Suite de ce petit itinéraire de vacances improvisées. Après quelques jours sur le Bordelais, cap à nouveau sur l'Est.
1. Contexte et itinéraire
Voir:
link
- Vol ASL Airlines (OUD) BOD=>SXB, Boeing 737-300 (QC), Economique
+ Visite de Phalsbourg
+ Aperçu de l'ancien môle d'escale du Verdon
+ Bordeaux, capitale tragique de la France en détresse
+ Visite de Jarnac, sur les traces de François Mitterrand: link
- Vol Blue Air, BOD=>OTP, Boeing 737-400, Economique: MAINTENANT
Puis d'autres vols pour découvrir quelques coins sympathiques en Roumanie…en en revenir :-(
+ XX
+ YY
+ ZZ
Ce sera donc une petite balade en Roumanie, histoire d'en voir les plus beaux trésors, et aussi les attractions les plus singulières. Envie d'un peu de Latinité, oui, mais de la Latinité Orientale, tant j'ai épuisé le sujet de la Latinité Occidentale étant plus jeune^^^^
Et après mon petit séjour en Moldavie l'an dernier (voir: link), j'ai fini par être littéralement happé par le Grand Voisin situé un peu plus à l'Ouest, dont je ne connaissais en tout et pour tout que Bucarest et Galati, et encore…
Donc un goût d'inachevé à corriger au plus vite ;-)
Plusieurs critères m'ont poussé à choisir ce vol:
- trajet direct, encore assez bien positionné en fin de journée
- possibilité de valoriser une longue liaison entre la Province Française et la frange Est du Vieux Continent
- découverte de Blue Air
- possibilité de tester les plateaux-repas chauds payants proposés à bord (réservation préalable nécessaire)
- voyage à bord d'un 737 Classic, âgé de 21 ans
Cette première étape va donc m'amener à Bucarest, avec un intérêt certain pour FR:
- BOD-OTP n'a jamais été reportée
- Blue Air n'a été reportée que 9 fois ici, et jamais encore depuis la Province Française, et seulement 2 vols touchant la Roumanie
- Les plateaux-repas chauds vendus par Blue Air n'ont jamais été reportés
- Le Salon VIP du Hall A à BOD n'a été reporté que 3 fois
- Le voyage se fait à bord d'un 737-400, appareil en voie de retrait
2. Parcours d'approche
Accès à bord de la Icare-mobile de secours ;-)
Aperçu du Hall A, d'où part mon vol…
…et du Hall B, chasse gardée de la Galaxie AF-KL:
Entrée du Hall A, agrémentée de vignes:
3. Au sol - BOD
Encore pas mal de Départs à écouler pour le jour-même en cette fin d'après-midi:
Le Hall A est peu rempli…
… sauf par les 2 files correspondant à mon vol, aux comptoirs 11 et 12:
Comme à SXB sur mon vol précédent, l'agent au comptoir va avoir quelques doutes sur ce que mon tarif inclut en termes de bagages de soute, mais elle au moins va faire l'effort de revérifier minutieusement sur une liste en format papier, avec sourire et courtoisie…
Coup d’œil rapide au Hall B, mis en service en 1991 avant tout pour accueillir les A300B2 d'Air Inter reliant BOD et ORY, et dont la grisaille typique des années 1990 commence à se faire pesante:
Pas vraiment de boutiques intéressantes en zone publique, si ce n'est Baillardran et ses cannelés:
Miam-miam ;-)
Passage rapide du PIF après avoir pris congé de Icare.
Puis direction le Salon du Hall A. Moyennant 30€, je vais pouvoir me poser tranquillement, et je l'espère fort, me sustenter un peu.
Accueil courtois mais assez expéditif à l'entrée.
