Après une longue absence en termes de FR (mais non d'activités FR vu la préparation parfois laborieuse de la rencontre d'Amsterdam ;-), me voici de retour avec un petit saut-surprise dans les Balkans, quelques petites vacances avant les grandes, histoire de décompresser après un mois de Juin bien tendu (préparation puis animation de la Rencontre FR amstellodamoise, suivie d'un examen pro 3 jours plus tard).
1. Contexte
Le but principal de ce saut, c'était de poser le pied en ARYM (Ancienne République Yougoslave de Macédoine), qui en vertu d'un accord très récent avec la Grèce va désormais s'appeler Macédoine-Nord, mettant un terme à un contentieux de plus d'un quart de siècle entre les deux états. Un vieux projet, que j'avais du plusieurs fois reporter pour des raisons diverses (santé, travail, problèmes aux frontières de ce pays lors de la crise migratoire de 2015-2016…).
Mais pour y aller, la chose n'est pas si simple, car depuis la faillite du transporteur national macédonien MAT en 2009, la desserte de SKP s'est singulièrement réduite, laissant la part belle à Wizzair qui y a ouvert une base, mais pour des vols souvent très chèrement tarifés (rarement moins que 159€ en Aller Simple, sans la moindre fioriture…).
Qu'importe, CSA exploite une ligne saisonnière PRG-SKP, qui auparavant l'était en ATR-42/72, mais à présent en A319 en cette saison 2018. Et avec, du moins sur le papier, des possibilités de surclassement intéressantes (et d'autant plus que les prestations en J sur vols courts chez OK viennent d'être notablement revues à la hausse), je dis bien sur le papier, vous verrez pourquoi plus tard…
Et comme j'avais quelques petites choses à faire (et à voir) dans la capitale tchèque, ça ne pouvait que bien tomber ;-)
Intérêt de ce vol pour FR:
- Le salon Mastercard VIP de PRG n' a été reporté que une seule fois, assez succinctement
- SKP n'a été reporté que une seule fois
- PRG-SKP n'a jamais été reporté
Et accessoirement, on relie la capitale du pays d'Europe Centrale et Orientale le plus riche et considéré comme le plus occidental (avec la Slovénie) à celle d'un des pays les plus pauvres et orientaux de cette zone (avec l'Albanie et la Bosnie-Herzégovine).
2. Parcours d'approche Luxembourg => Prague
Ca commence comme très souvent Place de la Gare, en soirée:
Mais cette fois, le départ va se faire côté cour, et non côté quai, avec emprunt de la ligne d'autocar Londres (Victoria)-Bruxelles (Nord)-Luxembourg-Plzeň-Prague (hl.n puis UAN Florenc). Une ligne ouverte il y a quelques temps et qui commence à être connue au Grand-Duché.
Exploitée par RegioJet, qui est également opérateur ferroviaire concurrençant les trains Grandes Lignes des opérateurs nationaux Tchèque (CD) et Slovaque (ŽSSK), et qui vient d'étendre son réseau à Vienne avant de le faire à Berlin à la fin de cette année:
Bref, un groupe en pleine expansion et qui est appelé à devenir un acteur majeur en Europe Occidentale.
Le Iribus8, véritable char d'assaut, arrive avec près de 30min de retard (navette Eurotunnel ratée…):
Une hôtesse supplée les deux chauffeurs et s'occupe de l'accueil des passagers devant embarquer. Comme sur Ouibus, et à la différence de Flixbus/Eurolines, pas besoin de billet imprimé. Le nom de famille et la référence de réservation suffisent.
Intérieurs très confortables, avec un système de divertissement individuel très complet. Les sièges ne sont pas très généreusement espacés, mais ils sont bien profilés, avec un bon maintien latéral et une généreuse inclinaison:
Une boisson (chaude) de bienvenue est distribuée peu après le départ:
Trajet de 720 km environ (soit à peine plus qu'un Paris-Avignon), devant durer 9h, mais qui en réalité n'aura demandé que 8h10 (retard au départ, avance à l'arrivée), via la Vallée de la Sarre, Neunkirchen, Kaiserslautern, Sinsheim (on passe devant le musée ;-), Heilbronn et Nuremberg, avec un seul arrêt commercial (Plzeň).
1 seul arrêt-détente (15min) fait au bout de 4h de trajet entre Crailsheim et Ansbach, sur l'aire de service de Frankenhöhe Süd, sur le coup de 2h du matin
Le mastodonte ne passe pas inaperçu même en pleine nuit, et éclaire lui-même ses 2 portes d'accès:
Arrivée en gare routière de Prague-Florenc, laquelle a bénéficié de plusieurs extensions et rénovations ces dernières années:
3. petite visite thématique de Prague
Ses toits multiples et divers…
…son Pont Charles…
… et ses abords soignés:
Mais en sus de ce décor de conte de fées, Prague recèle d'autres aspects, souvent méconnus, mais ayant trait à un passé plus récent même si révolu.
Prague est en effet le terrain de prédilection d'un style architectural bien particulier, le Brutalisme Tchécoslovaque, phénomène apparu au début des années 1960, mais amplifié dans les deux décennies suivantes, dans le cadre de la Normalisation ayant suivi le Printemps de Prague et sa répression. L'idée sous-jacente était de casser les codes architecturaux classiques, jugés trop intellectuels et (petit-) bourgeois voire réactionnaires, et de marquer la construction de l'Homme Nouveau, soumis au collectif.
L'exemple le plus abouti est le quartier de Jižní Město ("Ville Sud"), construit comme une ville-modèle, à l'image de Nowa Huta à Cracovie, Marzahn à Berlin-Est ou Dunaújváros en Hongrie:
L'icône de cette ville périphérique étant ces 2 tours reliées par une passerelle, et désormais occupées par l'Hôtel Kupa:
La gare de Holešovice, construite en 1984 afin de de délester la gare centrale, porte aussi la marque du Brutalisme:
A l'entrée Ouest de la ville, sur le parcours qui relie PRG et Prague, on trouve aussi un bon exemple de ce phénomène: le Cube construit en 1977 pour héberger l'organisme d'Etat en charge du Commerce Extérieur (en Economie Planifiée, le Commerce Extérieur était un monopole d'Etat):
En centre-ville, les manifestations du Brutalisme sont plus discrètes et dispersées. La ville-bijou a en effet été assez épargnée lors de la 2nde Guerre Mondiale, et les autorités de la République Socialiste Tchécoslovaque n'ont pas osé s'y attaquer de front, même si nombre de bâtiments historiques restèrent fort négligés avec le temps, pour des raisons autant idéologiques que budgétaires.
