Bienvenue sur le troisième report de mon voyage à Tallinn, ce vol m'amènera, enfin, à destination ! Désolé pour le délai entre mes publications, mon emploi du temps est particulièrement chargé ces semaines-ci.
Pour ceux qui prennent la série en cours et ne sont pas intéressés par le premier épisode, voilà le résumé du routing :
Comme d'habitude, les contraintes étaient les suivantes :
- Voyager sur un week-end, sans avoir à poser de congés/RTT, en partant au plus tôt le vendredi à partir de 18h, et en rentrant au plus tard le lundi à 8h
- Optimiser au maximum le temps sur place avec Madame
- Ne pas avoir, pour pouvoir financer mon voyage, à appeler mon banquier pour un second emprunt inutile (le premier étant pour ma voiture)
Pour changer du LYS-AMS-TLL de mon premier voyage, et toujours dans l'optique de cumuler pour le Flying Blue Gold, je me lance sur une idée géniale offerte par la plus glorieuse des compagnies Skyteam, à savoir Aeroflot.
La compagnie nationale de la Родина-Мать, la Mère Patrie, propose en effet depuis la plupart des grandes villes européennes des vols "red-eye" permettant d'accéder aux correspondances du matin à l'aéroport de Moscou SVO.
Exemple des vols à l'arrivée le matin entre 3 et 4h à cet aéroport :
Le samedi matin, un vol Moscou - Tallinn permet d'arriver à 10h dans la capitale estonienne, avec un départ peu après 9h. C'est donc assez intéressant. Cependant, je suis face à deux petits soucis :
- C'est assez cher (selon les villes, 250 à 400€ l'aller simple).
- Les horaires donnent l'impression d'avoir été conçu par un ex-tortionnaire du KGB, avec 3 à 4 heures de vol selon la ville de départ, et une arrivée à Moscou entre 3 et 5 heures du matin, donc pas assez de temps pour dormir dans l'avion suffisamment, et beaucoup trop de temps à tuer dans l'aéroport de SVO que je ne connais pas mais qui ne doit pas respirer la joie de vivre ni être spécialement pensé pour une expérience "user-friendly" (il n'y a qu'à voir le site de l'aéroport, ça donne de l'urticaire à l'ergonome qui sommeille en moi).
Cependant, début décembre, je note une chute drastique des prix pour le premier week-end de février, où le billet AMS-SVO-TLL est proposé au tarif de 157€ au lieu de 260€ les autres week-ends. Bon, ça ne change rien au problème des horaires, mais comme je disais en introduction… Quand on a une idée géniale la nuit, toujours attendre le lendemain matin avant de conclure.
Pour rallier Amsterdam depuis Lyon le vendredi soir, je pars sur du classique KLM, pas d'autre choix de toute façon.
Pour le retour, je pensais partir sur mon classique Tallinn - Milan (départ 19h de Tallinn) avec Easyjet, et Milan - Lyon avec Hop! le lendemain matin, mais malheureusement, le vol Milan - Lyon est hors de prix ce jour là (350€ le billet open-jaw LYS-AMS/MXP-LYS). Peu d'autres choix pour le retour le soir, et je pars sur une autre solution : Similaire à l'idée de l'escale à Milan, mais par Bruxelles.
C'est donc sur un vol Nordica/Lot que je pars (départ le dimanche à 18h de Tallinn, arrivée 19h35 à Bruxelles), qui est à 90€, suivi le lundi matin du vol Hop! Bruxelles - Lyon, départ à 6h30 et arrivée juste avant 8h à Lyon, qui est tarifé en open-jaw LYS-AMS/BRU-LYS à 123€. On ajoute les 161€ du Sheraton à l'aéroport de Bruxelles (le seul hôtel au contact, et avec un vol à 6h30 le matin je n'ai pas envie de perdre de temps dans une navette bus), et on arrive à un total de 532€ le routing, ce qui est, nous sommes d'accord, tout à fait hors de prix, mais quand on aime, on ne compte pas (sauf sur son découvert).