Vue générale:
Zone de repos, avec des groupes de 3+3 fauteuils encloisonnés:
Zone de consommation à l'entrée:
Et présentoirs à côté:
Offre assez décevante, très en dessous de ce que l'on peut trouver à NCE. Il y a encore des viennoiseries du matin, alors qu'il est 17h passées :-(
Première sélection, avec du Lillet rosé ;-)
2ème sélection: razzia-mogoyage sur 9 cannelés: il y en a 9, j'en prend 6 d'un coup, et peu avant de quitter le salon, je remets ça avec les 3 survivants^^^
Pa grand choix de presse et magazines, mais 3 titres retiennent mon attention: 2 quotidiens néerlandais et le magazine de AF. Oui, mais que viennent-ils faire ici: AF et consorts volent depuis le Hall B qui a son Patio, et à part ceux de KL qui opère au Hall B, il n'y a pas d'autres vols pour les Pays-Bas :-)
Mon zinc arrive sur le 0B 167 depuis OTP, à 18h16:
Mais ce n'est qu'à 18h45 que je serai en porte, tenant à être le dernier à embarquer vu que je suis en rangée 1:
Entre-temps, le vol LH 1085 pour FRA commence son roulage:
Embarquement en, faux contact, mais ça pourrait être bien pire: Ryanair, Easy Jet et Wizzair sont affectées au Terminal Billi:
4. A bord
Je m'attendais à tomber sur une cabine datée, avec des sièges épais et bien rembourrés, vu les précédents FR sur Blue Air et l'âge de l'appareil, mais que nenni: des planches à repasser LH!!!!
En regardant l'historique de l'appareil, je ne trouve pourtant aucune trace de groupe LH: cet appareil a en effet commencé à voler chez feu British Midland en 1997, avant de passer chez Air One en 2002, et Blue Air en 2007. Notez que les 2 propriétaires précédents ne sont plus de notre monde.
Les coffrets à bagages d'origine, eux aussi, ont été remplacés par d’autres du type 737 NG:
L'identité du transporteur est clairement affichée sur les cloisons de devant:
Les hublots et leurs stores trahissent l'âge de l'appareil:
Espacement très généreux en rangée 1:
Avec pour les sièges 1E et 1F une tablette murale très généreusement dimensionnée, idéale pour des agapes en vol:
Blue Air a un magazine de bord, avec un descriptif de sa flotte:
Carte du réseau, avec les différentes bases:
Les destinations depuis chacune des bases sont énumérées sur des schémas à la suite de la carte:
Outre Bucarest, on note d'autres bases en Roumanie, mais aussi ailleurs: TRN, LCA, LPL et AHO:
Carte de sécurité avec une combinaison quadrilingue plutôt inattendue: Anglais-Roumains-Italien-Grec (Démotique):
Double consigne de sécurité RO-EN et IT-EN, ça sent le vestige de la période Air One:
Une visite aux toilettes permet de confirmer le caractère très bavard des affichettes de consignes de sécurité, avec de fréquents dédoublements et répétitions RO-EN et IT-EN:
.
.
Malgré toute 2 affichettes RO-EN uniquement:
Et encore 2 autres IT-EN uniquement:
Depuis mon siège, j'arrive à fixer le TU 628 qui arrive de TUN avec 1h30 de retard:
Juste derrière, LX 556 qui arrive de ZRH:
La repousse débute à 19h00 précises, soit l'heure de départ indiquée sur l'horaire, et permet de mieux voir le discret petit voisin tricolore:
IB 8555 en attente de départ (retardé de 30min au moins) pour MAD:
Le petit canadien semble bien seul et isolé, sur la jetée construite il y a 15 ans pour lancer la défunte Porte Ibérique de AF (+ compagnies régionales associées), sorte de mini-hub de 4 plages horaires, mettant en contact pas mal d'aéroports de la Province Française (LIL, SXB, MLH, RNY, NTE, CFE, LYS) et de la Péninsule Ibérique (MAD, BCN, BIO, OPO et LIS):
Gros plan sur le LX 557 pour ZRH…
Petit morceau d'A321 AF en livrée ST:
Et petit festival francophone Euroméditerranéen: AH, LX et TU
Le roulage va durer 10min, avec le W6 1358 pour WAW qui nous suit de près:
Le IB 8555 coulé est derrière:
Décollage à 17h11:
Très vite, on se met à longer la Rocade, côté Ouest et Nord:
Aperçu du centre historique de la Belle endormie désormais bien réveillée, et du Pont de Pierre:
Pont Jacques Chaban-Delmas, dont le tablier est en position basse:
Pont d'Aquitaine:
On vire de plus en plus vers l'Est, ce qui permet de fixer (sans traîner) BOD…
puis le Pont d'Aquitaine et le Pont Chaban-Delmas avec une bonne altitude…
…et le Pont de Pierre par l’autre bout, avec vue sur la Place de la Bourse:
Puis survol de la Vallée de la Dordogne, ce qui permet de faire un gros plan en direction de la Garonne plus au Sud, sur Marmande:
10min après avoir décollé de BOD, survol du Lac de l'Escourou et de Eymet, au Sud de Bergerac, à un moment, où le ciel se couvre:
15min, le ciel se découvre peu à peu alors que nous survolons le Sud du Plateau de l'Aubrac:
Aperçu furtif de la bretelle A75-RN88 et de son viaduc enjambant la Colagne, au Sud de Marvejols:
Mende:
Retenue de Naussac:
Langogne, toute proche:
Survol des Monts du Vivarais:
C'est à ce moment-là que mon plateau-repas payant est distribué avec le sourire. J'ai choisi le Menu avec le bœuf en sauce à la prune, avec petite salade en entrée et gâteau aux fruits rouges en dessert:
Gros plan sur le plat de résistance, bien préparé et assez goûteux:
On approche de la Vallée du Rhône:
Valence:
Zone de Livron et Loriol:
Crest:
On arrive sans surprise sur le Vercors:
Lac de Monteynard-Avignonet:
Survol du Massif des Ecrins. En fin de mois d'Août, les Alpes du Sud semblent bien sèches:
Briançon, survolée 46min après avoir décollé de BOD:
Survol du Massif du Queyras ensuite:
On quitte les Alpes à la hauteur de Pignerol (Pignerolo), ville autrefois très liée à la France, et dont la forteresse "hébergea" un célèbre et néanmoins énigmatique prisonnier de Sa Majesté Louis XIV:
Novi Ligure, coincée entre Plaine du Pô, Alpes et Appenins:
La nuit va venir alors que nous survolons la pointe Nord de Apennins, avec une belle vue sur la zone de Rapallo et Portofino:
On va traverser brièvement le Sud de l'Istrie en survolant Pula…
… suivie de la Baie de Kvarner, qui sépare l'Istrie du reste de la Croatie:
Survol du centre de la Croatie puis du Nord de la Bosnie, passage au-dessus de Banja Luka 2h03min après avori décollé de BOD:
Puis passage au-dessus de Belgrade, masquée par les nuages et la région des Porțile de Fier.
2h15min après avoir décollé de BOD survol d'une ville du Sud-Ouest Roumain. Je m'attendais à ce que celle-ci fût Craiova, mais en fait, c'était Filiași, localisée à 40km au Nord de Craiova:
La descente est annoncée à ce moment-là, et une tournée de bonbons est lancée ;-)
Le Nord de Bucarest est en vue 20min après:
On passe au-dessus d'OTP, l'atterrissage va donc se faire en venant de l'Est:
Après avoir donc viré à 180° en direction de l'Ouest, atterrissage à 22h59, soit 2h48min après avoir décollé de BOD:
Le roulage nous amène non pas au contact du terminal, mais en poste éloigné, à proximité immédiate des ATR de Tarom:
Garage à côté d'un oiseau rare:
Itinéraire suivi sur Flightradar24:
5. A l'arrivée - OTP
Le débarquement va prendre un peu de temps et requérir 2 autobus articulés à 2 caisses. Dernière vue de l'appareil qui m'a amené depuis les portes du Médoc:
Le trajet en autobus va permettre d'admire une fois de plus ce zinc d'Air Bucharest:
Aperçu du terminal principal:
Mais à cette heure-ci, il y a beaucoup d'autres vols qui arrivent d'Europe de l'Ouest, ce qui ce traduit par une belle pagaille en file d'attente pour passer les filtres de Police. A tel point que les files dédiées au personnel et diplomates seront banalisées pour écouler le flux:
Après une vingtaine de minutes d'attente, je passe le filtre, et c'est ensuite la course vers l'ancien terminal, transformé en zone Arrivées:
Dernière vue d'ambiance de fin de soirée à OTP:
6. Quelques grand classiques socialistes de Bucarest
L'ancienne Maison de l’Etincelle, construite à la fin des années 1950 pour héberger les publications homonymes du Parti Communiste Roumain et rebaptisée depuis Maison de la Presse Libre. Un gratte-ciel de type stalinien, longtemps demeuré l’édifice le plus haut de Roumanie, et dont le style rappelle fort celui du Palais de la Science et de la Culture de Varsovie, mais avec une touche de Renaissance Italienne:
Ce complexe héberge encore aujourd'hui la plupart des grands quotidiens roumains.