Néanmoins, on y trouve quelques réalisations emblématiques, comme le centre commercial Kotva, situé sur Náměstí Republiky (Place de la République), et datant du début des Années 1970:
Contraste saisissant avec les bâtiments environnants:
Le bâtiment de l'ancienne Banque d'Etat Tchécoslovaque (SBČS) à Smíchov, désormais occupé par la Komerční Banka et l'immeuble adjacent ne sont pas en reste:
Plus près du cœur de la ville, on tombe sur la Nová scéna ("Nouvelle scène"), construite à la fin des Années 1970 et début des Années 1980 comme extension du Théâtre National:
Là aussi, le Théâtre National offre un gros contraste:
Plus près de la gare centrale, le bâtiment du Parlement Fédéral de Tchécoslovaquie, construit à la fin des Années 1960 et désormais utilisé comme extension du Musée National (Národní Muzeum):
La gare centrale (Hlavní nádraží) elle-même porte les stigmates de cette époque architecturale.
Côté quais, rien ne laisse transparaître ce qui s'est passé à la fin des Années 1970:
Mais côté rue, dans le cadre de l'arrivée du Metro, les espaces d'accueil voyageurs ont été relocalisés dans une extension bien brutaliste, en contrebas du bâtiment historique:
L'intérieur, même rénové récemment, garde la marque de cette période:
Le pompon était le boulevard urbain construit par-dessus cette extension, donc en plein devant le bâtiment historique:
L'objectif véritable, mais inavoué, derrière la construction de cette artère (à la circulation fort clairsemée jusqu'au début des Années 1990) était de permettre une arrivée rapide des Troupes du Pacte de Varsovie sur la Place Wenceslas en cas de "hooliganisme" dans ce secteur. Du Brutalisme architectural à la brutalisation politico-militaire, n'y avait-il donc qu'un pas?
Comme dans de nombreuses métropoles de l'ancien bloc, Prague compte une tour de télévision assez emblématique, et là aussi conçue dans le plus pur style brutaliste:
Non loin de là, on remarque la Tour 02, ancien central de téléphonie:
Outre ce style architectural très particulier, on trouve à Prague quelques autres grands classiques socialistes.
A deux pas de la gare centrale et de son extension, on tombe sur ce monument à la Fraternité Soviéto-Tchécoslovaque, représentant un soldat de l'Armée Rouge et un autre de l'Armée Tchécoslovaque en train de s'embrasser:
A Jižní Město, tout près de la station de métro Háje , autrefois dénomée Kosmonautů, se trouve justement un monument consacré à la conquête spatiale côté Est du Rideau de Fer, mais assez discret comparé à ceux dont est truffée l'ex-Union Soviétique. On reconnaît à gauche le premier cosmonaute tchécoslovaque, Vladimír Remek, qui fut d'ailleurs le tout premier non-soviétique à voler à bord d'un engin spatial dans le cadre du programme Interkosmos, accompagné de son mentor soviétique Alekseï Aleksandrovich Gubarev:
Place Wenceslas, difficile de rater l'Hôtel Jalta, construit à la fin des Années 1950 dans un style assez sobre. Du fait de ses caméras et micros cachés en abondance, de nombreux visiteurs y furent facilement piégés en compagnie de demi-mondaines:
Autre grand classique, les mausolées qui furent occupés par les tous premiers dirigeants des pays de la zone Est-européenne en poste au début de la soviétisation de ces Etats. Des hommes faits et formés par Staline, et très zélés pour imiter le Petit Père des Peuples, au point d'être surnommés les "bébés-Staline". En Tchécoslovaquie, c'est Klement Gottwald qui a tenu ce rôle à la fin des Années 1940 et au début des Années 1950.
Particularité de ce mausolée, il préexistait au basculement de la Tchécoslovaquie du côté de Moscou en 1948. Le site de Vítkov avait en effet été aménagé dans les Années 1920 comme monument consacré aux combattants tchèques et slovaques engagés aux côtés de ceux de l'Entente pendant la Première Guerre Mondiale, et fut agrandi dans l'immédiat après-guerre. Car avant de servir de mausolée au "bébé-Staline" Tchécoslovaque, cette extension devait servir à honorer la résistance Tchécoslovaque à l'occupation allemande de 1939 à 1945.
L'ancien mausolée de Gottwald est localisé dans une extension construite à l'arrière du monument, qui commence avec la Salle de la Libération, consacrée à l'Armée Rouge et à son combat pendant la Grande Guerre Patriotique:
On note ce sarcophage de style impérial romain, plutôt inattendu:
Le mausolée de Gottwald se situe en sous-sol à la verticale de cette rotonde. Le corps ayant été embaumé, il y avait une salle de contrôle à l'entrée, donnant sur un sas:
Salle de préparation et d' "entretien" du corps embaumé, reconstituée:
Emplacement de la tombe, vide depuis 1990:
Outre cet ancien mausolée, Prague a également compté un monument consacré à la personne de Staline, construit au début des Années 1950, et dynamité en 1962 dans le cadre d'une Déstalinisation officieuse:
Dans les mois qui suivirent la fin de la République Socialiste Tchécoslovaque, le site fut agrémenté d'un métronome:
Comme dans bien des autres capitales de l'ancien bloc, Prague comportait 3 lieux sur Rue Nationale (ulice Národní) où l'intelligentsiya locale aimait à se réunir et à critiquer (discrètement) le régime.
Café Slavia:
Théâtre Viola
Club de Jazz Reduta
Prague a également compté pendant toute la Décennie 1980 un lieu de contestation bien plus aiguë, le Mur de John Lennon.
Mur "sauvage" de graffitis et dessins consacrés au chanteur peu après sa disparition, il attira de plus en plus de contestataires malgré les tentatives récurrentes du régime de boucler le secteur et de noyer l'oeuvre sous les coups de peinture. Au point que des heurts de plus en plus violents et fréquents entre contestataires-artistes et forces de police y eurent lieu à la fin des années 1980.