Voilà pour le story-telling du routing, en résumé, nous avons cela :
1. KLM KL1416 : LYS – AMS (Economy, B737-700) le 2 février 2018 => La corpulence
2. Aeroflot SU2193 : AMS – SVO (Economy, B737-800) le 2 février 2018 => La souffrance
3. Aeroflot SU2106 : SVO – TLL (Economy, A320) le 3 février 2018 => La réjouissance (c'est ici)
4. Nordica LO8177 : TLL – BRU (Economy, CRJ900) le 4 février 2018 => La réticence
5. Hop! A54311 : BRU – LYS (Economy, ERJ145) le 5 février 2018 => L'impatience
Second vol sur Aeroflot, ce Moscou Tallinn est surtout pour moi un vol très spécial… Mais je ne m'en rendrais compte qu'à l'arrivée : Il s'agit du 100e vol de ma petite vie !
Pour le site, rien de nouveau puisque le vol a déjà été reporté, en A320 également…
приготовьтесь к взлету
Reprenons notre découverte de SVO, après avoir passé PIF et PAF rapidement. Mon vol part dans 5h15, pour rappel.
Mon but est de trouver un endroit pour dormir quelques heures : Je sais qu'il y a au terminal E un "capsule hôtel", avec 4h pour 40-50€. C'est cher, mais ça me va !
Je me dirige donc vers cet hôtel, en marchant à travers les terminaux vides à 4h du matin…
Vides ? Pas tout à fait, puisque tous les magasins sont ouverts, avec dans chaque boutique du personnel présent… La moindre petite échoppe dispose d'au moins un employé. Sauf qu'il n'y a quasiment personne dans les terminaux, les rares personnes présentes dorment, ou cherchent un endroit pour dormir. Aucun client donc.
Il y a donc pas mal d'employés qui s'enfilent des cafés pour rester éveillés, ou bien qui font des commandes ou l'inventaire pour s'occuper… D'autres sont assis, et regardent dans le vide, l’œil vitreux.
Je continue mon chemin, déjà que je ne fais que rarement les boutiques duty-free, alors à 4 heures du matin… Avec la curieuse impression d'être un fantôme, personne ne semble remarquer ma présence.
Le terminal E est un étage plus haut que le F.
La mode vestimentaire russe est définitivement bien différente de la mode occidentale…
Les Galaxy et Space Lounges, qui ont l'air bien calmes… A côté, un duty-free où des travaux sont en cours. C'est violent de passer du calme feutré du Terminal F au bruit des perceuses et marteau pour ce duty free, avec vision sur les ventres poilus des travailleurs qui travaillent tous torse nu… Moscou Sheremetyevo, une certaine idée de la classe.
Dans ce terminal E, tout est ouvert aussi, mais contrairement au terminal F, la tactique des employés pour passer la nuit n'est pas la même. Au "Guinness Bar", le barman… dort, assis sur un tabouret et appuyé sur le comptoir.
Quant à un PIF amenant dans le terminal, il est tenu par deux agents… Une qui dort sur des sièges au fond, et l'autre qui dort sur le clavier du poste de contrôle bagages (ce n'est toutefois pas le PIF principal).
C'est amusant au premier abord, mais assez désespérant aussi pour ces employés qui doivent s'ennuyer comme des rats morts, avec à peu près absolument rien à faire pendant des heures.
Les seuls commerces qui fonctionnent sont les bars proposant des sièges et des tables (et avec du staff réveillé…), où certains passagers tournent au café… Ou dorment appuyés sur les tables. C'est vraiment une ambiance très curieuse.
Vous comprendrez que je ne me permet pas de prendre en photo ces employés endormis à leur poste. Par contre, je me permet sans vergogne de vous présenter PH-BXW, un Boeing 737-800 KLM qui reçoit bagages et carburant pour repartir à AMS à 5h30 (avec une arrivée à 7h), un horaire de vol sans doute encore plus douloureux que celui que je viens de faire…
C'est bien enneigé, il y a énormément de chasses-neiges qui passent un peu partout, pour dégager taxiways et voies routières, le ballet est impressionnant à voir (mais ça rend plutôt mal en photo, un ballet…)
Une vue un peu plus large… Visiblement les appareils AF/KLM se déplacent en troupeau !
Vous l'aurez peut-être noté, le terminal E est particulièrement haut par rapport au tarmac, c'est assez curieux comme impression, les portes d'embarquement dominent de 3 étages les avions.
