d’œil à la propagande du régime, omniprésente à l'époque…
"La République Démocratique Allemande est l'avenir de toute l'Allemagne":

"30 ans de RDA et je construis le lendemain":

"30 ans de RDA - un bilan fièr pour nous tous":

"35 ans de RDA - Regardez, beaucoup a été accompli":

Collectivisation des terres: "la terre des aristocrates devient la terre des paysans":

Ouvrages de doctrine destinés aux membres de la Jeunesse Allemande Libre (FDJ: "Du sens de notre vie; Le Socialisme, ton monde; Univers, Terre, Homme".

Vacances organisées et payées par le service voyages du syndicat:

Aujourd'hui plus de propagande socialiste dans l'espace public, mais de grandes affiches appelant à la Transition énergétique (qui en allemand se dit virage/tournant énergétique), et à en finir pour de bon avec ces immenses et délétères mines de lignite à ciel ouvert, ouvertes au début des Années 1980, et dont les conséquences se font toujours ressentir…

Après avoir tant pérégriné à travers la ville, il faut bien reprendre des forces. Et il est possible de rester fidèle au thème, car quelques établissements proposent des plats et mets typiques des années de la RDA.
Le DDR Museum a comporté jusqu'en 2015 un restaurant qui se voulait être un lieu de perpétuation de la gastronomie Est-allemande, et l'on pouvait y voir des petits-enfants y invitant leurs grands-parents nostalgiques. Par manque de place, le restaurant a finalement fermé, mais une autre adresse encore plus typique a repris le flambeau, derrière Ostbahnhof, sous le nom de Volkskammer, en hommage au Parlement de la RDA.

Dès l'entrée, on retrouve les armoiries de la RDA, ainsi que les symboles de la FDJ ou Jeunesse Allemande Libre, organisation de jeunesse du SED:

L'intérieur est sans surprise très vintage:

Les allusions à la FDJ se répètent à l'intérieur:

En plus des portraits officiels de Erich Honecker et de Walter Ulbricht, on trouve toute une collection de souvenirs officiels, dont une collection de fanions:

On y retrouve aussi quelques objets d'époque. La radio était encore assez accessible, mais il fallait près de 10 ans de liste d'attente pour avoir le téléphone dans les Années 1980:

Les tables et leur décoration sont d'époque:

La gastronomie Est-allemande était assez simple, mais néanmoins très intéressante d'un point de vue Occidental. Contrairement à d'autres anciens pays-frères, les produits de première nécessité n'ont jamais vraiment manqué, même si les étals n'étaient pas très variés. Les produits plus nobles, eux, étaient fournis de manière plus aléatoire, et s'achetaient dans des magasins à part, à prix libres (Delikat), voire même en devises occidentales (Intershop).
Toujours-est-il que la viande de bœuf était rare en RDA, vu qu'au sein du Bloc, celle-ci était avant tout produite en Hongrie, et que les camarades Magyars préféraient écouler celle-ci en Occident afin de récupérer de précieuses devises. La viande de porc était donc assez prédominante, y compris dans les plats où le bœuf était la norme. Au sein du SED et des instances de planification économique Est-allemandes, le porc avait de loin la préférence des décideurs, le bœuf étant jugé d'un rendement moindre.
Le plat national par excellence était tout simplement le steak de porc Au four, mais orné d'un nappage assez particulier, mêlant fromage, ragoût de porc piquant et sauce hollandaise:

On trouvait aussi quelques grands classiques venant d'autres pays-frères: Solyanka russe, Gyulash hongrois, et ici Shopska bulgare:

La Schnitzel en RDA n'avait rien à voir avec celle de la RFA. Point d'escalope de veau pannée et accompagnée de pommes de terre, voire de spätzle avec une sauce aux champignons, mais un "steak de saucisse" panné, et accompagné de spirelli, dans une sauce tomate piquante, conçue au sein-même du SED, en vue d'offrir une touche de goût ensoleillé au milieu de la grisaille des Genossen ^^^^

On trouvait également une version locale du Hamburger, la Grilletta, à base de viande hachée… de porc, là aussi une trouvaille du Parti dans les Années 1970. Dans son élan de créativité culinaire, le Parti avait également mis au point une version locale de la Pizza, la Krusta, à mi-chemin de la tarte flambée germanique et du modèle transalpin.
Côté boissons, le régime avait lancé sa propre version du Coca Cola, le Vita Cola, encore plus chimique, et avec un arrière goût assez citronné, toujours très en vogue en ex-RDA.
Les desserts étaient assez simples, mais au début des Années 1950, un dessert haut de gamme, et qui le resta jusqu'à l'Union Monétaire et Douanière avec la RFA, fit son apparition. Un dessert emblématique, utilisant un maximum d'ingrédients locaux, donc économe en devises: glace vanille, crème fouettée, compote de pommes et liqueur d’œuf. Un dessert dont le nom fut donné à cette époque par le Camarade Walter Ulbricht lui-même, tout content de l'humiliation infligée aux JO d'Hiver de 1952 par l'équipe de Suède à celle de la sœur ennemie RFA. Du fait de l'inspiration revancharde de l'homme fort de la RDA, c'est donc le nom de Schwedeneisbecher ou coupe de glace suédoise qui fut donné à ce dessert, encore très répandu aujourd'hui: