Avis du vol entre Tbilisi et Yerevan en classe Economique avec Tbilisi Airways

Introduction : de l'art d'acheter un billet à une LCC arménienne

Ceci est le troisième segment d’un voyage en Géorgie et en Arménie, compliqué par le fait que :
- le projet initial prévoyait d’aller aussi en Azerbaïdjan
- les relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont compliquées
- les relations entre la France et l’Azerbaïdjan sont devenues compliquées
D’où ce routing dont la genèse est décrite dans l’introduction du FR du vol CDG-AMS  (à lire, relire et commenter, bien sûr ! :) :

Tbilissi – Erevan, c’est 180 km à vol d’oiseau, mais quand même près de 5h par la route, sans compter le passage de la frontière, un trajet que personne ne semble effectuer, car je n’ai quasiment pas vu en Géorgie de voiture immatriculée en Arménie, et vice-versa. Il y a aussi le train de nuit : 11 heures de trajet, avec 12 arrêts intermédiaires, dont une heure à la frontière, vers minuit à l’aller et vers 4h30 au retour, bref la garantie de ne pas dormir.

L’autre solution, c’est l’avion, fort cher pour la distance, avec un seul vol par jour (ou plutôt par nuit), assuré soit par Georgian Airways, soit par FlyOne Armenia.

FlyOne Armenia, c’est un LCC dont le processus de vente n’échappe pas aux règles du genre : un parcours du combattant pour échapper aux multiples suppléments à ne pas sélectionner ou à décocher dans une case à trouver quelque part dans l’écran.

C’est quoi, cette Baggage guarantee à 4 € qui s’est insérée dans la facture ?
3F a le culot de tenter d’imposer cette assurance aussi à Mme, qui n’aura qu’un bagage à main, lequel, comme les hard low-cost, est de la taille et du poids minimum.

Choisir son siège ? Comptez 10 € minimum (hors issues de secours, hors zone avant de l’appareil). Pour un très court vol de nuit, on fera l’impasse

3F propose aussi :
- d’être parmi les premiers à être avertis d’un changement d’horaire (lequel n’est pas du tout hypothétique)
- d’être enregistré automatiquement à STD-24h (au lieu de le faire soi-même en ligne, ce qui est en fait très facile)
- d’être indemnisé « jusqu’à 100 € » en cas de retard ou de vol annulé,
- d’emmener son animal familier chacun (le tarif est en fait de 70€, mais 3F aimerait que nous voyagions chacun avec le nôtre^^)
Cette capture d’écran montre que par défaut, les options « avertissement prioritaire de changement d’horaire » et « indemnisation pour retard » sont présélectionnées

Ah oui, 3F ajoute aussi discrètement une facturation de 5€ pour recevoir les infos par SMS. Ça aussi, il faut le décocher soi-même (tout comme la pub par mail, plus banalement).

On parlait de l’option « changement d’horaire » ? Ce n’est pas hypothétique, et c’est du lourd :
Le 30 mai, donc plus de deux mois avant le départ, je recevais ce mail, nous annonçant un horaire de la muerte  :

En l’absence de plan B, que faire sinon informer notre ami arménien que ce serait en pleine nuit qu’il allait devoir nous attendre à EVN ? Il connaissait suffisamment les compagnies aériennes de son pays pour ne pas s’en formaliser…
… et bien lui en a pris, parce que le 30 septembre, donc à J-6, je recevais ce mail qui recalait le vol à un horaire plus acceptable, quoique deux heures plus tard que prévu initialement :

Une prise inespérée

Vient l’enregistrement en ligne, et de nouveau l’offre de payer pour choisir un siège.
Auriez-vous remarqué que le plan de cabine a changé ? Il n’y a plus les 30 rangs d’un banal A320, mais seulement 23, et encore incomplets.

Le vol ne va pas être assuré avec un appareil de FlyOne Armenia, certes originale pour un Français, mais quand même une compagnie régulière à laquelle on peut acheter des billets.

FlyOne Armenia a en effet affrété ce vol (et son retour) à Tbilisi Airways, confidentielle compagnie charter géorgienne qui n’a qu’un appareil : 4L-TBA, un antique 737-300 qui a commencé sa carrière en 1997 avec British Midlands Airways. (BMI, ainsi que les cinq propriétaires suivants de 4L-TBA, ont disparu : les avions ont une meilleure espérance de vie que les compagnies aériennes !)

Ceci est le tout premier FR jamais publié sur Tbilisi Airways !

Voici 4L-TBA, spotté depuis le terminal de TBS, le jour de notre retour vers la France.

Approche le jour du vol, et comme je n’ai pas payé pour le choix du siège, quel sera le tirage au sort ?
16A et 18C : FlyOne Armenia semble utiliser la technique (détestable à mes yeux) de séparer volontairement les PAX pour les inciter à payer pour voyager ensemble. A ceci près que j’ai un hublot (ou plutôt j’ai pris le hublot attribué à Mme), et Mme a un couloir qui ne lui déplait pas… et aussi que nous pouvons être séparés pour un vol de 50’ à l’horaire !

TBS landside

Arrivée le soir du départ au parking des loueurs de voiture, dont la restitution sera nettement plus rapide que sa prise en charge

Une partie de ce parking est publique : ce véhicule britannique a fait au minimum quelques 4 500 km pour arriver ici !

Ce parking domine légèrement le tarmac ; il est techniquement possible d’aller se coller au grillage pour éviter de l’avoir en premier plan, à condition de faire assez vite, sous peine de voir débouler (côté tarmac) une voiture de policiers exprimant une nette désapprobation.
Je n’ai pas utilisé mon joker pour cet A320neo Lufthansa dont l’unique intérêt est d’authentifier que LH dessert TBS.

Le 747-200 GeoSky

Et en me collant au grillage : 4L-GMC, l’un des deux 767-300ER de Georgian Airways.
Si vous voulez tout savoir sur son jumeau (4L-GTR), je vous recommande de lire ce FR.

L’extrémité du terminal, éclairée par le soleil couchant

Ou, plus exactement, l’extrémité du bâtiment Départ, car le terminal de TBS est en deux parties voisines, avec dans le sens de la circulation routière, d’abord le bâtiment Arrivées

.. puis le bâtiment Départ, nettement plus grand

Les loueurs de voitures sont à l’extrémité du bâtiment Arrivées la plus proche de leur parking, mais ensuite c’est bien sûr au bâtiment Départs que nous allons.

Landside

Le FIDS alterne entre géorgien…

… et anglais, et il est encore trop tôt pour enregistrer notre valise. En tout cas, notre vol n’est pas déjà affiché en retard, contrairement aux deux vols à destination de TLV.

Pour ce qui est de se restaurer landside, il n’y a que ce food truck miniature qui affiche des tarifs exagérés

Mais si on se donne la peine de ressortir à l’air libre, juste devant le terminal, il y a cette échoppe dont les tarifs sont beaucoup plus raisonnables.

Ces khachapuri (pains au fromage) sont assez bourratifs, mais ils font le job

Au-delà, ce bâtiment fermé et largement vide est la gare terminus de l’aéroport, desservie par deux trains seulement, le matin et le soir !

Ces ombrières photovoltaïques ont été financées par une institution japonaise

Retour au terminal : ces prises USB sont hors service, mais les prises secteur sont alimentées.

Une très longue file s’allonge dans le terminal, jusqu’à en atteindre toute sa profondeur

Il s’agit de la queue pour l’enregistrement du vol CZ6040 pour URC, assuré par un 787. Urumqi, capitale du Xinjiang (pour les Chinois) ou du Turkestan Oriental (pour les indépendantistes ouïghours), est la plaque tournante du trafic aérien entre la Chine et l’Asie Centrale.
Manifestement, des cars de touristes chinois sont arrivés bien en avance.

Là-dessus, l’enregistrement de notre vol vers EVN : l’attente est très limitée

La Marathonvalise est enregistrée

… et je reçois un BP à l’ancienne, dont la partie gauche sera détachée à l’embarquement

Montée au niveau supérieur

Le fast track n’apporte pas grand-chose, car le nombre de PAX ordinaire est faible

Il n’y a qu’un salon à TBS, auquel nous n’avons pas accès (mais ce FR déjà cité vous dira tout à son sujet !)

Il est difficile d’ignorer que TBS est exploité par ADP

Il y a même ici une publicité pour les JO de Paris, qui se sont terminés quelques mois plus tôt !

Airside à TBS

PIF/PAF : cela va vite et on tombe sur une incontournable, mais pas envahissante, zone duty free

La Géorgie s’affiche comme étant le pays où la production de vin a été attestée le plus tôt dans l’Antiquité, et continue d’en exporter.

Un espace de restauration, dépourvu d’usagers en raison de l’heure

Tout comme cet espace jeux pour jeunes enfants

Malgré l’heure, ces sièges de repos sont inoccupés

… parce qu’une bonne partie du terminal est en fait assez déserte

Ces fast foods pas particulièrement géorgiens, situés assez près de la sortie du PIF, attirent quelques clients

Tout comme ces salles fumeurs

Les sanitaires sont propres (je ne peux pas en dire autant de ceux situés landside, où l’odeur était assez peu engageante) ; il reste de l’époque Covid ces instructions sur l’art et la manière de se laver les mains dans un milieu hospitalier (il y a encore aujourd’hui les mêmes dans les sanitaires de mon entreprise !).