Après un passage aux WC (propres) , je me dirige ensuite vers le capsule hôtel, Vozdushny Express qui est situé dans un coin… Et est complet ! Ô rage , ô désespoir… Moi qui pensais qu'il était inutile de réserver…
Je vous vois déjà, désespérés à l'idée de ne point pouvoir découvrir dans ce FR ce lieu de perdition. Vous ne perdez rien pour attendre, puisque je risque fort réserver à nouveau un trajet avec escale de nuit à SVO, où je tenterai de réserver une luxueuse chambre simple sans fenêtre (un régal pour un claustrophobe tel que moi) et de vous la présenter.
Je continue donc mon chemin à la recherche d'un endroit pour dormir dans le terminal, je n'ai pas envie de payer le salon : l'entrée est à environ 50€ pour 3 heures quelque soit le salon, ce qui extrêmement cher quelque soit le salon (mis à part les salons First, certes), et encore plus en rapport qualité/prix vu la faible qualité des lounges à SVO… Je veux bien mettre cette somme pour avoir une chambre au calme avec un lit, je ne le veux vraiment pas si c'est pour être dans un fauteuil dans un salon éclairé et possiblement un peu bruyant… Certes, certains salons ont des zones de repos, mais elles sont accessibles… avec un supplément.
Pour le terminal D, il faut descendre d'un niveau.
Finalement, j'arrive à trouver un des rares endroits où on peut s'installer un peu confortablement à SVO : Comme vous pouvez le constater, les sièges à SVO ont quasiment tous des accoudoirs… Tous, sauf quelques rares doublets de sièges qui n'ont pas d'accoudoirs. Il doit y avoir un doublet de ce genre tous les 50 sièges, vous comprenez donc la rareté de ces sièges, et pourquoi ils sont tous pris d'assaut.
Je m'installe donc sur ce qui semble être le dernier doublet de libre, c'est plutôt calme… Du moins pour le moment. Je somnolerai ici de 5h à 7h30, étalé sur les deux sièges et appuyé contre mon sac. Malheureusement, je suis situé sur le cheminement qui sort du PIF, et le matin, à partir de 7h, ça devient très rapidement bruyant.
Réveil forcé, donc.
Passage aux WC… Qui sont nettement moins propres ici : Il n'y a visiblement pas d'espace fumeur airside à SVO, par conséquent les passagers fumeurs qui font une correspondance de nuit profitent des WC pour s'en griller une… ou deux, ou dix, vu le fumoir que c'est dans ces WC.
Au travers de la fumée, j'arrive à voir qu'il y a une triple patère.
A SVO, assez peu étonnamment, changer bébé, c'est un boulot pour madame.
Vu mon état d'éveil tout à fait limité, j'ai oublié d'illustrer le test H2Okapi, mais l'aéroport dispose de fontaines à eau fonctionnelles.
Je passe voir ma porte d'embarquement, dans le terminal E. Mon A320, VP-BEO, est déjà présent en porte. Il est nommé Afanassi Fet (un poète russe, toujours d'après Wikipedia. Mes connaissances en poésie sont encore plus mauvaises qu'en musique…), et est immatriculé aux Bermudes (pour des raisons fiscales, pour éviter de pays les taxes russes à l'import il me semble). Livré en mai 2016 à Aeroflot, cet A320 n'a jamais quitté la compagnie russe depuis.
Il est arrivé à 6h en provenance d'Omsk. Le terminal E étant un terminal uniquement international, soit l'appareil a été tracté depuis une porte domestique après son arrivée, soit les passagers ont subi l'épreuve du Cobus à 6 heures du matin.
La Russie a repoussé l'envahisseur franco-battave, il ne reste qu'un A319 Air France en porte au terminal E…
Je m'installe à proximité de ma porte, où l'écran annonce 1h29 de temps de vol jusqu'à Tallinn. J'essaie de ne pas trop me rendormir, histoire de ne pas louper mon vol… Ce n'est pas que je n'aime pas la Russie, mais ce serait dommage, de faire tous ces efforts pour louper le dernier vol de mon routing aller…
8h30, La passerelle est connectée, l'embarquement se prépare, avec l'équipage qui vient d'être amené au pied de l'appareil en minibus (ou plutôt en minibus pour les PNC, et van pour les PNT). A l'arrière plan, on peut constater que le brouillard est assez présent. On constate un peu moins, mais c'était néanmoins le cas, qu'il neige toujours.
L'embarquement est lancé à 8h40, avec un respect des priorités des plus anecdotiques : Il y a bien deux files, mais les deux embarquent en même temps, et la file prioritaire est bloquée par une maman, sa poussette et ses deux enfants en bas-âge, et qui logiquement galère un peu à donner ses billets à la préposée au scannage.
Après cette courte attente, je passe à mon tour. Comme on est à 3 étages au dessus du tarmac, il faut descendre de deux étages par ces escaliers pour atteindre la passerelle.
Cette poussette n'est pas descendue par les escaliers, il y a bien évidemment un ascenseur également. La passerelle est vitrée dans sa partie fixe…
Et aveugle dans la partie mobile.
Accueil en porte cordial par les stewards qui officieront en J, et passage dans la cabine Y, où l'accueil est plus souriant de la part des hôtesses. Rideaux tirés au fond de la cabine, ce qui me permet de vous offrir ce flou artistique de la cabine sans me faire fusiller du regard par l'hôtesse.
Je m'installe au 28C, mon siège sur ce vol, sélectionné à la réservation. Vu que je vais sans doute dormir une bonne partie du vol, autant avoir le couloir… La cabine est plutôt jolie je trouve.
Je profite de l'absence de voisin (pour le moment) pour vous présenter le terminal E vu du tarmac enneigé. Devant, ce Boeing 737-800 qui partira dans la matinée pour des cieux plus ensoleillés, à Larnaca.
Le pitch est correct, voire bon pour un vol de moins de deux heures.
Une vue globale de ce siège récent, qui est du style "plancher à repasser", mais pas inconfortable pour des vols MC courts (le siège n'est pas dur comme sur les nouveaux sièges Finnair que j'avais eu sur CDG-HEL). Notons la présence d'une têtière réglable, un bon point pour le confort…
La fiche sécurité est présente dans le rangement à revues déporté en haut du siège, avec ce porte tablette (grand classique de ces nouveaux sièges Recaro), qui peut faire office d'IFE si l'on a une tablette…
… Tablette que l'on peut alimenter directement par USB ou par chargeur "classique" grâce aux prises multistandard + USB présentes a chaque rangée de siège. Dommage que cela nécessite un boîtier qui empiète sur l'espace piétal du siège hublot. Notons que ce même espace est dorénavant occupé par les jambes de ma voisine, fraîchement arrivée en 28A. 28B restera libre sur ce vol, pour le plus grand confort de nos manteaux respectifs.
Appareil récent, donc plafonnier récent, avec le lumineux "interdit de fumer" remplacé par "interdit d'utiliser les appareils électroniques".
Pour finir la découverte de mon proche environnement, la boucle de ceinture qui est très joliment siglée !
L'embarquement est terminé à 9 heures, la cabine Economy est pleine aux 3/4 environ. Le commandant de bord nous souhaite la bienvenue en russe puis en anglais, et se lance dans un éloge vibrant de la compagnie nationale russe, qui est "Une compagnie légendaire créée il y a 95 ans, qui dispose d'une des flottes les plus récentes au monde" etc…
Après ce passage quasiment onanique de notre CDB, les PNC lancent les démos manuelles, puis nous repoussons, à 9h08, alors que les PNC annoncent un dégivrage de l'appareil avant notre départ.
Au final, nous ne sommes pas seulement repoussés, mais aussi tractés jusqu'à une aire de dégivrage à proximité, où nous attendons les camions antigel pendant un petit temps.
J'en profite pour vous présenter la safety card, qui propose toujours la charte graphique d'Aeroflot, en orange et bleu.
Le doggy-bag est lui dans un dégradé de orange… J'ai vraiment du mal avec cette couleur.
Après le dégivrage de la carlingue, nous partons vers les pistes à 9h28, mais le commandant de bord nous annonce qu'en raison des conditions météorologiques, le brouillard qui s'épaissit, les décollages sont ralentis, et que nous sommes en 7e position pour le décollage. Ma volonté de rester éveillé pour documenter ce vol cède face à la fatigue, et je m'endors pour une bonne séance de somnolence.
D'après Flightradar, nous avons donc décollé à 9h53. Étant consciencieux, je constate tout de même dans mon demi-sommeil que le service commence, visiblement comme d'habitude sur Aeroflot, lorsque l'appareil atteint son altitude de croisière. Comment se passe le service lorsque le vol est court et que la croisière ne dure qu'une dizaine de minutes, voire moins ? Voilà une question qui mériterait un approfondissement… Mais finalement je referme les yeux et rate le service "liquide", effectué en premier.