Sans doute un des endroits les plus insolites de la ville, très visité:
Le lieu n'est pas très bien signalé, mais est situé en face d'une institution facile à trouver, et "bien de chez nous", à savoir l'Ambassade de France ;-)
Et pour les contestataires qui franchissaient les lignes rouges, ça continuait ici, au siège de la police politique (STB), désormais utilisé par la police de droit commun:
A Újezd, les victimes du régime qui tint sous sa coupe la Tchécoslovaquie de 1948 à 1989 ont désormais leur mémorial, assez sobre et discret:
Et pour clore cette page praguoise, quoi de mieux qu'un petit tour dans le Métro, construit selon les canons soviétiques dans les Années 1970-1980 et étendu par la suite…
Sur les lignes A et B, on trouve des stations assez monumentales et très profondes, comme à Florenc…
… ou à Můstek:
Sur ces 2 lignes, on trouve du matériel de construction soviétique (Metrovagonmash), mais rénové il y a quelques années:
Sur la ligne C, les stations sont moins profondes et plus simples, comme à Háje (ex Kosmonautů)…
ou à gare de Holešovice:
Sur cette ligne, plus de matériel soviétique, concentré sur les lignes A et B, mais du matériel récent construit par Skoda:
Les stations, même agrémentées de marbre, transmettaient un message plus sobre que celles construites en Union Soviétique à la même époque. Ici, le Réalisme Socialiste s'effaçait largement devant un fonctionnalisme censé faire écho au brutalisme qui devait régner en surface.
Mais néanmoins, quelques exceptions à cette sobriété idéologique et historique, comme à Háje (ex-Kosmonautů), où le monument consacré aux Cosmonautes en surface trouve un prolongement en souterrain juste en dessous:
4. Parcours d'approche Prague=>PRG
Après ces pérégrinations praguoises, il faut bien prendre le chemin de PRG.
Pas encore de métro ni de train desservant PRG, même si des projets en ce sens sont sur le point d'être lancés. La solution la plus simple et la plus rapide est encore de prendre la ligne de Bus AE, qui pour 60 CZK, soit 2.32€ environ, relie la Gare Centrale et PRG en 28min (pour le T1, affecté aux vols non-Schengen):
5. Au sol - PRG
Vue sur le T2, affecté aux vols Schengen, depuis l'arrêt du T1:
Terminal 1, d'où part mon vol:
Tableau des départs. Peu de vols en pleine nuit, et ça concerne surtout des vols vacances vers l'Est du Bassin Méditerranéen, en plus de la Fédération de Russie (PRG-SVO étant une des routes les plus juteuses de Skyteam en Europe):
Après un passage au comptoir de billetterie de CSA, je dois me rendre à l'évidence: pas de possibilité de surclassement. L'option par enchère Plusgrade n'était pas disponible lors de la réservation et pas davantage ensuite. mais il y avait encore la possibilité d'un surclassement à prix fixe encore raisonnable, mais à chaque tentative de transaction, ça finissait dans le vide. Contacté, le centre d'appels me dit de voir en début de soirée au comptoir de PRG, mais que la possibilité est bien disponible (et en simulant une réservation en Affaires, le plan de cabine J - 4 sièges - donne un remplissage de 0%).
Mais là, réponse négative du comptoir de billetterie: le vol sera finalement commercialisé en Economique uniquement, malgré la possibilité de réserver en Affaires en ligne… Comprenne qui pourra, mais ça remet en cause un des facteurs majeurs qui m'ont guidé dans le choix de ce vol et de ce transporteur (le bonus praguois reste un bonus, c’est à dire quelque chose en sus de l'essentiel, contrairement aux apparences ;-).
Le hic, c'est que les options payantes proposées en Economique ne sont plus disponibles à ce stade (c.à.d. Menu Gourmet et accès au salon Mastercard) sur le site de CSA. Ou plutôt si, l'accès au salon est encore possible, mais au tarif normal de 28€, au lieu du tarif CSA de 18€ :-(
Tout ceci va fortement se payer au moment de la notation de ce vol. Mais il devait y avoir un chat noir tapi au fond de ma valise ce soir-là, car ce n'était que le début…
Me voilà donc dans la file d'enregistrement CSA-Skyteam, fort remplie de passagers en partance pour UFA:
Une fois mon tour arrivé, l'agent qui traite mon dossier se met à exiger mon passeport, alors que l'entrée en Macédoine est possible avec la CNI depuis fin 2008, et ce pour l'ensemble des nationaux de l'Espace Schengen, y compris la République Tchèque qui y avait adhéré en 2007. "C'est plus sûr, vous comprenez". Eh bien non je ne comprends pas, et de toutes façons, je n'ai pas mon passeport avec moi, vu que la CNI suffit pour mon itinéraire. Suit un dialogue de sourds, jusqu'à l'intervention d'un superviseur qui n'aura d'autre choix de trancher, bien embarrassé, le différent en ma faveur… Décidément, on continue sur une belle lancée ce soir à PRG…
Mais la malédiction du chat noir n'est pas encore fini…
Car ensuite, il me faut passer les filtres de police. Mais mal aiguillé par l'agent d'escale qui garde les files d'attentes, je me retrouve dans la file "passeports non-UE", sans pouvoir le réaliser tout de suite (foule, angle mort…), et trop tard pour revenir dans la file "Passeport UE" une fois la bévue découverte :-(
Donc 25min de perdues (il y a pas mal de chinois en partance sur un vol MU pour PVG), là où la file "UE" m'aurait permis de passer en 2min. Là encore, ça va se payer très cher au moment de noter.
Une fois en zone airside, passage à travers la boutique hors-taxes, avec itinéraire en zigzag, mais suffisamment large et dégagé pour être emprunté en ligne droite. La seule bonne surprise dont PRG me gratifiera ce soir-là:
On tombe sur une jetée (Portes A) d'où mon vol devait partir, mais où il ne viendra pas:
Pour moi, ce sera finalement direction les Portes B:
Mais avant, une étape au salon Mastercard s'impose, pour 28€ au lieu des 18€ en tarif en-ligne CSA, devenu indisponible (voir plus haut). Dès l'entrée, les couleurs maison s’imposent:
Faute de salon CSA à PRG (une anomalie de plus…), ce salon est donc utilisé par cette compagnie dans son propre hub ainsi que par ces alliés au sein de Skyteam. Mais sur les 20 transporteurs repris sur cet écran, seuls 9 sont effectivement présents à PRG:
D'autres transporteurs, non-alignés cette fois, ou membres de Star Alliance, utilisent aussi ce salon:
Une fois parvenu au comptoir, nouvelle incompréhension. Cette fois, l'hôtesse d'accueil me refuse l'accès, alors que je lui ai demandé un accès payant en Anglais, mais elle ne semble pas comprendre. Je dois donc rassembler mes connaissances de conversation Tchèque (qui datent un peu…) pour lui reformuler ma demande, dans la langue de Kafka cette fois-ci… réponse positive cette fois.
Le salon est articulé autour de deux zones de repos, séparées par la zone de restauration. L'une de ces deux zones de repos donne sur le tarmac, c’est déjà ça. Mais la décoration Mastercard commence à jurer sérieusement ici:
Je m'installe dans une coin tranquille et donnant sur le tarmac:
La zone de restauration est assez basique, malgré le fait que des vols long-courriers sont servis par ce salon:
Cette zone comporte également un petit espace de consommation:
Ma sélection, pas très élaborée, même si les canapés sont plutôt bons:
Vu le côté peu qualitatif de ce qui est disponible, on perd très vite l'envie de se resservir. Ce n'est pas ici que l'on peut faire une razzia-mogoyage:-D
En tous cas, on est assez nettement en dessous du salon de KTW, situé à 350km de là: link
Heureusement que le tarmac a un peu de métal intéressant à offrir:
Après un peu plus de 2h passées dans ce salon très très très moyen, il est temps pour moi de me diriger vers la zone d'embarquement. Entretemps, les boutiques ont continué à fermer:
Pas de séparation entre flux départs et arrivées dans ce terminal non-Schengen. On peut donc croiser à l'entrée de la zone B des files de Chinois attendant de passer les contrôles de police d'entrée dans l'Espace Schengen:
Attente en Zone B, mais à H-20min, toujours pas de porte d'embarquement annoncée, ça sent le retard…
C'est tout juste à H-11min que le numéro de la porte est communiqué. Il s'agît de la B7, tout en bout de la jetée de la Zone B:
Voyageant léger (car bagage de soute veut dire pour moi bagage de cabine minimal ;-), j'arrive à devancer le mouvement de foule et à me présenter dans les tous premiers aux 2 PIFs donnant accès à notre porte et qui viennent tout juste d'ouvrir.
Entretemps, dans le stress général qui montait autour de moi (pas mal de passagers inquiets à propos du vol pour SKP tournaient autour des écrans d'information en milieu de Jetée), j'ai quand-même pu fixer un peu de métal exotique en Jetée A:
Et a ce stade, aucune information donnée quant au retard du vol, désormais acquis. Ça continue vraiment fort à PRG…
Installé au plus près du comptoir d'embarquement tout au fond de la salle, il m'est ainsi possible de faire quelques vues intérieures intéressantes tout en restant discret:
Le vol est en partage de code avec Travel Service / Smartwings, désormais actionnaire de CSA…
… mais aussi avec DL:
Mais une courte discussion avec une des PNC au moment de l'embarquement me confirmera que la quasi-totalité des passagers de ce vol voyagent en point à point.
La salle d'embarquement met plus de 40 min à se remplir, beaucoup de passagers se faisant retoquer au PIF.
A vue de nez, il y a un tiers de passagers tchèques (en voyage Loisir) et deux tiers de passagers macédoniens (dont quelques familles albanophones avec femmes en tchador) qui eux semblent constituer un trafic "ethnique", rentrant au pays pour quelques jours de vacances.
Conséquence de l'effondrement économique qu'a connu la Macédoine suite à son départ de la Fédération Yougoslave fin 1991, du blocus imposé par la Grèce jusqu'en 1995 et de l'onde de choc prolongée et cumulée de ces deux phénomènes, nombre de Macédoniens ont du s'exiler pour vivre.
En tous cas, le zonc garé devant nitre porte n'est pas le notre, et il faudra encore un peu de temps pour que celui-ci s'en aille:
Entretemps, j'ai pu tendre l'oreille en direction du comptoir d'embarquement. J'arrive à comprendre assez de Tchèque pour capter entre les 2 agents que notre vol aura plus de 1h de retard. Mais toujours pas la moindre annonce officielle…
Notre zinc arrive à 00h05, et quelques temps après, le retard du vol est officialisé, enfin!!!
Mais le demi-tour de cet appareil ne s'annonce pas des plus courts, un nouvel équipage arrivant en catastrophe pour relayer celui qui arrive sur ce vol. C'est seulement à ce moment là que le retard estimé sera officialisé et annoncé…
L'embarquement est en effet appelé peu avant 1h, alors que la nouvelle heure de départ était prévue pour 00h40 (au lieu des 23h40 de l'horaire), et celui-ci est vraiment fastidieux, de nombreux passagers cherchant à "resquiller" avec la priorité accordée aux familles avec enfants en bas âge (manifestement, il n'y aucun passager à statut sur ce vol…).
6. A bord
Une fois à bord, il est enfin possible de se détendre un peu, d'autant que la cabine, même si en 3+3 CC, est équipée de sièges plutôt confortables, avec de bonne têtières réglables, un dossier galbé assez enveloppant et doté d'une bonne inclinaison. Une des très rares bonnes surprises de ce vol.
Espacement standard:
Et têtières festives ;-)
Revue de bord…
… avec ses incontournables:
Carte du réseau, désormais recentré sur le court et moyen-courrier. Le passage à l'économie de marché puis les conséquences de la partition de la Tchécoslovaquie ont eu la peau du réseau long-courrier de la compagnie, même si le partenariat avec KE de 2013 à 2017 a permis de lancer des vols vers ICN.
Là-dedans, il y a quelques destinations fort susceptibles de m'intéresser: UFA, ROV, EKT, KUF, et EVN (pas encore indiquée sur cette carte, mais qui vient d'ouvrir), mais la collection de chats noirs constituée ce soir risque fort de retenir mes envies d'utiliser CSA et son hub de PRG…
Intéressantes aussi les annonces faites sur la montée en gamme de la restauration en Classe Affaires, et qui furent et des raisons majeures, mais au final bien foireuse, du choix de cet itinéraire:
Carte de sécurité Anglais-Tchèque:
Affichettes connexes:
La cabine est plongée dans le noir une fois les démonstrations de sécurité diffusées sur les écrans:
L'itinéraire est annoncé, sans grande surprise:
La repousse débute à 01h33 (depart initiallement prévu à 23h40):
7 min de roulage vont suivre, avec peu de vues intéressantes, vu l'ambiance et l'horaire nocturnes avancés:
La piste est en vue, sous la pluie:
Décollage à 01h42:
On survole la ville juste après, y compris la Vltava:
Mais très rapidement, le paysage va se limiter à ça, sous le clair de lune:
La cabine est rallumée en éclairage doux pour le service payant puis hors-taxes. Mais devant la fatigue et la lassitude des passagers, dont très peu commanderont, le chariot passera très vite, et l'équipage insistera pas, au point de replonger très vite la cabine dans le noir. Je m'assoupis une dizaine de minutes et lorsque je me réveille, nous sommes déjà au-dessus du Kosovo, et de PRN plus précisément:
Skopje est annoncée…
… et visible:
L'appareil va toutefois continuer un moment en direction du Sud-Est et virer à proximité de Veles.
Itinéraire effectif depuis PRG:
Atterrissage à 3h18 (au lieu de 1h35):
Le jour est déjà en train de poindre, même si le clair de lune agît comme un masque. Rien d'étonnant, vu que nous sommes à l'extrémité Est de la zone HEC / CET, 1 semaine à peine après le Solstice d’Été:
Le roulage jusqu'au poste éloigné est court, avec un oiseau rare et désormais cloué au sol, le Z3-AAM, unique appareil d'une compagnie défunte, vaine et courte tentative de redonner à la Macédoine un transporteur battant son pavillon:
7. A l'arrivée - SKP
Débarquement rapide, les paxbus sont là:
Dernière vue de l'oiseau qui m'a amené depuis le cœur de la Bohème, jusqu'à cet aéroport baptisé du nom d'Alexandre le Grand, mais qui risque de perdre cette dénomination (voir plus bas…):
Passage assez rapide des filtres de police, à l'opposé de PRG. L'attente des bagages est par contre assez longue. L'aéroport est quasi-désert à cette heure-là:
Hall arrivée. Il y a un guichet pour commander taxis officiels. Le prix forfaitaire de la course pour le centre de Skopje est de 20€ (payable au chauffeur en € ):
Après 20min de trajet, me voici dans ma chambre d'hôtel en plein centre-ville. Le jour se lève pour de bon. Ou comment un retard peut transformer un vol d'extrême soirée en vol 100% red eye
8. Visite de Skopje
Tout d'abord la Ville Ottomane (Čaršija), située au Nord du Vardar, et majoritairement peuplée d'Albanais (et de quelques Turcs), et où se croirait quelque part au fin fond de la Turquie, avec ses rues étroites et commerçantes…
… parfois avec un air de toc…
… parfois un air d'authenticité, avec ses artisans du cuivre, comme sur Kazandžiluk dans le quartier de Baščaršija à Sarajevo (voir: link)…
… ses mosquées…
… ses anciens hammam…
…ses anciens caravansérails, comme le Suli An reconverti en musée:
… ses anciens bazaar…
… ses marchés plus utilitaires…
… et ses grands boulevards adjacents, qui là aussi semblent nous transporter quelque part au Proche-Orient, ne serait-ce que du fait de ses trottoirs squattés par commerces en tous genres:
Et bien évidemment, ses boulangeries où l'on peut déguster de délicieux bureki, copie locale des börekler turcs, dans la plus pure tradition ottomane :-D
A la limite Est de cette ville dans la ville, on tombe sur cette mosaïque à la gloire du combat national albanais:
On y remarque Mère Theresa, native de Skopje, et "objet" de jalousie entre Macédoine et Albanie:
A l'Ouest de Čaršija se trouve la Forteresse Kale:
Mais de l'autre côté du Vardar, se dresse une toute autre ville. détruite par un violent séisme en 1963 (alors que la vieille ville ottomane résista très largement), cette partie de Skopje a alors bénéficié d'une reconstruction selon un style avant-gardiste très particulier Brutaliste, une fois de plus, mais en version Yougoslavo-titiste cette fois-ci.
A la différence de la version Tchécoslovaque exposée plus haut, il ne s'agissait pas ici de réprimer, mais de promouvoir et d'élever. Il fallait construire du neuf, capable de résister à un nouveau séisme, avec tout le confort moderne de l'époque, selon des standards avant-gardistes, appliqués par des élèves de Le Corbusier. Et montrer dans cette partie très défavorisée de l'ancienne République Socialiste Fédérale de Yougoslavie que la solidarité inter-yougoslave, financée par la Slovénie, la Croatie et la Serbie, n'était pas qu'une vue de l'esprit.
Aperçu de cette partie de la ville:
Grande artère s'étirant entre le centre-ville et sa lisière Ouest, le Bulevar Partizanski Odredi et ses abords immédiats sont le terrain de prédilection de la version locale du Brutalisme:
Sur le Bulevar VMRO au bout du précédent, en bordure du centre-ville, on ne peut pas non plus ne pas remarquer ces constructions du même style:
En face, impossible non plus de ne pas jeter un oeil sur la Poste Centrale, réalisation la plus emblématique de la reconstruction de la ville après le séisme de 1963, en forme de soucoupe volante:
Ce bâtiment s'étend assez largement dans le quartier environnant:
A proximité, on tombe sur la Cathédrale St-Clément d'Ohrid, faisant elle aussi partie du programme de reconstruction. En RSFY, la liberté de culte était garantie et effective, et les différents clergés de la fédération pouvaient vivre leur vie, sous surveillance discrète et aussi longtemps que les tabous du régime Titiste n'étaient pas transgressés:
En centre-ville, le long des berges Sud du Vardar, se dresse le Centre Commercial de la Ville (Gradski Trgovski Centar), semi-ouvert, et qui reste très fréquenté:
Le centre-ville compte aussi plein d'autres bâtiments issus de ce style et de cette période:
Sur la rive Nord du Vardar, à l'Est de la vieille ville ottomane d'autres bâtiments de prestige du même style ont du le jour lors de la reconstruction:
Opéra-ballet:
Bibliothèque Universitaire St-Clément d'Ohrid:
Université Saints-Cyrille et Méthode:
Académie des Sciences et des Arts:
Banque Nationale:
Radio-Télévision de Macédoine:
Télévision Albanophone de Macédoine:
Mais cet aperçu de Skopje ne serait pas complet sans la 3ème facette de la ville, celle dénommée Skopje 2014, et qui devait aboutir en une transformation architecturale et identitaire de la ville, faisant disparaître ses oripeaux yougoslaves et concrétisant une renaissance de l'identité Macédonienne replongeant ses racines jusqu'à la période de l'Empire d'Alexandre le Grand (rien que ça ;-). Cette politique dite d'Antiquisation a été également menée en vue d'affirmer haut et fort que le peuple de Macédoine est le descendant direct du peuple d'Alexandre, et aussi afin de répondre aux dénégations de la Grèce quant au nom de "Macédoine"…
Prétention très discutable, car les Macédoniens " de souche" actuels (par opposition aux minorités Albanaises et Turques) sont des Slaves et non des Hellènes, et fortement assimilés aux Bulgares, à tel point que l'on parle très souvent de Macédoslaves voire de Macédobulgares.
Abordons cette facette sur la place Makedonija, réaménagée à grands frais et où se dresse cette énorme statue d'Alexandre le Grand:
Les couleurs nationales y flottent fièrement:
Mais là aussi, les nombreux chiens errants qui parcourent la ville y ont leurs habitudes ;-)
Le Mariott, construit dans un style classique très kitsch, donne sur cette place:
L'Hotel-restaurant Pelister a reçu une nouvelle façade dans le même style:
A proximité, on tombe sur la Porta Makedonija, censée célébrer la grandeur de la civilisation macédonienne et le défunt empire d'Alexandre, dont les représentations ont suscité l'ire du voisin hellénique:
Le bâtiment du Parlement, a lui aussi subi un relooking:
Et devant celui-ci, une manifestation organisée par l'opposition nationaliste contre l'accord passé avec la Grèce devant renommer le pays en "Macédoine-Nord", dont la ratification était alors en cours:
La statue récemment érigée juste devant est celle du révolutionnaire nationaliste anti-ottoman Nikolas Karev.
En face, un parc consacré aux femmes ayant combattu le Fascisme a été aménagé dans le cadre du projet, et comporte entre autres un Monument aux héros tombés pour la cause macédonienne:
Le parc comporte aussi ce monument à la gloire de l'ASNOM (Assemble anti-fasciste pour la Libération Nationale de la Macédoine) et qui œuvra à la fin de la 2nde Guerre Mondiale contre l'occupation Bulgare:
Et les fondateurs du VMRO sont aussi honorés à côté:
Manifestement, le accord avec la Grèce quant à la dénomination "Macédoine-Nord" semble faire grincer des dents, vu les slogans apposés sur ce monument…
"Trahison = Fascisme = Génocide"
" Vote Oui = Génocide
"Génocide pour les Traîtres"
Mais c'est sans doute plus près du Vardar que l'opération Skopje 2014 a pris son allure la plus spectaculaire. Sur la Rive Nord, avant la vieille ville ottomane, ce bâtiment néo-hellénique a été construit pour abriter un musée archéologique qui demeure largement vide:
Pendant de la Place Makedonija (Rive Sud), la Place de l'Insurrection de Karpoš sur la Rive Nord:
Un Monument au Guerrier, censé représenter Philippe de Macédoine, père d'Alexandre, y a été érigé:
En soirée, des spectacles de danses traditionnelles y sont organisés:
Des fontaines ont été aussi aménagées sur cette place, comme celle des Chevaux:
Et aussi la Fontaine des Mères Macédoniennes:
A côté, ce bâtiment de style byzantin héberge le nouveau Musée pour le Combat National Macédonien:
A peine plus loin, on tombe sur ce bâtiment en style Renouveau National Bulgare, qui est en fait celui du Théâtre National, détruit par le séisme de 1963, reconstruit dans le cadre de Skopje 2014:
Une des ailes de ce bâtiment abrite un musée consacré à Mère Theresa y a élu domicile, mais fermé :-(
Plus loin, en contrebas de la Forteresse, une nouvelle mairie a été construite:
Cette imposante rotonde à côté héberge le service des eaux de la ville:
En face, sur la berge Sud du Vardar, impossible de rater le siège du Gouvernement de Macédoine. Ancien bâtiment datant de la reconstruction post-séisme, il a bénéficié d'un habillage néo-classique particulièrement soigné (et coûteux…)
Le Gouvernement semble déjà anticiper l'adhésion du pays à l'UE vers 2025 (en même temps que la Serbie et le Monténégro). Le contentieux avec la Grèce ayant enfin été soldé, les négociations doivent débuter courant 2019…
A proximité, sur la Rive Sud, mais cette fois plus près de la Place Makedonija, l'EDF locale (MEPSO a vu son siège social construit en style brutaliste recevoir un habillage néo-classique qui là aussi en appelle à la Macédoine d'Alexandre:
En continuant sur la Rive Sud, on retombe sur la Place Makedonija, puis sur le Gradski Trgovski Centar. En face de de-celui ci, sur la Rive Nord, d'autres bâtiments sont sortis de terre à côté du Musée archéologique (fantôme…).
Faculté des Arts Dramatiques:
Siège de la Police Financière (à gauche) et Ministère des Affaires Etrangères (à droite):
Agence des Communications Électroniques (entre le Musée Archéologique - à gauche - et le siège de la Police Financière - à droite - ):
Derrière, un Opéra Philharmonique vient d'être ouvert:
Le projet Skopje 2014 a aussi donné lieu à la construction de quelques ponts piétons sur le Vardar, comme le Pont des Arts, où de dressent 29 statues d'artistes ou musiciens de Macédoine:
Les ponts routiers environnants, eux, ont subi une rénovation là aussi assez identitaire, comme le Pont Goce Delchev avec ses 4 lions…
… ou encore le Pont de la Révolution:
Entre la Place Makedonija et l'ancienne gare devenue musée, la Rue Maréchal Tito regorge de bâtiments construits dans les années 1960 après le séisme et rénovés avec de nouveaux habillages néo-classiques:
Dans certains cas, seule une partie des bâtiments a été rénovée, et laisse donc la possibilité de comparer "avant/après":
Phénomène qui se retrouve dans bien des rues environnantes:
Toujours sur la Rue Maréchal Tito, l'Eglise Saintes-Constantine-et-Elena n'est pas non plus épargnée par les travaux de Skopje 2014:
Un clocher XXXL est en construction, éclatant toutes les proportions habituelles, comme une réponse aux minarets de la vieille ville ottomane:
Ça me rappelle assez le nouveau clocher de l'Eglise franciscaine de Mostar, dont les motivations sont similaires (voir: link)
Au bout de la rue, face à l'ancienne gare, d'autres bâtiments ministériels sont en construction, là aussi dans le même style, comme ce siège d'une autre EDF locale (ELEM)…
… ou le Ministère de la Jeunesse et des Sports, avec de nombreuses décorations tirées de la Mythologie Grecque.