Construit au début des Années 1960 à proximité, Romexpo, Palais des Congrès et des Expositions servait de vitrine aux réalisations économiques et autres du régime:
Construit en même temps, un autre grand classique de l'ancien bloc, le Cirque Métropolitain:
En plein centre-ville, impossible de rater l'Hôtel Intercontinental, datant du début des Années 1980, et qui devait répondre aux attentes du régime, désireux de voir une hôtellerie occidentale haut-de-gamme se développer dans la ville, comme preuve supplémentaire du "miracle économique" dont le couple Ceauceșcu se prévalait:
Juste à côté, on tombe inévitablement sur le Théâtre National, un des plus grands d'Europe, et datant du début des Années 1970:
Tout en haut du Parc Carol, on aperçoit le Monument aux Héros de la Nation (Memorialul Eroilor Neamului), construit au débuts des Années 1960 pour honorer les combattants tombés pour la cause du Socialisme Roumain, et récemment recyclé en monument dédiés aux combattants roumains de la Première Guerre Mondiale, conflit dont la Roumanie actuelle est une des conséquences:
7. Aperçu du Métro de Bucarest
A cette époque, la RSR, bien que membre du Pacte de Varsovie, était dans une situation de sécession de fait au sein de cette organisation (départ exigé et obtenu de l'Armée Rouge à la fin des Années 1950, condamnation virulente de l'écrasement du Printemps de Prague 1968 puis vente de secrets militaires et diplomatiques soviétiques et est-allemands aux pays occidentaux). Mais au sein du CAEM également, la Roumanie était de fait en sécession: au milieu des Années 1960, Nicolae Ceauceșcu avait violemment rejeté la spécialisation sur l'agro-alimentaire que l'URSS avait suggéré à la Roumanie, et tenait fortement à développer une industrie nationale complète, sans l'assistance technique et économique soviétique.
Des choix qui ont eu 2 conséquences sur les débuts du réseau métropolitain de Bucarest, sur les stations et sur le matériel roulant.
Les stations ont en effet été sommairement aménagées, avec des finitions assez grossières, ce qui donne un aspect peu engageant à celle-ci. On est très loin du style assez soigné qui a été appliqué à la même époque à Prague et Budapest.
Eroii Revoluției (Héros de la Révolution):
.
Même à [ Piața Unirii (Place de l'Union), équivalent local de Châtelet-les-Halles, la même impression demeure:
Le pire étant ces couloirs de liaison, et leur revêtement à base de carrelages mal posés et bien désaxés:
Côté matériel roulant, point de rames soviétiques, mais du matériel fait maison, construit par Astra à Arad fort tagué…
…à tel point qu'il faut s'armer de patience pour apercevoir un bout de rame arborant encore en partie la livrée originelle :-(
Intérieur spartiate…
… et la aussi bien tagué:
On se croirait quasiment dans le métro de New-York il y a une trentaine d'années…
L'honnêteté commande toutefois de préciser que ce matériel est en cours de dégagement, et est uniquement utilisé sur la ligne 4. Les lignes 1-2-3 ont été équipées de matériel de construction récente (CAF et Bombardier), d'où les tags sont absents. Mais les stations, elles, demeurent dans leur jus originel:
8. Visite du Palais du Printemps (Palatul Primaverii), Résidence de la famille Ceauceșcu
Le rez de chaussée était à vocation officielle
Cabinet de travail de Nicolae Ceauceșcu:
Salon de détente attenant, avec son jeux d'échecs et ses cadeaux africains en ivoire:
Petit salon attenant:
Salon de réception:
Salle à manger:
Salle de TV:
Escalier qui descend au sous-sol…
… où l'on aboutit dans un salon-bar richement décoré…
.
… avant de finir dans ce cinéma privatif, où les films nationaux et étrangers (même ceux frappés par la censure) étaient diffusés en avant-première:
Escalier qui mène au premier étage, où se trouve les appartements des uns et des autres…
… et sous une jolie verrière:
On tombe d'abord sur un grand hall commun:
On visite ensuite l'appartement de Valentin, fils aîné du couple:
On passe ensuite à l'appartement de Nicu, second fils du couple:
Et très logiquement, la visite se poursuit par la visite de l'appartement de leur sœur Zoeia:
C'est maintenant le moment de pénétrer dans le Saint des Saints, l'appartement privé de Nicolae et Elena.