Je ne peux toutefois pas me permettre de sauter le service "solide", par égard pour vous, chers lecteurs. L'hôtesse en charge de la distribution de ma rangée m'adresse quelques mots en russe sans trop sourire. Après lui avoir marqué mon incompréhension, elle me propose, avec moult détails, un sandwich à la dinde, à la salade et à la tomate (si mes souvenirs sont bons), accompagné d'un grand sourire.
Soit elle est vraiment contente de pouvoir parler anglais dans cette cabine où je suis probablement un des rares non russophones, soit elle sait bien s'adapter aux attentes différentes d'un client occidental (le sourire est moins vu comme un signe de politesse indispensable en Russie, du moins de ce que j'en sais et de ce que Madame me raconte). Bref, dans les deux cas, j'apprécie.
C'est cette hôtesse également qui viendra peu après me proposer une boisson chaude. Je lui demande un thé, elle me propose d'y rajouter un citron, toujours avec un grand sourire, ce que j'accepte pour lui faire plaisir (elle semblait si heureuse de me mettre une rondelle !).
Le thé n'est pas mauvais, même si j'ai préféré celui de Finnair. Le sandwich finit dans ma poche de manteau, pour dégustation ultérieure. Il n'est pas spécialement bon, Aeroflot devrait prendre exemple sur KLM pour la réalisation de ses sandwichs… C'est très mou et ça a peu de goût.
Preuve s'il en est que je suis fatigué, je ne prend même pas la peine de tasser les déchets dans le gobelet pour que rien ne dépasse. Après coup, cette photo fait quasiment froid dans le dos au maniaque que je suis.
Passage aux WC, c'est correct, mais pas parfaitement propre.
La descente commence peu après, à 9h52 (10h52 heure de Moscou), alors que nous survolons Tartu. A 9h58, l'équipage nous annonce une arrivée en porte dans 25 minutes.
Je vois un PNC passer avec un plateau de la J à débarrasser, c'est visiblement un petit déjeuner bien complet qui est servi en Business…
Je me lance dans la lecture du magazine de bord… Comme l'indique la page de garde, les pages en anglais sont situées à la fin du magazine… Tout n'est donc pas traduit.
C'est assez dommage, pour une compagnie qui se veut internationale et fonde une partie de sa stratégie commerciale sur les vols vers l'orient depuis l'Europe via SVO (et inversement), de ne pas traduire entièrement le magazine. C'est d'autant plus dommage que la page Aeroflot Bonus, le programme de fidélité de la compagnie, n'est pas traduite. Fidéliser la clientèle étrangère n'est pas dans la stratégie de la compagnie visiblement.
Dans la même veine que le laïus du commandant de bord avant le départ, l'édito du magazine est intéressant à lire. On y parle pêle-mêle des anciens pilotes Aeroflot qui ont été décorés du titre de Héros de l'Union Soviétique pendant la seconde guerre mondiale, de la Coupe du Monde en Russie, et bien évidemment de Vladimir Poutine qui rend hommage aux "initiatives d'Aeroflot", dont notamment la mise à disposition pour les supporters russes de la coupe du monde de billets à 5€ pour rallier les villes des matchs. Aucun doute que c'est bien une initiative d'Aeroflot, et pas du tout une décision gouvernementale…
On peut noter également que dans toutes les annonces réalisées dans cet édito, aucune ne concerne l'international. Encore une fois, ce magazine ne donne pas une impression au voyageur étranger d'être le "bienvenu"…
Heureusement, les pages intéressantes pour un avgeek sont traduites. Le plan de SVO, voilà quelque chose qui m'aurait été légèrement utile pour voir où étaient situés les contrôles "correspondances"…
La flotte de la compagnie russe, classique, si ce n'est la présence du Sukhoi, un appareil que l'on ne voit que peu en Europe occidentale.
La carte des destinations, avec une offre assez fournie en Europe et en Orient. L'Afrique ne fait clairement pas partie des destinations prisées par les russes !
Dehors, c'est une mer de nuages depuis que je suis réveillé. Nous plongeons rapidement dedans… Je n'ai pas fait attention à l'ouverture des trappes des trains d'atterrissage pendant la descente (j'ai du recommencer à somnoler sans trop m'en rendre compte), c'est donc avec une certaine surprise que, à 10h14, je vois la piste apparaitre juste sous l'appareil.