Cet espace de travail et les prises qui sont au fond sont réservé aux clients du café situé hors champ à droite…

Mais en cherchant un peu, il est possible de trouver des prises secteur accessibles à tous (mais les prises USB sont uniquement décoratives)

Spotting nocturne

TC-JYB, un 737 MAX 9 Turkish Airlines

737-800 Camex Airlines

Cela fait 20 ans que Airzena a été renommée Georgian Airways, mais la livrée de ce 737-800 n’a pas été mise à jour

4L-GID, un 737-800 Georgian Airlines en livrée blanche

4L-MWC, le 737-700 Myway Airlines qui exploite aussi un 777-200ER

Le 747-200 de GeoSky

Le 787 China Southern en partance vers URC

China Southern Airlines, cela s’écrit de gauche à droite 中国南方航空, mais l’usage veut que l’on écrive de l’avant vers l’arrière sur un véhicule : le chinois est une langue qui se lit tout aussi facilement qu’elle soit écrite de gauche à droite ou de droite à gauche.

Arrivée de 4L-NIK, un 737-700 Georgian Airways

Sans surprise, c’est à une porte au niveau inférieur que le vol est affiché

Le vol est affiché en porte

Porte 202, pour être précis. Nous retrouvons l’employé qui était à l’enregistrement

Ce kakemono posé dans un coin du terminal ne montre pas beaucoup d’espoir d’ADP de hisser TBS en haut des classements de Skytrax.

L’embarquement est lancé

Le PAXbus est là

Sukhoi SuperJet 100 de la compagnie russe Azimuth

Embarquement : la cabine du seul appareil de Tbilisi Airways

Le PAXbus nous dépose auprès de l’appareil, comme toujours trop près pour pouvoir le cadrer en entier

L’escalier gêne un peu le cadrage du nom sur le fuselage

Le logo de Tbilisi Airways sur la dérive

Fuselage shot, avec le nom de la compagnie en entier

… et avec le réacteur gauche

Instant porte ouverte à 180°

Premier aperçu des sièges

Pas de rang 13 dans cet appareil !

Surprise ! A 28 cm (mesuré du bord de l’assise à l’aumônière), le pitch est dans le très haut de gamme en classe éco CC/MC.

En largeur entre accoudoir, pas de surprise : c’est moins généreux dans un 737 que dans un A32x

La carte de sécurité recto - verso

La carte de sécurité précise que les bas de nylon sont interdits en cas d’évacuation d’urgence. Cela m’a intrigué et j’ai trouvé des sources remontant au siècle dernier qui m’a appris qu’à l’époque, on craignait que le frottement sur la surface rugueuse des toboggans de secours ne se traduise par des brûlures. Il n’empêche que j’imagine mal les passagères commençant pas ôter leurs collants avant d’évacuer en pareille circonstance (et encore moins les PNCettes en charge de gérer la situation) !

Le dossier de ce siège trahit l’acquisition de cet appareil par Boliviana de Aviacion en 2016 (merci airfleets)

Le dossier peut s’incliner d’environ 7°, ce qui est acceptable pour le passager derrière, compte-tenu de la générosité du pitch.

Ouïes d’aération à l’ancienne

Le taux de remplissage est excellent

Très court vol de nuit

4L-UKA, et derrière lui 4L-GEK, les deux 737-300 de Georgian Wings, le premier réacteurs capotés…

… mais pas le second, peut-être plus utilisé. 

Derrière, le 787 CZ pour URC rejoint la piste.

Fin de repoussage

Prêts au départ !

Décollage

Les lueurs de l’extrémité de l’agglomération de Tbilissi

Gamarjveba

Arrivée à EVN

L’avion a à peine atteint son altitude de croisière (si l’on peut dire) que le début de la descente est déjà annoncée : le vol aura duré à peine une demi-heure.
Vue des deux faces d’EK-5HC, l’un des deux 737-500 de Shirak Avia, une compagnie aérienne arménienne qui ne dessert que des destinations russes, sur le départ.

Sortie de l’avion

RA-73716, un A321ceo Aeroflot

Un dernier coup d’œil à 4L-TBA

La file d’attente pour l’immigration est longue, car un autre avion est manifestement arrivé peu de temps avant nous, mais avance rapidement, car hors champ à droite, les 18 aubettes sont en service et un employé dirige efficacement les PAX vers celle qui n'a plus qu'un PAX en attente.

Un quart d’heure plus tard, nous traversons la zone duty free

Salle de livraison des bagages

Oui, c’est bien ce tapis-là

Trente minutes après le posé des roues, et vingt minutes après notre sortie de l’avion, la Marathonvalise apparait : rien à redire

Il ne reste plus qu’à sortir en zone publique où nous sommes attendus.

Le but de ce voyage était de découvrir l'Arménie, et voler sur Tbilisi Airways était un bonus (inespéré)
Le but de ce FR est de vous partager ce vol sur Tbilisi Airways… mais il y a un bonus sur le patrimoine arménien, à découvrir en cliquant sur "Afficher le récit touristique", juste après la conclusion