Ca commence par ce petit salon qui surplombe le jardin:
Cabinet de toilette attenant:
Chambre de Nicolae:
Grand Salon:
Quel beau lustre ;-)
Bureau de Nicolae:
En sortant, on emprunte ce couloir….
… qui conduite à la chambre d'Elena:
Zone de détente…
… à l'entrée de la salle de bain du couple:
Puis, via ce long couloir…
…on arrive dans ce salon…
donnant sur ce jardin d'hiver…
… bien décoré:
On finit par tomber le vestiaire…
… lequel donne accès à la garde-robe:
Couturière de formation, Elena était insatiable en matière d'habillement, et avait en plus hérité du faible que Nicolae, en bon cordonnier, avait pour les chaussures:
Ce très bel escalier nous amène près du jardin…
… au centre de remise en forme situé en sous-sol…
… comportant une magnifique piscine:
La visite se poursuit dans le jardin intérieur…
…entouré d'une galerie bien agréable, et qui mène à la sortie:
9. Visite de la Maison du Peuple (Casa Poporului), dernier "cadeau" de la famille Ceauceșcu à la Roumanie
20% du centre historique de la ville fut rasé en l'espace de 4 ans, pour faire place à ces immeubles réputés haut-de-gamme dont le style devait trancher avec le passé, et faire de Bucarest un véritable Pyongyang européen:
Nombre d'églises, monastères et autres joyaux d'architecture furent rasés sans la moindre hésitation, et ce d'autant plus que Elena, que Nicolae avait nommée Premier Ministre (pratique, hein? ;-) en 1981, haïssait profondément le fait religieux.
Mais Nicolae, lui, tolérait ces édifices à condition qu'ils ne lui obstruassent point la vue, ce qui a valu à certains lieux de cultes de se retrouver enserrés par ces nouvelles constructions, voire quasiment occultés, ce qui fut par exemple le sort de l'Eglise St-Jean le Nouveau:
…ou du Monastère St-Antim:
Plus marquant encore fût le sort réservé à l'Eglise Mihail Vodă. Promise à la démolition comme le monastère homonyme contigu, une campagne de soutien permis de la sauver, à la grande fureur de Elena, en la déplaçant sur 250m, sur une dalle de béton foncée à travers les fondations:
A l'Ouest de [ Piața Unirii (Place de l'Union), les destructions furent encore plus massives, pour faire place nette à la Maison du Peuple, énorme Palais qui est aujourd'hui le 2ème bâtiment le plus grand au monde derrière le Pentagone, et qui devait abriter l'ensemble des institutions politiques du pays:
Ce n'est qu'en 1997 qu’il fut achevé, la chute du régime ayant paralysé les travaux, qui ne reprirent qu'après de longues polémiques. Les 2 chambres du Parlement sont à présent hébergées dans ce mastodonte, dont les coûts d'entretien sont tels qu'une politique très active visant à attirer visiteurs, mais aussi congressistes et événements privés a été initiée ces dernières années.
La visite de ce mastodonte est possible en rentrant par le côté Nord, dont le style a là aussi un petit goût de Renaissance Italienne:
On enchaîne sur la Salle Constantin Alexandru Rosetti, utilisée comme salle de conférences et de congrès:
Le lustre a de quoi faire tourner la tête ;-)
On monte ensuite de 3 étages par cet escalier:
Suit cette très longue salle agrémentée de costumes traditionnels venant des différentes régions de Roumanie:
On passe après dans ce hall donnant accès….