Mais comble du Kitsch, 4 faux bateaux genre Caravelle ont été posés en centre-ville le long de la rive Sud du Vardar. Je dis bien posés, car ils sont sur des plots. "Bateaux" aménagés en bar-restaurant:
Doit-on en déduire que si l'Empire d'Alexandre avait continué jusqu'à la fin du Moyen-Age, c'est à celui-ci qu'un célèbre navigateur génois se serait adressé pour financer une expédition maritime visant à découvrir un itinéraire permettant de rallier les Indes par l'Ouest?
Dans le registre bien Kitsch, ça continue avec les bus urbains de la ville. Plus de modèle classique, que du Routemaster à l'Anglaise (mais avec cabine de conduite à gauche malgré tout…):
Pas mal de chantiers semblent à l'arrêt depuis un moment, avec ce bâtiment datant de la période yougoslave qui en guise d'habillage kitsch n,'a reçu que des briques obturant ses ouvertures:
De toutes façons, le Projet tout entier est officiellement suspendu depuis le début de l'année, et il se murmure que certains monuments pourraient être démontés et que certains bâtiments pourraient même être détruits :-( Et SKP perdre sa sa dénomination "Alexandre le Grand".
En fait, tout ceci a des airs de gigantesque et coûteux décor de carton-pâte. Outre les habillages de bâtiments yougoslave en style brutaliste, certains bâtiments, de part leur tracé enveloppant et leur faible épaisseur, semblent avoir été construits pour cacher d'autres bâtiments résidentiels datant de cette période, jugez plutôt avec le Musée Archéologique…
… ou le futur siège de l'ELEM en sortant de l'ancienne gare:
Une version balkanique, Macédoniste du village Potemkine…
Ou à ce demander si l'on ne se trouve pas en présence d'un nouveau brutalisme, certes plus habillé et plus kitsch, destiné à masquer le brutalisme yougoslave hérité des années 1960-70…
Au milieu de ce décor, le Pont de Pierre semble résister depuis 500 ans encore et toujours aux diverses invasions, aux séismes (dont celui de 1963), à la guerre civile de 2001 (où Macédoniens et Albanais s'affrontaient chacun depuis une rive du Vardar) et même au projet Skopje 2014. Il relie la Place Makedonija et celle de l'Insurrection de Karpoš:
Côté Nord, le pont est "gardé" par un monument consacré à Saints Cyrille et Méthode…
… et un autre consacré à Saints Clément et Naum d'Ohrid:
Au sud de la Ville se dresse le Mont Vodno, au sommet duquel la Croix du Millénaire a été construite en 2002, à la grande fureur des Albanais de Macédoine. Haute de 66m, elle sera bientôt dépassé par un relais télécom en cour de construction à côté:
En marge de la ville, à l'Ouest de la vieille ville ottomane, se trouve un lieu qui m'est très cher, un petit bout de France que l'Histoire a posé ici il y a un siècle: la nécropole militaire française du Front d'Orient de Skopje:
Depuis ce lieu de mémoire, on jouit d'une belle vue sur les Monts Šar, qui séparent
Merci Philippe pour ce FR,
Prague ne brille pas par ses salons ni par l'offre proposée!
Czech propose une prestation décevante, autant par le BoB que par le produit global. Seuls les menus achetés au préalable permettent de modifier la donne...
Bonne soirée et à bientôt
Merci Benoît ;-)
OK et PRG n'ont pas brillé ce soir-là, euphémisme. C'est d'autant plus rageant que l'on affaire à un aéroport moderne, à un transporteur d'alliance, et qui a annoncé une substantielle amélioration de son produit à bord. Et encore plus incompréhensible que la République Tchèque est le pays le plus avancé de toute la zone.
Merci pour le FR :o)
Pour le mogoyage à Prague c'est là qu'il faut taper:
https://www.prg.aero/en/vip-service-club-continental
J'ai beaucoup de mal avec CSA: ils sont membres de l'alliance Skyteam mais agissent comme si tel n'était pas le cas...
Super les bonus !!!
Merci pour le commentaire ;-)
Vu le maigre trafic nocturne à PRG, il n'y pas non plus trop matière à mogoyage^^^
Je ne clique généralement pas sur un FR de LGADDICT pour la partie aérienne et les mauvaises notes récoltées par les trois principaux acteurs de ce voyage ne me feront pas changer mes habitudes. Avant de remercier l'auteur pour les excellents bonus de toutes sortes inclus dans ses "reports", je ne puis que constater la médiocrité totale de la compagnie tchèque. Encore un membre au rabais dans cette alliance peu reluisante. Seule différence notoire avec Air Europa, les écrans à bord des avions ne servent pas qu'à diffuser de la publicité mais à partager la position géographique de l'avion. C'est là le seul point positif, si l'on exclue le fait que le siège milieu présenté permet la création d'une mini-tablette, comme sur AZ.
Intéressant pré-vol avec Flixbus qui bizarrement n'accepte pas les billets dématérialisés? J'ai souvenir d'un Lyon Milan avec présentation du coupon de voyage sur l'écran de mon téléphone.
Le vrai point positif de l'aéroport de Prague était (l'année dernière) un accès Internet ultra rapide. Pas testé cette fois-ci?
J'aurais poussé le vice à payer l'accès salon avec une carte Visa...
Pour les bonus, je prends note que mon prochain voyage avec l'amateur de sèche-cheveux, F-OITN je pourrais signer "Méthode"…
Un grand merci pour ce partage toujours aussi instructif et dépaysant.