Nous nous posons vers l'est, ce qui implique un roulage de quelques minutes pour rejoindre notre porte, puisque le terminal est situé à l'extrémité ouest de la piste.
Le CCP nous souhaite la bienvenue à Tallinn, et s'excuse du retard de 20 minutes. Le message en anglais est terminé par un curieux "Thank you, good bye and good luck".
La porte est atteinte à 10h20, et à 10h27 je foule le sol jaune caractéristique des passerelles de Tallinn.
Sur le tarmac, quelques CRJ de Nordica, quelques Boeing, et, à peine visible devant les hangars, un British Aerospace Jetstream 32 de Transaviabaltika, la compagnie qui a la DSP (délégation de service public) pour les liaisons entre la capitale estonienne et Kuressaare et Kärdla, sur les îles au large de l'ouest de l'Estonie.
Voilà un appareil que je rêve de prendre (et que Madame a d'ailleurs pris sur un coup de tête la semaine passée, ce qui me rend fort jaloux).
Contrairement aux arrivées en zone Schengen, qui se font au même niveau que les départs, les arrivées "internationales" se font dans un couloir vitré qui surplombe le terminal. Nous passons donc au dessus des zones départ hors-Schengen, que je ne connais pas encore. Notons la publicité Turkish Airlines, qui peut être une solution intéressante pour rallier Tallinn à moindre coût via Istanbul.
Au bout de quelques mètres, la passerelle s'élargit.
C'est au bout de cette salle que sont disposés les contrôles PAF. A noter que des WC sont présents avant la ligne PAF, ce qui est une assez bonne idée…
Quatre aubettes sont ouvertes, 2 pour les citoyens de l'UE, et 2 pour le reste du monde. La queue est environ deux fois plus grande côté "hors UE" que UE.
Une fois que l'on a passé le contrôle, on passe cette porte…
… Et on se retrouve dans la passerelle vitrée qui surplombe la zone Schengen. Le contrôle est rapide : Bien que débarqué quasiment en dernier de l'appareil, il n'y a que 5 minutes entre ma sortie de l'avion et cette photo.
La porte d'embarquement sponsorisée par une salle de fitness dispose de tout le nécessaire pour entretenir sa ligne !
To the City ! (A noter que le parcours correspondance nécessite de repasser un PIF, qui est fermé quand j'y passe).
J'approche enfin de la fin de ce trajet, commencé il y a 15 heures… Curieusement, sur ce panneau, "Väljapääs" est traduit par "Exit", une traduction plus exacte mais aussi plus banale que sur le panneau précédent.
Le CRJ900 Nordica ES-ACL, en livrée intégralement blanche, est parqué avec des protections sur ses réacteurs (pour éviter la formation de givre je suppose, l'appareil restera en effet au sol toute la journée jusqu'au lendemain matin).
Derrière lui, l'A320 qui m'a ramené de Russie.
Madame est un peu plus enthousiaste que ce sobre "Welcome" quand je passe cette porte !
Pour une fois, je ne prends pas le taxi, mais me dirige via cette passerelle (non chauffée, le choc est brutal) vers le tramway qui relie l'aéroport au centre-ville en 20 minutes, pour la somme de 2€ (assez cher pour un pays comme l'Estonie).
Dernier coup d’œil sur VP-BEO, l'appareil de mon 100e vol…
Ce joli rappel de certaines destinations desservies au départ de Tallinn, visible à la sortie de l'aéroport, conclut ce FR.
Merci de m'avoir lu, n'hésitez pas à laisser un commentaire, et à bientôt pour le retour !
La trace radar du vol, vue sur Flightradar :
Merci Robin pour cette suite ! Et bien, il t'en a fallu de la volonté pour résister à ce layover que je qualifierai de "mortel" :)
Sympathiques attentions de l'hôtesse (j'ai bien rit avec le "elle semblait si heureuse de me mettre une rondelle" - un rien les rend heureuses ^^), encore une fois, SU fait bien le job.
A bientôt pour le retour !
Merci pour le commentaire Stephan !
La tentation d'aller au salon juste à côté était très forte pendant ces longues heures de non-repos...
SU est convaincante, avec ou sans rondelle de citron ! L'hôtesse était adorable, on aurait dit ma grand-mère, même si elle avait sans doute à peine plus que mon âge ^^
A bientôt !