… à la Salle Nicolae Iorga, en style Art-Déco:
Cabines de traduction dans cette même salle:
Le même hall donne aussi accès à la Salle Nicolae Bălcescu:
A côté, on découvre la Salle Ion I.C. Brătianu, entouré de pilastres, et censé incarner les diverses provinces de Roumanie:
En continuant, on traverse la Salle Tache Ionescu massive, et souvent louée pour des congrès et et événements privés:
Et au-delà de se lieu de passage généreusement dimensionné, on finit la visite de l'étage par le Hall d'Honneur, dont la conception a été fort remaniée au fil des changements d'humeurs du Génie des Carpates qui aimait aussi se faire appeler le Danube de la Pensée:
Là encore, lustres à gogo et grande verrière:
A peine plus loin, on tombe sur la monumentale entrée officielle du bâtiment, sur la face Est, donnant sur la Rue du 13 Septembre…
… avec là aussi un sacré lustre ;-)
L'entrée officielle se prolonge par cet escalier monumental…
… surmonté de de cette verrière, qui n'est pas la seule à l'étage du dessus:
Cet étage donne accès à la Salle A I Cuza, espace qui devait accueillir les plus hauts événements de la République Socialiste de Roumanie:
Plafond en harmonie avec le style de la salle:
Armoiries officielles de la République de Roumanie
Balcon qui prolonge cette salle…
… et qui donne sur le Boulevard de l'Union:
Tout ce luxe, comme celui de la villa, contraste fortement avec le niveau de vie du Roumain moyen à l'époque. Pour les autres camarades, le couple Ceauceșcu avait prévu de grandes cantines collectives, censées remplacer les repas pris en famille, dans le cadre du programme dit d'Alimentation Scientifique. L'objectif était de renforcer le contrôle horizontal sur la population en contrôlant étroitement le remplissage des estomacs, mais aussi de resserrer le contrôle horizontal entre camarades, la surveillance mutuelle agrémentée d'informateurs de la Securitate étant facilitée dans ce genre de cantines par rapport à un cadre familial et privé…
A Bucarest, on peut admirer le gros oeuvre (jamais achevé) d'une de ces cantines collectives alors en construction peu avant la chute du régime, et, que les Roumains avaient vite surnommé les Palais de la Faim, derrière la Place de l'Union:
Pour des vues supplémentaires du quartier, on peut se reporter à mon FR de 2013 CDG=>OTP avec Tarom en Classe Affaires: link
10. Et pour finir…
[
Mais du temps de la RSR, c'était là que siégeait le Comité Central du PCR.
Depuis ce balcon, Nicolae faisait fréquemment des apparitions publiques accompagnées de longs discours. Mais ses hôtes étrangers (dont De Gaulle et Nixon) y avaient également accès, y compris pour s'adresser à la foule.
C'est là que le 21 Août 1968, le Conducatore (en Allemand, ça se traduit par Führer, et en Italien par Duce^^^^) condamna avec véhémence l'invasion soviétique de la Tchécoslovaquie visant mettre un point final au Printemps de Prague, réprouvant et défiant publiquement l'URSS brezhnévienne. Une posture qui lui valu une dizaine d'années de forte popularité en Roumanie:
Mais c'est également du haut de ce balcon que Nicolae prononça son dernier discours le 21 Décembre 1989, où il se fit huer par une partie de la foule, groupe qui ensuite déserta la place et passa du côté des protestataires:
C'est dans ce même bâtiment que se barricada ensuite le couple, avant de s'en enfuir le lendemain par hélicoptère.
La suite vous la connaissez, mais l'endroit en question, lui, est moins connu…
Il faut prendre le train pendant près de 2h, au milieu des champs de maïs de la Valachie…
… avant d'arriver à Tirgoviște, à 80km au Nord de Bucarest:
A l'entrée de la Strada Gara, on remarque cette ancienne caserne:
C'est là que Nicolae et Elena vécurent leurs 3 derniers jours, et furent gardés prisonniers dans cette pièce assez spartiate:
On remarque les anciennes armoiries de la RSR, dans le plus pur style soviétique (gerbes de blé, étoile rouge), avec une touche locale constituée par le derrick, la Roumanie ayant en effet des champs pétrolifères:
Donnant sur le hall d'entrée, le Bureau du Commandant, où les époux furent examinés par un médecin avant leurs "procès":
Le drapeau de la RSR est encore là:
Il y a également une bibliothèque au contenu idéologique très marqué:
Mais ici non plus, impossible d’admirer un de ces grands ouvrages de chimie qui auraient été écrits par la Camarade Docteur Ingénieur-Chimiste, Scientifique de renommée internationale Elena…
Salle où se déroula le "procès":
Box des 2 accusés:
Couloir qui relie a zone des 3 pièces susmentionnées à l'arrière-cour…
… où fut appliqué le "verdict" du "procès", contre ce mur…
… lequel porte encore partiellement la marque de cet événement qui nous fut révélé entre le plateau de fromages et la bûche le 25 Décembre 1989, mais dont les images ne furent dévoilées que le lendemain:
Afin de préserver la ligne éditoriale de FR, point de lien video montrant cette exécution.