Merci Guillaume pour ton commentaire élogieux ;-)
Chaque alliance a ses "belles au bois dormant", mais aussi ses brebis galeuses. Chez ST, j'avais été très agréablement surpris par Tarom il y 5 ans, mais là ce fût l'exact opposé avec CSA. La géolocalisation sur écran, avec le confort du siège, aura fort dénoté avec les autres aspects de ce vol.
Pas testé le Wifi de PRG, j'ai préféré me détendre avec lecture et bières.
C'est RegioJet et non Flixbus que j'ai emprunté pour parvenir à Prague. Il est bien évidemment possible d’imprimer sa confirmation de voyage ou de la montrer en version sur écran, mais il n'y a pas de code QR, et seuls le nom de famille et le PNR suffisent.
Merci pour ce FR Philippe.
CSA finit de plus en plus par ressembler à son actionnaire Travel Service en terme de produit...
Vu la taille de l'aéroport et le peu de trafic business d'OK, je suis pas trop surpris qu'il n'y ait qu'un salon de carte de crédit.
Bonus intéressant sur Prague, le brutalisme porte bien son nom.
Skopje ne recelle guère charme mais est définitivement exotique.
Merci Etienne ;-)
"CSA finit de plus en plus par ressembler à son actionnaire Travel Service en terme de produit..."
=> En effet, ça donne des sueurs froides en cas de rachat de AF par Ryanair^^^^
"Vu la taille de l'aéroport et le peu de trafic business d'OK, je suis pas trop surpris qu'il n'y ait qu'un salon de carte de crédit."
=>PRG est quand-même une capitale importante, et la République Tchèque vient d'atteindre le seuil des 90% du PIB par habitant (en PPA) moyen de l'UE-28...
"Skopje ne recèle guère charme mais est définitivement exotique."
=>Le vol suivant met en valeur des endroits ayant davantage de charme que Skopje.
Merci pour le partage Philippe, avec tous les bonus qui vont avec, comme à ton habitude :)
OK propose définitivement un produit bien pauvre, entre le surclassement impossible à obtenir qui ensuite empêche de pouvoir prendre des menus à la carte, c'est dommage de se priver ainsi d'une source de revenus.
A bientôt !
Merci Stef' ;-)
En effet, c'est vraiment incompréhensible à l'heure où le "ancillary revenue" est stimulé par tous les transporteurs, y compris ceux du Golfe, que CSA ait une telle politique :-(
On a envie de dire, "OK, plus jamais" !
C'est la cata du début à la fin...
Je suis étonné que PRG est devenu le vilain petit canard des aéroports des ex pays du bloc de l'Est
Merci Philippe pour ce FR qui t'a gâché la nuit et pour les bonus de grande qualité, comme toujours, A+ !
Merci Hervé ;-)
Ce soir-là, j'ai en effet du libérer une meute de chats noirs, tellement la succession fut infernale et implacable. Même le Salon n'a pas été en mesure de rehausser un peu la piètre impression d'ensemble, c'est dire...
C’est surtout la matinée suivante qui fut bien gâchée, et ce qui m'a ensuite forcé à arpenter Skopje au pas de course :-(
Hello Philippe ! Merci pour ce FR - que dis-je, ce chef d’œuvre ;).
Quel courage d'avoir pris le bus pour rejoindre la Tchéquie !
OK et PRG ne donnent vraiment pas envie de voyager... SkyTeam devrait faire quelque chose pour remédier à ce gros point noir qui ruine la réputation de l'alliance.
La découverte de Skopje est très intéressante lorsque l'on a un guide qui s'y connait : fantastique.
A bientôt !
Merci Jules ;-)
Le trajet sur RegioJet était encore assez agréable, il faut dire que le bus était rempli à 60% et que j'avais 2 sièges pour moi ;-)
Il fut un temps où AF était candidate à la privatisation de CSA...
Le bus que tu as pris pour aller sur Prague m'a l'air confortable. Quel est le type de programmes qui est diffusé sur les écrans?
C'est tout de même un horaire impossible pour effectuer un vol MC.
En résumé, un vol qui est juste OK, sans plus
Comme d'habitude, un bonus très intéressant dans des contrées dont on parle peu.
Merci Philippe
Merci Bernard ;-)
"Juste OK"=> ah non, même pas éligible à une session de rattrapage :-(
Le programme de divertissement à bord de l’autocar était assez complet (docs, reportages, séries, films, en Anglais avec sous-titres Tchèques).
Le Balkans gagnent à être connus, il y a souvent des petites pépites qui ne demandent qu'à y être découvertes.
Merci Philippe pour ce FR et ce bonus toujours d'une richesse epoustouflante.
D'abord bravo pour te coltiner 8 heures de bus pour rejoindre un aéroport. Ce n'est pas commun sur ce site. Mais j'éviterai à titre perso. Avec ou sans IFE.
J'ignorais qu'OK avait remisé son salon en nom propre. Pas bon pour l'image, mais qu'en reste-t-il de toute façon ?
Au moins, n'ont-il pas disparu comme Malev.
Bref des notes méritées.
Bravo à nouveau pour ce bonus très fouillé et argumenté. J'ai appris pas mal de choses !
Merci Quentin ;-)
8h de bus dans ces conditions, c'est encore faisable vu le confort des sièges, qui pitch mis à part, et celui d'une bonne Premium Eco dans les airs. Le trajet était d'autant plus supportable que le bus était rempli à seulement 60%, et que lorsque l'on réserve sur RegioJet, il est possible de choisir son siège, sans supplément aucun.
Le voyage ayant été décidé la veille pour le lendemain soir, suite à la découverte d'un tarif très rarement bas sur OHD-MLH (voir FR suivant), il a fallu arbitrer de manière très pragmatique, sachant que le moindre AS LUX-PRG m'était proposé apd 400€, contre 39€ sur RegioJet... Sur ce trajet, j'ai pu dormir 5h30 environ, pas si mal, et à l'arrivée au petit matin à Prague, j'au pu profiter de la ville à la fraîche pendant 3h, sans les désagréments du flux de touristes.
OK aura été fort décevante. C'est d'autant plus incompréhensible que les 3 opérateurs ferroviaires tchèques (CD, Leo Express et RegioJet) sont eux de très bon niveau.
Malev offrait un bon service avant sa disparition, avec entre autres des cabines à 3+2 sièges de front en Affaires sur ses 737.