Merci Robin pour ce FR,
Tu me permets d'avoir une idée de ce qui m'attend sur SVO pour un routing à venir^^
Catering correct et prestation sympa à mon sens de la compagnie russe.
Bonne soirée à toi et à bientôt!
Hello Benoit !
Au moins tu auras accès au salon, ça devrait rendre ton séjour à SVO plus agréable que le mien ^^
Mis à part le sandwich un peu moyen, la prestation Aeroflot est bonne, et proposée par un équipage professionnel !
A bientôt, et merci pour le commentaire !
Merci Robin pour cette suite.
Une bonne idée de vouloir tester ce capsule hôtel, j'aurais fais de même pour essayer d'avoir mon quota de sommeil; dommage de ne pas avoir de place.
Jolie cabine et une place de libre, un bon point pour le confort.
Un service plus attentionné pour un non Russe , un sandwich moyen mais un thé avec une belle rondelle de citron servie avec conviction.
Après une telle nuit on est content d'être arrivé à destination.
A bientôt pour le retour.
Bonjour Valérie ! Merci pour le com' :)
J'ai été un peu bête de ne pas réserver l'hôtel, surtout que j'avais regardé quelques jours avant pour voir les prix, il restait des chambres libres... ^^
Vol bien résumé, après avoir testé l'offre en MC "long", j'ai été assez satisfait aussi par l'offre en MC "court", même si le sandwich n'est pas à mon goût, il l'est sans doute pour les palais russes.
L'arrivée à destination était un vrai soulagement (et l'arrivée dans ma chambre d'hôtel pour une petite sieste, encore plus ! ^^ )
A bientôt
Merci Robin pour ce FR !!
Ouch, dommage pour l'hôtel de transit... J'aurais tenté de soudoyer la dragonne lol
Au moins à bord tu es bien tranquille sans voisin au milieu !
A bientôt !
Hello Jules, merci pour le com' !
Les dragonnes russes ne semblent pas être les personnes les plus agréables à soudoyer... Surtout à 4h du matin quand on les réveille à moitié ^^
A bord, c'était bien agréable, l'absence de voisin m'a permis de finir/commencer ma nuit tranquillement...
A plus !
Comme le dit Esteban, l'horaire est "mortel" ! Et si le capsule hôtel est blindé, ça devient très compliqué, je passe mon tour...
Bonne surprise concernant l'équipage qui est accueillant et souriant, un net progrès par rapport à mon expérience passée avec cette compagnie.
Bon pitch, on retrouve la boisson et le sandwich comme avec les cousines KL et AF
Pas de voisin au milieu, c'est toujours ça de gagné.
Un vol agréable
Merci Robin pour cette suite, à bientôt !
Mortel, c'est le mot ! Les quelques personnes éveillées tenaient en effet plus du mort-vivant... Capsule hôtel blindé, j'aurais du m'en douter, vu que SVO amène bon nombre de passagers pour ces correspondances "semi-nocturnes"... J'aurais du réserver !
L'équipage féminin, sur mes deux vols, était très agréable, leurs collègues masculins (qui officiaient en J à chaque vol) semblaient un peu moins accueillants... Mais je ne les ai pas vu officier, juste à l'embarquement et au débarquement, alors c'est dur de se faire un avis.
KL et AF ont le mérite de faire des sandwichs de meilleure qualité (mais moins bourratif que celui de SU), mais l'offre est quasiment identique sinon.
Vol agréable, qui est passé bien vite entre deux siestes :)
Merci pour le commentaire Hervé !
Merci pour ce FR!
Passer la nuit à SVO n'a pas l'air très sympa, pour les vendeurs comme pour les PAXs...
C'est dommage que Aeroflot ne s'ouvre pas plus à l'international, alors que leur réseau en Russie est utile pour rejoindre des petites villes russes et qu'ils sont les seuls à proposer ces liaisons...
Bravo pour ce 100e vol!
Encore merci pour ce FR!
Merci pour le commentaire !
Sans accès au salon ou réservation à l'hôtel, c'est effectivement une expérience des plus désagréables, la nuit à SVO...