Mais à titre indicatif, voici un aperçu du voyage que le couple fit à Pyongyang en 1971, où il fut fort bien accueilli. Un peu trop bien même, car une fois revenu à Bucarest, Nicolae décida d'importer le modèle Nord-coréen à domicile:
Selon la plupart des Roumains avec qui j’ai pu m'entretenir de leur ancien Conducatore, c'est ce voyage ainsi que la personnalité d'Elena, qui lui firent tourner la tête et embarquer le pays dans des excès qui allèrent croissant jusqu'à la chute du régime.
Merci Philippe pour ce FR,
La Roumanie est à la mode sur FR cet été!
Un salon confortable mais à l'offre un peu légère pour 30€.
Etonnant de découvrir cette cabine ex-LH!
Après cela reste une compagnie low cost.
J'avais trouvé Bucarest étonnant mais plutôt pauvre et loin du boom économique polonais.
Bonne journée à toi et à bientôt
Merci Benoît ;-)
La Roumanie est en effet à la mode sur FR ces derniers temps, et je me suis aventuré assez profondément dans le pays, comme tu vas pouvoir le constater lors des prochains jours.
Il ne faut pas s'en tenir à Bucarest pour jauger du pays: le pays est malgré tout en plein boom et rattrape son retard, même si ça reste encore assez brouillon peu équilibré.
Blue Air est pour moi une compagnie hybride. Et je préfère largement ça à pas de vols BOD-OTP du tout.
Merci pour ce FR.
Entrée au salon un peu chère en comparaison de l'offre du buffet !
Plateau repas OK mais quid des boissons ?
Merci aussi pour le bonus du Palais de Printemps. Un FRiste a récemment argumenté que les photos y étaient interdites. ^^
Merci Clément ;-)
"Plateau repas OK mais quid des boissons ?"
=> Venant de toi, j'aurais du m'y attendre^^^ Non, pas de bibine incluse dans le tarif du plateau, juste une portion d'eau minérale.
Mais après ce que j'avais bu au Salon pour en amortir le prix, c'était encore ce qu'il y avait de plus raisonnable ;-)
Bonjour Philippe.
Passage insipide au salon. Un boite de cannelés en boutique auraient peut-être coûté moins cher?
"la grisaille typique des années 1990" -> excellente définition d'un style qui nous hante encore un peu partout^^
"ça sent le vestige de la période Air One" -> je me disais bien que j'avais vu ces sièges chez la Lufthansetta... même les toilettes me rappellent quelque chose :-)
Jolies vues de Bordeaux au décollage. Les ponts y sont visiblement plus solides qu'à Gênes...
"Gros plan sur le plat de résistance, bien préparé et assez goûteux:" -> Les enfants sont bien nourris en Roumanie! Le genre de CHML auquel un certain okapetto aurait fait honneur^^
Pas de liquide pour accompagner tout ça?
Ah! Pinerolo et Nicolas. C'est un peu comme Novi et le chocolat. Indissociable histoire commune.
"2 autobus articulés à 2 caisses. Dernière vue de l'appareil qui m'a amené depuis les portes du Médoc:" -> publicité subliminale pour des caisses de Médoc? J'achète de suite^^
Air Bucharest, quelle belle livrée! C'est tentant...
La passerelle de sortie a un côté très futuriste que j'adore!
Comme d'habitude, merci pour les bonus que je relirai en profondeur avec grand plaisir, mais je constate que les décorations du métro contrastent nettement avec les mosaïques du Palais.
Merci Guillaume ;-)
Je voulais absolument aller au Salon afin de pouvoir le tester en personne, et aussi relever un peu le niveau du vol et de ce FR^^^^
Beaucoup de liquide au salon = régime sec à bord^^
Merci Philippe pour ce FR
Le plateau payant est tout à fait acceptable, et le siège au 1er rang une bonne chose... Un très bon vol !