Réseau russe très développé, et un joli réseau vers l'orient également, Aeroflot a du potentiel avec un produit assez qualitatif à bord, des équipages pro et motivés... Il ne manque que peu de choses à la compagnie pour être intéressante, une meilleur communication et un meilleur hub à SVO principalement ! Dommage que ça ne soit pas la priorité des dirigeants visiblement...
Merci !
A bientôt ;)
Merci Robin pour ce FR.
"avec vision sur les ventres poilus des travailleurs qui travaillent tous torse nu… Moscou Sheremetyevo, une certaine idée de la classe." tu ne dis pas si c'était ambiance YMCA à SVO ?
En tout cas, c'est une belle correspondance en mode clodo. C'est bien ! Cela forme la jeunesse (et rend les salons tellement plus agréables quand on y a accès après coup). Notons que l'un n'exclue pas l'autre, car j'ai dû faire la cloche dans le terminal de HKG car les salons CX F fermaient à 1 h du matin... Itou récemment à TPE au printemps dernier.
"Vu que je vais sans doute dormir une bonne partie du vol, autant avoir le couloir…" mais risque de se faire réveiller par l'un des voisins allant aux toilettes.
Bon service et prestation comme tu le dis aux normes européennes.
Un jour ou l'autre je vais suivre tes pas pour cette correspondance moscovite qui a le charme de l'exotisme.
Merci Quentin pour le commentaire !
Ca m'a fortement fait penser à ça sur le moment justement... D'autant plus qu'il y avait des vigiles à côté, ne manquait que l'indien et le cow-boy et c'était bon.
Au moins j'apprendrais de mon erreur, plus jamais de correspondance de nuit sans avoir réservé un hôtel ou sans accès au salon... Au moins à SVO, tous les salons sont H24, c'est toujours ça de pris.
Certes, mais coincé entre le hublot et le voisin d'à côté, je dors moins bien. Et en général sur un vol assez court, les voisins n'osent pas réveiller pour aller aux WC, ils se retiennent... (Quoique pour les russes, pas certains).
Tente le coup, surtout si tu es en J, une vraie J en Europe c'est quand même appréciable...
A bientôt !
Merci Robin pour cette fin de voyage aller tant désirée, tant vu les affres en cours de voyage que le but ultime de cette expédition aérienne ;-)
Chapeau bas pour ce transit-kamikaze à SVO, on dirait un épisode de la Carte au Trésor en mode Bal des Zombies^^^
Frustrant d'être en transit à Moscou sans pouvoir en profiter quelques heures, visa et emploi du temps obligent.
A bord, on retrouve les réflexes de la Femme du Monde Russe dans le comportement de la PNC qui t'as servi: tu as eu la prestation solide, mais aussi à une session de rattrapage personnalisée pour la prestation liquide que ta somnolence t'a fait rater. Une attitude de Maîtresse de Maison, aux petits soins pour son petit mari^^^^
Merci Philippe !
Après coup, je garde un bon souvenir de ce trajet, mais sur le moment je crois que je me serai mis à pleurer si on avait eu un vol annulé ou autre ^^
Il faut vivre cette ambiance au moins une fois dans sa vie, c'est... particulier !
Ca aurait été frustrant aussi de n'y rester que quelques heures, tant il y a de choses que je veux voir dans la capitale russe... Mais ça reste une des destinations que je veux voir rapidement, donc j'espère bien y retourner dans un avenir pas trop lointain.
C'est assez bien résumé effectivement ! L'équipage était vraiment aux petits soins (et pas qu'avec le seul occidental de l'étape puisque ma voisine russe a eu droit au rattrapage également ^^
A bientôt :)
Une excellente lecture que je repasse avec beaucoup de plaisir. Ah! ces vols à des heures impossibles au nom de la passion, quelle qu'elle soit. Un transit à SVO m'intrigue de plus en plus. Qui sait.
Merci pour ces moments d'ironie bien placée qui agrémentent un voyage pour le moins atypique et l'information fondamentale : on peut faire un test H2okapi à Sheremetyevo!!! C'est suffisamment motivant pour justifier un jour d'y passer.
À bientôt!
N'hésite pas, transiter par SVO reste une des expériences les plus sympathiques, "avgeekement" parlant, que j'ai faite l'année passée ! Même si de jour ça doit être un peu plus fade à vivre :)
Je t'ai justement laissé l'opportunité d'avoir l'exclu du test H2okapi, tu n'as plus aucune excuse pour ne pas tenter l'expérience :)
A bientôt !