Sympa la "petite bicoque" des tyrans... ^^
A bientôt !
Merci Hervé ;-)
Le plateau a permis de passer un peu le temps, et le siège en rangée 1 aura permis de ne pas sentir la durée de ce vol, malgré la planche à repasser LH :-(
Nicolae et sa sorcière avaient fait construire une cinquantaine de villas à travers le pays, mais n'y passèrent au mieux que quelques minutes...
Merci Philippe pour le partage !
Tu as passé l'âge d'avoir des CHML non ? lol !!
Pour les sièges NEK, l'explication est à chercher du côté des 737-500 que possède Blue Air : ils viennent tous de LH, je présume qu'en complément ils ont aussi acheté un stock de NEK ^^
La prestation est tout à fait correcte pour un menu payant !
Jolis bonus, comme à ton habitude.
A bientôt !
Merci Esteban ;-)
Étrange, car ce 737-400 n'a selon Airfleets jamais volé chez LH, mais chez BD, puis chez AP avant de finir chez 0B.
Comprenne qui pourra...
Salut Philippe, merci pour ce FR !
Comme d'habitude, des bonus qui sortent des chantiers battus et qui m'ont occupé durant le mi-temps du match :)
Le salon ne m'inspire pas grand chose, mais bon BOD n'est pas non plus une plateforme très importante.
Par contre, à bord ton plat semble très appétissant et le rapport Q/P assez bon.
Et le premier rang est toujours une valeur sûre ;)
Merci Jules ;-)
"des bonus qui sortent des chantiers battus"
=> des chantiers ou des sentiers?^^^Remarque, FR est un perpétuel chantier, et heureusement d'ailleurs ;-)
BOD a quand-même quelques aspirations qui commandent de mettre à niveau ce salon bien pauvret.
Merci pour ce FR !
C'est top de voir ce type de liaisons ouvrir au départ de nos villes de province en lesquelles AF ne croit plus. Le vol était-il plein ?
Bonne idée ce repas pré-commandé qui pour une compagnie low cost est plutôt pas mal.
Bonne journée !
Merci pour votre commentaire ;-)
Le vol était rempli à au moins 80%, une bonne affaire cette nouvelle ligne BOD-OTP.
Sans aller jusqu'à exploiter cette ligne, A5/AF pourrait tout à fait exploiter davantage de vols au départ de la Province en effet.
Merci pour le récit Philippe !
Salon avec une offre au même niveau que le Patio de BOD, donc un peu pauvre… Dommage !
Cette cabine entièrement refaite à bord laisse penser que Blue Air ne souhaite pas se séparer de ses 737-400 dans un futur proche, plutôt une bonne nouvelle donc ! Et pour une fois, le pitch au premier rang est bon ^^
J’aime beaucoup la présentation des destinations par base, très original et bien fait !
Joli plateau repas, le plat principal à l’air consistant ! Combien coute-t-il ?
Je me réserve le visionnage du bonus pour plus tard avec Madame, la Roumanie est une des destinations possibles pour un de nos prochains voyages ^^
A bientôt !
Merci Robin ;-)
Les salons en Province Française sont souvent assez pauvrets. Seuls ceux de NCE relèvent un peu la moyenne.
Le plateau m'a coûté 8 Euros, un prix honnête mais déjà une certaine somme rapportée au pouvoir d'achat roumain.
Le suite de mon parcours à travers la Roumanie te donnera sûrement quelques idées et envies ;-)
Merci Philippe pour ce FR.
Pour un vol low cost c'est bien riche !
Salon et plat chaud en supplément permettent de faire passer un moment sinon un peu terne.
En tout cas, cette liaison est une bonne chose pour Bordeaux.
Quand je fréquentais encore BOD assidument KL partait du Hall A car en petit module. Les portes du Hall B sont prévues pour des A320.
Bonus massif comme d'habitude avec force détails et commentaires : toujours très apprécié, merci !
Merci Quentin ;-)
Un vol low-cost amélioré on va dire, le choix de Blue Air ayant été fait pour des raisons de commodité et d'horaire, et puis, j'aime tellement les chemins de traverse et autres itinéraires improbables, tu me connais^^^^ Pouvoir toiser les grands hubs est toujours un plaisir pour moi.
Merci pour la précision sur les vols KL au Hall A !!